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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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5 décembre 2014

Marcel Michelin (1888-1914).

Marcel_Michelin

Marcel Michelin voit le jour le 25 octobre 1888 au 38e bis du boulevard Saint-Marcel à Paris. Son acte de naissance est enregistré à la mairie du Panthéon située dans le 5e arrondissement de la capitale. À cette époque, son père, Antoine Henri, âgé de 45 ans, travaille comme chef de bureau aux chemins de fer de Lyon. Sa mère, Jeanne Charlotte Meillier a 32 ans. Elle n’exerce pas de profession.

Après avoir obtenu son baccalauréat ès sciences, langues vivantes et mathématiques, le jeune Marcel souhaite faire une carrière militaire. Il quitte le domicile de sa mère, pour venir signer un engagement volontaire d’une durée de quatre ans à la mairie du 12e arrondissement de Paris, le 7 octobre 1909. Il n’a pas encore fêté ses 20 ans. Il doit maintenant se mettre en route pour rejoindre la ville d’Auxonne. Trois jours plus tard, il intègre le 10e R.I. comme simple soldat.       

Admis à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr par décision ministérielle du 19 septembre 1909, il quitte la caserne Chambure pour commencer sa formation d’officier à la mi-octobre 1910. Marcel Michelin intègre la promotion de Fez avec le grade d’aspirant.

Au cours de ses deux années d’études, le jeune homme sera sanctionné à quatre reprises. Toutes ces punitions lui seront infligées par son capitaine de groupe. Celles-ci nous donnent une idée assez précise de ce que pouvaient vivre au quotidien des élèves de Saint-Cyr. Les notions de responsabilité et de sécurité sont vraiment prises très au sérieux par l’ensemble des encadrants. Elles font parties intégrantes de la formation des futurs officiers.

Le 5 janvier 1911, son supérieur lui impose une punition de 4 jours d’arrêts simples. L’aspirant Michelin ne s’est pas conformé aux instructions données par son capitaine pour l’exécution du tir à la cible.

Le 2 mai de la même année, Marcel Michelin reçoit un avertissement. Cette fois-ci,  il lui est reproché de ne pas avoir signalé les dégradations survenues dans la salle des jeux, alors qu’il en était le fonctionnaire fourrier responsable.

Le 25 octobre 1912, une sanction un peu plus sévère lui vaut 8 jours d’arrêts simples. Son capitaine fait savoir que son subordonné n’a pas pu rendre compte des circonstances dans lesquelles avait disparu la clef servant, en cas d’incendie, à ouvrir la porte qui sépare la salle Magenta des locaux disciplinaires.

Le 10 novembre 1912, il est puni d’un jour d’arrêts simples pour avoir placé,sur la case, une paire de chaussures insuffisamment nettoyées.

Nommé sous-lieutenant au 149e R.I. dès sa sortie de l’école, le jeune homme doit rejoindre son nouveau régiment le 1er octobre 1912. Un an plus tard, jour pour jour, il peut coudre sur sa  vareuse ses galons de lieutenant.

Marcel Michelin est décrit par ses supérieurs comme étant un officier intelligent et cultivé. Une timidité due à son jeune âge et à son manque d’assurance le gêne encore un peu dans l’art du commandement. Il doit acquérir de l’expérience… seul le temps pourra le permettre.

En 1913, des soucis de santé viennent interrompre momentanément sa carrière. Il doit prendre un congé de convalescence d’une durée de deux mois, après avoir fait un séjour à l’hôpital. Remis sur pieds, il retrouve son régiment à temps pour participer aux manœuvres d’automne. Au cours de ces exercices, il s’applique à remplir toutes les missions qui lui sont assignées avec zèle et conscience. Le commandant du régiment dit de lui qu’il a tout ce qu’il faut pour devenir un excellent officier.

Mais le cours de l’histoire va en décider autrement ! Fin juillet 1914, la guerre contre l’Allemagne se profile. Le 149e R.I. doit se mettre en route pour rejoindre la frontière. Après plusieurs jours de marche, le régiment engage son premier combat. Celui-ci se déroule le 9 août 1914, près du village de Wisembach.

 À ce moment-là, le lieutenant Michelin encadre une section de la 10e compagnie, qui se trouve sous les ordres du capitaine Laure. Cette compagnie ne participera pas à ce combat.

Le 21 août 1914, Marcel Michelin dirige la 10e compagnie, il en a pris le commandement depuis que le capitaine Laure est parti remplacer le commandant Didierjean à la tête du 3e bataillon du 149e R.I..

Ce jour-là, il reçoit l’ordre de couvrir, avec ses hommes, les mouvements de repli des 2e et 3e bataillons du régiment. Ceux-ci se trouvent en grande difficulté dans le secteur du bois de Voyer.

Le lieutenant Michelin est tué près de la Valette, un petit hameau situé au nord d’Abrechviller, en assumant sa mission, il allait avoir 26 ans.

Dans un premier temps, Marcel Michelin est enterré à proximité du sanatorium avec onze soldats français. En 1920, sa mère est informée du transfert du corps du lieutenant dans le petit cimetière militaire d’Abreschviller. En avril 1921, la famille obtient l’autorisation de faire inhumer Marcel Michelin dans le caveau familial du cimetière d’Ahuy, petite ville située dans le département de la Côte-d’Or.

Sepulture_Marcel_Michelin

Le 14 février 1915, le lieutenant-colonel Gothié écrit ceci à son sujet : « Cet homme de devoir et d’action a dirigé sa compagnie avec une rare énergie. Il a préféré se faire tuer sur place plutôt que de céder  un pouce de terrain à l’ennemi. »

Citation à l’ordre de l’armée n° 44 de la Xe armée du 11 janvier 1915 :

«  A été tué à la tête de la compagnie dont il avait le commandement, en résistant le 21 août 1914 devant Abreschviller, sur une position de repli qu’il avait reçu l’ordre de tenir à tout prix et où il s’est trouvé attaqué par des forces très supérieures en nombre, a réussi par son sacrifice et par le magnifique exemple de son énergie à remplir complètement la mission qui avait été donnée à la compagnie. »

Chevalier de la Légion d’honneur par arrêté ministériel du 18 octobre 1920.

Salle_Michelin

En 1998, deux plaques commémoratives sont retrouvées dans le grenier du lycée de la ville de Sens ; l’une d’entre elles porte le nom de Marcel Michelin. Celle-ci avait été initialement posée dans une des sept salles d’honneur inaugurées le 13 juillet 1923 par le général Émile Belin, président d’honneur de l'association amicale des anciens élèves du lycée de Sens.

Cette plaque commémorative se trouve, depuis novembre 2000, dans la salle 219.

Le nom du lieutenant Marcel Michelin figure également sur la plaque 1914 du monument aux morts de l'établissement de la ville de Sens qui rappelle le sacrifice des anciens élèves depuis les guerres du Second Empire.

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Le portrait du lieutenant Michelin provient du livre d’or des anciens élèves du lycée de Sens publié aux  éditions : « Sens, société générale d’imprimerie et d’édition ».1925.

La photographie de la sépulture a été réalisée par les descendants lieutenant Michelin.

Certaines informations concernant Marcel Michelin ont été communiquées par la famille de cet officier.

La photographie et les informations concernant  la plaque commémorative  du lieutenant Michelin ont été fournies par D. P. Lobreau, professeur agrégé d’histoire. Pour en savoir plus, il suffit de cliquer une fois sur l'mage suivante :

Lyc_e_de_Sens

Un grand merci à M. Bordes, à  A.M. et G. Lalau, à D.P. Lobreau à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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