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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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28 novembre 2014

Joseph René Micard (1876-1914).

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Joseph René Micard est né le 2 février 1876 dans la petite ville d’Isigny, une commune située dans le département du Calvados. À sa naissance, son père, Jean Sidoine, âgé de 58 ans, exerce la profession de percepteur-receveur. Sa mère, Marie Camille Poupiet, est âgée de 43 ans.

Après l’obtention de son certificat d’études, Joseph poursuit sa scolarité au collège Stanislas de Paris, puis au lycée Sainte-Geneviève de Versailles. Il obtient son baccalauréat ès lettres et philosophie en 1896.

L’âge adulte est arrivé, il est temps pour lui de faire un choix professionnel ! Le jeune Micard opte pour le métier de soldat. Il signe un engagement volontaire d’une durée de 3 ans à la mairie de Versailles le 30 octobre 1896 et entre, le jour même, à l’école spéciale militaire. Joseph intègre la 81e promotion dite « première des grandes manœuvres », comme élève de 2e classe. Il vient d’être admis avec le numéro 160 sur 538 élèves.

Il commence à pratiquer l’escrime et la gymnastique à partir du  1er novembre 1896. Ces deux activités sportives occuperont une place importante dans sa carrière militaire. Le 1er octobre 1898, c’est la nomination au grade de sous-lieutenant par décret du 17 septembre 1898, sa formation saint-cyrienne vient tout juste de se terminer.

Le général responsable de l’école dit de lui : «  C’est un homme à l’esprit pondéré, intelligent, qui a un bon jugement, un peu lent, mais très consciencieux. Il fera un bon officier sur lequel on pourra compter en toutes circonstances. »

Joseph Micard quitte Saint-Cyr avec le numéro 343 sur 522. Sa « feuille de route » lui fait savoir qu’il doit se rendre à Langres, pour rejoindre le 21e R.I..

Le 27 mars 1899, un léger manquement à la discipline lui vaut 2 jours d’arrêts simples. Le capitaine adjudant major de semaine Charrière lui porte le motif suivant : « Étant commandé pour recevoir, comme officier de semaine, l’appel du soir du dimanche 26 mars, à la caserne des Ursulines, n’a pas exécuté ce service.» Ce sera l’unique punition qu’il aura dans tout son parcours de militaire.

Joseph Micard devient lieutenant le 1er octobre 1900. Au cours de l’année suivante, il exerce les fonctions de lieutenant d’armement. Il reprend son service d’officier de compagnie au début du mois d’avril 1902. Considéré comme étant un peu timide à ses débuts par ses supérieurs, cet officier de 26 ans commence à prendre de l’assurance dans l’art du commandement.

 Le lieutenant Micard suit les cours de l’école nationale de gymnastique et d’escrime du 15 octobre 1902 au 15 janvier 1903. Dès son retour de formation, il est chargé de mener à bien les exercices corporels effectués par la troupe. Il est également responsable de la télégraphie en 1903-1904.

En 1905, cet officier est détaché au peloton des dispensés où il est perçu comme un excellent instructeur. Joseph Micard est très apprécié de ses hommes.

En mars 1906, il effectue un stage de 15 jours à l’école normale de tir de Châlons, pour être formé au commandement des sections de mitrailleuses de campagne. À la fin de ce stage, il aura, sous ses ordres, une section de mitrailleuses de son régiment.

En 1907, il se présente au concours de l’école de guerre, mais sans succès.  Le lieutenant Micard suit les cours de l’école des travaux de campagne du 6e génie à Angers, du 7 juillet au 18 août 1907.

Les années d’expérience d’officier commencent à s’accumuler. L’année 1910 le voit de nouveau partir en formation. Il accomplit un stage de cinq semaines à l’école normale de tir de la Valbonne du 20 février au 27 mars 1910.

Le 16 octobre 1911, il épouse mademoiselle Marguerite Marie Hoffmann, une jeune vosgienne âgée de 30 ans qui est domiciliée à Poussay. De cette union naîtra une petite fille.

Un décret du 23 décembre 1912 lui permet de devenir capitaine à compter du 9 janvier 1913. Avec cet avancement, une nouvelle affectation l’attend. Il se prépare à traverser une grande partie de la France, d’est  en ouest pour rejoindre la Bretagne. Il vient d’être muté au 25e R.I., un régiment qui est cantonné à Cherbourg.

Cette région ne semble pas le satisfaire. Quelques mois plus tard, il demande à être muté dans un régiment vosgien pour convenances personnelles. Cette demande est acceptée, le capitaine Micard doit rejoindre le 149e R.I.. Il arrive dans la ville d’Épinal au début du mois d’août 1913 pour prendre le commandement de la 5e compagnie. Il y restera jusqu’au début du conflit contre l’Allemagne en août 1914.

Dans la matinée du 31 juillet 1914, sa compagnie quitte les quais de la gare spinalienne pour se rendre à Bruyères, un petit village situé à quelque 28 km. Ensuite, une longue marche en direction de la frontière commence, celle-ci durera plusieurs jours. Le 9 août 1914, c’est le baptême du feu, le capitaine Micard mène ses hommes au combat, dans le secteur du Renclos des Vaches qui se trouve près de Wisembach.

Le 21 août 1914, cet officier est tué au cours d’une mission de reconnaissance, près du petit village lorrain de Biberkirch.

Joseph Micard est, dans un premier temps, enterré dans une tombe commune, avec un lieutenant et sept soldats français. Le 5 mars 1920, il est inhumé dans le cimetière militaire de Sarrebourg. Sa sépulture individuelle porte le numéro 86 E.

Il repose actuellement dans le petit cimetière communal vosgien de Poussay, dans la sépulture de famille de son épouse.

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Citation à l’ordre n° 70 de la 10e armée en date du 31 mai 1915 :

« Tué le 21 août 1914 vers Abreschviller, en allant reconnaître avec quelques hommes un bois qui se trouvait à la droite de sa compagnie et qui était, depuis la veille, occupé par l’ennemi. Avait déjà fait preuve d’un grand sang-froid et du plus beau courage au combat du 9 août au col de Sainte-Marie en ramenant, sous une fusillade des plus meurtrières, un de ses officiers grièvement blessé. »

Il est inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur par arrêté du 22 juillet 1919 (J.O. du 17 octobre 1919).

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de Vincennes.

La photographie de la sépulture du capitaine Micard a été réalisée par É. Mansuy (avec l’aimable autorisation de F. Tabellion pour la publication de ce cliché).

Livre d’or de l’école Sainte-Geneviève (1854-1924). 576 pages. Imprimerie de Catalar frères. 1925.

La fiche individuelle de Joseph Micard, est extraite du fichier des « morts pour la France » du site « mémoire des hommes ».

Un grand merci à M. Bordes, à F. Tabellion, à  A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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