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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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9 novembre 2018

Georges Julien Champagneur (1890-1918).

Georges_Julien_Champagneur

Louis Julien Marius Champagneur et Louise Célina Authier vivent à Sévérac-le-Château, une commune située dans le département de l’Aveyron, lorsque leur fils Georges Julien voit le jour le 17 octobre 1890.

Le père travaille comme chauffeur. Responsable du feu de locomotives à vapeur, il exerce probablement son métier dans le grand dépôt de Séverac-gare, dans un quartier peuplé de cheminots, construit à la fin du XIXe siècle. La mère, Louise Célina, n’exerce pas de travail rémunéré.

Severac_gare

Tout comme sa sœur Éleonore, Georges est bercé par le son des sifflets vapeur durant toute son enfance, mais cette musique émise par les « monstres d’acier » n’aura aucune influence sur ses futurs choix professionnels.

Jeune adulte, arrive pour lui l’âge des obligations militaires ; il est classé dans la 1ère partie de la classe 1911 par le conseil de révision de sa commune natale.

Georges quitte Sévérac-le-Château le 6 octobre 1911. Le lendemain, il arrive à la gare de Montpellier, franchit le porche de  la caserne des Minimes, avant d’intégrer les effectifs d’une compagnie du 81e R.I..

Ses connaissances scolaires lui permettent de suivre les cours de l’école des caporaux. Le 26 septembre 1912, il est fier de coudre, sur son uniforme, les deux chevrons rouges symbolisant le premier grade de la hiérarchie militaire.

Maintenu sous les drapeaux en vertu de l'application de l’article n° 33 de la loi du 21 mars 1905, il passe dans la réserve du régiment de Montpellier, le 8 septembre 1913, avec l’obtention de son certificat de bonne conduite. Georges Champagneur se retire ensuite à Sévérac-le-Château.

Quelque temps plus tard, le jeune homme part s’installer à Valence, la préfecture de la Drôme, pour y exercer le métier de commis des contributions indirectes.

Comme des centaines de milliers de réservistes, Georges Champagneur est rappelé à l’activité le jour de la mobilisation générale en août 1914. Mais il ne rejoint pas de suite son régiment. En effet, pour des raisons professionnelles il s’est retrouvé classé en « non-disponibilité » depuis le 7 juillet 1914.

Cette situation « privilégiée » ne dure pas. Dès le 5 septembre 1914, Georges doit se rendre au dépôt du 149e R.I., l’unité dont il dépend militairement, pour y retrouver ses anciennes fonctions de caporal.

Rapidement envoyé dans la zone des armées, il participe vraisemblablement à tous les combats dans lesquels le 149e R.I. est engagé, jusqu'à la date de sa première blessure.

Pour l’instant, avec les documents en ma possession, il est impossible de retrouver les numéros des compagnies dans lesquelles il a servi durant ses différents passages au 149e R.I.. Mais nous pouvons tout de même reconstruire une partie de son parcours dans cette unité grâce aux informations inscrites sur sa fiche signalétique et des services.

Le caporal Champagneur est nommé sergent le 6 juin 1915, peu de temps avant les attaques qui eurent lieu dans le secteur de Noulette, dans le Pas-de-Calais.

Toujours en Artois, il participe à la grande offensive qui débute le 25 septembre 1915 dans le secteur d’Angres. Le sergent est blessé le lendemain. Pour cette première blessure, la gravité des lésions n’est pas connue, pas plus que la date de son retour dans la zone des armées.

Le 30 octobre 1916, Georges échappe de peu à la mort dans le secteur de Gomiécourt. Blessé par un éclat d’obus, il est évacué vers l’arrière. Il quitte le département de la Somme avec une plaie à la cuisse gauche.

Une troisième blessure par éclat d’obus, reçu à l’autre jambe durant la bataille de la Malmaison du 23 octobre 1917, l’emmène, de nouveau, vers l’arrière  pour y subir les soins nécessaires.

Il est de retour « aux armées » le 2 janvier 1918. Le sous-officier retrouve son ancien régiment qui stationne à Hérimoncourt, près de Montbéliard et qui doit bientôt se rendre dans les Vosges, pour occuper un secteur autour du Violu.

À la mi-avril 1918, son régiment est installé dans les petites communes de Marcière-au-Bois et de Royaullieu, situées au nord-ouest de la forêt de Compiègne, dans une zone plutôt calme.

Le 27 mai 1918, Georges Champagneur grimpe, avec les hommes de sa section, dans un des camions alloués au régiment, pour prendre la direction de l’Aisne. La situation est critique, les Allemands viennent de lancer une vaste offensive dans le secteur du chemin des Dames, offensive qui semble être en passe de réussir.

Les véhicules laissent à Cuiry-House les hommes qui prennent la direction d’Arcy-Sainte-Restitue avant d’être engagés dans le secteur de Branges.

Branges_2013

Georges Julien disparaît au cours de la journée du 29 mai 1918. C’est l’avis A.D.3530, datant du 2 septembre 1918, qui valide officiellement cette situation. Plus personne ne pourra donner des nouvelles de ce sous-officier.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés le 29 mai 1918, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_journee_du_29_mai_1918

Son nom est inscrit sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative de l’église de la commune aveyronnaise de Sévérac-le-Château.

Citations obtenues :

Citation à l’ordre de la brigade n° 69 en date du 13 novembre 1916 :

« Depuis novembre 1914 a pris part à tous les combats livrés par le régiment, s’est particulièrement dépensé durant les attaques de septembre 1916, a été assez grièvement blessé le 30 octobre 1916. »

Citation à l’ordre de la division : 

« Sous-officier de valeur, apris le commandement de la section à un moment très difficile, s’est très bien acquitté de sa tâche, blessé au cours de l’action. »

Le sergent Champagneur a également été décoré de la Médaille militaire à titre posthume avec la citation suivante (J.O. du 4 janvier 1923) :

« Sous-officier d’une bravoure réputée. Est tombé glorieusement pour la France, le 29 mai 1918, à Branges, en faisant vaillamment son devoir ».

Cette citation lui donne aussi droit à une deuxième étoile d’argent sur sa croix de guerre.

Il n’y a pas de sépulture connue pour ce sous-officier.

Georges Lucien Champagneur ne semble pas s’être marié et avoir eu de descendance.

Sources :

Le portrait de Georges Julien Champagneur est extrait du tome I volume 2 du livre d’or de l’Aveyron Rodez, imprimerie Georges Subervie, 1922-1926, en 6 volumes.

Les informations concernant ce sous-officier sont extraites de sa fiche signalétique et des services qui a été consultée sur le site des archives départementales de l’Aveyron, de sa fiche individuelle lue sur le site « Mémoire des Hommes » et du tome I volume 2 du livre d’or de l’Aveyron. Rodez, imprimerie Georges Subervie, 1922-1926, en 6 volumes.

Cet ouvrage a été publié sous les auspices du conseil général et sous la direction du comité aveyronnais de renseignements aux familles par Émile Vigarie, président du comité, juge de paix de Rodez.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département de l’Aveyron.

Commentaires
A
Rectificatif : <br /> <br /> Chacun aura corrige l'erreur qui s'est glissee dans le commentaire precedent.<br /> <br /> Il fallait lire Denis Delavois<br /> <br /> et non Denis Lavois !<br /> <br /> Toutes mes excuses a l'auteur de ce beau travail de memoire.
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A
A la veille de ce centenaire, n'oublions pas d'admirer le travail perseverant et fidele que realise Monsieur Denis Lavois sur cette terrible page de l'histoire.<br /> <br /> Qu'il en soit vivement remercie !!
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