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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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16 février 2018

Paul Joseph Sévérac (1887-1918).

Paul_Joseph_S_verac

Natif du village aveyronnais du Villaret, Paul Joseph Léon Sévérac voit le jour le 1er mars 1887.

À cette date, son père, Basile, exerce le métier de cultivateur. Sa mère, Marie Ester Ruas, entretient la maison familiale tout en élevant son fils. Les parents sont tous deux âgés de 31 ans.

Basile Sévérac doit faire quelques kilomètres pour se rendre à la mairie de Veyreau. Il se présente devant le maire de la commune, accompagné du cordonnier Justin Parguel et de l’instituteur, Albert Fabre, pour signer le registre d’état civil de la commune.

Les conditions sociales dans lesquelles vit la famille Sévérac sont certainement très rudes. Les trois sœurs aînées de Paul sont toutes décédées avant qu’il ne vienne au monde.

Deux autres garçons naîtront après lui, un seul survécut à la petite enfance.

Paul n’a probablement pas été très longtemps à l’école, peut-être même qu’il ne l’a pratiquement pas fréquentée. Une certitude, c’est qu’il ne sait ni lire, ni écrire, ni compter.

Comment peut-on expliquer ce manque d’instruction alors que l’enseignement primaire est devenu obligatoire depuis la loi du 28 mars 1882 ?

Est-il dû à un absentéisme lié à une santé précaire comme le laisse supposer la lecture de sa fiche signalétique et des services ? Est-il dû à un absentéisme lié au travail à la ferme pour aider la famille ? D’autres raisons peuvent être évoquées, mais les réponses restent bien évidemment inconnues faute de sources complémentaires.

Paul doit se présenter devant le conseil de révision de la commune de Peyreleau, l’année de ses vingt et un ans. Nous sommes en 1908. Le jeune homme se retrouve classé dans la 5e catégorie de la liste pour faiblesse. Il obtient également le statut de soutien de famille. Ajourné, il doit de nouveau être examiné en 1909. Cette fois-ci, il est déclaré bon pour le service armé. Appelé en même temps que la classe 1908, cet Aveyronnais doit faire deux ans de service actif.

Paul Sévérac se met en route le 7 octobre 1909 pour aller remplir ses obligations militaires. Arrivé au corps le lendemain, il intègre une compagnie du 142e R.I..

Il est impossible de savoir dans quelle ville s’est rendu le jeune homme. En effet, le 142e R.I. possède des casernes à Mende et à Lodève.

De constitution assez fragile, le soldat Sévérac est réformé n° 2 le 1er avril 1911 par la commission spéciale de Mende qui vient de lui diagnostiquer une orchite tuberculeuse. Il peut rentrer chez lui avec le certificat de bonne conduite accordé.

Au vu de la symptomatologie découverte, de retour à la vie civile, il imagine en avoir terminé avec la question militaire, mais c’est sans compter sur les évènements qui vont précipiter la France dans un conflit international quelques années plus tard.

La mobilisation générale, qui a lieu en août 1914, ne va pas le concerner directement. En effet, les réformés ne sont pas mobilisables. Toutefois, face à l’hécatombe des premiers mois de guerre, tous les exemptés et réformés doivent repasser devant un conseil de révision. Les médecins ont reçu la mission de vérifier si l’état de santé de ces hommes permet ou non le port de l’uniforme, soit en restant dans des tâches subalternes (services auxiliaires) soit pour être envoyés au front (service armé). Paul Sévérac doit donc, le 18 décembre 1914, se présenter au conseil de révision qui le déclare « bon service armé ».

Il rejoint le dépôt du 139e R.I. à Aurillac le 25 février 1915, avant d’être muté au 174e R.I. le 27 juin 1915.

Le 2 mars 1916, Paul Sévérac est légèrement blessé à la cuisse gauche. À cette période, sa compagnie se trouve dans le secteur de Vaux près de Verdun.

Rapidement soigné, il est affecté dans une nouvelle unité. Le soldat Sévérac intègre le 149e R.I. le 18 avril 1916. Ce régiment est en train de recomposer ses effectifs après avoir été mis à mal dans le secteur du fort et de l’étang de Vaux.

Il y a de fortes probabilités pour que Paul Sévérac ait participé à la bataille de la Somme dans les villages de Soyécourt et à Déniécourt, en septembre 1916 et à celle de la Malmaison en octobre 1917.

Une seconde blessure par balle, reçue le 29 mai 1918 près d’Arcy-Sainte-Restitue, l’oblige à vivre une seconde évacuation.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_journee_du_29_mai_1918

La date de son retour au front n’est pas connue. Affecté à la 6e compagnie du 149e R.I., il est grièvement intoxiqué à l’ypérite le 30 juillet 1918. Son régiment est en Champagne dans un secteur particulièrement agité du côté du trou Bricot.

Paul Sévérac décède le 5 août 1918 à l’H.O.E. d’Avre.

Le soldat Sévérac repose actuellement dans la nécropole nationale « Pont-de-Marson à Minaucourt-le-Ménil-lès-Hurlus. Sa sépulture porte le n° 6825.

Sepulture_Paul_Severac

Paul Joseph Léon Sévérac est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune aveyronnaise de Veyreau.

Selon le livre d’or de l’Aveyron rédigé par Émile Vigarié, Paul Sévérac a été décoré de la Médaille militaire et a obtenu une citation à l’ordre de l’armée.

« Soldat courageux, ayant un haut sentiment du devoir. Gravement intoxiqué, est resté à son poste jusqu’à l'arrivée des renforts.»

Sources :

Le portrait du soldat Paul Sévérac provient du tome II du livre d’or de l’Aveyron publié sous les auspices du conseil général, et sous la direction du comité de renseignements aux familles, rédigé par Émile Vigarié. Rodez imprimerie Georges Subervie. 1922.

Les informations concernant ce soldat ont été extraites de sa fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales de l’Aveyron, de sa fiche individuelle visualisée sur le site « Mémoire des Hommes » et du livre d’or de l’Aveyron.

La généalogie du soldat Sévérac peut se consulter en cliquant une fois sur l’image suivante.

Geneanet

La photographie de la sépulture de Paul Joseph Sévérac a été réalisée par É. Menez.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É Menez, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département de l’Aveyron.

 

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