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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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29 janvier 2013

5 août 1914.

                 Vanemont

 Les bataillons conservent les emplacements donnés la veille au soir. Les deux compagnies du 1er bataillon qui s’étaient installées pour la nuit à Taintrux rejoignent celle qui est restée à Anozel.

Les 5e et 6e compagnies sont à la Grande-Feigne. La 7e compagnie qui occupe la ferme des Echères, à positionné une de ses sections à Noir-Rupt. La 8e compagnie est toujours en soutien d’artillerie à la Houssière.

Le gros du 3e bataillon se trouve à Vanémont avec sa 11e compagnie à la Côte.

La 2e compagnie arrive à Vanémont à 9 h 30. Elle vient juste de terminer sa mission escorte du 2e échelon du 59e R.A.C..

 En fin de matinée, le commandant de Sury d’Aspremont reçoit l’ordre de renvoyer deux de ses compagnies au cantonnement de Vanémont. Les 1ère et 3e compagnies quittent Anozel à 16 h 30.

 Le régiment reçoit à 14 h 30 un ordre provenant de la 43e division. Celui-ci fait savoir que toutes les troupes doivent se tenir prêtes à marcher et que l’ordre d’exécution sera apporté ultérieurement par automobile. Les hommes qui sont à la disposition du général de division devront se porter sans retard sur les emplacements de rassemblement articulé prévus par l’ordre général n° 2.

Un nouvel ordre émanant du commandement de la 43e D.I. arrive à 16 h 35. Il ordonne aux bataillons de rester dans leurs cantonnements d’alerte. 

                 Carte_journee_du_5_aout_1914

                                       Legende_carte_du_5_aout_1914

Le colonel Menvielle trouve enfin le temps d’affecter les officiers nouvellement arrivés au régiment. Le sous-lieutenant Charlois doit rejoindre la 4e compagnie à Anozel. Le sous-lieutenant Jean Chollet va prendre le commandement d’une section de la 3e compagnie qu’il retrouve à Vanémont. Le sous-lieutenant Jean de Longeaux  est affecté à  la 7e compagnie cantonnée à la ferme des Echères. Le sous-lieutenant Albert Dargent est muté à la 8e compagnie et le sous-lieutenant Paul Le Brigant à la 10e compagnie. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

22 janvier 2013

Jean Louis Menvielle (1859-1926).

                 Jean_Louis_Menvielle 

Jean Louis est né le 14 juillet 1859, au hameau de Sarraméa aux environs de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées. Son père Jean est un humble laboureur, sa mère Jeanne Ramonet, une modeste femme de ménage. Jean Louis  Menvielle a un frère ainé qui devient prêtre et un frère cadet qui exerce la profession de médecin. 

 Après une année de classe préparatoire, il est reçu à l’école spéciale militaire et signe un engagement volontaire de cinq ans à compter du 25 octobre 1878. Saint-Cyrien de la promotion des Zoulous, ce jeune homme débute sa formation en octobre 1878. De condition extrêmement modeste, rien ne le prédestinait à faire une brillante carrière militaire. Le père de Jean Louis n’ayant pas le sou pour payer ses études, fait une demande de bourse qui sera acceptée. 

Jeune diplômé, le continent africain l’attend avec ses galons de sous-lieutenant. Il intègre le 1er régiment de Zouaves en Algérie dans la deuxième décade du mois d’octobre 1880. Ce jeune officier a également fait partie du corps expéditionnaire de Tunisie du 24 avril au 29 juin 1881. 

Le sous-lieutenant Menvielle a participé aux affaires suivantes durant la campagne de Tunisie : Le Kef, Souk el Arbaa, Ben Métir et Ain Draham.

Au début d’avril 1884, il est détaché, sur sa demande, au bureau arabe de Djelfa.

 En octobre 1884, il rejoint le 3e régiment de Zouaves, également en Algérie. Le 29 juillet 1885 le voilà nommé lieutenant. Jean Louis Menvielle occupe les fonctions d’adjoint de 2e classe dans les bureaux arabes de Laghouat et d’Aumale.  À la fin du mois de mars 1887, il est muté au 9e R.I., le lieutenant se retrouve dans un premier temps au bureau arabe de Médéah, puis dans celui de Ghardaïa et enfin dans celui d’Ouargla. 

Le 24 mars 1890, Jean Louis Menvielle retourne en France pour aller au 68e R.I.. À peine nommé capitaine à la fin du mois de décembre 1891 il part au 130e R.I..

 En novembre 1894, c’est de nouveau la traversée de la Méditerranée. Mis à la disposition du ministre des colonies, il rejoint le Soudan français pour une durée de 4 ans où il participe aux affaires suivantes : Macina, combat de  Sougha (19 juin 1896), Liptako, combat de Diagourou (6 juin 1897). 

En novembre 1898, il retourne sur le continent français pour intégrer le 101e R.I. puis le 126e R.I. à partir du 3 avril 1899. Passé au grade supérieur au début du mois d’octobre 1899, cet homme doit assurer le commandement d’un bataillon du 81e R.I.. 

Il gagne ensuite l’est de la France pour épouser  Marie Émilie Claire Hugueny, dans la ville vosgienne de Saint-Dié, en mai 1900. De cette union naitront trois enfants.

Au début du mois de novembre de cette même année, Jean Louis Menvielle prend le commandement d’un bataillon du 149e R.I. Cet officier fait un stage au 4e régiment de chasseurs à cheval, d’octobre 1905 à septembre 1906. 

                 Officiers_du_149e_R

                               Jean Louis Menvielle se trouve au premier rang (4e à partir de la gauche) 

À la veille de Noël 1907, Jean Louis Menvielle est nommé lieutenant-colonel. Il quitte le 149e R.I. avec presque 6 années de présence sous le drapeau de cette unité. Toutefois, c’est un éloignement temporaire avec le 149e R.I. car il y revient, en tant que chef de corps cette fois-ci, puisqu’étant désormais colonel, après un passage au 139e R.I. et au 105e R.I. d’octobre 1911 à mars 1912.

 C’est lui qui part  à la tête du régiment sur les positions de couverture le 1er août 1914. 

Dès le 19 octobre 1914, il dirige la 25e brigade par intérim.  Nommé général de brigade au mois d’avril 1915, cet officier se retrouve à l’état-major général des armées. Le général Menvielle prend le commandement de la 170e D.I. le 26 décembre 1916, puis, celui de la 13e D.I. le 2 janvier 1917, puis, celui de la 68e D.I. le 2 mars 1917. Le 18 avril 1918, il peut fixer sa troisième étoile sur son képi tout en conservant le commandement de la 68e D.I..

Cette division est engagée le 28 juillet 1918 dans la région de Fère-en-Tardenoise puis dans les rudes combats pour le franchissement de l’Ourcq et enfin, en septembre, dans les combats de la région d’Aubérive. 

Le 17 novembre 1918, la 68e  D.I. du général Menvielle est choisie pour effectuer le retour triomphal des armées françaises à Mulhouse. 

Au printemps 1919, il est chargé de mettre sur pied, à Sens, une division de volontaires polonais recrutés en Europe occidentale et destinée à former le noyau de l’armée de la Pologne ressuscitée.

En juillet 1919, il commande la 29e D.I. dans le Palatinat, puis à Nice. 

Au printemps 1922, il est admis, sur sa demande, à passer dans le cadre de réserve des officiers généraux. 

                                            General_Jean_Louis_Menvielle

Jean Louis Menvielle décède le 8 juillet 1926 dans son domicile de Chesnay, une commune qui se trouve près de Versailles. Il repose dans le cimetière de Saint-Dié. 

Décorations obtenues : 

Chevalier de la Légion d’honneur le 9 juillet 1895

Officier de la Légion d’honneur le 30 décembre 1908.

Commandeur de la Légion d’honneur le 11 janvier 1916

Grand officier de la Légion d’honneur le 15 janvier 1920.

Médaille coloniale, agrafes : Tunisie-Soudan.

Officier de l’Ordre de Nicham Iftikar le 28 novembre 1891.

Étoile de Karageorges de 3e classe de Serbie le 28 novembre 1919. 

Croix de guerre avec deux palmes et une étoile de vermeil. 

Citations obtenues : 

 Citation à l’ordre du corps d’occupation du Soudan français du 30 août 1897 :

« A conduit avec beaucoup de sang-froid et de fermeté la reconnaissance qui s’est terminée le 6 juin par le combat de Diagourou où il a infligé un sérieux échec aux Touaregs. »

 Citation à l’ordre de la 10e armée n° 71 du 9 juin 1915 :

« Commande la 25e brigade depuis le mois de septembre avec énergie, autorité et compétence. A su imprimer à ses troupes l’esprit de sacrifice et de devoir dont il est animé. Au cours des combats qui se sont développés du 9 au 20 mai, a enlevé de vive force quatre lignes successives de tranchées fortement organisées et progressé vers l’est de la position malgré un bombardement d’une extrême violence et de nombreuses contre-attaques. A maintenu sans faiblir toutes les positions conquises. N’a été relevé de ce poste périlleux qu’au moment où l’épuisement de ses troupes était arrivé à la dernière limite. » 

Citation à l’ordre de la 10e l’armée n° 236 du 1er novembre 1916 :

« A fait preuve au cours de la préparation des attaques des 15 et 17 septembre 1916 de belles qualités de dévouement, d’esprit méthodique et de courage. A obtenu de ses troupes un effort ininterrompu de huit jours et grâce à sa prévoyance a enlevé deux lignes de tranchées ennemies fortement organisées avec des pertes très peu élevées. S’est porté au moment de l’attaque à un poste d’observation de 1ère ligne et a électrisé tout le monde par sa présence. » 

Citation à l’ordre du 14e corps d’armée n° 280 du 7 novembre 1918 :

« A la bataille de Champagne de septembre-octobre 1918 a su obtenir de sa division, qui assurait déjà depuis deux semaines avant son entrée en action offensive le service pénible d’un serveur,des efforts sans cesse renouvelés de jour et de nuit dans des combats très durs,pour atteindre les objectifs qui lui étaient assignés. Du 26 septembre au 3 octobre, placé à une charnière du front de bataille, a réussi à enlever pied à pied, de tranchée en tranchée, des organisations entièrement fortes, crées depuis plus de trois ans et qui, continuellement améliorées, avaient résisté à tous les assauts des offensives antérieures.

Du 3 octobre au 12 octobre, a poursuivi ses succès au-delà de la zone organisée, talonnant sans répit l’ennemi jusqu’à la Retourne et donnant à ses subordonnés un magnifique exemple de mordant, d’énergie et d’endurance, en dépit des fatigues d’une bataille de quinze jours qui a valu à la 68e D.I., 3 canons de 77, 62 mitrailleuses, 421 prisonniers et un matériel considérable. 

Commandeur de la Légion d’honneur le 11 janvier 1916 :

« Commandant de brigade solide qui a montré notamment dans les attaques de mai 1915 une énergie, une ténacité alliées à une bravoure personnelle. » 

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes. Informations communiquées par la famille descendante du général Jean Louis Menvielle.

Le portrait du général Jean Louis Menvielle provient de la collection personnelle de son petit-fils R. Menvielle.

La photographie de groupe provient de l’album du 149e R.I. de l’année 1902. 

J.M.O. du 149e R.I. : sous-série 26 N 696/8.

Pour en savoir plus : 

Le général Menvielle possède un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se consulter en cliquant une fois sur l'image suivante : 

Site_base_Leonore

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J. Huret, à  M. Porcher, à R. Menvielle et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

15 janvier 2013

4 août 1914.

                 Anozel

Le capitaine Altairac de la 4e compagnie doit partir faire une reconnaissance dans la direction de Sarupt à la suite d’un ordre reçu par le général Lanquetot commandant la 43e division. Il est 4 h 50. L’officier emprunte un itinéraire qui passe par la cote 520 située au nord-ouest de la station de Saint-Léonard et par la cote 532. Sa mission consiste à reconnaître le chemin qui mène de Vanémont à Sarupt. Il doit également évaluer les vues et les positions de tirs possibles sur la Meurthe et sur la région de la rive droite. Il rejoint son régiment à 8 h 30.

À 5 h 00, c’est au tour du lieutenant Panchaud de la 8e compagnie de faire une reconnaissance en direction d’Anozel. Il a pour charge d’observer le chemin de Vanémont et la cote 382 qui se trouve au nord de Sarupt et d’Anozel. Il doit surtout mesurer la viabilité des positions pour l’artillerie, et trouver les endroits les mieux situés entre Anozel et Claingoutte. Ces positions permettraient d’avoir une vue d’ensemble sur la Meurthe et la rive droite. Il est de retour à 9 h 30.

                 Carte_journee_du_4_aout_1914

                                      Legende_carte_journee_du_4_aout_1914

Les reconnaissances sont appuyées par deux demi-sections. La première, venant de la 4e compagnie, est poussée sur le mamelon, à 800 m au sud-est de Sarupt. La seconde, composée d’éléments de la 1ere compagnie, se dirige vers la cote 532 qui se trouve à 1000 m au nord de Sarupt. À 8 h 00, le régiment reçoit un nouvel ordre provenant du général de division. Le 1er bataillon quitte Vanémont et la Côte pour se porter sur Anozel avec ses 1ere, 3e et  4e compagnies. Il doit assurer l’organisation défensive du col d’Anozel, cela, dans l’hypothèse d’une attaque par le pont de Saulcy-sur-Meurthe, entre le massif du Kemberg et celui de Hennefête. Le bataillon est accompagné de la 1ère section de mitrailleuses et d’une voiture d’outils renforcée. La 2e voiture d’outils devra le rejoindre aussitôt après l’arrivée du 2e échelon. 

Le travail débute à 11 h 30, sur un front qui est limité, au nord, par la croupe incluse qui se trouve entre le rein des cailloux et les Censes, battant le ravin des Censes,  au sud par la croupe nord-ouest de Claingoutte battant le ravin de Claingoutte. L’ordre est donné au 3e bataillon du commandant Didierjean d’envoyer sa 10e compagnie au village de la Côte. Les 3 autres compagnies du bataillon rejoignent  Vanémont, elles se gardent vers Taintrux et Chastel. Tous ses mouvements se font à partir de 10 h 00.

Un ordre est donné au 2e bataillon, il doit laisser sa 8e compagnie en soutien  d’artillerie vers la Houssière. Les 3 autres compagnies se rendent à la ferme des Echères pour remplacer le 3e bataillon. La mise en œuvre de cette action doit commencer à 9 h 00.

Une demi-heure plus tard, le 2e échelon du régiment composé essentiellement de réservistes, arrive à Vanémont, et amène le 149e R.I. à son effectif de guerre. Il est constitué de 19 officiers, de 72 sous-officiers et de 983 hommes de troupe soit un total de 1074 personnes. 

                         Composition_2e_echelon_

Les 1er et 2e échelons sont maintenant rassemblés en trois bataillons d’environ 1000 hommes, constitués eux-mêmes par quatre compagnies de 250 fantassins. Le reste de l’effectif se composant de la C.H.R., du personnel de l’état-major du régiment, de la garde du drapeau, etc.…Le régiment est maintenant composé de 60 officiers, de 181 sous-officiers et de 3148 hommes de troupe soit un effectif de 3389 personnes. 

Une partie de ce 2e échelon se dirige aussitôt sur Anozel pour rejoindre le 1er bataillon.

La 2e compagnie quitte enfin Docelles à 15 h 30. Elle se  trouvait toujours dans ce secteur depuis son départ de la caserne Courcy. Le capitaine Crépet, qui la commande,  reçoit l’ordre de s’arrêter dans le petit village de la Chapelle. Avec ses hommes, il a pour mission de protéger le débarquement du 2e échelon du 59e R.A.C.. Ce dernier arrivera dans la nuit entre 22 h 00 et 2 h 00. Par la suite, ils devront l’escorter jusqu’à la Houssière en suivant la route qui passe par Biffontaine. Cette compagnie rejoint la gare de la Chapelle à 16 h 30.

Le commandant du 1er bataillon doit maintenir sa 4e compagnie à Anozel pour la nuit. Les 2 compagnies restantes du bataillon se portent à Taintrux où elles s’installent pour cantonner.

Le Ravitaillement pour cette journée se fait à la gare de Corcieux à partir de 9 h 00.

Dans la soirée, cinq jeunes officiers nouvellement promus se présentent au régiment ; les sous-lieutenants Charlois, Cholley et de Longeaux arrivant de la promotion Saint-Cyrienne de Montmirail et les sous-lieutenants Dargent et le Brigant venant de la promotion Saint-Maixentaise de la mobilisation, devront attendre le lendemain pour leurs affectations aux compagnies. 

JLes différents ordres provenant du C.A. ou de la D.I. qui ont été donnés au 149e R.I. peuvent se consulter dans le J.M.O. du régiment. Pour y avoir accès, il suffit de cliquer une fois sur l'image à gauche. 

 

 

Pour en savoir plus sur les capitaines Philippe Altairac et Henri Panchaud, il suffit de cliquer une fois sur les deux images suivantes :

                                     Philippe_Altairac

                                    Henri_Panchaud

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à G. Gehin, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

8 janvier 2013

3 août 1914.

                 La_Houssiere

Dans la nuit de lundi au dimanche, le régiment reçoit l’ordre de se tenir prêt à quitter ses cantonnements. Le 149e R.I. et les 3e et 4e groupes du 59e R.A.C. qui sont sous l’autorité du plus ancien des deux colonels, doivent se mettre en route pour aller de Bruyères à la Houssière. Ce détachement se rassemblera à l’est de la Houssière, et devra se couvrir face à l’est, de façon à pouvoir marcher soit sur le Plafond par Corcieux, soit sur Anozel, qui se trouve à 1800 m ouest de Saulcy-sur-Meurthe, en fonction des besoins.

Le détachement quitte Bruyères à 7 h 50 dans l’ordre suivant : P.I. passage à niveau 500 m au sud-ouest de la station de Bruyères.

                 Composition__journee_du_3_ao_t_1914

Le régiment suit un itinéraire qui passe par Les Poulières et par Biffontaine.

                 Carte_journee_du_3_aout_1914__1_

                                     legende_carte_matinee_du_3_aout_1914

 À 11 h 45, le 149e R.I. s’établit en rassemblement articulé à l’est de la Houssière. Le 2e bataillon est à la ferme Bertrimoulin à 1500 m au sud-est de la Houssière en se gardant vers l’est et le sud-est. Le 3e bataillon se pause à la ferme des Echères, située à 1500 m à l’est-sud-est de la Houssière). Il se couvre vers l’est en assurant la liaison avec les 1er et 2e bataillons. Le 1er bataillon et un groupe du 59e R.A.C. se positionnent à la sortie nord-est de la Houssière. Ce bataillon pousse sa 1ère compagnie jusqu’à Vanémont. 

Le poste de commandement du colonel Menvielle s’installe également à la ferme des Echères. 

À 16 H 30, le colonel reçoit un ordre télégraphique qui lui a été communiqué par la 43e D.I.. Ce télégramme lui fait savoir que l’interdiction relative à la zone neutre est levée, mais qu’il est toujours interdit de passer la frontière. 

À 17 h 00, le régiment reçoit l’ordre de prendre les cantonnements suivants :

L’E.M., la C.H.R. et les 3e et 4e compagnies partent  à Vanémont. Ces unités se gardent vers le tunnel et Chastel. La 1ère compagnie va à la Côte, se gardant vers Ruxurieux et la forêt de Hennefête. Le 2e bataillon lui, va cantonner à la petite Houssière et la partie sud de la Houssière depuis l’église. Le 3e bataillon se retrouve aux Echères-Bertrimoulin, gardant le carrefour de la route Vanémont- Corcieux. Les batteries du 59e R.A.C. s’installent dans la partie nord de la Houssière. Le T.R. s’arrête à la sortie nord-ouest de la Houssière. 

                 Carte_journee_du_3_aout_1914__2_

                                      Legende_carte_journee_du_3_aout_1914__2_

Les différents ordres provenant du C.A. ou de la D.I. qui ont été donnés au 149e R.I. peuvent se consulter dans le J.M.O. du régiment. Pour y avoir accès, il suffit de cliquer une fois sur l'image suivante : 

                                                 J

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

1 janvier 2013

Dernière lettre écrite avant le grand départ.

                  Marius_Dubiez

Un grand merci à Patrick Blateyron pour son autorisation de retranscrire cette lettre rédigée par son grand-père Marius Dubiez.

Marius se préoccupe des récoltes tout en essayant de rassurer sa famille…

Épinal, le 28 juillet 1914

Ma chère mère et frère et sœur,

Je vous écris ces quelques lignes en vous disant comment le métier se passe maintenant. On est rentré du Valdahon. Dimanche, la nuit, la mobilisation a sonnée à 9 h 00 du soir et nous sommes partis à 2 h 00 du matin embarqués à la gare du Valdahon jusqu’à Épinal. Il faisait un terrible temps, tellement il pleuvait.

                 Chemin_de_la_gare_du_Valdahon

Maintenant on est prêts à partir en guerre. Vous devez savoir que toutes les puissances se disputent entre elles, peut-être que ce ne sera rien, mais les officiers ne rigolent pas de cette affaire-là. Je pense que vous devez l’avoir vue sur les journaux, enfin cela ne sera peut-être rien que ça.

Je pense que vous devez avoir fait la demande agricole comme je vous l’avais déjà dit, signée du maire avec le cachet de la mairie, sans faute, le plus tôt possible car le capitaine veut comme ça. J’ai reçu votre lettre dimanche. Cela m’a bien fait plaisir de savoir que vous êtes tous en bonne santé. Je pense que la maman est bien remise de ses traînes, ainsi que vous me le disiez. Je pense qu’il doit toujours pleuvoir chez vous aussi, car ici il pleut toujours bien fort. Sur la route du Valdahon, cela c’est bien passé, on a été bien reçus, mais on était tous les jours mouillés. C’est bien embêtant ce temps pour les récoltes, car voici le fourrage qui va peut-être s’abîmer. Je serais bien content si je pouvais avoir encore une dizaine de jours pour vous aider à finir, mais je ne pense pas que je les aurai. S’il n’y a rien de nouveau, faites toujours la demande de suite de vous-même et je pense l’avoir.

Rien d’autre à vous dire que je suis bien remis maintenant, j’ai bon appétit, mais on n’a guère à manger. Enfin, je termine ma lettre en vous embrassant tous  bien fort de tout  mon cœur et d’amitié.

Le bonjour à mon parrain et à ma marraine

Marius Dubiez.     

Il faut cliquer une fois sur la photo suivante pour en savoir plus sur Marius Dubiez. 

                                       Marius_Dubiez 

 Un grand merci à M. Bordes et à P. Blateyron.

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