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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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15 novembre 2019

Jean Charles Magne (1895-1915).

Jean Charles Magne

 

Natif de la ville de Paris, Jean Charles Magne voit le jour le 13 mai 1895. Son père, Charles Arthur, travaille comme ingénieur électricien. Il est âgé de cinquante ans. Sa mère, Pauline Virginie Pinault, n’exerce pas de profession. Elle a 23 ans. Le couple parental vit en union libre dans un appartement situé au numéro 46 de la rue Pigalle.

 

Deux jours après la naissance de Jean Charles, les négociants Albert Bertin et Nicolas Dondelinger accompagnent le père à la mairie du 9e arrondissement pour faire enregistrer le nom du nouveau-né sur le registre d’état civil.

 

Une mention rédigée en marge de l’acte de naissance de Jean Charles indique que la mère ne reconnaît officiellement son enfant qu’à la date du 18 août 1898.

 

Ce n’est que le 13 décembre 1900 que Charles Arthur et Pauline Virginie décident d’officialiser leur union en allant se présenter devant l’officier d’état civil de l’Hôtel de Ville du 1er arrondissement de la capitale.

 

À cette époque, la famille Magne est installée au n° 10 de la rue des Pyramides.

 

Quelques années plus tard, Jean Charles quitte l’école communale en sachant lire, écrire et compter. Il semble qu’il ait poursuivi ses études encore quelque temps comme il est stipulé sur sa fiche signalétique et des services qui lui donne le statut d’étudiant dans l’intitulé « profession ».

 

Cinq mois après avoir fêté ses 18 ans, Jean Charles Magne signe un engagement volontaire de trois ans avec l’armée.

 

Pour valider ce contrat, il a dû obtenir l’autorisation parentale, avant de se rendre à la mairie du 16e arrondissement le 14 octobre 1913.

 

Le fait de s’engager volontairement lui permet de choisir l’arme dans laquelle il souhaite servir.

 

Optant pour la cavalerie, il doit se rendre dans la ville de Melun pour intégrer les effectifs du 13e régiment de dragons, dès le lendemain de sa signature. Le jeune homme peut maintenant être formé à l’équitation militaire.

 

Jean Charles Magne est nommé brigadier le 16 mai 1914 puis maréchal des logis le 17 octobre de la même année.

 

C’est à cheval qu’il débute le conflit contre l’Allemagne en août 1914. Les missions de la cavalerie n’étant plus d’actualité, certains régiments furent transformés en unités pédestres. On y chercha, chez les sous-officiers, un vivier de volontaires pour devenir sous-lieutenants d’infanterie. Ce fut le cas du maréchal des logis Magne qui fut promu le 16 juin 1915.

 

Ce changement de statut le fait muter à la 2e compagnie du 149e R.I., un corps de troupe qui se bat en Artois. Le tout nouvel officier arrive sur la ligne de front occupée par le régiment, le 19 juin 1915.

 

L’unité spinalienne a perdu de nombreux cadres durant les attaques qui ont été menées au cours des jours précédant son arrivée.

 

À partir de cet instant, le sous-lieutenant Magne participe à toutes les opérations dans lesquelles sa compagnie est impliquée.

 

Le 25 septembre 1915, le 149e R.I. est concerné par une opération de grande envergure. L’engagement complet de la 43e D.I. doit permettre la prise du bois en Hache, situé au sud de la commune d’Angres. Les combats sont rudes.

 

Le lendemain, l’attaque reprend sous un puissant feu d'artillerie. C’est au cours de cette journée, aux alentours de midi, que Jean Charles Magne trouve la mort. Le jeune homme de vingt ans est tué en allant porter secours à un de ses hommes qui venait tout juste d’être grièvement blessé.

 

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante. 

 

En memoire de Merieux, impressions septembre 1915

 

Le sous-lieutenant Alexandre Mortemard de Boisse, officier d’état civil du 149e R.I., officialise le décès du sous-lieutenant Magne le 4 octobre 1915.

 

Le capitaine Toussaint, qui commande la 2e compagnie, et le sergent fourrier Louis Bergeron ont témoigné de l’évènement.

 

Le 28 octobre 1915, le lieutenant-colonel Gothié,  responsable du 149e R.I. écrit ceci dans le feuillet individuel de campagne : « Jeune officier provenant des sous-officiers de cavalerie, plein de vigueur et d’entrain, courageux et même téméraire, demandant toujours à remplir les missions les plus difficiles. Cité à l’ordre de son ancienne division pour sa belle conduite. Vient d’être tué à l’attaque du 26 septembre devant Angres, proposé pour une citation. »

 

L’acte de décès de cet officier est transcrit à la mairie du 16e arrondissement de Paris le 31 décembre 1915.

 

Jean Charles Magne ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance. Il n’y a pas de sépulture connue.

 

Le sous-lieutenant Jean Charles Magne a obtenu les citations suivantes :

 

Citation à l’ordre de la division n° 15 :

 

« Sous-officier d’un courage remarquable, d’un dévouement absolu. N’a pas hésité à aller rechercher et à rapporter le corps d’un officier tué et resté dans la zone dangereuse. »

 

Citation à l’ordre de la 10e armée n°121 en date du 21 octobre 1915 :

 

« Le 26 septembre 1915, devant Angres, au cours d’un violent bombardement, s’est porté en dehors de son abri, pour aller secourir un de ses hommes grièvement blessé. A été tué pendant l’accomplissement de cet acte de dévouement ; a constamment fait preuve du plus grand courage, s’offrant à effectuer lui-même les reconnaissances les plus dangereuses. »

 

Le nom de cet officier est inscrit sur une des plaques commémoratives fixées sur le mur d’enceinte du cimetière parisien du Père Lachaise, côté du boulevard Ménilmontant.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Le site des archives départementales de la ville de Paris a également été lu.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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