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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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3 août 2018

Clément Louis Huc (1894-1917)

Clement Louis Huc

 

Clément Louis Huc est né le 27 octobre 1894 au Masnau, une commune du Massif central située dans les monts de Lacaune.

 

Le jour même, son père Louis, et les deux témoins, l’instituteur Joseph Paul Peyrastre et le forgeron Pierre Jean, comparaissent à la mairie du village tarnais pour faire consigner dans le registre d’état civil la venue au monde de l’enfant. Louis Huc exerce le métier de tailleur d’habits. Il a 30 ans. La mère, Claire Adélaïde Cavallès, âgée de 28 ans, travaille comme ménagère. De cette union est également née une petite fille  prénommée Léticia Rose.

 

Clément fait de brillantes et sérieuses études au petit séminaire de Valence qui lui permettent d’obtenir son baccalauréat ès lettres. Il passe ensuite deux années au grand séminaire d’Albi.

 

Le premier conflit mondial du XXe siècle est proche. Il a tout juste le temps de recevoir la tonsure cléricale, acte qui valide son entrée dans l’état ecclésiastique, le 24 juin 1914. Le directeur du grand séminaire d’Albi écrit ceci à son sujet : « Âme d’élite, conscience des plus délicates et volonté de fer de plus en plus attachée à sa vocation, vie toujours montante, tel est le graphique de son trop court passage parmi nous. »

 

Lorsque sa classe de mobilisation est appelée en septembre 1914, Clément Huc est ajourné pour faiblesse. Quelques semaines plus tard, il passe devant un deuxième conseil de révision qui, cette fois-ci, le déclare « bon pour le service armé ».

 

Clément Louis Huc se retrouve incorporé au 58e R.I. le 18 décembre comme jeune soldat de la subdivision de Carcassonne. Il arrive au dépôt d’Avignon ledit jour. Nommé soldat de 1ère classe par décision du 9 avril 1915, le jeune homme est affecté à la 29e compagnie du régiment avant d’être envoyé au 9e bataillon de marche le 24 mai.

 

L’ancien clerc tonsuré est muté au 149e R.I. le 21 juin. Dans cette unité, Clément Huc grimpe très vite les échelons hiérarchiques. Nommé caporal le 23 juillet 1915, puis sergent le 8 mars 1916, il rejoint le centre d’instruction des élèves aspirants de Saint-Cyr le 15 mai 1916.

 

Le 3 septembre 1916, le chef de bataillon Margot, responsable du centre d’instruction, rédige la note suivante : « Très énergique. Doué d’un commandement excellent qui lui donne beaucoup d’autorité. A beaucoup travaillé et beaucoup appris, sans peut-être avoir assimilé tout l’enseignement reçu. Mais très dévoué, très zélé, il est dès maintenant capable d’exercer convenablement le commandement de sa section. »

 

Deux jours plus tard, le sergent Huc est de retour au dépôt du régiment pour y recevoir ses galons d’aspirant. Clément passe sous-lieutenant à titre temporaire le 21 novembre de la même année.

 

Ce nouveau grade lui permet de prendre le commandement d’une section de la 6e compagnie du 149e R.I..

 

Durant cette période, Clément Huc a participé à plusieurs actions de combat. La première a eu lieu en Artois dans le secteur du bois en Hache en septembre 1915. La seconde s’est déroulée à Verdun en mars - avril 1916 et la troisième dans la Somme, à Ablaincourt en novembre 1916.

 

Le 1er janvier 1917, le lieutenant-colonel Pineau écrit dans le feuillet individuel de campagne de son subordonné : « Nouvellement nommé officier, possède de réelles qualités militaires. Très énergique, d’un courage et d’un sang-froid à toute épreuve, est considéré, par ses camarades et ses chefs, comme un modèle d’une haute valeur morale et apte à remplir remarquablement son rôle d’officier. »

 

Sous_lieutenant_Huc_non_loin_des_tranch_es_de_1ere_ligne_juillet_1917

 

Fin septembre 1917, Clément Louis Huc est toujours à la tête de sa section de la 6e compagnie du 149e R.I.. Son régiment se prépare pour la future offensive qui doit se dérouler dans le secteur du chemin des Dames, autour du fort de la Malmaison, durant la deuxième quinzaine du mois d’octobre. L’entraînement qui se déroule sur plusieurs semaines est contraignant.

 

Sa compagnie n’est pas engagée directement dans l’attaque. En effet, le 2e bataillon du 149e R.I. est désigné pour être le bataillon de réserve durant la 1ère phase de l’opération, avant de devenir bataillon de soutien durant la 2e phase.

 

Clement_Louis_Huc_fusil_mitrailleur_au_Toty_juillet_1917

 

Le 25 octobre 1917, le sous-lieutenant Huc est envoyé en reconnaissance offensive dans le bois Dherly, situé au nord du bois de la Belle-Croix sur les bords de l’Aillette. Cernée par les Allemands, au débouché d’une corne du bois, sa petite troupe est écrasée sous le nombre. Blessé lui-même à l’aine par le feu d’une mitrailleuse, il a la présence d’esprit et la force d’envoyer un homme demander du renfort au poste de commandement, avant d’être tué, d’une balle dans la tête, par un Allemand à qui il a refusé de se rendre.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Reconnaissances_du_25_octobre_1917

 

Le 9 novembre, le sous-lieutenant Auguste Fourneret, l’officier d’état civil du régiment, enregistre officiellement la mort du sous-lieutenant Huc après avoir reçu les témoignages des soldats Alfred Piteux et Octave Françon. Son acte de décès est transcrit à la mairie du Masnau le 20 février 1918.

 

Le sous-lieutenant Huc fut inhumé dans le petit cimetière militaire de Condé-sur-Aisne dans une sépulture qui porte le n° 310 par les brancardiers divisionnaires.

 

Le 31 octobre, le 2e bataillon, son commandant en tête, est allé se recueillir sur sa sépulture avant de descendre vers l’arrière.

 

Son corps fut restitué à la famille dans les années 1920.

 

Clément Louis Huc a obtenu les citations suivantes :

 

Citation à l’ordre de la 43e D.I. n° 176 en date du 21 novembre 1916 :

 

« Jeune aspirant du plus grand mérite, d’un dévouement à toute épreuve. A brillamment entraîné sa section à l’attaque, le 7 novembre 1916, en la portant à découvert, de la tranchée de soutien à la 1ère ligne allemande, malgré un violent tir de barrage d’artillerie et de mitrailleuses. »

 

Citation à l’ordre de l’armée en date du 11 décembre 1917 (J.O du 17 janvier 1918) :

 

« Officier énergique autant que brave, très aimé de ses inférieurs comme de ses supérieurs. Chargé avec sa section d’effectuer une reconnaissance en avant de nos lignes, le 25 octobre 1917, n’a pas hésité à attaquer un ennemi supérieur en nombre. Blessé dès le début de la prise de contact, a conservé le commandement de sa section et est tombé glorieusement au milieu de ses braves. »

 

Le sous-lieutenant Huc est fait Chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume le 5 mars 1920, avec le même texte que ci-dessus.

 

Le nom de cet homme est inscrit sur les plaques commémoratives de la cathédrale Sainte-Cécile et de l’évêché d’Albi ainsi que sur les monuments aux morts de la ville d’Albi et de la commune de Masnau-Massuguiès.

 

Clement_Huc_monuments_aux_morts_et_plaques_commemoratives

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Livre d’or du clergé et de congrégations (1914-1922). Éditions Paris bonne presse. 1925.

 

Revue « la semaine religieuse de l’archidiocèse d’Albi » du 24 novembre 1917 n° 47 de la 44e année lisible sur le site « Gallica ».

 

Les photographies représentant le sous-lieutenant Huc ont été réalisées en juillet 1917 dans le secteur de la ferme le Toty.

 

Les photographies des monuments aux morts de la ville d’Albi, de la commune du Masnau-Massuguiès et des plaques commémoratives de la cathédrale Sainte-Cécile et de l’évêché d’Albi proviennent toutes du site « MémorialGenWeb ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et à la mairie du Masnau-Massuguiès.

Commentaires
B
Tu as été courageux je t admire et tesouhaite une grande paix pour le prix de ton sang que tu as donne à la France
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A
C est très émouvant car Clément Huc est le frère aîné de mon père donc un oncle qui a préféré la mort au déshonneur mon père avait une photo sanglante de son frère dans son porte-feuille je ne l ai qu entre aperçue un jour ; comme les gens de son temps il ne parlait pas beaucoup hélas
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