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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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25 décembre 2015

26 août 1914.

149e_R

La journée du 25 août a été particulièrement rude pour le 149e R.I.. Les trois bataillons du colonel Menvielle ont été engagés dans deux combats bien distincts l’un de l’autre. Le 1er bataillon a lancé une attaque dans le secteur de Fagnoux avant de retraiter vers l’est de Sainte-Barbe. Les 2e et 3ebataillons ont pris part à plusieurs combats du côté de Bazien avant de se replier sur le petit village de Brû.

Carte_1_journee_du_26_aout_1914

Du côté du 1er bataillon du 149e R.I.                                                     

Tôt dans la matinée, une forte colonne allemande équipée d’artillerie, avec beaucoup d’infanterie, est signalée à proximité du secteur occupé par le 1er bataillon du 149e R.I..

Celui-ci reçoit l’ordre de se déployer en entier dans un bois très épais autour de la cote 376. Il est appuyé sur sa droite par un bataillon du 109e R.I..

Les premiers échanges de coups de feu ont lieu à partir de 11 h 30. Personne ne sait encore qu’ils annoncent le début d’un combat particulièrement meurtrier entre les deux belligérants.

Le contact avec l’ennemi est rude. Le lieutenant Lurion de l’Egouthail est tué. Le capitaine Islert et le lieutenant Gruneissen sont blessés. Tout comme les Français, les Allemands vont laisser beaucoup d’hommes sur le terrain.

Ceux-ci profitent de leur supériorité numérique pour déborder les compagnies du bataillon Lescure par la droite et par la gauche.

Malgré les efforts fournis, les compagnies engagées du 1er bataillon du 149e R.I. finissent par être submergées de toutes parts.

Il n’y a plus le choix, le 1er bataillon du 149e R.I., appuyé par deux bataillons du 109e R.I. et par quelques compagnies de chasseurs doit se replier lentement en direction de Saint-Benoît.

Carte_2_journee_du_26_aout_1914

Legende_carte_2_journee_du_26_ao_t_1914

À la nuit, ce qui peut être regroupé du 1er bataillon du 149e R.I. vient bivouaquer à Saint-Benoît.

Du côté des 2e et 3e bataillons

Le colonel Menvielle reçoit à 6 h 00 l’ordre de stationnement et d’opération pour les deux bataillons du régiment qui sont sous son commandement.

Ses hommes vont devoir organiser un centre de résistance au nord de Brû sur le mamelon de la cote 372, face au clocher de Ménil-sur-Belvitte.

La matinée est consacrée à la réorganisation des unités. Il faut remettre de l’ordre dans les compagnies qui ont été bien malmenées la veille. C’est également l’heure de faire l’état des pertes… Celles-ci sont nombreuses…

Des sections d’isolés qui s’étaient repliés le 25 au soir à Rambervillers et qui n’avaient pas réussi à rallier leurs compagnies dans la nuit du 25 au 26, regagnent le petit village de Brû.

À 14 h 00, les 2e et 3e bataillons prennent une position de rassemblement au nord de Brû sur l’emplacement qui a été reconnu le matin par le colonel.

Les 2 bataillons du régiment reviennent cantonner dans le village de Brû à 19 h 00.

Carte_3_journee_du_26_aout_1914

Il n’est pas tout à fait l’heure de « panser ses plaies » pour le régiment. Les hommes du colonel Menvielle se tiennent toujours sur le qui-vive, talonnés de près par l’ennemi.

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 109e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N /680/1.

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

« Opérations du 21e Corps d’Armée » général Legrand-Girarde, aux éditions Plon Nourrit Cie.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

La photographie de groupe de soldats du 149e R.I. est antérieure à août 1914.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

18 décembre 2015

Ferdinand Baufour (1893-1914).

Ferdinand_Baufour

Le 9 octobre 1893, Marguerite Jeanne Françoise Brosse donne naissance à un petit garçon à l’hôpital Lariboisière. Cette femme, qui demeure avec son époux au 8 de la rue Damrémont, situé dans le 18e arrondissement parisien, exerce la profession de fleuriste. Le père, Ferdinand Baptiste Baufour, est un homme âgé de 32 ans qui travaille comme typographe.

Ferdinand passe toute sa jeunesse dans la capitale.

À la veille de devoir effectuer son service militaire, le jeune homme travaille comme employé des timbres postes. Il demeure toujours dans la cité lumière, au 66 avenue de Chatillon.

Ferdinand Brosse est inscrit sous le numéro 42 de la liste du canton du 14e arrondissement. Il se voit classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1913 après avoir été désigné « bon pour le service » par les médecins.

La fiche signalétique et des services de cet homme nous fait savoir que son degré d’instruction générale est de niveau 3 ; il sait donc lire, écrire et compter.

Comme bon nombre de Parisiens, il est incorporé au 149e R.I.. Le futur soldat doit rejoindre ce régiment à compter du mois de novembre 1913. Il faut quitter Paname ! Ferdinand Baufour laisse derrière lui la vie tumultueuse des faubourgs de la capitale pour se rendre dans la cité spinalienne, qui est une ville beaucoup plus calme. Il se rend à Épinal par voie de chemin de fer.

L’homme s’apprête à vivre l’existence monotone du soldat.

Ferdinand Baufour est toujours à la caserne Courcy, lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914. C’est maintenant un homme habitué aux épreuves de la vie de fantassin, qui se prépare à combattre l’Allemand. Il est intégré dans une escouade de la 11e compagnie qui se trouve sous le commandement du capitaine Erhard.

Le 18 août 1914, Ferdinand Baufour est nommé caporal. Il ne profitera pas bien longtemps des petits avantages offerts par ce grade ! En effet, son nom figure parmi la longue liste des disparus qui se trouve dans le J.M.O. du 149e R.I. à la date des 25 et 26 août 1914.

Le caporal Baufour est d’abord enterré à Bazien. Son corps, probablement inhumé par les Allemands dans un premier temps, fait l'objet d'une sépulture en bonne et due forme le 15 novembre 1914.

Le jugement qui valide le décès de ce caporal est rendu le 29 juin 1917 suite à la décision prise par le tribunal de la Seine.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant la journée du 25 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_4_journee_du_25_aout_1914

Ferdinand Baufour est inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 27 juin 1920) :

« Excellent gradé, tombé grièvement blessé le 25 août 1914 à Ménil-sur-Belvitte. Est mort des suites de ses blessures. »

Cette citation lui donne aussi le droit à la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Sépulture actuelle non connue.

Sources :

Les sites « Mémoire des hommes » et « Archives en ligne de Paris » ont été consultés pour construire cette petite note biographique.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à É. Mansuy, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives municipales de Paris.

11 décembre 2015

Jean André Bernard (1892-1914).

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Jean André Bernard est né  le 19 décembre 1892 dans le 5e arrondissement parisien, au domicile de ses parents situé au 38 rue des écoles. Son père, Édouard Henri, est un professeur âgé de 31 ans qui enseigne au lycée Montaigne. Sa mère, Marguerite Marie Augustine Denis, est âgée de 30 ans lorsqu’elle donne naissance à son enfant.

Le fait d’avoir un père qui transmet le savoir l’amène, en toute logique, à faire des études supérieures. La fiche signalétique et des services de Jean André Bernard nous indique qu’il possède un degré d’instruction de niveau 5.

Une fois devenu bachelier, Jean André s’inscrit à la faculté de droit parisienne. D’après le livre d’or de l’établissement, cet universitaire va passer trois années sur les bancs des amphithéâtres avant de se retrouver dans l’obligation d’effectuer son service militaire.

Inscrit sous le numéro 89 du canton du 17e arrondissement de Paris, Jean André Bernard est classé dans la 7e partie de la liste en 1913. Ayant obtenu un sursis d’incorporation pour poursuivre ses études, il se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste de l’année suivante.

Pour des raisons qui nous sont inconnues, Jean André renonce au bénéfice de son sursis le 14 août 1913. Il est incorporé au 149e R.I. à compter du 10 octobre 1913, régiment qu’il doit rejoindre le lendemain.

Il est nommé caporal le 11 avril 1914.

Au début du mois d’août 1914, ce jeune parisien commande une escouade de la 4e compagnie qui se trouve sous le commandement du capitaine Altairac.

Le caporal Bernard fait partie des centaines de tués du régiment victimes des premiers combats qui se sont déroulés au cours du mois d’août 1914. 

Son nom figure dans la liste des victimes de la 4e compagnie rédigée dans le J.M.O. du 149e R.I. à la date du 25 août 1914.

Comme pour la plupart de ses camarades qui ont perdu la vie à cette période, ce n’est que plusieurs années plus tard que son  acte de décès sera officialisé.

Aucun des hommes autour de lui n’a pu témoigner sur son sort et son corps a été inhumé par les autorités locales ou par les Allemands.

Le 23 mai 1919, le tribunal civil de première instance du département de la Seine reconnaît la mort de Jean André Bernard.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont passés le 25 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Fagnoux

Le caporal Bernard est inscrit sur l’une des plaques commémoratives de l’église Sainte-Marie-des-Batignolles du XVIIe arrondissement de Paris.

Jean André Bernard a été décoré à titre posthume de la Médaille militaire et de la croix de guerre avec étoile de bronze.

« Très bon gradé, brave et dévoué. Tombé, mortellement frappé, le 25 août 1914 à Ménil-sur-Belvitte. »

Sources :

Le portrait de Jean André Bernard est extrait du livre d’or de la faculté de droit de Paris. Guerre 1914-1918. Paris 1925.

Les sites « Mémoire des hommes » et « Archives en ligne de Paris » ont été consultés pour construire cette petite note biographique.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives municipales de Paris. 

4 décembre 2015

Félix Émile Py (1891-1914).

Felix_Emile_Py

Félix Émile Py est né le 26 mai 1891 dans le domicile de ses parents. La maison familiale se trouve dans le village de Sornay, une petite commune de la Haute-Saône.

Ses parents exercent tous deux le rude métier de cultivateur dans la Bresse Louhannaise. À la naissance de leur fils, le père, qui porte également le prénom de Félix, est un homme âgé de 30 ans ; la mère, Olympe Gay, est un peu plus âgée. Elle a deux ans de plus que son époux.

Après avoir acquis les « fondamentaux » à l’école, Félix qui sait maintenant lire, écrire et compter, quitte « la Communale » pour aller pratiquer la même profession que le chef de famille.

Durant les années suivantes, il va vivre au rythme des saisons et des moissons, jusqu’au moment où il va devoir aller effectuer son service militaire.

Inscrit sous le n° 29 de la liste du canton de Marnay, le jeune Félix est déclaré « bon service armé ». Il est classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1912.

Début octobre 1912, Félix Émile Py, qui est maintenant âgé de 21 ans, s’apprête à quitter son village natal pour rejoindre la ville d’Épinal. Il est incorporé au 149e R.I. à compter du 9 de ce mois.

La transition brutale entre la vie à la campagne et la vie citadine n’a pas dû être facile à vivre pour ce jeune homme, mais il n’y avait pas le choix !

Une fois le seuil de la caserne Courcy franchi, celui-ci ne quittera plus l’uniforme jusqu’au moment de son décès.

Lorsque les hostilités contre l’Allemagne débutent aux premiers jours du mois d’août 1914, le soldat Py fait partie de la 5e escouade de la 10e compagnie du 149e R.I.. À cette période, cette unité se trouve sous le commandement du capitaine Laure.

Cette compagnie n’a pas été engagée durant le premier combat du régiment le 9 août 1914. Elle subit son baptême du feu le 21 août, au nord du village d’Abreschviller, au moment où elle doit couvrir la retraite de deux bataillons du régiment. Quatre jours plus tard, Félix Émile Py trouve la mort au cours des combats qui se déroulent à l’est de Sainte-Barbe.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Groupe de sapeurs 149e R

Comme beaucoup de ses camarades de régiment tués en août 1914, sa mort sera reconnue très tardivement du point de vue administratif.

En effet, ce n’est que le 9 février 1921 que le décès de ce soldat sera officialisé à la suite d’une décision prise par le tribunal de Gray.

Le soldat Py repose actuellement dans le cimetière national français de Ménil-sur-Belvitte, sa sépulture porte le numéro 102.

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La famille est certainement restée sans nouvelles officielles concernant l’hypothétique survie de Félix, à partir de l’instant où il n’a plus donné de ses nouvelles aux siens.

Une fiche, au nom de Félix Py, qui se trouve sur le site du Comité International de la Croix Rouge,atteste qu’une recherche a bien été entreprise auprès des services compétents pour essayer d’en savoir plus sur ce qui a pu arriver au soldat Py.

Felix_Py__fiche_C

Sources :

Le site des archives départementales de la Haute-Saône ainsi que ceux de « Mémoire des hommes », et du Comité International de la Croix Rouge ont été consultés pour réaliser cette petite note biographique.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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