26 août 1914.
La journée du 25 août a été particulièrement rude pour le 149e R.I.. Les trois bataillons du colonel Menvielle ont été engagés dans deux combats bien distincts l’un de l’autre. Le 1er bataillon a lancé une attaque dans le secteur de Fagnoux avant de retraiter vers l’est de Sainte-Barbe. Les 2e et 3ebataillons ont pris part à plusieurs combats du côté de Bazien avant de se replier sur le petit village de Brû.
Du côté du 1er bataillon du 149e R.I.
Tôt dans la matinée, une forte colonne allemande équipée d’artillerie, avec beaucoup d’infanterie, est signalée à proximité du secteur occupé par le 1er bataillon du 149e R.I..
Celui-ci reçoit l’ordre de se déployer en entier dans un bois très épais autour de la cote 376. Il est appuyé sur sa droite par un bataillon du 109e R.I..
Les premiers échanges de coups de feu ont lieu à partir de 11 h 30. Personne ne sait encore qu’ils annoncent le début d’un combat particulièrement meurtrier entre les deux belligérants.
Le contact avec l’ennemi est rude. Le lieutenant Lurion de l’Egouthail est tué. Le capitaine Islert et le lieutenant Gruneissen sont blessés. Tout comme les Français, les Allemands vont laisser beaucoup d’hommes sur le terrain.
Ceux-ci profitent de leur supériorité numérique pour déborder les compagnies du bataillon Lescure par la droite et par la gauche.
Malgré les efforts fournis, les compagnies engagées du 1er bataillon du 149e R.I. finissent par être submergées de toutes parts.
Il n’y a plus le choix, le 1er bataillon du 149e R.I., appuyé par deux bataillons du 109e R.I. et par quelques compagnies de chasseurs doit se replier lentement en direction de Saint-Benoît.
À la nuit, ce qui peut être regroupé du 1er bataillon du 149e R.I. vient bivouaquer à Saint-Benoît.
Du côté des 2e et 3e bataillons
Le colonel Menvielle reçoit à 6 h 00 l’ordre de stationnement et d’opération pour les deux bataillons du régiment qui sont sous son commandement.
Ses hommes vont devoir organiser un centre de résistance au nord de Brû sur le mamelon de la cote 372, face au clocher de Ménil-sur-Belvitte.
La matinée est consacrée à la réorganisation des unités. Il faut remettre de l’ordre dans les compagnies qui ont été bien malmenées la veille. C’est également l’heure de faire l’état des pertes… Celles-ci sont nombreuses…
Des sections d’isolés qui s’étaient repliés le 25 au soir à Rambervillers et qui n’avaient pas réussi à rallier leurs compagnies dans la nuit du 25 au 26, regagnent le petit village de Brû.
À 14 h 00, les 2e et 3e bataillons prennent une position de rassemblement au nord de Brû sur l’emplacement qui a été reconnu le matin par le colonel.
Les 2 bataillons du régiment reviennent cantonner dans le village de Brû à 19 h 00.
Il n’est pas tout à fait l’heure de « panser ses plaies » pour le régiment. Les hommes du colonel Menvielle se tiennent toujours sur le qui-vive, talonnés de près par l’ennemi.
Sources bibliographiques :
J.M.O. du 109e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N /680/1.
J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.
J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.
« Opérations du 21e Corps d’Armée » général Legrand-Girarde, aux éditions Plon Nourrit Cie.
Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.
Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.
La photographie de groupe de soldats du 149e R.I. est antérieure à août 1914.
Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.