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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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24 juillet 2015

Les premiers mois de l'année 1918 sur le front des Vosges (3e partie)

Poste_de_police_du_M_z_

 

L’état-major français n’a plus vraiment de raison de craindre une attaque d’envergure ennemie dans le département des Vosges. Cependant, pour donner le change sur ses véritables intentions, le commandement allemand impose une vive activité à ses hommes qui se trouvent dans les nombreuses zones de front, autres que celles sur lesquelles il projette d’effectuer ses prochaines offensives.

 

Les Allemands essayent également de « construire une carte » donnant la répartition géographique des différentes divisions alliées, à partir des prisonniers capturés dans les différents secteurs.

 

Certains terrains d’activité de la 43e division sont encore insuffisamment protégés des tirs d’artillerie. Les coups de main effectués par l’infanterie adverse restent également une menace sérieuse et constante.

 

Malgré les rudes conditions climatiques hivernales, des corvées de travail sont effectuées par les fantassins du 149e R.I. dans le sous-secteur A, depuis plusieurs semaines. Quotidiennement, les fantassins s’activent à la pelle et à la pioche pour consolider, améliorer et renforcer leurs positions.

16 février 1918

 L’ennemi œuvre du côté de la tranchée de Constantinople depuis deux nuits. Il semblerait que celle-ci ait été camouflée et recouverte pour la rendre moins visible aux observateurs du commandant Fournier. Les Allemands renforcent également leurs réseaux de barbelés dans ce secteur.

 

Les patrouilles de reconnaissance et de vérification du système de protection du 149e R.I. effectuent leurs missions quotidiennes.

 

Plusieurs avions français survolent le sous-secteur A en fin de matinée.

 

Les travaux, débutés il y a maintenant plusieurs jours sur le terrain occupé par le régiment du colonel Boigues, se poursuivent :

 

Du côté du C.R. la Cude :

 

Les abris de bombardement du P.C. la Cude et le boyau qui relie les baraquements de la Cude à la position de combats sont toujours en état de construction.

 

C

 

Du côté du C.R. Violu :

 

Les emplacements de G.C. prévus dans la ligne de doublement et la ligne de repli en 48-85 et en 48-87 commencent à se mettre en place.

 

Du côté du C.R. Grande Goutte :

 

De nouveaux abris sont érigés au Clésio, à Coq de Bruyère et à la Roche du Diable, en 42-72, en 41-68 et en 1007. Des postes de mitrailleuses sont aménagées en avant de 1022,  en 27-57  et en 38-71.

 

Des mouvements de relève intérieure ont lieu dans le secteur du C.R. Grande Goutte.

 

17 février 1918

 

Rue_d_Alsace_caserne_Kellermann

 

La compagnie vosgienne, qui occupe des bâtiments de la caserne Kellermann, se prépare à quitter Saint-Dié pour monter en 1ère ligne. Un peloton de cette compagnie doit venir s’installer dans le secteur du 149e R.I..

 

Il règne toujours une animation importante aux abords de la tranchée de Constantinople, particulièrement du côté de B 50-84. Des bruits de terrassement sont perçus. Les Allemands camouflent un trou à 30 m en avant du bois carré tout en poursuivant le renforcement de leurs réseaux. Il semblerait qu’un ouvrage bétonné soit en cours de construction à 30 m au sud-ouest de L 93-68.

 

L’activité de l’aviation ennemie est importante. L’artillerie allemande en profite pour effectuer quelques tirs de réglage dans le secteur du Violu.

 

Les patrouilles françaises de vérification de réseaux et de surveillance font leur travail habituel.

 

Poursuite des travaux dans le secteur du 149e R.I. :

 

Du côté du C.R. la Cude et du C.R. Violu :

 

C

 

Les « terrassiers » du 149e R.I. continuent de travailler à la mise en état des boyaux et  des tranchées, ils renforcent les défenses accessoires, optimisent les G.C. et les emplacements des mitrailleuses.

 

Du côté du C.R. Grande goutte :

 

Les abris de Grande Goutte, Numa, Clésio et de Coq de Bruyère continuent d’être améliorés.

 

Deux guérites pour guetteurs sont construites à la Roche du Diable. Des emplacements pour tireurs sont aménagés en 51-98 et en 51-99.

 

Des mouvements de relève intérieure ont lieu dans le sous-secteur A.

 

Un homme du 149e R.I. est légèrement blessé par un éclat d’obus.

 

18 Février 1918 :

 

L’artillerie allemande effectue de nombreux réglages sur tout le secteur. Il y a une activité réciproque des deux aviations.

 

Les habituelles patrouilles de surveillance et de vérification des réseaux sortent dans le no man’s land.

 

Poursuite des travaux dans le secteur du 149e R.I. :

 

Du côté du C.R. la Cude :

 

La_Cude_1

 

Les abris 50-01, 50-02 et l’abri de bombardement du P.C. de la Cude sont toujours en cours de réalisation.

 

Du côté du C.R. Violu :

 

Les travaux concernant les boyaux 475-85 et 48-85 se prolongent.

 

Du côté du C.R. Grande Goutte :

 

 

Les travaux engagés du côté des abris G.C.5, G.C.6, de la Roche du Diable, de Numa et du Clésio se poursuivent. Des guérites pour guetteur sont édifiées à la Roche du Diable.

 

Des mouvements de relève intérieure se réalisent dans le sous-secteur A.

 

Il y a  un blessé léger par éclat d’obus au 149e R.I..

 

19 février 1918 :

 

Les deux artilleries effectuent, de part et d'autre, des tirs de réglages et de harcèlement. Les deux aviations accomplissent plusieurs sorties dans la journée.

 

Entre 15 h 10 et 15 h 15, il y a quelques échanges de tirs dans le secteur du C.R. la Cude. Durant ces cinq minutes, les Allemands qui se trouvent dans la tranchée de Constantinople lancent quelques grenades.

 

Ceux-ci poursuivent le travail de terrassement et de camouflage de cette tranchée. Les Français entendent fréquemment des bruits de pioches, de scies et de bois cassés.

 

Les patrouilles habituelles de surveillance et de vérification des réseaux exécutent leurs tâches hebdomadaires.

 

Dans le sous-secteur A, à 7 h 30, le sous-lieutenant Loubignac tend une embuscade à un allemand qui vient de sortir de ses réseaux.

 

Le boyau à l’est de 1007 et de 1022 est toujours en cours de réalisation.

 

Les travaux concernant les abris du col de Numa, de Clésio, du coq de Bruyère continuent.

 

De nouvelles guérites pour guetteurs sont construites à Coq de Bruyère et à la Roche du Diable.

 

Au cours de la journée, des exercices de port de masque sont effectués par les unités qui se trouvent en ligne dans le C.R. Grande Goutte. Cet entrainement dure 40 minutes.

 

20 février 1918

 

Des coups de feu sont échangés et quelques grenades sont lancées durant la nuit sur pentes est de 950 et sur Coq de Bruyère.

 

Après un tir d’encagement effectué par son artillerie, les Allemands font un coup de main à 6 h 15 dans le secteur du C.R. la Cude.

 

Un tir de concentration ennemi accompagne un autre coup de main commencé à 6 h 20 dans la région Regnault-Violu. Ce tir prend fin à 7 h 35. Neuf batteries semblent y avoir participé, tirant un total approximatif de 6 à 700 coups avec des obus de tous calibres.

 

Avec ses tirs de barrage, de contre-préparation, de représailles, de riposte et de réglage, l’artillerie française va se montrer très mordante tout au long de la journée.

 

Au cours d’un de ses tirs bien réglés sur la tranchée des Fayards, des Allemands vont s’enfuir par-dessus le parapet.

 

La visibilité reste médiocre pour l’aviation, une brume persistante s’est installée dans les vallées, mais quelques appareils survolent tout de même le secteur.

 

Des bruits de travaux effectués par les Allemands sont entendus toute la journée vers le blockhaus B 50-84 et B 50-86. La région de la tranchée de Constantinople est toujours en pleine activité.

 

Les patrouilles françaises de surveillance et de vérification des réseaux qui viennent de faire leurs sorties ne remarquent rien de particulier.

 

Les abris dans le secteur de Grande Goutte, 51-97, 51-99, Numa et Clésio sont toujours en cours de construction.

 

Un aménagement est prévu pour un emplacement de guetteurs en 49-78.

 

Le général commandant le 21e C.A. fait savoir à ses subordonnés qu’il pourrait y avoir des changements dans l’organisation des secteurs occupés par quelques-unes de ses unités. Le 149e R.I. n’est pas concerné.

 

Le soldat Jules Goëry de la 10e compagnie est tué. Il y a également 7 blessés, dont 1 adjudant et deux hommes touchés très légèrement qui ne sont pas évacués. Un caporal et 4 hommes sont également signalés comme disparus.

 

21 février 1918

 

À la demande du sous-secteur A, un tir de contre préparation d’offensive est déclenché sur le Violu à 5 h 45. Celui-ci dure une demi-heure. Les Allemands ripostent en envoyant des minen qui sont aussitôt contre-battus.

 

Au lever du jour, l’ennemi a lancé, en face de Regnault, un grand nombre de fusées éclairantes, ce qui est contraire à son habitude.

 

Le mauvais temps empêche les avions de décoller. L’activité des deux artilleries reste faible toute la journée.

 

Les Allemands envoient quelques grenades dans les secteurs du Violu et de Regnault. L’ennemi travaille toujours autant dans ce secteur.

 

Deux coups de mine sont entendus vers B 50-84.

 

Les Français perçoivent une activité importante de la part de l’infanterie ennemie dans la zone du bois de Menaupré. Ils entendent des bruits de pioches et des conversations.

 

Les patrouilles habituelles de surveillance et de vérifications des réseaux font leur travail.

 

 

Les défenses accessoires continuent d’être renforcées. Les aménagements des G.C. et des emplacements de mitrailleuses se poursuivent.

 

Les travaux concernant les abris 42-72, 41-68, 39-63, du Coq de Bruyère et du P.C de combat de la Cude sont toujours d’actualité.

 

Une déflagration d’un bidon de poudre blesse cinq hommes dans le sous-secteur A., trois d’entre eux ont dû être évacués vers l’arrière.

 

22 février 1918

 

L’artillerie ennemie reste calme dans le secteur du 149e R.I..

 

Les patrouilles de surveillance et de vérification n’ont rien remarqué de particulier au cours de leur sortie.

 

Les défenses accessoires sont toujours renforcées. Les travaux déjà en cours se poursuivent.

 

L’activité aérienne est nulle en raison d’une pluie persistante.

 

23 février 1918

 

Les éléments de la compagnie vosgienne qui se trouvent dans la zone du 149e R.I. sont relevés dans la nuit du 23 au 24 février.

 

Il ne se passe rien de particulier dans le secteur occupé par le régiment du colonel Boigues, si ce n’est que les hommes continuent de travailler.

 

24 février 1918

 

L’artillerie adverse est très entreprenante. Les Allemands procèdent à de nombreux tirs de barrages et de harcèlement dans de multiples points du sous-secteur A. Il y a également une importante activité téléphonique du côté de l’ennemi.

 

De très nombreux mouvements de circulation active se produisent dans la région du Chipiant.

 

L’artillerie française effectue des tirs de représailles sur les tranchées ennemies.

 

Les travaux en cours se poursuivent.

 

Des mouvements de relève intérieure s’effectuent dans les C.R. du Violu et de Grande Goutte.

Le soldat Henri Merle de la 11e compagnie est tué.

25 février 1918

L’ennemi pose des fils de fer devant ses premières lignes dans le secteur du Violu centre.

 

Une patrouille ennemie profite du brouillard pour s’approcher du point 50.93. Les hommes du 149e R.I. se rendent compte de sa présence et celle-ci doit se replier aussitôt.

 

La compagnie vosgienne vient cantonner dans les bâtiments de la caserne Kellermann qui se trouve à Saint-Dié après avoir été relevée dans la nuit.

 

L’artillerie française effectue des tirs de réglage, de représailles et de harcèlement tout au long de la journée.

Les travaux qui ont été engagés les jours précédents sont reconduits.

 

Des mouvements de relèves intérieures ont lieu dans le sous-secteur A.

 

26 février 1918

 

La compagnie vosgienne quitte Saint-Dié pour venir s’installer à Nompatelize.

 

Des changements importants se déroulent dans le secteur du 21e C.A.. Il faut à tout prix, en cas d’attaque ennemie, que la conservation de la ligne générale reste en place.

 

L’activité aérienne est importante des deux côtés. Les artilleries exécutent des tirs de réglage et de harcèlements.

 

27 février 1918

 

Le brouillard et la pluie rendent la journée relativement tranquille. Quelques tirs de représailles sont effectués par l’artillerie française. Malgré la dureté de la météo, les patrouilles de reconnaissance effectuent leur travail.

 

28 février 1918

 

L’artillerie française exerce des tirs de riposte et de représailles. Les travaux en cours continuent.

 

Les hommes qui se trouvent dans le secteur du C.R. Grande Goutte effectuent un exercice de port de masques.

 

Un soldat du 149e R.I. se blesse avec une grenade.

 

Sources :

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/7

 

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

« La 43e Division pendant la campagne de 1918 » Mayence grande imprimerie moderne. 1922.

 

Le fond de carte utilisé pour toutes les illustrations provient du J.M.O. du 112e R.I.T.. Celle-ci peut se consulter sur le site « Mémoire des Hommes ». Référence du J.M.O. du 112e R.I.T. : 26 N 796/15. 

 

Un grand merci à  N. Bauer, à M. Bordes, à A. Carobbi et à É. Mansuy.

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