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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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25 novembre 2013

André de Witkowski (1872-1960).

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André de Witkowski voit le jour le 14 décembre 1872 à Thiers une commune du département du Puy-de-Dôme. Son père se nomme Camille Bolestas de Witkowski, sa mère Procule Jugnet.  Il obtient son baccalauréat es science complet.

Jeune appelé de la classe 1892 de la subdivision de Dijon, cet homme quitte l’Auvergne pour la Bretagne. Il est incorporé au 41e R.I. comme simple soldat le 16 novembre 1893. Il est nommé caporal le 17 mai 1894, sergent-fourrier le 28 décembre 1994 puis sergent le 23 mai 1895.

Après avoir réussi le concours d’entrée de l’école militaire d’infanterie, le sergent Witkowski commence sa formation le 6 avril 1897. Il fait partie de la promotion du Haut-Nil.

À la fin de ses cours, il est nommé sous lieutenant au 140e R.I. de Grenoble. Le 1er avril 1900, il passe lieutenant.

Le 12 octobre 1901, ce jeune officier regagne la ville de Rennes pour retrouver son ancienne unité, le 41e R.I..

André de Witkowski fait un stage réglementaire d’officier d’approvisionnement au 10e escadron du train des équipages en 1903. Il suit les cours de l’école de tir du Ruchard en 1906.

Le lieutenant de Witkowski souhaite reprendre ses études pour suivre les cours de l’école supérieure de guerre. Mais avant de franchir le seuil de l’école le 3 novembre 1908, il doit accomplir un premier stage au 10e R.A.C. du  6 avril au 5 juillet 1908, puis un second au 13e Hussards du 13 juillet au 12 octobre 1908. Cette nouvelle formation dure deux années. Il en sort breveté d’état-major.

 Il est promu au grade de capitaine le 23 mars 1910, au moment même où il va assumer ses nouvelles fonctions de responsabilité au 108e R.I. de Bergerac.

Quelques mois plus tard, il arrive sur le continent africain. Nous sommes au début du mois de janvier 1911. Dans un premier temps, le capitaine de Witkowski est affecté comme stagiaire à l’état-major de la division d’Oran, ville dans laquelle il arrive le 7 janvier 1911. Cet officier participe aux opérations militaires qui ont lieu aux confins algéro-marocains du 28 avril au 4 juin 1911, puis du 9 octobre 1911 au 16 janvier 1912. Il se retrouve à l’état-major du général commandant les troupes d’occupation du Maroc Oriental, à compter du 24 septembre 1912.

Le 16 janvier 1914, cet officier est rayé des contrôles du Maroc Oriental, c’est le retour en France. André de Witkowski est affecté au 98e R.I. mais il ne rejoindra jamais cette unité. En fait, celui-ci doit aller dans la ville de Clermont-Ferrand à la fin du mois de février 1914 pour être affecté au 92e R.I..

 Aussitôt la guerre déclarée, il doit quitter son régiment pour aller dans l’état-major de la 26e D.I. qui est, durant cette période, sous l’autorité du général Silhol. Le 30 septembre 1914, le général Hallouin, qui vient d’être affecté à la tête de cette division, lui propose le poste de chef d’état-major.

En mai 1915, il est dans un premier temps nommé commandant à titre temporaire, puis à titre définitif, le 26 décembre 1915. Quatre jours plus tard, André de Witkowski rejoint le 149e R.I. où il doit assurer le commandement du 3e bataillon. Durant son bref passage dans cette unité, il va s’affirmer comme un officier de haute valeur, avec un zèle et un dévouement sans limites. Son chef de corps, le lieutenant-colonel Abbat, exprime même des regrets au moment où il doit quitter son régiment pour prendre la tête du 21e B.C.P. le 24 mars 1916.

Le 17 octobre 1916, il est de nouveau affecté comme chef d’état-major ;cette fois-ci à la 43e D.I..

 Le 21 novembre 1917, il rejoint l’état-major du groupe des armées du nord, puis celui du G.A.C. le 6 juillet 1918, qui est à ce moment-là en pleine restructuration. La fin de la guerre approche.

Quelques jours après l’armistice, le commandant de Witkowski doit aller à l’état-major du groupe d’armée Maistre.

 Le 23 mai 1919, il est désigné pour rallier l’armée d’Orient. Cet officier arrive à l’état-major du commandant en chef des armées alliées le 25 juin 1919.

 Trois mois plus tard, il est promu lieutenant-colonel. Le 1er octobre 1920, André de Witkowski prend les fonctions de sous-chef d’état-major du corps d’occupation de Constantinople. Il rentre en France au début du mois de juillet 1921. Après avoir pris  quelques semaines de repos, il intègre l’état-major de la 29e D.I. à la fin du mois de novembre. Devenu colonel le 26 juin 1926, il prend le commandement du 90e R.I..

André de Witkowski, qui arrive à la fin de sa carrière militaire, épouse une Parisienne nommée Laurence Bindé en 1927.

Cet officier est nommé directeur de la préparation militaire et de l’instruction des officiers de réserve de la 9e région de Tours le 7 janvier 1929. Atteint par la limite d’âge, il quitte l’armée le 14 décembre 1931 avec le grade de général de brigade dans la section de réserve.

Il décède le 22 novembre 1960 dans le 12e arrondissement de Paris.

Décorations obtenues :

Chevalier de la Légion d’honneur (décret du 8 juin 1914).

Officier de la Légion d’honneur le 16 juin 1920.

Commandeur de la Légion d’honneur le 11 juillet 1950.

Croix de guerre avec deux palmes et une étoile de vermeil.

Une citation à l’ordre de la 4e armée n° 618 du 9 août 1916 :

« Commandant un bataillon d’infanterie à Verdun et chargé dans la nuit du 9 au 10 mars d’assurer l’inviolabilité du front entre deux corps de première ligne fortement attaqués, a su remplir complètement sa mission malgré les plus grandes difficultés. Placé à la tête d’un bataillon de Chasseur qui avait subi de grosses pertes, l’a rapidement reconstitué et le commande avec compétence et autorité. Le 11 juin 1916 en Champagne, le sous-secteur qu’il commandait ayant été soumis a un furieux bombardement et à une attaque d’infanterie, fit preuve du grand sang-froid. »

Une citation à l’ordre de la 10e armée n° 239 du 19 novembre 1916 :

«  Le 21e B.C.P. sous l’impulsion de son chef, le commandant de Witkowski, a exécuté les 13, 15 et 17 septembre 1916, à l’est de Deniécourt, trois attaques aussi brillantes qu’opiniâtres, faisant pied à pied, et malgré les pertes les plus les plus lourdes, la conquête de positions formidablement organisées et s’emparant de plus de 250 prisonniers ainsi que d’un matériel important. À peine reconstitué, a été rappelé en secteur et a pris part le 14 octobre 1916 à l’attaque générale de la division sur une sucrerie de Genermont. Au cours de cette attaque, a atteint d’un seul élan ses objectifs, faisant des prisonniers et s’emparant de mitrailleuses. Dans la nuit du 14 au 15 octobre, a repoussé de violentes contre-attaques sur le flanc droit de nos vagues d’assaut et a ainsi permis d’assurer indiscutablement la possession du terrain conquis. »

Une citation à l’ordre du 21e C.A. n° 180 du 30 décembre 1917.

« Officier supérieur de haute valeur morale. S’est distingué à maintes reprises, aussi bien comme chef de corps que comme chef d’état-major,  par sa bravoure, son esprit de sacrifice, son dévouement sans limite. A rendu comme chef d’état-major de la division les meilleurs services pendant la préparation et les attaques de la Malmaison au cours desquelles il a fait encore une fois la preuve de son ardeur, de son esprit de devoir et de son abnégation. »

Médaille commémorative du Maroc.

Médaille coloniale avec agrafe « Maroc ».

O.G. n° 12 des troupes d’occupation du Maroc (20/09/1912).

« Ardent travailleur et dévoué. S’est occupé avec zèle de tous les détails des services de l’arrière. A grandement contribué à leur bon fonctionnement. »

Officier du mérite Hafidien.

Décoration serbe de Karageorges de 4e classe.

Croix de guerre hellénique. 

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chevallier, à  M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

18 novembre 2013

15 mars 1916.

L__tang_de_Vaux_

Les mouvements de relève qui se sont déroulés tout au long de la nuit du 14 au 15 ont été exécutés conformément aux prévisions. Il n’y a pas eu d’incident majeur.

Carte 1 journee du 15 mars 1916

 

Legende_carte_1_journee_du_15_mars_1916

Au petit matin, les chefs de bataillons, les commandants de compagnies et les responsables des sections de mitrailleuses du 17e R.I. peuvent enfin quitter leurs positions. Ils viennent tout juste  de terminer l’orientation des derniers éléments du 149e R.I. qui les ont relevés.

Carte_position_groupe_Randier_journee_du_15_mars_1916

Legende_carte_groupement_Randier_15_mars_1916

 

Groupement_Randier_journee_du_15_mars_1916

 Le bombardement reste régulier dans le vallon de Vaux et sur les tranchées françaises de première ligne. Une mitrailleuse allemande,  établie sur les pentes nord du fort de Vaux, continue à rendre très difficiles les liaisons avec l’arrière.

En fin de matinée, le commandant de Marcillac du 149e R.I., l’officier responsable du fort de Vaux, rédige le rapport suivant à l’attention du général de la 86e Brigade d’Infanterie :

« Après quelques jours de séjour à Vaux, je crois devoir vous signaler un état de choses qui n’est peut-être pas connu du commandement. Dans la situation actuelle, ce qui reste du fort de Vaux ne peut pas être considéré comme un fort proprement dit. Il est simplement un élément de tranchée de première ligne.

Il n’existe plus aucun organe de commandement du fort personnel ou matériel. Les organes matériels sont tous détruits. Les casemates de Bourges sont totalement inutilisables pour quoi que ce soit, idem pour les organes de flanquement, magasins etc. Il n’y a pas d’eau, les citernes ont été mises hors de service par les bombardements. De nombreuses unités de corps différents y pénètrent tous les jours, occupant à bloc les parties couvertes qui ont résisté au bombardement, y compris les couloirs, gaines et escaliers, dans lesquels il n’est même plus possible de circuler. Les unités, qui doivent soi-disant constituer la garnison, changent. Il est matériellement impossible d’y exercer un commandement de fort proprement dit. Le commandement ne peut y être exercé que comme dans une position quelconque de tranchées de première ligne, par l’officier commandant les troupes qui y sont abritées et qui devraient en même temps occuper la crête de première ligne. Autrement dit, il ne devrait jamais y avoir, dans le fort, que des fractions appartenant à un même corps de troupe.

Avec un mouvement de troupes, de corvées de ravitaillement entrant et sortant et les éléments de toute nature qui viennent avec les fractions des différents corps ( détachements de signaleurs, de téléphonistes, de pionniers, d’agents de liaison, d’observateurs d’artillerie, de brancardiers et d’infirmiers) cela représente, sous un unique passage, un mouvement quotidien de plusieurs milliers d’hommes. Toute surveillance à l’entrée du fort est illusoire.

Cette situation peut créer les plus grands dangers. L’occupation du parapet et des abris du fort de Vaux ne peut être réalisée d’une façon vraiment utile et sûre qu’en la confiant à un seul corps, de manière à éliminer toutes les causes de désordre qui y sont actuellement accumulées. »

Au cours de la même journée, le lieutenant-colonel Abbat fait  un compte-rendu concernant les abris du bois des Hospices.

« Les abris du bois des Hospices comprennent :

1)  à l’ouest de la route Bellevue Ferme-Souville, à 100 m environ au nord de la ferme, cinq lignes d’abris ébauchés d’abord par le bataillon de Witkowski et la C.M.B.R., puis améliorés par le 3e B.C.P. pendant la nuit du 9 au 10 mars, puis améliorés encore par les 1ère et 4e compagnies du corps et la 1ère C.M..

Ce sont actuellement les meilleurs parce que situés dans une partie du bois moins marmitée que les autres et qu’ils ont été occupés presque sans discontinuer.

2) À l’est de cette même route et sensiblement à la même hauteur, 4 lignes d’abris, seulement ébauchés par le 1er bataillon dans la nuit du 7 au 8 et la journée du 8 mars. Ceux-ci étaient fréquemment marmités et n’ont pu être améliorés faute de bras.

3) À cheval sur la même route, à 800 m au nord de la ferme Bellevue, à la tête du ravin est-ouest, une ligne d’abris creusés et améliorés par les pionniers et les musiciens, ainsi qu’un poste de secours à l’épreuve, un abri à munitions et à grenades et le P.C. du chef de corps, ce dernier inachevé. Ces abris sont fréquemment marmités depuis hier après-midi. Il y a 4 morts et plus de 15 blessés, dont plusieurs appartiennent à des unités circulant cette nuit sur la route et atteints en ce point.

4)  À l’ouest de la même route et au sud du ravin est-ouest, deux lignes d’abris ébauchés par le 2e bataillon, dans la nuit du 7 au 8 et la journée du 8 mars, légèrement améliorés par 2 compagnies du 10e B.C.P. qui les ont occupés dans la journée du 13.

En dehors des abris signalés aux 1 et au 3, auxquels on a travaillé presque sans discontinuer et qui sont acceptables, les autres auraient besoin d’être améliorés.

Je n’ai pu le faire faute de bras, les unités se succédant au bivouac pour des temps très courts, y arrivant sans outils, et mes pionniers travaillant toutes les nuits à l’établissement d’un boyau reliant la corne sud-ouest du bois de Vaux-Chapitre au croisement des routes Bellevue-Souville et Bellevue-fort de Vaux. »

Le 2e bataillon du 149e R.I. du commandant Schalck et les 2e et 4e compagnies du 1er bataillon, sous l’autorité du capitaine de Chomereau de Saint-André, conservent leurs positions tout au long de cette journée.

Sources :

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 53e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 511/2

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 75e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 661/5.

J.M.O. du 140e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 691/3.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Le fond de carte,qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les emplacements approximatifs des 53e et 86e Brigades et du groupement Randier provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7.

La carte dessinée du secteur de Verdun, qui peut se voir ici, a été réalisée simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments des 53e et 86e Brigades et du groupement Randier risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par ces unités durant la journée du 15 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

11 novembre 2013

Un évènement bien singulier !

Annamites_1

Voici une photographie bien surprenante ! Essayons de la décrire… Nous pouvons voir un groupe de soldats asiatiques en compagnie de deux soldats français. Une poignée de piquets, sur lesquels sont fixées de modestes planches de bois, sont plantés dans le sol.  Un idéogramme réalisé à la peinture peut se distinguer sur certaines de ces planches. Un léger traçage marque le sol. À la vue de l’expression des  visages, les hommes semblent particulièrement s’amuser. Mais qui sont-ils et que font-ils ?

Cette photographie, ainsi que les suivantes, proviennent toutes d’un album photo réalisé par un officier du 149e R.I. en juin 1917. Il y a donc de fortes probabilités pour que les deux soldats français représentés sur cette image appartiennent à ce régiment. Mais comment faire pour essayer d’identifier l’unité d’appartenance des soldats asiatiques ? Une recherche dans les J.M.O. s’impose !

Celui de la 43e D.I. nous fait savoir que la 3e compagnie du 17e Bataillon indochinois vient cantonner dans le village de Sermoise, à compter du 25 juin 1917, pour être mise à la disposition du chef de réseau de la voie ferrée de 0,60 m.

L’information donnée par ce J.M.O. est importante puisqu’elle vient confirmer la présence de soldats asiatiques dans le secteur où se trouve le 149e R.I. à cette date.

En regardant de plus près les deux photographies suivantes, il est possible de lire le numéro 17 sur certains des cols des soldats asiatiques.

Annamites_2

                                                             

Annamites 3

Maintenant, il ne nous reste plus qu’à trouver ce que font tous ces hommes ! À première vue, cela ne semble pas du tout évident, mais, à y regarder de plus près, les signes inscrits sur les planchettes fixées au bout des piquets ne font aucun doute ! Il s’agit des mêmes symboles qui figurent sur les pièces d’échecs indochinois. Ces soldats jouent tout bonnement aux échecs ! Un jeu particulièrement populaire et très développé dans leur pays.

Pourquoi le photographe a-t-il réalisé tant de clichés sur ce groupe d'Annamites ? Il y a eu certainement de sa part une réelle curiosité pour ces soldats venant du bout du monde.

Voici deux autres photographies issues de son album, qui représentent des scènes de la vie quotidienne des Annamites.

Annamites_4
Annamites_5

Le 17e bataillon indochinois a été créé le 8 février 1916 à Tourane, une ville située au sud-est de la capitale impériale Hué.

Annam

 Les Annamites de ce bataillon embarquent pour la France le 15 juillet 1916. Ils débarquent dans le port de Marseille le 3 septembre.

 La 3e compagnie du 17e bataillon indochinois quitte son campement de Sermoise le 10 juillet 1917.

Carte_Sermoise

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. du 17e bataillon indochinois. Réf : 26 N 874/16.

La carte du pays d’Annam provient de Wikipédia.

Album photo inédit d’un officier du 149e R.I..

Pour en savoir plus sur le jeu d’échecs indochinois :

Le jeu d'echecs des vietnamiens (1)

 et

Le jeu d'echecs des vietnamiens (2)

Un grand merci à M. Bordes à A. Carobbi, à E. Schaffner et à Yves du Forum « Pages 14-18 ».

4 novembre 2013

14 mars 1916.

carte_postale_Verdun_R

Les attaques ennemies d’infanterie se sont estompées. Les bombardements violents et interminables des jours précédents ont sérieusement modifié le paysage. Les positions allemandes sont, à ce jour, mal définies. La situation peut à nouveau, très vite devenir dangereuse. Il faut absolument savoir ce qu’il se passe chez l’adversaire.

 L’état-major français demande des détails sur les emplacements exacts des positions allemandes. La veille au soir, profitant d’une accalmie de l’artillerie allemande sur le secteur de la première ligne, une patrouille provenant du groupement Randier entreprend une sortie dans le no man’s land. Les hommes se rendent compte que les Allemands sont très proches et qu’ils sont en pleine activité, ceux-ci consacrent une grande partie de leur temps à améliorer leurs positions. De nombreux terrassiers abattent des arbres et consolident les tranchées. La première ligne ennemie est évaluée, dans sa partie la plus éloignée des lignes françaises, à une distance de 150 m, et dans sa partie la plus rapprochée, à une trentaine de mètres. 

Au cours de la journée du 14 mars, un bombardement allemand très intense, sur le vallon de Vaux, rend particulièrement difficiles et dangereuses, les liaisons des coureurs avec la brigade. La situation pour certaines compagnies du groupement Randier reste des plus périlleuses. Les hommes essayent de s’abriter comme ils peuvent, contre les effets dévastateurs des bombardements. Dans ce secteur, les artilleurs allemands utilisent des obus de tous calibres.

Carte_groupement_Randier_journee_du_14_mars_1916
Legende_carte_groupement_Ransier_journee_du_14_mars_1916

                                                                                                    

Tableau_groupement_Randier_journee_du_14_mars_1916

Des mitrailleuses particulièrement meurtrières, installées sur les pentes nord du fort de Vaux, tirent sur tout isolé qui descend de l’abri P.C., dans la vallée. 

Du côté du 149e R.I.. 

Le 2e bataillon du 149e R.I. doit rejoindre le tunnel de Tavannes dans la nuit du 13 au 14 mars. Le général commandant la 43e division ordonne également à deux bataillons du 159e R.I. de se rendre dans le secteur du  fort de Tavannes pour constituer, avec ce bataillon du 149e R.I. la réserve de la 43e D.I.. Des éléments du 52e R.I. viennent également compléter cette réserve.

Carte_journee_du_14_mars_1916
Legende_carte_journee_du_14_mars_1916

 Les 1er et 3e bataillons du 149e R.I. restent sur leurs positions, le premier, dans les abris du bois des Hospices, le second au sud du fort de Souville. 

 À 17 h 00, le 149e R.I reçoit l’ordre d’aller remplacer les éléments du 17e R.I. qui appartiennent au groupement Randier. Le bataillon de Witckowski et les 2e et 3e compagnies du bataillon Magagnosc vont devoir se mettre en mouvement. Toutes les mesures nécessaires sont prises pour que les compagnies du 149e R.I. s’acheminent sur leurs nouvelles positions, au cours de la nuit du 14 au 15 mars. 

Les officiers responsables des deux bataillons du 149e R.I. doivent se rendre le plus rapidement possible au P.C. de la brigade pour recevoir les instructions qui sont liées à leurs nouvelles missions. 

Le commandement du groupe dit « groupe A » sera exercé par le commandant de Witckowski. Celui-ci devra fournir les compagnies situées en A1 et A2. Le second groupe, dit « groupe B », se trouvera, lui,  sous l’autorité du commandant Magagnosc. Il sera secondé par le capitaine Lafaille du 10e B.C.P.. Pour la nuit du 14 au 15, le commandant du groupe A devra prendre également sous ses ordres les compagnies placées en C6 et C8. Le capitaine Lafaille assurera le commandement des compagnies situées en C5 et C7 en plus de celles du groupe B. 

À 21 h 00, les guides envoyés par le commandant Randier arrivent au P.C. de la 85e Brigade. Ils prennent les fiches concernant les unités qu’ils doivent conduire. Ceux qui sont destinés au 3e bataillon du 149e R.I. se rendent à la carrière dépôt de matériel, où ils attendront le passage du bataillon. Les premiers éléments du bataillon arrivent à cette carrière à 22 h 30. Au même moment,  les 2e et 3e compagnies du 1er bataillon du 149e R.I. ainsi que la compagnie de mitrailleuses Forzinetti rejoignent le P.C. de la 85e Brigade. 

Le 1er bataillon doit diriger sa 2e compagnie en B1 et sa 3e compagnie en B2. Le 3e bataillon doit envoyer sa 9e compagnie en  A2, sa 10e compagnie en C5, sa 11e compagnie en A1 et sa 12e compagnie en C6.

Le lieutenant-colonel Abbat est en réserve de commandement du secteur de la brigade. Il conserve son P.C.. Les 1ère et 4e compagnies du 149e R.I. et les deux compagnies de mitrailleuses du régiment sont maintenues au bivouac du bois des Hospices sous l’autorité du capitaine de Chomereau de Saint-André. Les unités du 149e R.I. se répartissent entre les guides. 

Sources : 

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 292/3.

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 53e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 511/2

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/11.

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 588 /2.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4. 

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées. 

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation des cartes donnant les emplacements approximatifs des 53e et 86e Brigades et du groupement Randier provient du  J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7. 

Les cartes dessinées du secteur de Verdun, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des unités risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés pour la journée du 14 mars 1916.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à R. Neef, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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