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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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15 mars 2012

16 juin 1915… L’officier, il avait juste dit « En avant, c’est pour la France ! »

                 16_juin_1916

                                     Legende_journee_du_16_juin_1915

Après les combats du mois de mai 1915, le 149e R.I. se prépare pour une nouvelle attaque de plusieurs jours.

Cette attaque doit débuter à la mi-juin, l'objectif principal étant de  prendre le fond de Buval. 

Elle est menée conjointement avec des éléments de la 13e et de la 43e D.I..

Le 15 juin vers 21 h 30, le régiment reçoit l’ordre de se préparer pour une attaque qui doit avoir lieu le lendemain.

Cette sortie offensive doit être menée par les 1er et 3e  bataillons du régiment. Ils partiront tous les deux de la 1ère ligne actuelle en deux vagues successives de 2 compagnies qui se suivront à 100 m l’une de l’autre.

Le 1er bataillon s’étend du point n4 exclus et va se rallier à la 13e D.I., à la sape T0 inclue. Le 3e bataillon s’étend de la sape T0 exclue au point h1 pour rejoindre la 86e  brigade.

Le 2e bataillon du régiment forme une 3e vague de deux compagnies qui se mettent en place derrière les bataillons de 1ère ligne.

Les troupes sont en place le 16 juin à 2 h 00. La 1ère ligne subit un bombardement intense qui se prolonge toute la matinée. Il y a plusieurs tués et de nombreux blessés. L’attente du déclenchement de l’attaque est particulièrement déprimante. Les communications téléphoniques sont constamment interrompues et le fil est coupé en plusieurs endroits.

L’attaque débute à 12 h 15, l’artillerie française entre en action et allonge son tir au fur et à mesure. La 1ère vague est à peine  sortie de la tranchée de départ qu’un formidable barrage d’artillerie allemand vient aussitôt tomber en avant de la troupe. En même temps une fusillade d’infanterie et de mitrailleuses se produit du fond de Buval et du secteur h3 h4.

Malgré de lourdes pertes, les 1ère et 2e vagues parviennent tout de même à progresser. La gauche de la 13e D.I. reste bloquée.

Sur la droite, le 1er bataillon gagne un peu de terrain vers les pentes est du fond de Buval et s’y cramponne. Le centre et la gauche après avoir progressé vers le fond de Buval sont obligés de rétrograder en raison des pertes subies et du manque d’abris. La 3e vague a suivi le mouvement, mais elle doit revenir en arrière.

À la gauche du 3e bataillon, la 9e compagnie est obligée de rentrer dans la tranchée et dans les sapes de départ entre T3 et T2. La 3e vague est également obligée de se replier.

Le commandant du bataillon de la Forest Divonne est blessé. Il passe le commandement au capitaine Paul Girard.

Un peu avant 2 h 00, un nouvel ordre est donné aux chefs de bataillons de renouveler leur tentative d’attaque dès que les circonstances seront plus favorables.

Dans l’après-midi un ordre pour effectuer une nouvelle attaque est annulé. Cette attaque est tout de même lancée à 19 h 30 juste après un préparatif d’artillerie de 10 minutes. Elle est aussitôt arrêtée sur tout le front en raison d’un barrage de feu ennemi d’artillerie, de mitrailleuses et de mousqueterie qui se produit instantanément. Les hommes se sont carrément portés en avant, mais ils sont obligés de se réfugier dans les trous d’obus. Les compagnies qui composent la première vague reviennent très éprouvées aux tranchées de départ et celles de la 2e se trouvent dans l’impossibilité d’en sortir. L’attaque de nuit ayant échoué, les troupes s’organisent dans les tranchées qu’elles occupent.

 Les pertes pour cette journée sont de 84 tués au combat et de décédés des suites de leurs blessures, de 164 blessés et de 2 disparus.

                                       Tableau des tués pour la journée du 16 juin 1915

                        Tableau des blessés et des disparus pour la journée du 16 juin 1915

                  Tableau_des_tu_s_journ_e_du_16_juin_1915

Le 1er et le 3e bataillon sont les plus exposés. La  4e et  la 12e compagnie subissent les pertes les plus importantes. La proportion de blessés est très élevée au 1er bataillon.

                  Tableau_des_bless_s__pour_la_journ_e_du_16_juin_1915

L'officier supérieur blessé ce jour-là n'est pas comptabilisé dans ce tableau. 

 Références bibliographiques :

 Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Fichier des « Morts pour la France » sur le site « mémoire des hommes ».

Les archives du S.H.D. ont été consultées, ainsi que le J.M.O. de la 85e brigade : série 26 N 520/10.

 Pour en savoir plus :

« Lorette. Une bataille de 12 mois » d’Henri René. Éditions Perrin et Cie. Paris 1919.

« Les campagnes de 1915 » du général Malleterre. Éditions librairie militaire Berger-Levrault. 1918. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à A. Chaupin, à T. Cornet, à V. le Calvez,  à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et à l’association « Collectif Artois 1914-1915 ».

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