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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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26 mai 2023

11 novembre 1916

Deux du 149e R

 

Dans la soirée du 10 novembre, des mouvements de relèves ont été effectués dans la zone occupée par la 85e brigade. Le 3e B.C.P. a été intégralement remplacé par le 10e B.C.P.. Le 149e R.I. occupe toujours le quartier C.

 

Les compagnies de 1ère ligne du 10e B.C.P. et du 1er bataillon du 149e R.I se préparent à contenir une attaque allemande. Un prisonnier, capturé la veille, leur a fourni des informations sur cette opération.

 

Au début de la nuit du 10 au 11, les canons français procèdent à des tirs d’interdiction sur les débouchés probables de l’attaque ennemie.

 

Malgré ces tirs, vers 2 h 30, les Allemands lancent leur offensive à la grenade incendiaire et au  « Flammenwerfer » sur le barrage est du boyau couvert et sur la tranchée Poncelet.

 

Les artilleurs français transforment aussitôt leurs tirs d’interdiction en tirs de barrage. Ceux-ci resteront insuffisants pour contenir la progression allemande.

 

L’ennemi réussit dans un premier temps à occuper une bonne vingtaine de mètres de la tranchée Poncelet.

 

En un clin d’œil, une partie de cette tranchée s’enflamme sur une longueur de 50 m, forçant les occupants à se replier dans le boyau qui relie la tranchée Poncelet à la tranchée des Grands’ Gardes et dans le boyau des Pionniers.

 

Malgré la soudaineté et la violence de son attaque, l’ennemi ne parvient pas à se maintenir sur place.

 

Il a été rapidement repoussé par les tirs de grenades, les feux des mitrailleuses et la contre-attaque effectuée par des éléments du 10e B.C.P. et du 1er bataillon du 149e R.I..

 

Finalement, les Français ne perdent pas de terrain.

 

Carte 1 journee du 11 novembre 1916

 

 

L’artillerie allemande effectue un violent tir de barrage sur les positions françaises vingt minutes après le début de l’assaut de leur infanterie.

 

L’artillerie de campagne française réplique en exécutant un tir de  barrage continu, à cadence moyenne, jusqu’au petit jour. Elle tire également plusieurs obus en direction de la chapelle Saint-Georges ; elle tente ainsi de neutraliser les crapouillots qui gênent considérablement la première ligne française.

 

Le chef de corps du 149e R.I. demande un tir d’artillerie lourde sur le même objectif.

 

 Des ordres ont été donnés pour que le 1er bataillon du 149e R.I. soit à nouveau ravitaillé en grenades et en fusées.

 

Dans la matinée, le lieutenant-colonel Pineau rédige un compte-rendu complet sur l’opération allemande :

 

 « L’ennemi a dirigé, dans la nuit du 10 au 11 novembre, une vigoureuse attaque pour tenter de reprendre la tranchée Poncelet. »

 

 Deux attaques ont été lancées simultanément vers 2 h 30.

 

 À droite : une fraction ennemie débouchant de Sébastopol et de 920 b a tenté d’aborder le petit poste des Germains. Un barrage de grenades à main a immédiatement enrayé sa progression et l’entrée en action des fusils mitrailleurs a dispersé la vague ennemie.

 

 À gauche : l’ennemi débouchant de 915 a a progressé dans la tranchée du Poncelet, précédé de « Flammenwerfer ». Sa progression, impossible à arrêter par un barrage de grenades à main, a été complètement enrayée par un feu vif et précis de V.B., dirigé par le sous-lieutenant Robinet, commandant la 2e compagnie, qui, par son attitude énergique et ses habiles dispositions, réussit à sauver la situation.

 

Une section de mitrailleuses ouvrit alors le feu sur le boyau.

 

Pendant ce temps, le sous-lieutenant Besson, le sergent-major Grumbach, les sergents Rives et Petitseigneur, ralliant quelques hommes, contre-attaquaient, appuyés vigoureusement par une fraction de chasseurs du 10e B.C.P. commandée par un sous-lieutenant ; ils rejetaient l’ennemi de l’élément de tranchée où il avait pris pied.

 

Un aspirant allemand des pionniers de la garde a été tué vers 915 a. Plusieurs cadavres allemands se trouvent entre les lignes.

 

Nos pertes se chiffrent à 7 tués (dont un officier, le sous-lieutenant Besson de la 3e compagnie) et à 19 blessés dont 3 sous-officiers (les sergents Rives, Montenot et Labiste).

 

Le barrage d’artillerie français a été déclenché trop tard malgré les fusées nombreuses. Il a été ensuite trop peu nourri et insuffisant pour enrayer une attaque que seuls les feux de mitrailleuses et de V.B. ont pu faire échouer.

 

L’attaque allemande, que faisait pressentir un violent bombardement durant l’après-midi du 10, avait été dénoncée par un déserteur blessé du 20e I.R..

 

Des avions ennemis survolaient les lignes pendant toute l’action. »

 

Durant la journée, il y a eu peu de travaux en 1ère ligne du côté des Français, en raison de l’attaque de nuit.

 

L’ennemi semble s’activer dans la tranchée Sébastopol et au sud de 916 k.

 

Les pertes du 149e R.I. pour cette journée son évaluées à 7 tués et 25 blessés.

 

                            Tableau des tués du 149e R.I. pour la journée du 11 novembre 1916

 

La situation sur le front reste tendue.

 

Sources :

 

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

 

J.M.O. du 3e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/3.

 

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/5.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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