Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
Archives
27 mai 2022

Louis Céleste Gabriel Canon (1875-1916)

Louis Celeste Gabriel Canon

 

Enfance et jeunesse

 

Louis Céleste Gabriel Canon voit le jour le 6 février 1875, à Villers-sur-Illon, dans le département des Vosges. Son père, Marie Émile, âgé de 24 ans, travaille comme tailleur d’habits dans une petite entreprise familiale. Sa mère, Marie Lucie Aubertin, âgée de 21 ans, élève déjà un garçon. Le couple Canon n’aura pas d’autre enfant. Gabriel perd son père à l’âge de 14 ans.

 

 

La fiche signalétique et des services de Gabriel Canon ne mentionne pas son degré d’instruction. Sa mère décède lorsqu’il a 22 ans.

 

Une longue carrière dans la coloniale

 

Le 22 février 1896, Gabriel Canon signe un contrat d’une durée de trois ans avec l’armée à la mairie de Dompaire. Il choisit l’armée coloniale. Le futur marsouin traverse la France d’est en ouest pour gagner la ville de Cherbourg. Gabriel Canon débute sa formation de soldat au 1er régiment d’infanterie de marine à partir du 25 février 1896.

 

Le 1er avril 1897, il est muté au bataillon de Paris. Le soldat Canon assiste aux cours dispensés aux élèves caporaux en tant qu’engagé. Il est nommé dans ce grade le 15 octobre 1898.

 

Une semaine auparavant, Gabriel Canon a signé un 1er réengagement, prolongeant ainsi sa carrière militaire pour les 3 années à venir.

 

Le 1er novembre 1898, il est affecté au 10e régiment d’infanterie de marine. Le caporal Canon se prépare à embarquer pour un long périple en mer qui doit le mener jusqu’au Tonkin, en Indochine.

 

10e R

 

Rengagé pour une durée d’un an en août 1901, il signe à nouveau pour 5 ans le 10 mars 1902.

 

Bénéficiant d’un congé de six mois, Gabriel Canon est de retour en France au début de l’année 1903. Il est rattaché au 1er R.I.C. durant toute cette longue période de vacances. De retour au Tonkin, le caporal Canon réintègre le 10e régiment d’infanterie colonial en août 1903.

 

Il est muté au 2e régiment de tirailleurs tonkinois à partir du 2 mars 1904 ; il bénéficie d’une première autorisation ministérielle pour accomplir une 3e année puis d’une seconde autorisation pour effectuer une 4e année aux colonies. Le 19 avril 1907, il se réengage pour une durée de 3 ans.

 

De retour en France en novembre 1907, le caporal Canon a de nouveau droit à un congé de six mois. Le 15 mai 1908, il réintègre le 2e régiment de tirailleurs tonkinois avec le grade de sergent.

 

Gabriel Canon est nommé adjudant le 1er juin 1910. Affecté au 5e régiment d’infanterie colonial, il rejoint la métropole le 24 juin 1911. Âgé de 36 ans, le sous-officier Canon fait valoir ses droits à une pension proportionnelle calculée sur la base de 40 ans, 11 mois et 19 jours de service actif.

 

Libéré de ses obligations militaires avec l’obtention de son certificat de bonne conduite, il passe dans la réserve de l’armée à compter du 11 juin 1911.

 

Il se retire à Ville-sur-Illon avec une pension mensuelle de 1240 francs.

 

Rattaché militairement au 149e R.I., Gabriel Canon espère obtenir un emploi réservé en postulant pour un poste de receveur buraliste de 1ère classe. Il est décoré de la Médaille militaire le 30 décembre 1911.

 

Au 149e R.I.

 

L’ancien colonial est rappelé à l’activité militaire par décret de mobilisation du 1er août 1914. Gabriel Canon se présente à la caserne Courcy dès le lendemain.

 

Il passe une longue période au dépôt du 149e R.I. régiment. L’adjudant Canon est promu sous-lieutenant à titre temporaire à partir du 14 décembre 1914 suite à un décret présidentiel pris le 16 décembre.

 

Cette promotion entraîne son départ du village de Rolampont le 3 janvier 1915. Il fait partie d’un petit groupe de renfort principalement composé d’officiers et de sous-officiers.

 

Le sous-lieutenant Canon doit rejoindre le régiment actif installé depuis peu dans le département du Pas-de-Calais. Le lieutenant-colonel Gothié l’affecte à la 3e compagnie de son régiment dès son arrivée.

 

Sa première expérience combattante au sein du 149e R.I. est de courte durée. Gabriel Canon est blessé le 29 janvier 1915.

 

La date de son retour en 1ère ligne n’est pas connue. Nous savons simplement qu’il a été réaffecté au 149e R.I. après son rétablissement.

 

Le 10 mai 1915, il est nommé sous-lieutenant à titre définitif.

 

Le 149e R.I. est envoyé d’urgence à Verdun en mars 1916. À la tête de la 4e compagnie, le lieutenant Canon participe aux violents combats qui se déroulent autour et dans le village de Vaux-devant-Damloup.

 

Souffrant d’une sévère crise de dysenterie, il reste indisponible durant plusieurs jours. Cette situation ne l’empêchera pas d’être décoré de la Légion d’honneur pour ses actions d’éclat menées au cours des combats.

 

Suite à une décision ministérielle prise le 13 avril, Gabriel Canon est promu capitaine à titre temporaire à compter du 7 avril 1916.

 

Le 149e R.I. laisse derrière lui le secteur de Verdun à la mi-avril 1916.

 

Pour en savoir plus sur l’engagement du 149e R.I. dans le département de la Meuse, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Verdun

 

Le régiment est au repos quelques jours à Landrecourt. Il prend ensuite position en Champagne dans un secteur situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles.

 

Le 149e R.I. s’installe dans le département de la Somme en août 1916. Il doit reprendre le village de Soyécourt aux Allemands. Le 4 septembre, Gabriel Canon lance sa 1ère compagnie à l’attaque.

 

Il est tué d’une balle dans la tête au moment où il dirige les travaux d’organisation de la position conquise.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de la journée du 4 septembre 1916, il suffit de cliquer une fois sur la photographie suivante.

 

Photo aerienne Soyecourt

 

Le sergent fourrier Joseph André Gérardin et le soldat Robert Georges Hémon confirment son décès auprès de l’officier d’état civil du 149e R.I..

 

Le capitaine Canon est dans un premier temps inhumé au cimetière militaire d’Harbonnière. 

 

Decorations capitaine Canon

 

Décorations obtenues :

 

Médaille militaire (J.O. du 18 août 1911)

 

Médaille coloniale agrafe du Tonkin

 

Un portrait représentant le capitaine Canon prouve qu’il a été décoré de la croix de guerre avant son décès. La valeur et le contenu de sa ou de ses citations ne sont pas connus.

 

Citation à l’ordre de l’armée (J.O. du 19 février 1917) :

 

« Officier d’une bravoure à toute épreuve, s’est fait remarquer à l’attaque du 4 septembre 1916 par son énergie. Tué glorieusement d’une balle au front au moment où, avec le plus grand calme et le plus grand sang-froid, il dirigeait les travaux d’organisation de la position conquise. »

 

Gabriel Canon a été fait chevalier de la Légion d’honneur le 4 mai 1916 (J.O. du 5 mai 1916).

 

«Nombreuses campagnes coloniales. Commande une compagnie avec calme, un sang-froid et une compétence remarquables. A donné au cours des opérations de février-mars 1916, à l’attaque d’un village, un bel exemple d’entrain, d’énergie et de courage. A déjà reçu la Croix de guerre. »

 

Son nom est inscrit sur le monument aux morts et sur la plaque commémorative de l’église Saint-Sulpice de la commune de Ville-sur-Illon.

 

Gabriel Canon possède un dossier peu fourni dans la base de données « Léonore ».

 

Le capitaine Canon ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance. Son corps a probablement été restitué à la famille dans les années 1920.

 

Sources :

 

La fiche signalétique et des services du capitaine Canon, les registres d’état civil et les registres de recensement de la commune de Ville-sur-Illon ont été consultés sur le site des archives départementales des Vosges.

 

Le dossier individuel du capitaine Canon n’a pas été retrouvé au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales des Vosges.

Commentaires
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
Visiteurs
Depuis la création 840 684
Newsletter
41 abonnés
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.