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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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7 janvier 2022

Gaston Samuel (1881-1918)

Gaston Samuel

 

Gaston Samuel voit le jour le 7 octobre 1881, à Baccarat, une ville située à l’extrême sud du département de la Meurthe-et-Moselle. Son père, Prosper, alors âgé de 29 ans, exerce le métier de commerçant. Sa mère, Caroline Alexandre, a 31 ans. Elle ne pratique pas d’activité professionnelle. Gaston est le second enfant du couple. Une sœur, prénommée Fernande, est née l’année précédente. Un frère, André, viendra au monde en 1884.

 

Genealogie famille Samuel

 

Le jeune Gaston quitte l’école communale avec un degré d’instruction de niveau 3. Il maîtrise parfaitement la lecture, l’écriture et le calcul lorsqu’il rejoint le milieu du travail.

 

En 1901, ses parents vivent alors à Rambervillers. Le registre de recensement correspondant à cette année nous apprend que son père était marchand de bestiaux.

 

Comme pour la quasi-totalité des registres matricules du bureau de recrutement du département des Vosges, il n’y a aucune inscription enregistrée dans la case « détail des services et mutations diverses » sur la fiche signalétique et des services de Gaston Samuel. Cette absence de renseignements rend impossible la reconstruction de son parcours militaire.

 

Nous savons simplement qu’il a été déclaré « bon pour le service armé » par le conseil de révision qui s’est réuni à la mairie de Rambervillers l’année de ses vingt ans.

 

Gaston a probablement effectué ses obligations militaires durant l’année 1902, puis quitté la caserne trois ans plus tard, avec l’obtention de son certificat de bonne conduite. C’est tout ce que nous pouvons dire concernant cette période.

 

De retour à la vie civile, il retrouve son poste d’employé de commerce.

 

Le 1er août 1914, la France rappelle ses réservistes. Un nouveau conflit contre l’Allemagne est sur le point d’éclater. Les classes en âge de revêtir l’uniforme ont ordre de rejoindre leurs dépôts d’affectation, ce qui est le cas de Gaston Samuel.

 

Comme il a été dit précédemment, sa fiche matricule reste obstinément muette sur son vécu de soldat.

 

Il est donc impossible de dire quoi que ce soit sur ce qu’il a fait durant les premières années du conflit. Était-il déjà caporal au moment de la mobilisation, un grade qu’il aurait pu obtenir durant sa conscription ? Rien dans les documents disponibles ne permet de répondre à cette question.

 

Le texte qui accompagne sa Médaille militaire nous apprend qu’il a été blessé entre le début des hostilités et le mois d’avril 1917. Il n’y a pas plus de précision sur cette blessure.

 

En effet, son nom ne figure sur aucun état des pertes du 149e R.I. couvrant la période d’août 1914 à septembre 1915. Il n’est pas plus inscrit dans les registres des contrôles nominatifs des malades et des blessés traités dans les formations sanitaires de ce régiment ; ces registres sont détenus par les archives médicales hospitalières des armées de Limoges. Cela voudrait-il dire qu’il servait dans un autre régiment avant cette blessure ? C’est une éventualité.

 

Mais où et quand a-t-il été blessé ? Encore un blanc dans son parcours qu'un document permettra peut-être un jour de combler.

 

Une citation à l’ordre du 149e R.I. gagnée en septembre 1916 lui accorde le droit de porter la croix de guerre. Cette citation valide sa participation aux combats menés par ce régiment dans la Somme. Sa présence dans ce département, en tant que sous-officier, est confirmée par le texte qui accompagne sa Médaille militaire obtenue quelques mois plus tard.

 

Mais à quelle période a-t-il été nommé sergent ? L'absence de sources empêche de le savoir.

 

Le 10 avril 1917, un groupe de sous-officier du 149e R.I. est photographié loin de la zone des combats.

 

Les sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R

 

Grâce au livre de Francis Barbe « Et le temps, à nous, est compté », il est tout à fait réaliste d’associer un visage à un nom pour ce cliché. Un tirage similaire, reproduit à la page 179 de l’ouvrage, est accompagné des 17 noms des hommes représentés. Le sergent Samuel est dans la liste. Tous ces sous-officiers appartiennent à la 10e compagnie.

 

À quel moment le sergent Samuel a-t-il été affecté dans cette compagnie ? Il n’est pas possible de répondre à cette interrogation.

 

Le régiment qui a pour devise « Résiste et mord » occupe plusieurs secteurs particulièrement exposés, à proximité du chemin des Dames. Mais il ne sera pas engagé avant l’offensive de la Malmaison du 23 octobre 1917.

 

Le sergent Samuel a-t-il participé à cette attaque ? Il est difficile de l’affirmer.

 

Un acte de décès permet de retrouver sa trace à la fin de l’année 1917.

 

Gaston Samuel est témoin de la mort accidentelle du 1ère classe Claude Luc survenue le 26 décembre 1917. La lecture de l’acte de décès de ce soldat nous apprend qu’il servait à la 12e compagnie du 149e R.I., une compagnie non combattante rattachée au centre d’instruction de la 43e D.I. le jour de sa disparition. Même si nous n’en connaissons pas les raisons, cette information est d’une grande importance, puisqu’elle confirme la présence du sergent Samuel au sein du C.I.D. à cette période de la guerre.

 

Le sergent Samuel est ensuite affecté au 31e B.C.P. puis au 67e R.I.. À quel moment et pour quel motif a-t-il été affecté dans ces unités ? Il est impossible de donner une réponse satisfaisante à ce questionnement.

 

Gaston Samuel est tué en Belgique le 8 novembre 1918 près du village de Zingem, que l'on trouve parfois écrit "Synghem". 

 

Un article de presse, publié dans le journal « le télégramme des Vosges », nous indique que le corps de ce sous-officier a été rapatrié par convoi ferroviaire à Rambervillers le 4 juillet 1922.

 

Le nom du sergent Samuel est gravé sur la plaque commémorative de la Synagogue de Saint-Dié-des-Vosges. Il n'est pas inscrit sur les monuments aux morts de sa ville de naissance (Baccarat), de sa ville de résidence (Saint-Dié-des-Vosges), et encore moins sur celui de Rambervillers où son corps repose. 

 

Les décorations du sergent Samuel

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec une étoile de bronze :

 

Citation à l’ordre du régiment du 26 septembre 1916 :

 

« A, par beaucoup d’initiative et de dévouement, aidé son chef de section dans l’organisation des positions conquises. A fait preuve d’un grand courage. »

 

Médaille militaire (J.O. du 24 avril 1917) :

 

« Sergent de la territoriale au 149e R.I.. Sous-officier dévoué et brave qui s’est distingué, comme chef de demi-section aux attaques de septembre 1916.  Une blessure (a déjà été cité). »

 

Le fil conducteur reliant la fiche individuelle figurant sur le site « Mémoire des hommes » à la fiche matricule et au portrait de la photographie a été très difficile à établir. Les citations trouvées dans le livre d’or des Israélites dans l’armée française, la lecture du registre matricule de son frère André, souffrant également d’une très forte myopie et l’acte de décès du soldat Luc, ont beaucoup aidé à tisser le lien identitaire.

 

La destruction intégrale des registres d’état civil de la ville de Saint-Dié-des-Vosges, durant le 2conflit mondial du XXe siècle, ajoute un blanc supplémentaire à l’histoire du sergent Samuel. Une recherche généalogique approfondie est inenvisageable. Gaston Samuel a-t-il été marié ? A-t-il eu une descendance ? Il est impossible de le dire.

 

Sources :

 

Fiche signalétique et des services du sergent Samuel lue sur le site des archives départementales des Vosges.

 

Livre d’or des Israélites dans l’armée française.

 

« Et le temps, à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach. C'est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

 

La photographie de groupe représentant les sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R.I. provient du fonds Gérard (collection personnelle).

 

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à A. Samuel, à F. Barbe, à A. Carobbi, à O. Gaget, à T. Vallé, aux archives départementales de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges  et au Service Historique de la Défense de Vincennes.  

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