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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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16 août 2019

Gaston Fertat (1885-1915)

Gaston Fertat

 

Gaston Fertat naît le 25 avril 1885 dans l'appartement parisien occupé par ses parents, au numéro 28 de la rue Letort. Son acte de naissance est enregistré à la mairie du XVIIIe arrondissement, place Jules Joffrin, trois jours plus tard.

 

L’employé Alphonse Berille et le papetier François Fraisse accompagnent son père pour témoigner de l’évènement et signer le registre d'état civil.

 

Les parents de Gaston sont tous deux originaires de la Côte d’Or. Ils sont nés et se sont mariés à Salmaise.

 

La mère, Marie Louise Drouhot est âgée de 33 ans lorsqu’elle met au monde son fils unique. Elle travaille comme couturière. Le père, Jean Baptiste Constant, a 31 ans. Il exerce la profession d’employé d'octroi.

 

 

Le registre matricule de Gaston nous indique qu’il possède un degré d’instruction de niveau 3. Il quitte donc l’école communale en sachant lire écrire et compter. Son parcours de vie entre la fin de sa scolarité primaire et son arrivée à la caserne reste inconnu.

 

Le 24 octobre 1903, Gaston Fertat se rend à la mairie du XVIIIe arrondissement pour y souscrire un engagement volontaire d’une durée de trois ans. Il a fêté son 18e anniversaire en avril. Le jeune homme a donc besoin du consentement paternel pour mener à bien ce projet.

 

Gaston demande à être affecté au 29e R.I. d’Autun, dans la Saône-et-Loire. Le lendemain, il rejoint la caserne Changarnier pour y commencer sa formation militaire. Les différents documents consultés ne permettent pas de savoir s’il est resté à Autun ou s’il a été envoyé dans une des compagnies du bataillon installée à la caserne de Sercey, cette dernière étant implantée dans la commune de Le Creusot.

 

Le 27 septembre 1904, il est nommé caporal puis sergent le 23 septembre 1905.

 

Le 1er août 1906, le sous-officier Fertat occupe les fonctions de sergent fourrier.

 

Gaston Fertat ne souhaite pas renouveler son contrat à la fin de ses trois années d’engagement. Il est donc libéré de ses obligations militaires, considérées comme service actif, à la date du 22 octobre 1906.

 

Le jeune homme quitte l’uniforme avec l’obtention de son certificat de bonne conduite et de son certificat d’aptitude à l’emploi de chef de section.

 

Gaston reste affecté au 29e R.I. en tant que réserviste. Il est inscrit sous le numéro 13532 au répertoire du corps.

 

En 1909, il est désinscrit de son corps d’origine pour être rattaché au  153e R.I., dont le dépôt se trouve à Fontainebleau.

 

Devenu dessinateur industriel, il vit avec ses parents au numéro 160bis de la rue Vercingétorix, dans le XIVe arrondissement parisien. Le 11 avril 1910, Gaston épouse Anne Marguerite Clémence Bourrier à Malakoff, au sud de la capitale.

 

Quelque temps plus tard, le couple Fertat s’installe à Montereau-Fault-Yonne, dans la Seine-et-Marne. Gaston a obtenu un emploi de dessinateur à la faïencerie monterelaise qui est la plus ancienne du département.

 

Manufacture_de_faience_de_Montereau

 

Sa fille, Marie Louise Julia, voit le jour le 29 juillet 1911.

 

Gaston Fertat, qui fut dispensé de sa 1ère période d'exercice, est dans l’obligation de faire sa seconde période au sein du 153e R.I.. Elle se déroule du 4  au 20 décembre 1911.

 

Installé définitivement à Montereau-Fault-Yonne, le sergent de réserve Fertat est rattaché au 46e R.I. de Fontainebleau.

 

En août 1914, lorsque le tocsin de la Collégiale Notre-Dame-et-Saint-Loup sonne pour annoncer la mobilisation générale, Gaston sait qu’il va devoir rejoindre le dépôt de son régiment à Fontainebleau.

 

Son statut de sergent fourrier lui permet probablement de rester au dépôt durant la première décade du mois d’août ; en effet, ce n’est que le 13 août qu’il rejoint son régiment installé dans la région Étain dans la Meuse.

 

Le 2 octobre 1914, Gaston Fertat est blessé à Vauquois. Une première balle l’atteint à la mâchoire inférieure et dans la région lombaire, une seconde balle le touche au bras droit. Son état l’oblige à faire un long séjour dans un hôpital de l’arrière.

 

De retour au dépôt après ses soins et sa convalescence, il souhaite devenir officier. Le 17 mai 1915,  il fait une demande écrite au ministre de la Guerre pour être nommé sous-lieutenant à titre temporaire pour la durée du conflit. Dans son courrier, Gaston fait valoir qu’il est détenteur du certificat d’aptitude à l’emploi de chef de section.

 

Sa requête est accordée ; il est officiellement promu au grade de sous-lieutenant à titre temporaire le 27 juin.

 

Sa promotion le fait changer d’affectation. Gaston Fertat est envoyé au 149e R.I., un régiment qui combat en Artois. Le 13 juillet 1915, le nouvel officier rejoint cette unité où le lieutenant-colonel Gothié l’affecte à la 5e compagnie. À partir de cette date, le sous-lieutenant Fertat participe à toutes les opérations qui sont menées par le régiment spinalien.

 

Son passage au sein des effectifs des cadres de la 5e compagnie est assez court.

 

Le 25 septembre 1915, son régiment est engagé dans une vaste offensive qui doit permettre la prise du bois en Hache. Mortellement blessé, Gaston meurt à la tête de sa section, au cours d’une contre-attaque menée par sa compagnie, sous l’autorité du capitaine Dastouet.

 

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante. 

 

Carte journee du 25 septembre 1915

 

Le sous-lieutenant Alexandre Mortemard de Boisse, officier d’état civil du 149e R.I.,  valide le décès de Gaston Fertat le 1er octobre 1915.

 

Le sergent-major Mary Élie Adolphe Béal et le sergent fourrier Charles Paul Clément ont vu tomber leur supérieur sur le champ de bataille.

 

Le 28 octobre 1915, le lieutenant-colonel Gothié note ceci dans le feuillet du personnel de son régiment à propos du sous-lieutenant Fertat : « Ancien sergent fourrier de l’armée active, s’est montré dès son arrivée au 149e, l’officier fanatique et dévoué, plein d’entrain et d’enthousiasme qu’il était. A été tué le 25 septembre devant Angres en entraînant sa section à l’assaut. »

 

L’acte de décès de cet officier n’est transcrit à la mairie de Montereau-Fault-Yonne que le 21 mars 1916.

 

Il n’y a pas de sépulture connue pour cet officier.

 

Le sous-lieutenant Gaston Fertat a obtenu la citation suivante :

 

Citation à l’ordre de l’armée n° 64 du 26 octobre 1915 :

 

« Le 25 septembre 1915, devant Angres, a été tué en se portant en tête de sa section à la rencontre d’une contre-attaque allemande qui fut repoussée. Officier très brave et très énergique. »

 

Vingt jours avant qu’elle ne fête son 8e anniversaire, sa fille, Marie Louise Julia, est adoptée par la nation le 9 juillet 1919.

 

Le nom de cet officier est inscrit sur les monuments aux morts des communes de Montereau-Fault-Yonne et de Verrey-sous-Salmaise ainsi que sur la plaque commémorative qui se trouve à l’intérieur de la Collégiale Notre-Dame-et-Saint-Loup de Montereau-Fault-Yonne.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Le site des archives départementales de la ville de Paris et le site de généalogie « Généanet » ont également été lus.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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