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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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26 octobre 2018

Pierre Julien Calixte Bernère (1884-1942).

Pierre Julien Calixte Bernère

Pierre Julien Calixte Bernère voit le jour le 23 septembre 1884, dans la maison de son grand-père maternel à Castillon-en-Couserans, un village situé dans le département de l’Ariège. Son père, Calixte Jacques, travaille comme employé aux contributions indirectes. Il a 28 ans à la naissance de son fils.

Sa mère, Antoinette Sylvie Anna Estrémé, est âgée de 24 ans. Elle n’exerce pas d'activité professionnelle. Le couple vit à Lorp-Sentaraille, une commune située à quelque 18 km de la demeure du grand-père.

La famille Bernère s'installe ensuite à Toulouse. La date de son arrivée dans la ville rose n’est pas connue.

Pierre Bernère est incorporé dans le service auxiliaire, à la 17e section d’infirmiers, après avoir bénéficié d’un ajournement d’un an, probablement pour poursuivre ses études. Le 9 octobre 1906, Il rejoint cette unité stationnée à Toulouse.

Durant cette période sous l’uniforme, il suit une formation de caporal. Le soldat Bernère obtient le premier grade de la hiérarchie militaire le 12 juillet 1907.

Pierre Bernère est envoyé en congé le 1er mars 1908, dans l’attente de son passage dans la réserve. Son retour à la vie civile ne l’empêche pas d’être nommé sergent de réserve le 15 février 1909.

 Il revêt son uniforme de sous-officier infirmier durant plusieurs jours pour accomplir sa première période d’exercice, entre le 2 et le 24 mars 1910, à la 17e section.

Quelque temps plus tard, Pierre Bernère quitte Toulouse pour s’installer dans le département de la Marne.

En septembre 1911, il travaille à la fondation Saint-Jacques, un établissement qui accueille des malades mentaux à Châlons-sur-Marne.

En 1912, il décide de s'installer en Algérie. Pierre Bernère exerce les fonctions d’interne à l’hôpital civil de Saint-Denis-du-Sig. Ce changement de résidence entraîne son inscription militaire dans la subdivision d’Oran à partir du 14 juin 1912.

Du 1er au 17 décembre 1913, Pierre Bernère est obligé de se rendre à Oran pour accomplir sa seconde période d’exercice à la 20e section d’Infirmiers. 

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute, Pierre Bernère a obligation de rejoindre son unité le 3 août 1914.

Toujours rattaché au dépôt de la 20e section d’infirmiers, il est promu médecin auxiliaire le 10 juillet 1915. Nous n’avons aucune précision sur ce qu’il a fait durant cette période, mais nous savons, grâce à la lecture de sa fiche signalétique et des services, qu’il est resté en Algérie jusqu’au 9 juin 1916, exerçant ses fonctions de soignant dans les régions sahariennes depuis le 28 août 1915.

Le 9 juin 1916, Pierre Bernère reçoit l’ordre de rejoindre la zone des armées métropolitaine. Le 21 juin, il est affecté à la compagnie 21/52 du 11e régiment de génie, en remplacement du médecin auxiliaire Phélebon, nommé aide-major de 2e classe.

Cette unité se trouve en Champagne depuis le début du mois de mai 1916. Au mois de septembre, Pierre Bernère est dans la Somme près de Soyécourt.

Il est muté au 149e R.I. le 13 juin 1917. En août, il découvre l’environnement hostile de la 1ère ligne, au nord de la ferme Hameret. Cet homme, probablement protégé par ses fonctions de médecin lorsqu’il était dans un régiment du Génie, n’a probablement jamais été envoyé dans un petit poste de secours très exposé aux tirs directs de l’artillerie allemande. Sans aucune expérience du feu, paniqué, il est sévèrement jugé par le sous-lieutenant Douchez qui le rend responsable de la mort d’un officier.

Pour en savoir plus sur cet évènement, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Foucher__Bernere__Lemire_et_Douchez

Pierre Bernère a été photographié parmi tous les officiers du 3e bataillon du 149e R.I. à Ancienville, quelque temps avant le déclenchement de la bataille de la Malmaison.

Photographie_des_officiers_du_3e_bataillon

Comme l’attestent deux citations à l’ordre du 149e R.I., Pierre Bernère prend vite de l’assurance au cours des mois suivants. Il passe de l'accusation d'avoir conduit à la mort un officier à celle d'un médecin apprécié, décoré, bénéficiant de mentions élogieuses de la part de ses supérieurs.

Après la bataille de la Malmaison, il obtient une permission suffisamment longue pour retourner quelque temps en Algérie. Il profite de cette opportunité pour épouser, Ednarda Mas, une jeune femme originaire de Saint-Denis-du-Sigde . Deux enfants naissent de cette union.

Le 22 octobre 1918, Pierre Bernère est détaché au 121e régiment d’artillerie lourde, avant de rejoindre les rangs du 158e R.I. à la veille de l’armistice. Le 5 décembre 1918, il est au 31e B.C.P.. Mais l’heure de sa démobilisation n’a pas encore sonné. Ce n’est que le 14 août 1919 qu’il est envoyé en congé illimité par le dépôt démobilisateur de la 16e section d’infirmiers militaires de Montpellier.

Durant la guerre, Pierre Julien Calixte Bernère a obtenu les citations suivantes :

Citation à l’ordre du régiment n° 76 en date du 6 novembre 1917 :

« Auxiliaire très dévoué, a donné la preuve de son courage et de son calme, sous le feu, en se prodiguant sans compter auprès des blessés. »

Citation à l’ordre du régiment n° 61 du 29 octobre 1918 :

« Médecin auxiliaire brave et dévoué aux cours des attaques du 26 au 29 septembre 1918. S’est dépensé avec la plus grande activité pour assurer l’enlèvement, le pansement, et l’évacuation rapide des blessés du bataillon. »

De retour à la vie civile, il en profite pour passer son diplôme de docteur en médecine. Il soutient sa thèse, avec succès, à la faculté de Montpellier le 22 septembre 1919, avant de se retirer à Saint-Denis-du-Sig.

Le 16 mars1922, le directeur du service de santé d’Oran remplit un mémoire de proposition pour qu’il puisse obtenir le grade de médecin aide-major de 2e classe. Pierre Bernère est nommé dans ce grade le 13 juin 1922.

En 1924 le docteur Bernère travaille toujours à l'hôpital de Saint-Denis-du-Sig.

Le 16 octobre 1926, il devient aide-major de 1ère classe de réserve, titre qui correspond au grade de lieutenant.

Une lettre d’éloges officiels publiée dans le J.O. du 15 août 1930 lui est délivrée pour avoir effectué 10 années de soins gratuits, à la gendarmerie de sa commune.

Une carrière politique débute. Il assume les fonctions de maire de la ville de Saint-Denis-du-Sig de 1927 à 1929.

Mairie_de_Saint_Denis_du_Sig

Le 4 décembre 1933, il est rayé des cadres de l’armée.

Après plusieurs demandes, il est décoré de la Légion d’honneur (J.O. du 2 mars 1935). 

Pierre Bernère retrouve ses fonctions à la mairie de Saint-Denis-du-Sig en 1931. Il reste détenteur du pouvoir exécutif de la ville jusqu’en 1942, année de sa disparition.

Le jour exact de sa mort n’est pas connu. Cependant,  un avis de décès publié dans le figaro permet de s’en approcher à la date 2 septembre 1942.

Le docteur Bernère a été décoré de la médaille de bronze des épidémies (J.O. du 15 juillet 1942).

Sources :

Dossier individuel avec portrait consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

La Fiche signalétique et des services de cet homme a été lue sur le site des archives départementales de la Haute-Garonne.

Le site « Gallica » a été sollicité de nombreuses fois pour y faire la lecture de l’historique de la compagnie 21/52 du 11e régiment de génie et  de la presse.

Journaux consultés :

« L’express du midi quotidien de Toulouse et du sud-ouest » du 22 décembre 1924.

« Figaro Paris » du 2 septembre 1942.

« Journal des débats politiques et littéraires » du 3 mars 1935.

La photographie de groupe représentant les officiers du 3e bataillon du 149e R.I. à la veille de la bataille de la Malmaison, est extraite du fonds Paul Douchez, un témoignage en trois volumes. Ce volumineux travail a été déposé par le fils de cet officier, aux archives du Service Historique de la Défense de Vincennes en 1983. Fond Douchez ref : 1K 338.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à M. Lozano, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales de la Haute-Garonne. 

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