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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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2 mars 2018

Charles Honoré Alfred Boissenin (1895-1917).

Charles_Honor__Alfred_BOISSENIN

Charles Honoré Alfred Boissenin voit le jour le 18 octobre 1895 dans la petite commune de Consolation-Maisonnettes. Ce petit Doubien est le fils de Paul Joseph, un homme alors âgé de 30 ans, qui exerce le métier de scieur, et de Marie Philomène Léoutre.

Chaque nouvelle naissance dans la famille est marquée par un changement de domicile.

Les motifs qui pourraient expliquer ces nombreux déplacements ne sont pas connus. Ont-ils été provoqués pour des raisons professionnelles ? Des problèmes familiaux ? D’autres causes ?

Les Boissenin finissent par se fixer à Laval-le-Prieuré.

La mère décède à l’âge de 28 ans, quelques semaines après avoir mis au monde son 4e enfant, une petite fille qui, elle-même, n’a pas survécu.

Genealogie_famille_Boissenin

Les recensements des années 1906 et 1911 de la commune de Laval-le-Prieuré nous apprennent que la famille Boissenin demeure très précisément au hameau Sur-le-Lac. La sœur du père, Élisa et son époux, Alfred Léoutre, vivent avec eux. Cet oncle est devenu tuteur légal de Charles Alfred Boissenin. Jusqu’à ce jour, aucun document ne permet de savoir si ce dernier a également été désigné pour gérer les biens de l’ensemble de la fratrie.

Le fils aîné de Paul Joseph Boissenin quitte le pupitre de l’école communale en sachant lire, écrire et compter. Avec son frère cadet, ils vont tous deux travailler comme scieurs dans l'entreprise familiale.

L’année de ses 19 ans, Charles se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1914 du canton de Russey. Sa classe est mobilisée avant l’heure, pour cause de guerre. Le jeune homme doit rejoindre la préfecture vosgienne le 18 décembre 1914 pour aller s’installer dans une des chambrées du dépôt du 170e R.I.. Il a peu de temps pour apprendre à manier correctement le Lebel et pour se forger à la discipline militaire.

Après ses classes, il est affecté au 149e R.I.. Le soldat Boissenin rejoint ce régiment engagé dans un secteur particulièrement exposé près d’Aix-Noulette, dans le Pas-de-Calais. Le jeune homme se retrouve dans la zone des armées à compter du 1er mai 1915. Pour cette période, le numéro de sa compagnie n’est pas connu.

Il y a de fortes probabilités pour que Charles Boissenin ait participé aux combats qui se sont déroulés en Artois en mai et en juin 1915. Il sort indemne de ces épreuves.

Au début de l'automne 1915, le 149e R.I. est engagé dans une nouvelle offensive qui débute le 25 septembre 1915, dans le secteur du bois en Hache. Charles Boissenin est évacué vers l’arrière deux jours plus tard. Les circonstances qui l'amènent à quitter la zone des combats ne sont pas identifiées.

De retour au front le 11 novembre 1915, il est nommé caporal le 25 janvier 1916, puis sergent le 29 avril. La nomination à ce grade s’effectue quelque temps après l’engagement de son régiment dans la bataille de Verdun. Plusieurs de ses compagnies ont lutté à deux reprises dans le secteur du village de Vaux-devant-Damloup et du fort de Vaux.

Début septembre 1916, le régiment participe à la bataille de la Somme pour tenter de reprendre aux Allemands le village de Soyécourt. L’opération est un succès. C’est à cette occasion que le sergent Boissenin gagne sa citation à l’ordre de la brigade.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Ruines_de_l_eglise_de_Soyecourt

Durant l’année 1917, le 149e R.I. occupe plusieurs secteurs à proximité du chemin des Dames. Pendant plus de dix mois, il ne sera jamais engagé dans une grande offensive. Ce n’est que le 23 octobre que ses bataillons participeront à la bataille de la Malmaison.

Ce jour-là, l’adjudant Boissenin commande une section de la 2e compagnie du 149e R.I.. Son unité, qui se trouve sous les ordres du capitaine Robinet, s’apprête à bondir en direction des tranchées ennemies.

C’est au cours de la première phase de cette attaque que ce sous-officier trouve la mort, touché à la tête par une balle de mitrailleuse ennemie.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

1er_objectif_secteur_d_attaque_du_149e_R

Le sergent-major Georges Grumbach et le caporal Jacques Deveaud témoignent de son décès.

Le 28 janvier 1918, son acte de décès est transcrit par erreur à la mairie de Laval. Enregistré dans les registres des actes d’état civil de cette ville, il aurait dû être envoyé à la mairie de Laval-le-Prieuré.

Enterré dans un premier temps dans le cimetière de Billy-sur-Aisne, son corps, non réclamé par la famille, est transféré dans les années 1920.

Charles Honoré Alfred Boissenin repose actuellement dans la nécropole nationale de Soupir n° 1. Sa sépulture porte le numéro 4432.

Sepulture_Boissenin

L’adjudant Boissenin a obtenu les citations suivantes :

Citation à l’ordre du régiment :

« Gradé dévoué et courageux, au front depuis 10 mois. Pendant la dernière période de tranchées, s’est présenté volontairement pour faire toutes les patrouilles et placer les défenses accessoires dans des circonstances très périlleuses. »

Citation à l’ordre de la brigade n° 61 du 14 septembre 1916 :

« Sous-officier très énergique, d’un courage calme, a commandé avec distinction, sa section à l’attaque du 4 septembre et jours suivants. »

Citation à l’ordre de l’armée (publication dans le J.O. du 19 décembre 1919).

« Chef de section modèle, d’un courage admirable. À l’attaque  du 23 octobre 1917,  a brillamment entraîné sa section à l’assaut des positions allemandes. Arrêté par un tir de mitrailleuses, est tombé glorieusement pendant qu’il regroupait ses hommes pour les entraîner à nouveau. A été cité. »

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Laval-le-Prieuré.

Charles Boissenin ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance ; il venait de fêter ses 22 ans.

Sources :

Livre d’or « les enfants du canton du Russey 1914-1918 » de Maurice Vermot.

La fiche matricule de ce sous-officier a été consultée sur le site des archives départementales de Besançon.

La photographie de la sépulture de Claude Boissenin a été réalisée par M. Chevalier.

Les registres d’état civil du Doubs n’ont pas été numérisés. Il a tout de même été possible de compléter la généalogie de la famille Boissenin trouvée sur « Généanet », en consultant les registres de recensement des années 1906 et 1911 sur le site des archives départementales.

Un grand merci à M. Bordes, à P. Baude à A. Carobbi, à M. Chevalier, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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