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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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10 décembre 2010

Marches de nuit.

Le barbier

De nouveau un grand merci au docteur Gilbert Monne. Suite du témoignage Paul Monne intitulé « Une escapade de Darnieulliens. » 

Dès que les sections furent prêtes, la compagnie se rendit vers ce bourg important. Elle occupa le cantonnement qui lui avait été préparé puis se reposa. La population vint causer avec les soldats. Les habitants posaient de nombreuses questions : De quelle région venez-vous ? Où avez-vous combattu ? Les combats avaient-ils été meurtriers ? A présent où allez-vous ? Naturellement nous ne le savions pas. Le lendemain fut utilisé pour les soins corporels, car tous nous avions grand besoin de nous nettoyer. Nous étions méconnaissables avec notre grande barbe hirsute qui n’avait pas été rasée depuis longtemps. Les rasoirs placés dans le sac de chacun ont été perdus lorsque nous les avons déposés pour charger à la baïonnette.

Montier-en-Der

Le jour suivant, toujours sous un très chaud soleil, les soldats partirent dans la campagne faire de l’exercice comme ils le faisaient lorsqu’ils étaient à la caserne. Déplacement en tirailleurs, avancer par bonds, se coucher, se relever. Ces exercices ne plaisaient guère à ceux qui les avaient exécutés au cours de la campagne, sous les tirs des fusils, des mitrailleuses et même de l’artillerie ennemie. Ils connaissaient aussi les mesures de prudence à utiliser. Tous furent déçus de faire ces exercices. La journée terminée, les soldats rejoignirent leur cantonnement et prirent le repas du soir. Vers 17 h 00, le capitaine fit venir les chefs de section et leur dit : « Je viens de recevoir l’ordre de rassembler la compagnie et de la tenir prête pour 19 h 00. Il faut que vos hommes soient prêts à partir. » 

 

Les chefs de section prévinrent aussitôt les soldats de préparer leur sac et leur demandèrent d’être prêts pour l’heure fixée.

 

Tous, très fatigués par les exercices, furent surpris de ce départ précipité et avant la nuit. Beaucoup espéraient se reposer après les exercices exécutés au cours de la matinée.

 

Le régiment se déplaçait surtout la nuit pour que les colonnes de soldats ne puissent être vues, évitant d’être attaquées par les avions qui n’étaient pourtant pas nombreux à cette époque.

 

A l’heure prescrite, les hommes furent rassemblés dans leur section et la 4e compagnie partit après s’être placée derrière la 2e compagnie.

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                 De_Saint_L_ger_sous_Margerie___la_ferme_d_Orgeval
 

Nous quittions Montier-en-Der pour traverser la Champagne. La nuit ne tarda pas à venir. Au cours de ce déplacement un grand silence régnait et on entendait seulement le bruit des pas produit par les chaussures cloutées qui crissaient sur les cailloux de la chaussée. De temps à autre, nous voyions quelques maisons en bordure de la route, mais nous n’apercevions pas la moindre lumière.

 

Toute la nuit nous avons marché comme des automates pendant 2 où 3 jours. A un moment, au lever du jour, nous avancions en suivant un chemin qui passe au milieu des champs. Nous nous sommes arrêtés à un endroit où sont déposés des tas de cailloux que nous avons utilisés pour nous asseoir. (A suivre...)

 

Sources :

 

Le J.M.O. de la 85e brigade  Série 26 N 520/9 a été utilisé pour la construction de la carte.

 

La photo illustrant le montage intitulé « Le barbier » provient de ma collection personnelle. Elle est postérieure à septembre 1914.

Site « les Français à Verdun 1916. »

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Un grand merci à M. Bordes, à C. Fombaron, à J. Huret et à G. Monne. 

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