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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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1 décembre 2010

Une escapade de Darnieulliens.

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De nouveau un très grand merci au docteur Gilbert Monne. Suite du témoignage de Paul Monne intitulé « En route pour Souain avec la 4e compagnie. »

                  De_Aydoilles___Darnieulles

Des civils, ayant appris à la suite d’indiscrétions que le 149eR.I. venait à Darnieulles, pour embarquer et partir vers une direction inconnue, étaient venus voir les leurs, parents ou amis. Certains étaient même venus de Passavant (70). Beaucoup furent très déçus et bien désolés de ne pas trouver ceux qu’ils espéraient voir. Leur absence laissait supposer qu’ils avaient été faits prisonniers ou tués au cours des violents combats qui avaient eu lieu dès le début du mois d’août.

Les soldats attendirent donc patiemment, ignorant la destination qu’on allait leur faire prendre. Quelques-uns de Darnieulles, malgré la surveillance exercée par les sentinelles réussirent à aller voir leur famille.

 

A la fin de la journée et un peu avant la nuit, une locomotive toute fumante, tirant de nombreux wagons de marchandises arriva en gare et s’arrêta au signal du chef de gare.  

 

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Aussitôt les officiers rassemblèrent leur compagnie et les chefs de sections en tête de la leur faisaient monter leurs hommes dans les wagons qui leur étaient désignés.

 

Sur ces wagons, il y avait les inscriptions : 40 hommes, 8 chevaux. Il n’y avait aucune aisance, pas de bancs pour s’asseoir. Les soldats furent entassés, assis sur le plancher, serrés les uns contre les autres comme des harengs.

 

Au bout d’un long moment, quand tous furent installés le train démarra et roula directement vers le lieu qui lui avait été fixé. Il ne s’arrêtait pas dans les gares. Celles-ci d’ailleurs n’avaient qu’une petite lumière, les carreaux avaient été peints de peinture bleue très légère.

 

Après un long moment pourtant il s’arrêta en rase campagne. Aussitôt les soldats cherchèrent à savoir où ils se trouvaient. Il faisait nuit, on ne voyait rien, pas même un petit point lumineux. C’était l’obscurité complète. On n’entendait pas le moindre bruit. C’était un grand silence. Quelques soldats profitèrent de cet arrêt pour satisfaire un besoin naturel, mais en ayant soin de rester sur le marchepied du wagon de crainte que le train ne se remette en marche et ne les laisse en ce lieu inconnu. Que cette nuit parut longue ! Comme je le dis plus haut, tous appuyés les uns contre les autres, si inconfortablement qu’il était impossible de dormir, ils sommeillaient un peu de temps à autre et c’était tout le repos qu’ils avaient.

 

Après avoir roulé longtemps, l’obscurité de la nuit fit place au jour naissant. Le train s’arrêta alors en rase campagne. Aussitôt les soldats cherchèrent à connaître le nom du pays qu’on apercevait. L’arrêt se prolongea, et quelques soldats osèrent descendre pour se dégourdir les jambes. Les officiers descendirent également. Et avec un peu de surprise, après environ une demi-heure d’arrêt, l’ordre fut donné de descendre du train et de se regrouper par section. On nous précisa que nous allions cantonner dans le bourg que nous apercevions et qui s’appelle Montdier-en-Der. (A suivre...)

 

Un grand merci à M. Bordes, à R. Neff et à G. Monne.

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