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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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ypres 1914
1 septembre 2010

1914, secteur sud-est d'Ypres, sur les traces du 149e R.I....

                    149e_Groupe

30 octobre 1914

Les 2e et 3e bataillons du 149e R.I. se préparent à quitter l’Artois. 

 

 L’attaque sur Angres  continue sans le 158e R.I.. L’ordre est donné de procéder à la relève du149e R.I. et du 158e R.I. par des unités de la 70e division de réserve et des territoriaux.

 

 Le 149e R.I. doit laisser sur place un bataillon (le 1er) entre la chapelle et la route. Le 158e R.I. laisse aussi un bataillon (le 3e).

 

 Concernant le 149e R.I. : les unités de 1ère ligne des 2e et 3e bataillons qui occupaient la pente sud du plateau et la lisière est du bois face à Ablain-Saint-Nazaire, seront relevées par un bataillon du 360e R.I.. Les unités de 2e ligne par 2 bataillons qui ne sont arrivés que le 31 octobre au matin.

 

31 octobre 1914

 

Avec les 2e et 3e bataillons du 149e R.I.:                                     

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

La relève est effectuée sans incident pendant la nuit. Le 158e R.I. est groupé à Aix-Noulette et le 149e R.I. à Bouvigny.

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Pendant ce temps là en Belgique…

 

J.M.O. du 90e régiment d’infanterie.

 

Avec les 1er et 2e bataillons du 90e  R.I. :

 

Les troupes du 9e C.A. sont mises à la disposition du général Douglas Haig, commandant le 1er corps anglais. Elles reçoivent l’ordre de tenir à tout prix le front depuis Klein-Zillebeke inclus jusqu’au passage du canal (600 m à l’est de la route d’Ypres à Messine) ce passage inclus. Cette mission répond à la volonté du général Foch qui est d’arrêter coûte que coûte, la progression de l’ennemi dans la direction d’Ypres.

Les 1er et 2e bataillons qui étaient en réserve dans la région de Fortuin sont appelés à 4 h 00 du matin pour renforcer les lignes anglaises violemment bousculées devant Hollebeke.

Au moment d’aller gagner les tranchées, les officiers du 1er bataillon groupés vers 8 h 00 à l’entrée du village de Zillebeke pour y recevoir les ordres sont atteints par un obus percutant qui frappe mortellement le commandant Dodinot, commandant provisoirement le bataillon.

Le capitaine Gratteau (3e compagnie), le lieutenant Grosjean (4e compagnie) et le lieutenant Dorgain de Lavau ( ?) (1ère compagnie) sont aussi grièvement blessés ainsi que le lieutenant Léonard.Le commandant Lanes prend le commandement du 1er bataillon du 90e R.I. qui va prendre position à hauteur de Verbranden-Molen pendant que le 2e bataillon s’avance dans les bois à l’est de l’écluse n° 7 du canal d’Ypres. Le 90e R.I. à droite du 68e R.I. subit une terrible canonnade des Allemands.

1er novembre 1914

 

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie.

 

Le158e R.I. part d’Aix-Noulette pour venir à Bouvigny prêt à être embarqué ; il arrive à 16 h 00.


 

J.M.O. du 90e régiment d’infanterie.

 

Conformément à l’ordre le 1er bataillon, 4e compagnie en tête se porte dans la direction du pont de Hollebeke, écluse n° 6. Mais il doit  entre ce point et le pont détruit à l’ouest, relever les éléments de hussards anglais installés face au canal dans les tranchées. Le 2e bataillon établit de solides positions à cheval sur la voie ferrée d’Ypres à Commines.

 

2 novembre 1914

 

Avec les 2e et 3e bataillons du 149e R.I.:

 

En route pour la Belgique.

 

                     Carte_arriv_e_des_deux_bataillons___Reninghelst

 

 

J.M.O. de la 85e brigade d’infanterie :

 

Pont_de_PoperingheÀ 1 h 00 arrive l’ordre d’embarquer à la Bussière à partir de 2 h 30. L’embarquement ne commence que vers 15 h 00 en trois fractions de 1000 hommes qui sont transportés par l’itinéraire : Béthune, Saint-Venant, Hazebrouck, Steenvoorde, Poperinghe, Reninghelst, où par suite du mauvais état des routes et de l’embourbement, le débarquement ne s’opère qu’après 12 h 00.

 

Les T.C. et les T.R. sont dirigés sur Bailleul. Dès l’arrivée la brigade est dirigée sur Hallebast  en réserve d’armée. La brigade est au cantonnement, bivouac autour du carrefour de la route de Dickebusch.

Extraits de l’ouvrage « Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon » de Henri René aux éditions Perrin et Cie. 1917.

« Le 2 novembre, dans la soirée, nous nous acheminons vers le combat. La division a reçu l’ordre de former coin entre Messines et Wytschaete : ce ne sera pas chose aisée, car en ces deux points, les Anglais et les Français, respectivement, viennent de perdre du terrain et cette contre-attaque dans la tenaille ne laisse pas nos chefs sans inquiétude. Le régiment d’avant-garde s’engage aussitôt et, loin dans sa direction, la fusillade éclate. Nous nous établissons aux abords de Kemmel, en évitant les maisons trop violemment bombardées. Ces explosions sont effrayantes.»

 

  

                   L_gende_carte_Ypres___2_et_3_novembre_1914_

  

                   Parcours_des_2_bataillons_du_2_au_3_novembre_1914

 

 Références bibliographiques :

J.M.O. du 16e C.A. : Série 26 N 158/1.

J.M.O. de la 85e brigade : Série 26 N 520/10.

J.M.O. du 90e R.I. : Sous-série 26 N 668/14.

Tous ces J.M.O. sont consultables sur le site « S.G.A./Mémoire des hommes ».

« Jours de gloire, jours de misère. Histoire d’un bataillon », d’Henri René aux éditions Perrin (1917).

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La photographie de groupe du 149e R.I. est antérieure à août 1914.

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Un très grand merci à M. Bordes et à  A. Carobbi. Je remercie également le Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes. 

27 août 2010

Ypres 1914. Un aller simple pour l'enfer...

                   Section_de_mitrailleuses_du_2_e_bataillon

Avant de commencer, je viens remercier très chaleureusement Herman Plote pour son aide et sa contribution au  travail qui va suivre. Je le remercie tout particulièrement pour bien avoir voulu prendre de son temps et partager un peu de son érudition. Après avoir effectué les recherches préalables  dans de nombreux historiques allemands, il en a traduit  les passages les plus marquants concernant le secteur « élargi » où se trouvaient les deux bataillons du 149e R.I..

 

Dans le secteur qui nous intéresse ici, le front franco-anglais, est constitué essentiellement des 1ère et 7e D.I. pour les Anglais (elles se trouvent entre Hooge et Wulverghen), des 9e et 16e C.A. avec les groupements Bouchez et Ollery et du détachement Moussy pour les Français.

 

Ces troupes ont en face d’elles le 15e C.A. alsacien (avec principalement ses 30e et 39e divisions) commandé par le général von Deimling et le 2e C.A. bavarois (avec ses  3e, 4e  et 26e divisions) commandé par le général Riter von Martini.

 

Sur ce terrain, les combats sont terribles et la mort fauche en tout sens aussi bien du côté franco-anglais que du côté allemand. Les pertes sont impressionnantes. Mêmes misères, mêmes souffrances pour le fantassin. L’agonie des hommes est la même pour tous ! Pas de nationalité, pas de frontière pour la douleur.

 

Malgré les nombreuses lacunes dues au manque de certains historiques et au regard des informations trouvées, la lecture de ce qui va suivre donnera, je l’espère, une idée somme toute assez « globale » des évènements situés au sud-est de la ville d’Ypres. La partie la plus développée  de cette recherche concernera les faits qui se sont produits entre le 3 et le 13 novembre 1914, date de décès de mon grand-oncle Camille Foignant.

 

 

Il est bien évident que les comparaisons qui pourront être faites à partir des différentes indications trouvées dans les J.M.O. français et les historiques  des régiments allemands resteront très imparfaites et très difficiles à réaliser. Les attaques et les contre-attaques sont fort nombreuses dans ce secteur et elles se déroulent sur des laps de temps très courts.

 

Vu la rapidité des déplacements de troupes, ils  ne permettent pas de situer de manière extrêmement précise les lieux et la chronologie des évènements qui permettraient d’identifier exactement quel bataillon d’un régiment français se trouvait  en face de quel bataillon d’un régiment allemand. De plus très peu, voir aucune indication n’est fournie sur les numéros des régiments ennemis qui se trouvaient en « face » dans les différents ouvrages consultés.

 

Pour complexifier la situation, ce secteur est marqué par un mélange d’unités de plusieurs corps d’armées français et par des interférences considérables entre les unités françaises et anglaises. Les déplacements, les mélanges de troupes, les envois de soutien vers la droite ou vers la gauche, ou carrément ailleurs, nous donnent un aperçu de  l’ampleur  de cette bataille. Bataille qui est  aggravée par une météo absolument exécrable, l’hiver 1914-1915 ayant été exceptionnellement pluvieux.

 

Deux bataillons du 149e R.I. affaiblis par les premiers mois de combats (effectifs inférieurs à ceux du début de la guerre) se retrouvent au milieu de cette tourmente. Les positions occupées par les 3 bataillons du régiment pour cette période sont les suivantes :

 

Le  1er bataillon resté en France, dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette jretrouvera les deux autres bataillons en Belgique à la fin du mois de novembre.

 

Après un voyage en camions de la Bussière  à  Reninghelst (Belgique) les 2e  et 3e  bataillons du régiment se séparent dès le 3 novembre 1914.

 

Le 2e bataillon se rend dans le secteur de Verbranden-Molen. Il va être associé à deux bataillons du 90e R.I. qui appartiennent  au groupement  Moussy (ils sont eux-mêmes détachés du 9e  C.A.). Le 3e bataillon quant à lui, est engagé avec des éléments du 158e R.I. et le 3e B.C.P. du côté de Wyschäete avec le groupement Lanquetot.

 

La localisation exacte des compagnies des deux bataillons du 149e R.I. reste encore une tâche ardue à réaliser.

 

Malgré les longues « théories » des unités sur le front et les incessants « chassés-croisés » des différents régiments, j’ai essayé d’approcher au plus près les derniers instants de vie de Camille Foignant et de ses proches compagnons d’infortune dans cette grande marée humaine. Les évènements évoqués nous rappellent une fois de plus l’appétit de la « Grande Faucheuse » pendant l’année 1914. Des milliers d’anonymes, de « sans-grades », de simples « biffins », les oubliés de la grande histoire, ont perdu la vie très jeune pour la pire des aventures de l’homme qui porte le nom de « guerre » sur la terre belge.

 

Avec toutes mes excuses pour les inévitables erreurs qui pourraient s’être glissées dans ce travail, en particulier pour l’orthographe des noms des  lieux et des personnes, ainsi que celles qui pourraient se trouver dans les cartes construites de manière «artisanale »…

 

Une petite explication des évènements qui précédent l’arrivée des éléments de la 43e D.I. avec les deux bataillons du 149e R.I. permettra de mieux comprendre  la situation sur cette partie du front belge.

 

Carte_Ypres_1914Du côté des Français :

 

La VIIIe armée d’Urbal est créée le 20 octobre 1914. Dénommée dans un premier temps «détachement d’armée de Belgique », elle est destinée  à agir de concert avec l’armée belge qui s’était retirée sur la ligne de l’Yser. Elle comprend la 42e D.I., la brigade des fusiliers marins Ronarc’h, les 87e et 89e divisions territoriales et le 2e corps de cavalerie de Mitry. Le 9e C.A. est rattaché à cette VIIIe armée qui n’en est encore qu’à son stade embryonnaire.

 

 

Deux secteurs et deux périodes sur le front belge sont à distinguer. Tout d’abord le secteur de l’Yser (bataille de l’Yser du 23 au 30 octobre 1914 en collaboration avec l’armée belge et britannique) qui ne sera pas évoqué ici puisque le 149e R.I. n’y a pas combattu, puis le secteur d’Ypres (bataille d’Ypres du 30 octobre au 15 novembre 1914 en collaboration avec l’armée britannique).

 

 

Au fil du temps de nombreuses unités viendront grossir cette armée avec entre autres les 16e C.A, 32e C.A. et 20e C.A. et le 1er corps de cavalerie Conneau. Le 16e C.A., qui recevra  dans ses rangs les éléments de la 43e D.I. à la date du 3 novembre, arrive en Belgique dans les derniers jours d’octobre.

La 31e D.I. combat du côté de Langemarck et la 32e D.I. du côté de Wytschaete. De nombreux groupements sont également créés dans ce secteur. Il y a parfois des mouvements d’unités entre ces différents groupes en fonction des nécessités des attaques et des contre-attaques. Voici  la composition (pour l’infanterie), certainement incomplète de quelques-uns d’entre eux  autour de la date du 3 novembre 1914 :

 

Groupement Moussy :

2 bataillons du 68e R.I. (1er et 3e bataillons).

1 bataillon du 268e R.I. (6e bataillon).

2 bataillons du 90e R.I. (1er et 2e bataillons).

1 bataillon du 149e R.I. (2e bataillon).

 

Groupement Olleris :

10e B.C.P..

31e B.C.P..

1 bataillon de Zouave. (5e bataillon du 4e Régiment de Zouaves de Marche).

1 bataillon de coloniaux. (7e bataillon colonial du Maroc).

53e R.I..

1 bataillon du 80e R.I. (3e bataillon).

 

Groupement Boucher :

1er et 54e B.C.P..

143e R.I..

2 bataillons du 342e R.I..

2 bataillons du 15e R.I. (1er et 3e bataillons).

1 bataillon du 80e R.I. (1er bataillon).

 

Groupement Lanquetot :

3e B.C.P..

1 bataillon du 149e R.I. (3e bataillon).

1 bataillon du 80e R.I. (2e bataillon).

2 bataillons du 158e R.I. (1er et 2e bataillons).

 

Du côté des Allemands:

 

Le 10 octobre 1914, le général von Beseler annonce la chute de la forteresse belge d'Anvers. Le gros de l'armée belge parvient à s'échapper vers l'ouest.  Lille capitule le 12 octobre. La nouvelle 4e armée commandée par le duc Albrecht de Wurttemberg est composée des XXIIe, XXIIIe, XXVIe et XXVIIIe C.R..

Elle est débarquée à l'ouest de Bruxelles, à partir du 12 octobre. Cette armée a également à sa disposition  le VIIe C.R. et la 4e division d'ersatz (le tout sous les ordres du général von Beseler). Elle attaque  la position fortifiée des Alliés (Anglais, Français et Belges) sur le canal de l'Yser et à Ypres. Au terme de combats acharnés et  très sanglants, qui sont  livrés  entre le 20 et le 24 octobre 1914, les Allemands gagnent une ligne partant du sud de Nieuport, qui passe devant Dixmude et Merckem, puis devant Bixschoote et Langemarck. Des éléments du corps Beseler et du XXIIe C.R. ont  pris pied sur la rive occidentale de l'Yser.

 

En attendant, il s’est formé au sein de la 6e armée, le "groupe von Fabeck". Ce dernier est composé du XVe C.A., du IIe C.A. bavarois, de la 6e D.R. bavaroise, des 3e et 26e D.I. prussiennes et de la 11e brigade de Landwehr. Ce groupe est doté de 32 batteries d'artillerie lourde. Il se trouve alors derrière la Lys, sur une ligne reliant Menin à Deulemont. De là, il doit s'élancer à l'attaque de la position ennemie entre Gheluvelt et Messines.

 

Le déclenchement de cette offensive est fixé pour le 30 octobre 1914. Simultanément, la 4e armée doit attaquer plus au nord et la division de la garde plus au sud, avec le soutien de la 4e D.C. et de la 6e armée.

 

Les Allemands comptent alors sur une percée décisive de la part du "groupe von Fabeck". Lorsque les Belges se sont trouvés sous la menace d'être contournés par l'aile droite des armées allemandes, ils décidèrent d’ouvrir  les écluses du canal de l'Yser dans la nuit du 29 au 30 octobre. L'arrivée massive d'eau de mer provoque alors une telle inondation que les éléments de la 4e armée allemande qui avaient déjà gagné la rive occidentale de l'Yser doivent être ramenés (les 31 octobre et 1er novembre). Désormais, les Allemands ne disposent  plus d'assez d'espace pour effectuer de nouveaux mouvements enveloppants d'envergure. 
 

Anticipons ici sur les évènements à venir en précisant que suite à l'épuisement général des belligérants, la tentative de percée allemande échoue. Il en est de même pour celle qui a été préparée par le général Foch, commandant en chef des forces alliées présentes depuis le 4 octobre. 

 

Cette dernière ayant pour objectif d'enfoncer la ligne Thourout - Roulers – Courtrai, fut mise à exécution dès le 1er novembre 1914. Mais très vite, le flanc nord du front occidental se fige et c’est une guerre de positions qui va prendre le dessus. Le IIe C.A. bavarois est désigné pour participer à ce grand affrontement en première ligne. Il avait été avancé depuis Péronne afin de s'élancer en partant de la région de Comines, en direction des deux châteaux de Hollebeke.

 

Le 30 octobre, premier jour de l'offensive allemande, la 4e D.I. bavaroise comprenant les I.R. n° 5 et n° 9 et les  R.I.R. n° 5 et n° 8 (tous bavarois), parvient à occuper les hauteurs à l'ouest de Zandvoorde ainsi que le château oriental de Hollebeke. La 3e D.I. avec ses I.R. bavarois n° 17, 18, 22 et 23s'est emparée du château occidental de Hollebeke et de son vaste parc ; cela grâce à un assaut nocturne mené par la brigade d'infanterie du Generalmajor Clauss qui a engagé ses deux régiments d'infanterie (les n° 17 et 18). À la droite du IIe C.A. bavarois, la 39e D.I. du XVe C.A. qui a également sous ses ordres le 1er B.C.P. bavarois, prend Zandvoorde avant midi.

 

Par contre, l'occupation de Gheluvelt où se bat le R.I.R. n°16 bavarois au sein du XXVIIe C.R., échoue. À  la gauche du même IIe C.A. bavarois, l'aile droite de la 26e D.I. occupe Wambeke. Mais là aussi, son aile droite extérieure a dû se contenter de gagner les hauteurs au nord-est du village face à Messines résolument défendu.

 

Les combats du 30 octobre ont également démontré l'importance jouée par la chaîne de collines entre Wytschaete et Messines. Sans leur occupation préalable, aucun nouveau progrès ne parait encore possible. C'est pourquoi le "groupe Fabeck" oriente l'essentiel de sa poussée du 31 octobre sur la partie sud du terrain d'opérations du IIe C.A. bavarois. Ce corps doit étendre son aile gauche vers le sud pour prendre la localité de Wytschaete.

 

Cette opération doit ensuite permettre à la 26e D.I. qui se trouve à sa gauche, d'occuper la majeure partie du village de Messines  qui s’est transformé en véritable forteresse, ceci au terme d'un violent combat de rue et de barricades mené par son I.R. n° 125. Mais ses voisins de droite et de gauche se sont trouvés contraints d'infléchir leurs ailes extérieures sous un  feu de flanc dévastateur qui provient de Wytschaete et du bois de Ploegsteert.

 

Les 30 et 31 octobre, les Allemands arrivent  à repousser  le front ennemi vers Ypres, en particulier près de Hollebeke. La résistance ennemie va alors s’intensifier, grâce aux nombreux boqueteaux grands et petits, aux fossés remplis d'eau, aux haies très denses et qui sont pleines de fil de fer, mais aussi à cause des localités et des fermes qui sont très étendues et éparpillées. Cette terre de Flandres s'avère extrêmement défavorable pour mener à bien les attaques. Mais Wytschaete doit absolument tomber, car il est impossible de conserver Messines…

 

Sources

 

« R.I.R. Bavarois n° 20 ». Écrit en 1964 par l’association des anciens du  K.B. R.I.R. n° 20. (306 pages). Ouvrage resté jusqu’à ce jour inédit provenant de la collection Herman Plote.

 

« Deux ans de commandement sur le front de France » Tome II. Général A. Dubois. Paris Henri Lavauzelle. (290 pages) 1921.

 

 

J.M.O. du 16e C.A. : Série 26 N 158/1. Consultable sur le site « S.G.A./Mémoire des hommes ».

 

Un très grand merci à M. Bordes, à  A. Carobbi, à J. Huret et à H. Plote. Je remercie également le Service Historique de l’Armée de Terre de Vincennes et l’association « Bretagne 14-18 ».

21 août 2010

Camille Foignant (1891-1914).

 

Bien peu d’informations concernant mon grand-oncle ont pu traverser le temps. Après plusieurs années de recherche, je n’ai  pas réussi à retrouver la moindre lettre, un quelconque papier d’époque, un modeste portrait le concernant. J’ai tout juste pu lire sur sa fiche signalétique et  des services quelques maigres renseignements sur son parcours militaire. Malheureusement, elle reste vierge en informations détaillées. Cette dernière a été consultée aux Archives départementales des Vosges.

 

Voici, en quelques lignes, ce que j’ai pu reconstituer de son histoire.

 

Camille Foignant est né le 20 août 1891 à Pouxeux, petit village vosgien implanté sur le canton de Remiremont. Fils de Célestin, humble livreur de journaux et de Marie Célestine Cune, il est le second d’une fratrie de 7 enfants. Camille a 3 frères, Marcel, Léon et Maurice. Marcel, soldat de la classe 1915 est incorporé au 407e R.I..

 

Ce dernier décède le 26 mai 1918 à Couvrelle, commune que se trouve dans le département de l’Aisne. Il repose dans la Grande Nécropole Française de Vauxbuin près de Soissons.

 

Son frère ainé, Léon échappe aux horreurs de la guerre suite à une réforme due à un accident de travail. Il meurt pourtant de manière indirecte des conséquences de  la guerre en succombant à la grippe espagnole en octobre 1918.

 

Maigre consolation pour les parents, Maurice qui est  bien trop  jeune pour être mobilisé ne participe pas à ce conflit.

 

Camille Foignant est âgé de 19 ans lorsqu’il se marie à Épinal avec Jeanne Bertrand en 1910. De cette union naîtront trois enfants. Il exerce la profession d’ouvrier d’usine dans cette ville avant de partir effectuer son service militaire comme soldat de la classe 1911 au 149e R.I..

 

Aguerri par de longs mois de service militaire  effectués dans ce régiment (je n’en connais pas le nombre exact), il  participe aux débuts des hostilités aux terribles combats du col de Sainte-Marie, d’Abreschviller et de Ménil, Thiaville et Saint-Benoît. Inutile de rappeler que ces combats furent particulièrement meurtriers pour le régiment !

 

Ensuite, ce sont les attaques sur le village de  Souain en septembre, les premières luttes du 149e R.I. dans le secteur de Notre-Dame-de-Lorette en octobre. Dans les tous premiers jours de novembre, la 6e compagnie dans laquelle se trouve Camille Foignant depuis le commencement du conflit, combat  en Belgique dans le secteur d’Ypres.

 

Le 13 novembre 1914, tout s’arrête. Il croise sur son chemin le regard de la « grande faucheuse ». Est-il  tué à l’orée d’un bois ? Au milieu d’un champ ? En bordure du  canal d’Ypres ? Au cours d’un repli ? Est-il touché par une balle ennemie ? Un éclat d’obus ? Nul ne le sait…

 

Seule certitude, cela s’est passé du côté de Verbranden-Molen, minuscule bourgade qui se trouve sur le territoire flamand de la Belgique.

 

Son acte de décès nous indique simplement qu’il est décédé par suite de coup de feu à l’ennemi vers 17 h 00. Comme pour beaucoup de soldats du 149e R.I. tués sur la terre belge en 1914, il n’existe pas  de sépulture individuelle portant son nom.

 

Camille Foignant est cité à l’ordre du régiment et obtient la Croix de guerre avec étoile de bronze :

 

« Soldat plein de courage et d’entrain. Mort pour la France le 13 novembre 1914 dans la région d’Ypres, dans l’accomplissement de son devoir. »


Il est également inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire « À titre posthume », par l’extrait d’un arrêté fait à Paris et signé par le ministre de la guerre André Lefèvre datant du 9 septembre 1920. Cet extrait est publié au journal officiel du 20 janvier 1921.

 

Sources :

 

Fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales des Vosges.

 

Le montage que l’on peut voir ci-dessus n’est que pure fiction. Il n’a pas été fait à partir de documents officiels. 

 

Un grand merci à M. Bordes, à  A. Carobbi et à J.N. Deprez, sans oublier  la mairie d’Épinal, le bureau central des archives administratives militaires de Pau et les archives départementales des Vosges.

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