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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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1 septembre 2023

Pierre Louis Antoine Genevoix (1884-1915)

Pierre Louis Antoine Genevoix

 

Jeunesse

 

Pierre Louis Antoine Genevoix est né le 21 mars 1884, à Blanzy, dans la Saône-et-Loire. Son père, Philibert, âgé de 27 ans, est charcutier. Sa mère, Fany Jonnier, 22 ans, n’exerce aucune activité professionnelle. Le couple Genevoix donne de nouveau la vie à deux enfants, François et Mariette, respectivement nés en 1885 et 1889.

 

Genealogie famille Genevoix

 

La fiche signalétique et des services de Pierre Genevoix mentionne un degré d’instruction de niveau 5, ce qui signifie qu’il est titulaire du baccalauréat.

 

Au 27e R.I..

 

Après avoir terminé ses études à Lyon, Pierre Genevoix choisit de s’engager dans l’infanterie. Le 29 septembre 1905, il signe un contrat de trois ans à la mairie du Creusot. Il a 21 ans. Le 1er octobre, il se présente à la caserne Vaillant, à Dijon, pour être incorporé dans une des compagnies du 27e R.I..

 

Caserne Vaillant - Dijon (27e R

 

Son statut d’engagé volontaire lui permet de suivre la formation des élèves caporaux. Pierre Genevoix est nommé dans ce grade le 1er mars 1906. Il est promu sergent le 21 juillet 1907. Le 13 février 1908, il occupe les fonctions de sergent fourrier.

 

Le 23 avril 1908, Pierre Genevoix, ne souhaitant pas interrompre sa carrière militaire à la fin de son contrat, signe à nouveau pour une durée de 2 ans. Ce nouvel engagement prendra effet à partir du 29 septembre 1908, date butoir du précédent contrat.

 

Le 19 juin 1908, il quitte son poste de comptable au sein de sa compagnie pour reprendre ses fonctions de chef d’escouades.

 

Le 21 septembre 1910, le sergent Genevoix appose sa signature sur un troisième contrat d’une durée de dix-huit mois.

 

Son haut niveau d’étude et sa bonne tenue militaire au cours des cinq années passées sous l’uniforme ont été très appréciés de ses supérieurs. Ses chefs l’autorisent à suivre les cours dispensés par l’école militaire d’infanterie de Saint-Maixent (décision ministérielle prise le 10 octobre 1910). Le 13, le sergent Genevoix rejoint son lieu de formation avec le grade d’aspirant.

 

Le 11 février 1911, Pierre Genevoix est placé hors cadre par décision ministérielle. À partir de ce jour, le sous-officier Genevoix n’est plus rattaché au 27e R.I.. Trois jours plus tard, il dépend administrativement de l’école de Saint-Maixent.

 

Le 18 mai 1911, l’aspirant Genevoix fait une chute au cours d’une séance de gymnastique, exécutée conformément aux prescriptions du tableau de service. Il se plaint d’une vive douleur à la jambe droite. Le lieutenant instructeur Béjard rédige un rapport détaillé.

 

Pierre Genevoix quitte la promotion du Maroc avec le n° 75 obtenu à la fin de sa formation.

 

Au 149e R.I.

 

Promu sous-lieutenant le 1er octobre 1911, Pierre Genevoix est affecté au 149e R.I., un régiment frontalier qui tient garnison à Épinal. Le colonel Clause lui confie le commandement d’une section de la 4e compagnie.

 

Album régimentaire - année 1911 - 4e compagnie

 

Le colonel Menvielle, chef de corps du 149e R.I. depuis le mois de mars 1912, évalue son subordonné de la manière suivante :

 

« Jeune officier sérieux, réfléchi, vigoureux, intelligent, a rempli tous ses devoirs d’officier de peloton d’une façon élogieuse. A grandement secondé son commandant de compagnie à l’instruction des recrues »

 

L’année 1913 débute mal pour le sous-lieutenant Genevoix. Il est soigné à l’hôpital mixte d’Épinal du 28 janvier 1913 au 13 mars 1913. Maladie ? Accident ? Séquelles de sa blessure à Saint-Maixent ? Les raisons de ce long séjour à L’hôpital ne sont pas connues.

 

Le 10 avril 1913, le colonel Menvielle rédige une nouvelle note : « Officier intelligent et consciencieux. S’est occupé avec zèle de l’instruction des recrues. Discipliné, ayant une belle tenue, promet de devenir un très bon officier. Fréquente la salle d’armes par goût, tire très bien à l’épée. »

 

Pierre Genevoix est de nouveau hospitalisé du 13 juillet au 9 août 1913.

 

Le 25 septembre, son chef de corps écrit : « Toujours très bien intentionné ; a eu une indisponibilité assez longue au printemps, mais paraît bien rétabli. A fait les manœuvres d’automne avec vigueur et entrain. Donne toute satisfaction à son capitaine. Continue à cultiver l’escrime à l’épée de combat. Officier sympathique pouvant très bien réussir. »

 

Le 1er octobre 1913, Pierre Genevoix est promu au grade de lieutenant.

 

Les deux clichés suivants représentent la section, probablement au complet, sous les ordres de l’officier Genevoix. Ils ont été réalisés après le 1er octobre 1913, date de sa nomination au grade de lieutenant.

 

4e compagnie du 149e R

4e compagnie du 149e R

 

Pierre Genevoix se marie le 14 janvier 1914, à Épinal, avec Lucie Marguerite Rohmer. Le couple n’aura pas de descendance.

 

Période de guerre 1914-1915

 

Fin juillet 1914, on craint un nouveau conflit contre l’Allemagne. Le 149e R.I. qui manœuvrait au Valdahon  rentre précipitamment à la caserne Courcy. En cas de guerre, et avant même son début, il doit rejoindre ses emplacements définis par le plan XVII (plan de mobilisation et de concentration des troupes françaises).

 

Les régiments frontaliers ont pour mission de contenir l’ennemi durant toute la période de mobilisation de l’armée française.

 

Le 3 août, le 149e R.I. entre officiellement en campagne. L’Allemagne vient de déclarer la guerre à la France.

 

Le 9 août, jour où le régiment vit son baptême du feu, la 4e compagnie du 149e R.I. se bat au Renclos des Vaches, à proximité de Wisembach. La première expérience de combat du lieutenant Genevoix se termine par une blessure au pied. Il a eu beaucoup de chance.

 

Pour en savoir plus sur le vécu de la 4e compagnie du 149e R.I. au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante pour avoir accès au témoignage du sergent Paul Monne.

 

Carte journee du 9 aout 1914

 

Pierre Genevoix est évacué vers l’arrière (le lieu de son hospitalisation n’a pas été retrouvé). Le 27 septembre 1914, tout juste sorti de convalescence, il retourne au 149e R.I..

 

Le 1er octobre, le chef de corps, le colonel Boyer, lui confie le commandement de la 2e compagnie. Le 149e R.I., combat ensuite en Artois, puis en Belgique.

 

Le 30 novembre 1914, le lieutenant Genevoix est  nommé capitaine à titre temporaire. Début décembre 1914, son régiment revient en Artois.

 

Le capitaine Genevoix, reconnu comme officier de grande bravoure, a une grande influence sur ses hommes.

 

Le 3 janvier, sa compagnie occupe une tranchée de 1ère ligne au nord du bois de Berthonval. Pierre Genevoix, concentré sur sa mission, est tué pendant l’exécution des travaux de défense.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Bois de Berthonval

 

Le capitaine Genevoix est d’abord inhumé dans le cimetière communal de Béthonsart.

 

 Quelques jours plus tard, le commandant Laure évoque ses funérailles dans une lettre à son épouse.

 

« Nous avons éprouvé une perte émouvante, celle du capitaine Genevoix : après qu’on ait réussi à ramener son corps, nous lui avons fait de tristes obsèques, avec messe et absoute de deux prêtres – infirmiers dont les pantalons rouges passaient sous les soutanes trop courtes ; je crois que nous avons tous pleuré et cependant nous sommes tous maintenant des durs à cuire. Le petit discours funèbre du colonel Boyer a été en même temps l’occasion de ses adieux au régiment, car il nous quitte pour aller commander une brigade… »

 

Sepulture du capitaine Genevoix

 

Le corps du capitaine Genevoix est ramené à Nancy le 16 février 1922. Son épouse qui ne s’est jamais remariée est enterrée avec lui dans une concession du  cimetière de Préville depuis 1961.

 

Decorations du capitaine Genevoix

 

Décorations obtenues à titre posthume :

 

Croix de guerre avec une palme

 

Citation à l’ordre de l’armée n° 37 en date du 20 janvier 1915 (J.O. du 19 février 1917) :

 

«Blessé, à rejoint son corps à peine guéri. Est tombé glorieusement, blessé à mort, au moment où il s’assurait de l’exécution des travaux de défense dont était chargée sa compagnie. »

 

Pierre Genevoix a été fait chevalier de la Légion d’honneur le 4 mai 1916 (J.O. du 25 janvier 1922).

 

Le nom de cet officier est inscrit sur les monuments aux morts de Blanzy et d’Épinal et sur l’anneau de mémoire de Notre-Dame-de-Lorette.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Les actes d’état civil de la famille Genevoix et la fiche signalétique et des services du capitaine Genevoix ont été consultés sur le site des archives départementales de la Saône-et-Loire.

 

Deux guerres en un siècle : la Grande Guerre (lettres d’Émile Laure à son épouse) Éditions de Sauvebonne.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à T. Cornet, à G. Genevoix, à M. Porcher, à Y. Thomas, à la famille descendant du commandant Laure, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales de la Saône-et-Loire. 

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