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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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20 septembre 2019

Pierre Fernand Bonnet-Casson (1887-1916).

Pierre Fernand Bonnet-Casson

Natif du département de l’Isère, Pierre Fernand Bonnet-Casson voit le jour le 17 février 1887 dans la commune de Vienne.

Sa mère, Louise Rolland, est âgée de 25 ans lorsqu’elle lui donne vie. Elle exerce le métier de femme de ménage.

Son père se prénomme Marie Joseph François Fernand. Il travaille comme laveur de laine dans une entreprise de la région. C’est un homme âgé de 29 ans. Lorsqu’il se rend à la mairie pour signer le registre d’état civil, il est accompagné des deux témoins, Michel Magrand et Charles Plantier. Le premier est tonnelier, le second négociant.

Quelques années plus tard, le jeune Fernand quitte l’école communale en sachant lire, écrire et compter. Sa fiche signalétique et des services nous apprend qu’il possède un degré d’instruction de niveau 3 et qu’il a été formé au métier de coiffeur, peut-être par son oncle maternel, Jean Rolland.

Doué pour le vélo et sportif de bon niveau, Fernand s’inscrit à plusieurs courses en tant qu’amateur.

En 1907, il termine 9e du Paris-Amiens. L’année suivante, il finit 2e du Paris-Amiens, 2e du Paris-Auxerre, et 1er du Paris-Évreux.

1908 est aussi l’année où il est appelé sous les drapeaux. Fernand Bonnet-Casson doit se rendre à Épinal pour accomplir ses devoirs militaires dans une des compagnies du 149e R.I.. Il arrive au corps le 8 octobre.

Un peu moins de deux ans plus tard, le 25 septembre 1910, le soldat Bonnet-Casson est envoyé dans la disponibilité de l’armée active avec l’obtention de son certificat de bonne conduite. Six jours plus tard, il passe dans la réserve de l’armée active.

Installé au numéro 4 de la rue Saint Vincent de Paul à Paris, Fernand partage à nouveau son temps entre son métier de coiffeur et ses courses de vélo. Il est devenu coureur indépendant. Toutes les épreuves auxquelles il participe sont courues dans cette catégorie.

En 1911, il termine 3e de la boucle Paris-Château-Thierry-Paris.

Cette année-là, Fernand Bonnet-Casson prend également part au tour de France des indépendants. Il doit également faire sa 1ère période d’exercice au 149e R.I. entre le 22 novembre et le 14 décembre.

Le 26 décembre, il épouse Marie Thérèse Soulhac à la mairie du 10e arrondissement. À cette période de sa vie, son père habite Lyon où il travaille comme conducteur de fiacre. Sa mère n’est plus de ce monde et son frère Étienne, alors âgé de 23 ans, est sous les drapeaux comme soldat au 60e R.I. de Besançon.

En 1912, Fernand Bonnet-Casson gagne le Paris-Honfleur.

L’année suivante, il est 11e du Paris-Roubaix, 3e du Paris-Beaugency puis 1er du grand prix de Juvisy.

Le 1er mars 1914, Marie Thérèse donne naissance à une petite fille qui est prénommée Jeannine Antoinette Fernande. Le couple Bonnet-Casson vit au numéro 17 de la rue de l’Aqueduc. Cette année-là, les courses s’enchaînent pour Fernand. Il finit 2e du Paris-Gaillon, 13e du Paris-Nancy, 17e du grand prix de Touraine, 10e du Paris-Châteauroux, 3e du Paris-Roubaix, 1er du Paris-Calais et 3e du championnat national.

La saison n’est pas tout à fait terminée qu’il faut y mettre fin. Fernand ne sait pas encore que le monde est à la veille d’un grand cataclysme humain. Comme des dizaines de milliers d’hommes, il est rappelé par ordre de mobilisation générale. L’Allemagne et la France sont sur le point de se déclarer la guerre. En tant que réserviste, Fernand doit rejoindre la caserne Coursy à Épinal le 4 août 1914. Dès son arrivée au dépôt, il est affecté à la 10e compagnie. Le soldat Bonnet-Casson tombe rapidement malade.

Il est impossible de savoir ce qui lui est arrivé au sein du régiment. Son registre matricule est insuffisamment détaillé pour nous puissions être bien renseignés sur son parcours de combattant. À quelles attaques menées ou subites par le 149e R.I. a-t-il participé ? Quand est-il tombé malade ? Combien de temps est-il resté à l’arrière avant d’être obligé de retourner dans la zone des armées ? Où a-t-il été soigné ? Pour l’instant, il n’y a pas de réponses satisfaisantes à donner à toutes ces questions.

Cependant, grâce à la lecture d’un article de presse publié quelques jours après sa mort, nous pouvons tout de même obtenir quelques détails sur sa vie de soldat. L’article nous informe qu’il est tombé rapidement malade après avoir revêtu son uniforme de combattant. Fernand Bonnet Casson est ensuite devenu infirmier à l’hôpital où il fut soigné, avant d’être obligé de repartir dans la zone des armées pour y réintégrer son ancienne unité.

En mars 1916, nous le retrouvons dans le secteur de Verdun. Le 3e bataillon du 149e R.I., sous les ordres du commandant de Witkowski, est en réserve du côté du village de Fleury-devant-Douaumont. La 10e compagnie est commandée par le capitaine Gérard. Elle est placée dans un secteur régulièrement bombardé. Le 10 mars, Fernand est mortellement blessé, il décède le lendemain.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Carte journee du 12 mars 1916 a1

Le soldat Bonnet-Casson est dans un premier temps enterré dans le cimetière militaire de Souville. Son lieu de sépulture actuel reste inconnu.

Le journal sportif parisien « l’auto » dirigé par Henri Desgranges lui rend hommage dans son édition du 22 mars 1916 :

« C’est un de nos plus modestes, mais un de nos meilleurs champions indépendants Fernand Bonnet que nous pleurons aujourd’hui. Son frère Étienne, glorieux mutilé de cette guerre, également très bon coureur indépendant, nous en apporta hier, la triste nouvelle. Le 11 mars dernier, mortellement frappé de plusieurs balles, il survécut quelques heures encore, le temps de confier à un camarade ses volontés in extremis pour être transmises à sa jeune femme. Né à Vienne (Isère), le brave Bonnet était âgé de 29 ans. Il débuta dans les courses cyclistes en 1907. Coiffeur de son état, il était un des fidèles de notre annuel championnat de la coiffure et c’est dans une de ces épreuves qu’il fit ses premiers pas sportifs. C’était un concurrent d’une loyauté absolue qui jouissait de l’estime de tous ses camarades. D’abord membre de feue la société athlétique de Montrouge, puis du club athlétique de la société générale, le vaillant champion était inscrit, avant la guerre, au vélo-club de Levallois. C’est sous les couleurs de ce dernier qu’il gagna, en 1913,  Paris-Calais, Paris-Honfleur et le grand prix de Juvisy.

À la mobilisation, Fernand Bonnet fut intégré à la 10e compagnie du 149e R.I. comme cycliste. Il tomba bientôt malade et fut évacué sur un hôpital du front où on le soigna pour une crise d’entérite.

Lors de sa convalescence, il vint nous rendre visite et nous fit part de son intention de solliciter son passage dans l’aviation. En attendant, il fut nommé infirmier à l’hôpital même où il avait été soigné. Mais une commission de majors le déclara de nouveau apte au service armé et Bonnet fut versé dans une formation d’infanterie sur le front. »

Décoration obtenue :

Citation à l’ordre de la brigade n° 36 du 24 mars 1916.

« Très bon soldat, a fait preuve de calme et de bravoure au combat du 10 mars 1916, a été mortellement blessé au cours de l’action. »

Son épouse, Marie Thérèse Soulhac, se remarie le 29 octobre 1932.

Sources :

La fiche signalétique et des services de Fernand Bonnet-Casson a été consultée sur le site des  archives départementales du Rhône.

Les sites « Gallica » et « mémoire des hommes » ont également été visités pour réaliser cette petite notice biographique.

Le portrait de Fernand Bonnet-Casson est extrait de la revue l'auto-vélo du 13 juillet 1914  publié sur « Gallica ».

Le palmarès de ce coureur cycliste a été trouvé sur le site suivant :

Logo du site cyclistes dans la Grande Guerre

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi et aux archives départementales du Rhône.

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