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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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8 avril 2016

Joseph Poulet et André Canque, les camarades de Paul Portier.

Joseph Poulet et André Canque

Joseph Poulet et Louis André Canque, les frères d’armes de Paul Portier ont, tous deux, été évoqués dans le témoignage de ce dernier. Aucun de ces hommes ne rentra au pays après la guerre.

Joseph Poulet (1895-1916).

Joseph voit le jour le 16 septembre 1893, dans la ville de Vienne située dans le département de l’Isère. Il est le fils de Louis et de Marie Augustine Perroud. Ses parents sont de conditions modestes, le père est menuisier et la mère femme de ménage. Très bon élève, il va pouvoir accéder aux études supérieures. Sa fiche matricule nous indique qu’il possède un degré d’instruction de niveau 4. Joseph est étudiant à l’école des beaux-arts de Lyon, dans la section architecture, avant d’être rattrapé par les obligations militaires.

L’année de ses 20 ans, l’étudiant doit se préparer à faire son service militaire. Joseph est inscrit sous le numéro 109 de la liste du canton de Vienne-Sud. De constitution fragile, il se retrouve classé dans la 5e partie de cette liste ; Il est exempté de service militaire en 1913, puis une seconde fois en 1914.

Le 24 octobre 1914, le jeune célibataire doit de nouveau se présenter devant le conseil de révision qui va, cette fois-ci, le reconnaître « bon pour le service armé ». La guerre est là et la France a besoin de soldats.

Joseph Poulet est incorporé le 15 décembre 1914 au 158e R.I. pour y suivre une instruction accélérée. Malheureusement pour nous, sa fiche signalétique et des services reste très succincte. Celle-ci ne nous indique pas la date de son arrivée au 149e R.I.. Seule certitude, en mars 1916, le soldat Poulet fait partie de la 1ère compagnie de mitrailleuses du 149e R.I..

La fiche signalétique et des services et l’acte de décès de ce soldat nous font savoir qu’il est mort des suites de ses blessures, au fort de Vaux, le 4 avril 1916.

Après le décès de Joseph, la situation du père est particulièrement difficile. Cet homme, devenu veuf, exerçait la profession d’ébéniste, il n’avait pas d’autre enfant. Un secours de 150 francs lui a été alloué le 11 juillet 1916.

Le nom de cet homme est inscrit sur la plaque commémorative qui est placée à gauche de la nef, en entrant par la grande entrée de la cathédrale Saint-Maurice de Vienne.

Cathedrale_Saint_Maurice_de_Vienne

La localisation de sa sépulture est inconnue. Par contre, les circonstances de sa mort sont racontées dans le témoignage laissé par Paul Portier. Voici ce qu’il écrit :

« Dans la nuit du 4 au 5 avril, avec mon ami Poulet et mon camarade Canque, nous décidons d’aller chercher de l’eau…

… Un obus tombe près de nous sur le bord du parapet. Je suis à demi enterré et mon ami Poulet s’effondre près de moi, frappé à mort. Dans mes bras, il rend le dernier soupir, un gros éclat lui a fait dans le dos une blessure béante… »

Louis André Canque (1893-1918).

Louis André Canque n’a pas été blessé ou touché cette nuit du 4 avril 1916. Né le 12 août 1893 dans le petit village jurassien de Gevingey, il est le fils d’Émile Alphonse Jean Baptiste et de Marie Euphrasie Secretant.

André Canque vit toujours dans sa commune de naissance lorsqu’il reçoit sa convocation pour se présenter devant le conseil de révision de Lons-le-Saunier.

Il est classé dans la 1ère partie de la liste de ce canton. André doit laisser ses outils de paysan pour rejoindre le 149e R.I. le 27 novembre 1913.

Le soldat Canque est toujours à la caserne Courcy lorsque le conflit contre l’Allemagne voit le jour en août 1914.

Sa fiche signalétique et des services est totalement vierge concernant son parcours de soldat. Nous pouvons supposer que cet homme a dû participer, sans aucune blessure grave, à la grande majorité des combats dans lesquels le 149e R.I. a été engagé. Le témoignage de Paul Portier nous fait tout de même savoir qu’il a échappé de justesse à la mort le 4 avril 1916.

Le 1er juin 1918, André Canque décède, après avoir été fait prisonnier, des suites de ses blessures reçues au cours des combats qui se sont déroulés dans le secteur d’Arcy-Sainte-Restitue. C’est dans le Feldlazaret de Courcelles qu’il rend son dernier soupir. Ce soldat est, dans un premier temps, inhumé dans le cimetière de Courcelles, dans une tombe qui porte le n° 23. En janvier 1924, son corps est transféré dans le cimetière national mixte de Vauxbuin dans une sépulture numérotée 855.

Sepulture_Andre_Canque

Le soldat André Canque a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume.

« Soldat énergique et brave. Mort pour la France des suites de ses blessures, le 1er juin 1918. »

Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile de bronze

Sources :

Témoignage de Paul Portier, soldat du 149e R.I., inédit, collection personnelle.

La fiche signalétique et des services de Joseph Poulet a été consultée sur le site des archives départementales de l’Isère.

Une copie de la fiche signalétique et des services d’André Canque m’a été envoyée par les archives départementales du Jura.

La photographie de la plaque commémorative de la cathédrale Saint-Maurice de Vienne a été réalisée par Y. Voyeaud.

La photographie de la sépulture d’André Canque à été réalisée par J. Baptiste.

Un grand merci à M. Bordes, à J. Baptiste, à A. Carobbi, à Y. Voyeaud et aux archives départementales de l’Isère et du Jura.

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