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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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15 avril 2016

Paul Henri Durafour (1889-1916).

Paul DURAFOUR

Paul Henri Durafour voit le jour le 5 avril 1889 dans le petit village de Lélex situé dans le département de l’Ain. Son père se prénomme François Léonard. Il a 44 ans à la naissance de son fils. Facteur, c’est un homme qui est bien connu de tous dans la commune. Sa mère, Marie Suzanne Mallet, est une femme qui exerce le métier de cultivatrice. Elle est âgée de 41 ans.

Devenu adulte, Paul Henri est resté célibataire. Il pratique la profession de lapidaire. Il passe ses journées de travail à tailler des petites pierres fines et précieuses pour révéler leurs éclats et leurs couleurs tout en éliminant leurs défauts.

Ce jeune Lélerand est inscrit sous le numéro 10 du canton de Gex pour la conscription de 1910, année de ses 21 ans. Il est classé dans la 2e partie de la liste lors de son passage devant le conseil de révision. En raison d’une « musculature insuffisante », il se retrouve affecté au service auxiliaire et non au service armé.

Dispensé des exercices difficiles, il ne sera pas véritablement formé à la vie de fantassin. Il sera désigné pour effectuer une fonction administrative ou de service durant son service actif.

Paul Henri Durafour doit rejoindre la ville de Besançon pour accomplir ses devoirs de soldat au 60e R.I. au début du mois d’octobre 1910. Il arrive au régiment le 5 du mois.

Un peu moins de deux ans plus tard, c’est le retour au pays. Il est envoyé en disponibilité avec son certificat de bonne conduite en poche le 27 septembre 1912, puis versé dans la réserve de l’armée active trois jours plus tard.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne commence en été 1914, Paul Henri Durafour est bien évidemment rappelé à l’activité militaire. Toujours soldat au service auxiliaire, il n’est pas envoyé dans une unité qui doit partir dans la zone des armées. Appartenant à la 24e section d’infirmiers militaires, il doit rejoindre un poste à l’hôpital de Gray.

Après les hécatombes dans les troupes d’août 1914, l’armée française a besoin d’hommes. La décision est prise de réexaminer la santé de tous les hommes du service auxiliaire… Le 10 novembre 1914, la commission de réforme spéciale de Gray doit statuer sur le sort du soldat Durafour. Comme beaucoup de ses camarades, il se retrouve classé dans le service armé. Paul Henri Durafour va devoir intégrer une unité combattante. 

Le soldat Durafour passe au 149e R.I. le 3 août 1915. Ce régiment combat en Artois, près d’Aix-Noulette, depuis la fin du mois de décembre 1914. Il restera dans ce secteur jusqu’en janvier 1916.

À cette période, le nom de Paul Henri Durafour figure sur la liste du registre des effectifs de la 2e compagnie du 149e R.I.. Au cours de l’hiver 1916, le régiment est engagé dans la bataille de Verdun. Le soldat Durafour ne va pas survivre à cette épreuve. Les circonstances et la date de son décès vont rester un peu floues durant plusieurs années.

En consultant la fiche personnelle de ce soldat sur le site « mémoire des hommes », nous pouvons remarquer une rature et un changement de date concernant sa mort. Celle-ci a été enregistrée une première fois au 23 mars 1916 puis remplacée par celle du 9 mars.

Qu'est-ce qui a pu justifier un tel changement ? L’écart entre les deux dates est tout de même de 19 jours !

Le 5 octobre 1921, cinq ans après sa disparition, le tribunal de Gex valide officiellement son décès à la date du 9 mars.

Comment faire la part des choses pour essayer de comprendre ce qui s’est réellement passé, à défaut de pouvoir consulter son dossier de jugement qui se trouve aux archives départementales de l’Ain ?

La première date figurant sur sa fiche M.D.H. pourrait bien être celle de sa disparition ; moment où le soldat Durafour aurait pu quitter la ligne de front pour tenter de rejoindre le poste de secours après avoir été blessé. L’autre date pourrait correspondre à celle de la découverte de son cadavre reconnu grâce à la lecture de sa plaque d’identité, ou d’un papier comportant une indication sur son identité.

Mais tout ceci ne reste bien évidemment qu’une hypothèse puisqu’il m’est impossible de la vérifier pour l’instant. Seule la lecture du dossier de jugement pourrait nous apporter un éclaircissement.

Le soldat Durafour est actuellement inhumé dans le cimetière national français meusien de Belleray. Sa sépulture porte le numéro 380.

Paul Henri Durafour

Son frère aîné, Sylvain Camille a également été tué dans le secteur du village de Vaux-devant-Damloup. Il servait au 158e R.I., régiment frère de division du 149e R.I., lorsqu’il trouve la mort le 2 avril 1916. Avait-il vu son frère pendant la période qui précède leurs arrivées à Verdun ? A-t-il été informé de la disparition de son frère ? Vu les contacts qui existaient entre les unités proches, c’est hélas fort probable !

Le nom et les prénoms de ces deux hommes ont été gravés sur la plaque commémorative qui est fixée sur le mur de la mairie de Lélex.

Sources :

Le portrait de Paul Henri Durafour provient du site « MémorialGenWeb ».

Les informations concernant ce soldat sont extraites de sa fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales de l’Ain, de sa fiche individuelle vue sur le site « Mémoire des Hommes » et du site « MémorialGenWeb ».

La photographie de la sépulture de Paul Henri Durafour à été réalisée par F. Radet.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à F. Radet, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département de l’Ain. 

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