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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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18 mars 2016

Paul Louis Joseph Portier (1895-1959)

Paul_Portier

 

Paul Louis Joseph Portier est né le 31 mars 1895 à Villeurbanne, une commune limitrophe de Lyon.

 

Ses parents, originaires du Puy-de-Dôme, sont venus s’installer dans le département du Rhône, quelque temps après leur mariage qui a eu lieu le 30 mai 1891 dans le petit village de Saint-Ignat.

 

Le père se prénomme François Paul ; il est âgé de 30 ans à la date où son fils voit le jour. Celui-ci exerce la profession de jardinier. La mère, Marie Varenne-Paquet, qui est un peu plus âgée que son époux, travaille comme femme de ménage.

 

La famille vit dans un appartement situé dans l’allée du Sacré-Cœur.

 

La fiche signalétique et des services de Paul Portier nous fait savoir qu’il possède un degré d’instruction de niveau 3. Le fait de savoir lire, écrire et compter lui donnera la possibilité, après le conflit contre l’Allemagne, d’exercer la profession d’employé de banque.

 

Futur soldat de la classe 1915, cette dernière est appelée par anticipation. Le recensement de Paul Portier et son passage devant le conseil de révision sont faits dans l’urgence en septembre et octobre 1914. Le jeune Portier est inscrit sous le numéro 383, sur la liste des futurs soldats du canton du 3e arrondissement de Lyon qui sont susceptibles d’être mobilisés. C’est un homme qui est en très bonne santé ; il se retrouve donc, en toute logique, classé dans la 1ère partie de la liste en 1914.

 

Paul est, dans un premier temps, incorporé au 99e R.I. pour y faire ses apprentissages de soldat. Il arrive dans ce régiment le 15 décembre 1914.

 

Sa formation initiale terminée, le soldat Portier est muté au 149e R.I., un régiment qui est, à cette époque, malmené du côté de Notre-Dame-de-Lorette, un secteur qui se trouve en Artois. Paul Portier doit rejoindre sa nouvelle affectation le 11 mai 1915. Les informations trouvées à son sujet ne permettent pas de savoir s’il est passé par le dépôt du régiment à Épinal ou s’il est arrivé directement dans sa nouvelle unité.

 

À partir de cet instant, cet homme va participer à l’ensemble des combats menés par son régiment qui se sont déroulés en Artois, à Verdun, dans la Somme, à la Malmaison, à Arcy-Sainte-Restitue…

 

Le 26 septembre 1916, il obtient une citation à l’ordre du régiment : « Le 11 septembre 1916, au cours de la prise d’un village fortifié et de la progression en avant de ce village, a montré de grandes qualités d’audace, de sang-froid et de décisions, est parti en éclaireur dans un boyau que tenaient encore des grenadiers allemands et a aussi guidé la progression de manière heureuse. Mitrailleur très dévoué et courageux. »

 

Le soldat Portier est nommé caporal le 28 mai 1917.

 

En octobre 1917, son régiment est engagé dans les combats de la Malmaison. Le 6 novembre 1917, une seconde citation à l’ordre du régiment vient récompenser la bravoure de ce mitrailleur : « Chef de pièce d’un sang-froid et d’une audace superbes, a donné à ses hommes un merveilleux exemple de courage en circulant constamment, sous un feu de mitrailleuses, en cours d’attaque du 23 octobre 1917. »

 

Le 21 juin 1918, il est à nouveau cité, mais cette fois-ci, c’est à l’ordre de la 43e division.

 

« Mitrailleur d’un moral très élevé, animé d’un grand esprit de sacrifice, s’est distingué, en servant d’exemple, en toutes circonstances, dans les journées du 28 et du 29 mai 1918. Le 29 a contribué au sauvetage de 2 pièces de 75 dans des conditions particulièrement difficiles. »

 

Le 11 juillet 1918, le caporal Portier peut accrocher ses nouveaux galons de sergent sur sa vareuse. Quatre jours plus tard, il est blessé à la main gauche alors que sa section de mitrailleuses est positionnée dans le secteur du trou Bricot.

 

Le sergent Portier obtient une citation à l’ordre du 21e C.A, le 21 août 1918 :

 

« Mitrailleur possédant des qualités remarquables de calme et de courage, dans la matinée du 15 juillet 1918, s’est maintenu avec sa section, sur la première parallèle, sous un bombardement terrible, a brisé l’élan des vagues d’assaut par un tir précis et nourri, a été blessé au moment où debout sur le parapet, il observait les mouvements ennemis. »

 

Après avoir subi les soins nécessaires, la commission de réforme de Reims,qui siège à Épernay le 13 novembre 1918, classe le sergent Portier service auxiliaire apte.

 

Le 19 novembre 1918, Paul Portier se trouve au dépôt des services auxiliaires de la Ve armée. Ce sous-officier est muté à la 24e section d’infirmiers, 6e échelon n° 55, le 9 décembre 1918.

 

Le 24 mars 1919, il est mis en congé illimité de démobilisation par le dépôt démobilisateur de la 14e S.I.M. de Lyon. Il va enfin pouvoir retrouver la vie civile et rejoindre son logement qui se situe au numéro 6 de la rue Bellicard, dans le 3e arrondissement lyonnais. Plus de cinq ans se sont écoulés depuis le moment où il est arrivé au 99e R.I..

 

Le 3 juillet 1920, il épouse Jeanne Marie Catherine Badin dans le 5e arrondissement lyonnais. Deux enfants naîtront de cette union.

 

Le 18 juin 1923, le centre spécial de réforme de Lyon le maintient service auxiliaire, mais cette fois-ci, avec une invalidité permanente de 15 %. Les trois derniers doigts de sa main gauche lui posent problème.

 

Paul Portier est fait chevalier de la Légion d’honneur le 19 avril 1958 (J.O. du 26 avril 1958).

 

Cet homme est décédé le 20 mai 1959 à Sainte-Foy-les-Lyon, une commune située dans la métropole lyonnaise.

 

Sources :

 

Témoignage de Paul Portier, soldat du 149e R.I., inédit, collection personnelle.

 

La photographie familiale qui illustre le montage de cet article provient du récit dactylographié et illustré réalisé par Paul Portier après-guerre. Cette photographie n’est pas légendée, mais ce cliché est collé dans la partie du texte qui est consacrée à une de ses permissions.

 

La fiche signalétique et des services de Paul Portier a été consultée sur le site des archives départementales du Rhône.

 

Un grand merci à M. Bordes, à Stéphan Agosto, à A. Carobbi et aux archives départementales du Rhône.

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