René Paul Chaillet (1892-1919)
René Paul Chaillet voit le jour le 29 juin 1892 à La Rivière, petite commune située au cœur de la vallée du Drugeon, dans le département du Doubs.
Son père, Léon Joseph Émile, âgé de 30 ans, est instituteur à l’école publique du village.
Sa mère, Marie Rosalie Baverel, 32 ans, n’exerce pas d’activité professionnelle. Elle vient de donner naissance à son cinquième enfant.
Les deux filles aînées du couple Chaillet n’ont pas survécu.
La fiche matricule de René Chaillet indique un degré d’instruction de niveau 3, ce qui signifie qu’il sait lire, écrire et compter à la fin de sa scolarité.
En 1911, le jeune Chaillet gagne sa vie comme facteur. Il quitte cette profession qui ne lui convient pas pour devenir commis d’agent-voyer.
L’année de ses 21 ans, René Chaillet se présente devant le conseil de révision réuni à la mairie de Pontarlier. En parfaite condition physique, il est déclaré apte aux obligations militaires.
Le 9 octobre 1913, René Chaillet intègre les effectifs de la 10e compagnie du 149e R.I., une unité qui tient garnison à Épinal.
La France entre en conflit avec l’Allemagne en août 1914. Le 149e R.I., réserve de troupes de couverture, quitte la caserne Courcy quelques heures avant que l'ordre de mobilisation générale ne soit officiellement donné.
Le 9 août, le régiment subit son baptême du feu au Renclos des vaches,près de Wisembach. Les 9e et 10e compagnies ainsi que 3 sections de la 12e ne sont pas engagées.
Le 3e bataillon occupe le bois du Breuil, à 1 km au sud-ouest de Sainte-Marie-aux-Mines, sans être en contact direct avec les Allemands.
Le 21 août, René Chaillet participe à son premier combat près d’Abrechvillers. Sa compagnie, sous le commandement du lieutenant Michelin, est chargée de couvrir l’ensemble des mouvements de repli du régiment qui est en difficulté.
Le prix à payer pour protéger la retraite des camarades est élevé ! Beaucoup ont été tués ou capturés. Le soldat Chaillet réussit à rejoindre le gros du régiment avec les éléments de sa compagnie qui ont pu échapper à ce sort.
Fin août 1914, sa compagnie est de nouveau engagée. Les Allemands attaquent dans le secteur de Bazien près de Ménil-sur-Belvitte. Cette fois-ci, René Chaillet a eu moins de chance. Il est capturé par l’ennemi.
Son nom apparaît sur la liste des disparus du J.M.O. du 149e R.I. pour les journées des 25 et 26 août 1914.
Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.
La section des prisonniers de l’Union des Femmes de France de Pontarlier contacte le Comité International de la Croix Rouge. Elle souhaite connaître le lieu où le soldat Chaillet est retenu en captivité.
Une fiche individuelle portant son nom peut être consultée sur le site du Comité International de la Croix Rouge.
Le soldat Chaillet a d’abord été envoyé en captivité à Dilligen, une petite ville située au nord-est d'Ulm, en Bavière, sur le Danube. Il est ensuite transféré à Pucheim, à l’ouest de Munich.
Fin décembre 1919, René Chaillet est rapatrié d’Allemagne après avoir passé plus de 4 années dans les camps de prisonniers. Gravement malade, affaibli par les privations, il meurt à l’hôpital C 43 de Belley le 4 janvier 1919, à l’âge de 26 ans.
Aucune citation, aucune décoration n’ont pu être retrouvées pour ce soldat du 149e R.I..
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de La Rivière-Drugeon et sur une des plaques commémoratives de l’église du village.
Paul Chaillet ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance. Le lieu où il repose n’est pas connu.
Sources :
La fiche signalétique et des services de René Paul Chaillet, les registres d’état civil et les registres de recensement de la commune de La Rivière-Drugeon des années 1906 et 1911 ont été consultés sur le site des archives départementales du Doubs.
Le portrait de ce soldat a été trouvé sur le site « MémorialGenWeb ».
La carte indiquant les camps de prisonniers français en Allemagne a été réalisée par Robert Broisseau en 2006. Elle provient du site « Stenay 14-18 ».
Un grand merci à M. Bordes, à R. Broisseau, à A. Carobbi, à T. Vallé et aux archives départementales du Doubs.