Émile Ferdinand Drouot (1866-1932)
Émile Ferdinand Drouot est né le 25 septembre 1866 à Clans, une petite bourgade de la Haute-Saône située près de Vesoul. Son père, François Drouot, 39 ans, est employé aux chemins de fer. Sa mère, Virginie Jacquinot, mère au foyer, est âgée de 33 ans.
Émile est le benjamin d’une fratrie composée de cinq garçons.
Il sait lire, écrire et compter lorsqu’il quitte l’école communale. L’adolescent maîtrise également le solfège tout en pratiquant le saxhorn baryton.
Émile Drouot exerce le métier de domestique à Hortes, dans la Haute-Marne, avant d’être convoqué devant le conseil de révision de son canton. Déclaré apte aux obligations militaires, il intègre le 21e B.C.P. le 7 novembre 1887.
Envoyé en congé le 22 septembre 1890 avec son certificat de bonne conduite validé, il attend son passage dans la réserve de l’armée active prévu le 1er novembre.
Émile Drouot s’installe dans le 20e arrondissement parisien, d’abord au 4 rue de la Chine, puis au 8 rue des Amandiers, avant de déménager dans le 11e arrondissement, 3 rue Merlin.
Le 1er août 1895, il est commissionné comme soldat musicien, au 24e R.I., suite à une décision du 19 juillet prise par le général commandant le 3e C.A. ( il n'est pas fait mention de contrats d'engagement sur sa fiche matricule pour les 6 années suivantes).
Son niveau musical et sa maîtrise instrumentale, lui permettent de tenter et de réussir le concours national pour devenir sous-chef de musique.
Une décision ministérielle du 2 août 1901 entraîne sa nomination au 149e R.I., une unité qui tient garnison à Épinal.
Émile Drouot est placé sous l’autorité directe du chef de musique Octave Guillon.
Il est rengagé pour cinq ans le 24 septembre 1901, et ce contrat prend effet immédiatement.
Le 22 septembre 1907, il signe à nouveau pour dix mois et sept jours à compter du 24 (loi du 21 mars 1905).
Le sous-chef de musique Drouot est de nouveau commissionné à compter du 1er août 1907, suite à une décision prise par le colonel du 149e R.I. le 12 juillet 1907. À partir de cette date, il ne signe plus de contrats avec l’armée.
Le 20 juillet 1903, il épouse Eugénie Beuzeville, une couturière nogentaise âgée de 33 ans. Deux filles, Cécile et Suzanne, naissent de cette union. Suzanne décède deux jours après sa venue au monde.
Début août 1914, la guerre contre l’Allemagne est sur le point d’être déclarée. Le 149e R.I., qui fait partie des troupes de couverture, doit rejoindre au plus vite la frontière allemande. La musique est dirigée par le chef de musique Paul Porte.
La fiche matricule du sous-chef de musique Drouot ne fournit pas les indications nécessaires pour reconstruire son parcours de guerre.
Il est donc impossible de dire s’il a toujours occupé son poste au sein du régiment spinalien lorsqu’il se trouvait dans la zone des armées. Une anecdote figurant dans le carnet de guerre du musicien-brancardier Louis Cretin confirme sa présence à Verdun en mars et avril 1916.
L’adjudant Drouot est présent sur la photographie suivante réalisée en 1917.
En dehors de sa mission principale d’encadrement des musiciens du régiment, Émile Drouot est également chargé d’organiser le relevage des blessés sur le champ de bataille après les combats. Son courage et son dévouement sur le terrain lui valent d’être décoré de la Médaille militaire et d’être cité en même temps à l’ordre de l’armée.
L’adjudant Drouot n’est plus présent au 149e R.I. à la signature de l’armistice en novembre 1918.
Si nous n’avons pas de date fiable à proposer pour son départ du régiment, nous pouvons affirmer qu’il a été bénéficiaire d’une pension de 1066 francs à la suite d’un décret ministériel en date du 11 avril 1918 (publication J.O. du 16 avril 1918).
Une fois sa carrière militaire achevée, Émile Drouot se retire à Nogent-sur-Marne. De retour à la vie civile, il prend la direction de la société municipale de la ville durant de nombreuses années.
Émile Drouot décède le 20 septembre 1932, 24 rue Théodore Honoré, à l’approche de ses 66 ans. La cérémonie religieuse de ses obsèques se déroule en l’église Saint-Saturnin deux jours plus tard. L’ancien sous-chef de musique est ensuite inhumé dans le caveau familial du cimetière communal.
Émile Drouot a été décoré de la Médaille militaire (publication dans le J.O. du 7 août 1915).
« Très bon sous-officier. Depuis le début de la campagne, a fait preuve d’un grand dévouement en soignant les blessés et en dirigeant les musiciens chargés de les relever sur le champ de bataille. »
Cette décoration lui donne également droit au port de la croix de guerre avec palme.
Le 15 février 1925, il est nommé officier d’académie (publication dans le J.O. du 15 février 1925).
Le sous-chef de musique Drouot fut probablement très apprécié de ses hommes.
Il suffit de lire les deux anecdotes suivantes pour se faire une idée de sa cote de popularité au sein du 149e R.I..
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Sources :
Les actes d’état civil et la fiche matricule ont été consultés sur le site des archives départementales de la Haute- Marne.
Annuaire spécial des chefs de musique et des sous-chefs de musique de Jules Rousson. Année 1908.
Témoignage inédit de Louis Cretin, musicien-brancardier au 149e R.I..
Fonds Rémy cote 141 J - cliché n° 68. Archives départementales des Vosges.
Un grand merci à M. Bordes, à M. Claude, à A. Carobbi, à T. Cornet, à J.F. Durand, à T. Vallé et aux archives départementales de la Haute-Marne et des Vosges.