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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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26 juin 2020

Marius Joseph Voisin (1895-1915)

Marius Joseph Voisin

 

Marius Joseph Voisin naît le 23 juin 1895 au domicile de ses parents situé au numéro 7 de la rue du Lycée, dans le canton sud de la ville de Clermont-Ferrand.

 

Son père, Jean Pierre Victor, est un contremaître âgé de 25 ans. Il exerce ses fonctions professionnelles aux ateliers des chemins de fer de la compagnie P.L.M..

 

Sa mère, Anna Antoinette Gros, est une femme originaire de Thiers. Elle a 20 ans lorsqu’elle donne vie à son second fils.

 

La famille Voisin s'installe ensuite à Oullins dans le département du Rhône. Cette ville est bien connue du père. Il y est né et il y a vécu une bonne partie de sa jeunesse.

 

L’arrivée d’un nouvel enfant agrandit la famille en 1903. 

 

 

La fiche signalétique et des services de Marius Voisin indique un degré d’instruction de niveau 3. Il sait donc lire, écrire et compter. Contrairement à la plupart des adolescents de sa génération qui rejoignent rapidement le monde du travail après l’école obligatoire, Marius a la possibilité de faire une formation plus poussée.

 

Son niveau scolaire est suffisamment important pour qu’il puisse intégrer l’École des arts et métiers de Lille. Une fois sa formation terminée, Marius est engagé comme dessinateur industriel aux ateliers des wagons du réseau P.L.M. de Villeneuve-Triage.

 

Les Voisin sont venus s’établir à Villeneuve-Saint-Georges depuis peu. La date exacte de leur aménagement dans le département de la Seine-et-Oise n’est pas connue, mais cette famille a certainement subi les affres de la grande crue de la Seine qui a eu lieu à la fin du mois de janvier 1910. En 1911, les parents de Marius sont installés dans l’avenue Choisy avec leur plus jeune fils, Louis. Le père travaille comme sous-chef d’atelier pour le réseau P.L.M. de Villeneuve-Triage.

 

Villeneuve-Triage

 

Le 1er août 1914, la France ordonne la mobilisation générale. La guerre contre l’Allemagne est proche. Marius tout juste âgé de 19 ans, n'est pas concerné par les évènements. 

 

Les premiers mois des hostilités sont particulièrement funestes pour l’armée française. Il est demandé à la classe 1914 et à la classe 1915 de se présenter devant le conseil de révision bien avant l’heure de la conscription du temps de paix.

 

Inscrit sous le numéro 375 de la liste du canton de Boissy-Saint-Léger, Marius Voisin est déclaré « bon pour le service armé » par le médecin du conseil de révision.

 

Il sait qu’il va bientôt devoir délaisser sa planche à dessin pour accomplir ses obligations républicaines. Sa feuille de route lui ordonne de quitter Villeneuve-Triage pour aller faire ses classes au 170e R.I., une toute jeune unité créée en 1913.

 

Ce nouveau régiment rassemble les 4e bataillons des 21e, 44e, 60e et 149e R.I. déjà installés dans les plus vieux bâtiments militaires de la cité spinalienne. 

 

Le 20 décembre 1914, Marius arrive à la caserne Contades avec une centaine de recrues de la classe 15 et une poignée d’ajournés de la classe 13 et 14 ; ceux-ci proviennent du 5e corps de la Seine-et-Oise de la région de Versailles.

 

Contrairement à la classe 1914, la formation militaire que Marius reçoit est assez rapide. Elle est plus complète que celle qui a été donnée aux classes précédentes. Après 4 mois passés au dépôt, Marius Voisin est affecté au 149e R.I. le 1er mai 1915.

 

Il quitte la ville d’Épinal pour se rendre au cantonnement du 9e bataillon de ce régiment. Marius est affecté à la 36e compagnie. Cette compagnie est chargée de l’instruction au front des jeunes recrues. Elle fournit des renforts à chaque fois que c’est nécessaire. Le 9e bataillon peut aussi être utilisé pour effectuer des travaux en 2e et en 1ère ligne.

 

Le 23 juillet 1915, Marius Voisin est nommé caporal. La date de son affectation dans une unité combattante du 149e R.I. est inconnue. Si elle a existé, elle est probablement très proche de celle de son décès.

 

En effet, sa fiche individuelle sur le site de mémoire des hommes et la présence de son identité dans le contrôle nominatif du 3e trimestre 1915 du 149e R.I. (contrôle des malades et des blessés traités dans les formations sanitaires) indiquent une appartenance à  la 36e compagnie du 149e R.I..

 

Le nom du caporal Voisin est également inscrit dans les effectifs de la 6e compagnie du 149e R.I. dans l’état nominatif des militaires blessés au combat devant Souchez à la date du 12 septembre 1915. Le caporal Voisin accomplissait-il des travaux pour la 6e compagnie tout en étant resté rattaché à la 36e compagnie du 9e bataillon le jour de sa blessure ? C’est une possibilité.

 

La 6e compagnie est en 1ère ligne depuis le 8 septembre 1915. Elle est sous les ordres du lieutenant Damideau.

 

Quatre jours plus tard, les artilleurs allemands pilonnent le secteur. Marius est grièvement blessé par un éclat d’obus reçu à la tête. Il est rapidement évacué vers l’arrière. Les soignants ne peuvent rien faire pour lui. La plaie est bien trop grave pour qu’il puisse être sauvé. Le caporal Voisin décède le lendemain à l’hôpital auxiliaire n° 52 de Nœux-les Mines, à l'âge de 20 ans.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés le 12 septembre 1915, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

A ceux du 149e R

 

Marius Voisin fut, dans un premier temps, enterré dans le carré militaire du cimetière de Nœux-les Mines. Actuellement, il n’y a plus de sépulture individuelle qui porte son nom dans ce lieu. Son corps a probablement été restitué à la famille dans les années 1920.

 

Le nom de ce caporal a été inscrit sur le monument aux morts de la commune de Villeneuve-Saint-Georges et sur la plaque commémorative de l’église Saint-Georges. Il est également gravé sur la plaque de l’École nationale supérieure des arts et métiers.

 

Monument aux morts de la commune de Villeneuve-Saint-Georges

 

Ses parents ont fait imprimer un mémento avec son portrait après sa mort.

 

Pour en savoir plus sur ce type de document, il suffit de cliquer sur l’image suivante :

 

Site Arnaud Carobbi

 

Joseph Marius Voisin ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

 

Sources :

 

Les archives du S.H.D. de Vincennes ont été consultées.

 

Fiche signalétique et des services de Marius Joseph Voisin visualisée sur le site des archives départementales des Yvelines.

 

Livre d’or des élèves et des anciens des écoles nationales d’arts et métiers morts pour la France 1914-1918. Imprimerie de Montligeon. La Chapelle-Monttligeon. Orne.

 

Contrôle nominatif du 3e trimestre 1915 du 149e R.I. des malades et des blessés traités dans les formations sanitaires détenu par les archives médicales hospitalières des Armées de Limoges.

 

Site « MémorialGenWeb ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, au S.H.D. de Vincennes, aux archives médicales hospitalières des Armées de Limoges et aux archives départementales des Yvelines.  

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