Flambeau, Papillon, Blako... "les poilus à quatre pattes" du 149e R.I..
Tout au long de la guerre, de nombreux chiens ont accompagné les régiments. Ils ont souvent été adoptés comme « mascottes » par un petit groupe d’hommes au sein d’une compagnie. Leur rôle ? Peut-être, tout simplement, aider les soldats de tout grade à mieux supporter les moments difficiles de la vie quotidienne, surtout lorsque ceux-ci se trouvent dans les lieux de cantonnement à l’arrière.
Ce fidèle compagnon de l’homme a également été utilisé à des fins plus militaires. Qu’ils soient de noble race ou modestes bâtards, courts sur pattes ou de grande taille, à poil long où à poil ras, ils ont été utilisés pour leur intelligence, leur odorat ou pour leur ouïe, comme sentinelles, comme transporteurs de message ou encore, comme ravitailleurs en apportant armes, munitions et ravitaillement aux fantassins qui se trouvent en premières lignes.
Voici une petite poignée de photographies montrant quelques-uns d’entre eux qui ont « servi » au 149e R.I.. Les missions exercées par les « chiens soldats » décrites précédemment sont difficilement visibles sur ces photos, puisqu’elles ont toutes été réalisées durant des temps de repos.
Ce sont des rôles qui n’ont, à une exception, laissé aucune trace dans les documents concernant le 149e R.I..
Le nom de l’animal visible sur les deux précédentes photographies demeure inconnu. Ces clichés ont été réalisés le 4 juin 1917 dans le petit village picard de Vailly-sur-Aisne, à proximité du chemin des Dames.
Les deux photographies suivantes proviennent de la collection personnelle de J. Huret. Un grand merci à lui pour son autorisation de les publier ici.
En juin 1917, un essai de casque peu conventionnel est effectué par le chien Flambeau sous le regard attentif du capitaine Guilleminot dans la carrière du Sourd !
Le temps de déclencher l’obturateur de l’appareil photo, il est demandé à Flambeau du 1er bataillon du 149e R.I. de rester bien tranquillement sur une « petite reine ». Une tâche bien difficile ! Ce cliché a été réalisé en décembre 1917 à Vaudoncourt, une petite commune vosgienne.
Encore un canidé dont le nom est resté anonyme. Celui-ci pause fièrement à côté du brancardier Mathieu du 1er bataillon du 149e R.I.. Cette photographie a été prise au cours d’une grand’halte près d’Armentières-sur-Ourcq dans l’Aisne.
Papillon, le chien de la 1ère compagnie de mitrailleuses du 149e R.I. en équilibre sur une échelle puis à l’entraînement !
Paul Megnin dans son livre « Les chiens de France, soldats de la Grande Guerre », évoque une situation concernant un des chiens du 149e R.I..
« … Il arrive que des chiens, qui ont été faits prisonniers, s’évadent ! Témoin celui-ci du 149e R.I., qui en sentinelle au P.C. Albertini, cerné avec son maître par l’ennemi, profite du moment où les Allemands lui enlèvent son collier pour leur fausser compagnie. Il traverse les lignes allemandes et françaises, les barrages amis et ennemis pour rejoindre les lignes. Essoufflé, il rejoint le poste de commandement du sous-secteur qui était son point d’attache. (Rapport d’un chef de bataillon du 149e R.I.) »
Une autre anecdote se trouve dans l’ouvrage « La 43e Division pendant la campagne de 1918 ». Il y a de fortes probabilités pour que ce soit le même événement raconté différemment.
« La prouesse du chien de liaison Blako du 149e R.I., un affreux sang mêlé qui est tombé aux mains d’un groupe d’ennemis, profite du moment où ceux-ci détachent son collier pour prendre ses dépêches, pour leur fausser compagnie et regagner le régiment. »
Sources :
« La 43e Division pendant la campagne de 1918 ». Éditions Mayence, grande imprimerie moderne. 1922
Pour en savoir plus sur le sujet :
« Les chiens de France, soldats de la Grande Guerre ». Ouvrage de Paul Megnin. Éditions Paris Albin Michel.
Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi et à J. Huret.