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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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16 janvier 2015

Paul le Brigant (1891-1914).

Paul_le_Brigant

Paul Marie Eugène le Brigant voit le jour le 9 septembre 1891 dans la ville bretonne de Saint-Malo.  Ce petit Malouin est le fils d’Yves et d’Anne Marie le Chevalier. Son père, un homme âgé de 30 ans, originaire de Trébeurden, exerce la profession d’officier d’administration. Il est absent le jour de la naissance de son garçon. C’est la sage femme qui vient déclarer l’enfant à la mairie de Saint-Malo.

Très vite séparé de sa famille, Paul passe une grande partie de son jeune âge comme enfant de troupe, à l’école préparatoire militaire des Andelys, une école qui se trouve dans le département de l’Eure. L’obéissance et la rigueur deviennent le lot quotidien de son éducation.

Habitué à la vie militaire, il souhaite faire une carrière de soldat. Devenu adulte, il se rend à la mairie des Andelys pour signer un engagement volontaire d’une durée de cinq ans.

Une fois son affectation connue, le jeune homme apprend qu’il va devoir retrouver sa Bretagne natale. Il doit rejoindre la caserne Saint-Georges du 41e R.I. dans la deuxième décade du mois de septembre 1909. Ce régiment est installé dans la ville de Rennes. Le soldat le Brigant est nommé caporal le 10 janvier 1910, puis sergent le 20 novembre de la même année.

Le 8 juin 1911, son capitaine de compagnie lui inflige 8 jours de punition. Il lui porte le motif suivant :

« A revêtu, au cours d’une permission, une tenue de fantaisie, avec insigne de rengagé auquel il n’a pas encore le droit de prétendre. »

Ce petit manquement à la discipline ne l’empêchera pas d’être admis à suivre les cours du 2e degré, durant le second semestre de l’année 1911. Le sergent le Brigant a de l’ambition, il souhaite devenir officier. Pour cela, il va devoir se préparer à passer le concours d’entrée de l’école de Saint-Maixent dans les meilleures conditions possibles. Mais il va falloir travailler dur !

Le 19 septembre 1911, il écope à nouveau d’une punition de trois jours donnés par un lieutenant. Celui-ci écrit dans son rapport : « Ne s’est pas assuré que le havresac d’un homme absent était au convoi.»

Le capitaine Le Guern, son chef de compagnie, dit de lui que c’est une personne sympathique, douée d’un excellent esprit militaire. Il décrit son subordonné comme étant un homme très consciencieux, à l’intelligence vive.

Paul le Brigant est également un sportif qui excelle dans l’art de l’escrime.

Au début de l’année 1912, il effectue un stage de fourrier ; cette formation lui offre la possibilité d’assumer cette fonction au sein de son régiment, du 2 mars au 4 juillet 1912.

Ce sous-officier passe également le brevet de chef de section en août 1912. Brevet qu’il obtient avec d’excellentes notes.

Paul le Brigant s’apprête à quitter la 11e compagnie du 41e R.I.. Le jeune homme va devoir laisser la Bretagne derrière lui pour venir s’installer dans le département des Deux-Sèvres. Il est nommé aspirant le 1er octobre 1913, au moment où il est admis à l’école de Saint-Maixent. Le travail fourni à son ancien régiment vient de porter ses fruits. Celui-ci intègre la 34e promotion, celle qu’on nommera plus tard « promotion de la mobilisation ».

À la fin de sa formation, il peut revêtir l’uniforme de sous-lieutenant et rejoindre le 149e R.I. le 2 août 1914.

Deux jours plus tard, il se présente au colonel Menvielle, l’officier qui commande le régiment spinalien,qui se trouve à ce moment-là dans la région de Vanémont. Le sous-lieutenant le Brigant doit attendre le lendemain pour connaître son affectation. Muté à la 10e compagnie, il se met sous les ordres du capitaine Laure. La guerre ne lui laisse pas beaucoup de temps pour s’intégrer dans son nouveau régiment !  Dix-sept jours plus tard, il trouve la mort au cours des combats qui se déroulent à proximité d’Abreschviller.

Considéré comme disparu dans un premier temps, il faudra attendre le 8 juin 1920 pour qu’il soit reconnu « mort pour la France » par le tribunal civil d’Andelys. Celui-ci valide officiellement son décès à la date du 21 août 1914.

Pas de citations et de décorations connues pour cet officier. Est-ce en lien avec son mauvais classement obtenu à l’école de Saint-Maixent ? Est-ce le fait qu’il n’ait pas eu le temps de montrer beaucoup des compétences attendues au cours des quelques jours qu’il a passé au 149e R.I ? Est -ce tout simplement que sa mort est été si rapide qu’il n’a pas été possible à ses supérieurs d’évaluer ses qualités d’officier au cours d’une attaque ?

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Archives municipales de Saint-Malo.

Le classement de la 34e promotion de l’école de Saint-Maixent peut se consulter sur le site de la bibliothèque virtuelle « Gallica ». Pour y avoir accès, il suffit de cliquer une fois sur l'image suivante :

Gallica

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives municipales de Saint-Malo.

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