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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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8 décembre 2017

Léon Jean Fouillot (1891-1967).

L_on_Jean_Fouillot

Né de Léon Fouillot et de Maria Gardot, Léon Jean voit le jour le 8 décembre 1891 dans la commune haute saônoise de Montagney. Les conditions de vie de la famille sont humbles. Les parents exercent tous deux le dur métier de journalier, louant leurs services aux fermes locales qui ont besoin de main-d’œuvre au moment des travaux saisonniers. À la naissance de Léon fils, le père est âgé de 34 ans et la mère de 31 ans.

En 1906, Léon ne vit plus dans son village natal. À 15 ans, il œuvre comme domestique chez les Leclerc, une famille de pâtissiers vivant à Recologne dans le Doubs.

Plus tard, il gagnera sa vie comme garçon de café à Melun, dans la Seine-et-.Marne.

En 1912, l’heure de la conscription est proche. Léon a vingt ans et il va devoir passer devant le conseil de révision d’Audeux. De constitution robuste, il se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1912.

Sa feuille de route lui apprend qu’il doit se rendre dans l’est du pays pour rejoindre le 149e R.I. qui tient garnison à Épinal. Il franchit le portail de la caserne Coursy  le 8 octobre 1912.

L’armée évalue son degré d’instruction générale à un niveau 3. Il sait donc lire écrire et compter.

Des soucis de santé de cause inconnue le font aller à l’hôpital mixte d’Épinal entre le 7 et le 28 janvier 1913.

Début août 1914, la guerre contre l’Allemagne ne peut plus être évitée. Le 149e R.I., qui fait partie des troupes de couverture, est appelé à rejoindre la frontière allemande au plus vite. Difficile de dire si Léon Fouillot, bien que soldat d’active, fait partie des hommes qui ont quitté leur caserne avant même que les hostilités ne débutent ou s’il a été des premiers renforts.

A-t-il participé aux combats du Renclos-des -Vaches, d’Abreschviller et de Ménil-sur-Belvitte ?

Il est nommé caporal le 1er septembre. Le régiment part dans la Marne début septembre. La seule certitude que nous ayons c’est que Léon Fouillot a été fait prisonnier dans la journée du 26, en même temps que plusieurs de ses camarades de compagnie. Son nom est inscrit dans la liste des disparus figurant dans l’état des pertes du régiment à cette date.

Une longue captivité commence…

Peut-être que cette captivité a été illustrée par cette photo carte qui a permis cette biographie ? Le jeune homme adresse, à ses anciens employeurs avec qui il est resté en lien, l’image suivante qui le représente en tenue militaire avec ses galons de caporal passés à la craie.

Photographie_Leon_Fouilot

Le texte qui se trouve au dos du cliché est vraiment très succinct.

«  Fouillot Léon 5e compagnie n° 7537. Votre ancien serviteur, le bonjour à toute la famille »

Texte_carte_postale

Plusieurs hypothèses s’offrent à nous : cette photographie a-t-elle été prise en France avant sa capture ? Peu plausible vu le peu de temps qui sépare sa nomination de sa capture, sauf s’il est arrivé en renfort mi-septembre. Plus probablement, ce cliché a été pris en Allemagne alors qu’il était prisonnier, ce qui explique à la fois la mention de « France » dans l’adresse, un matricule qui n’apparaît nulle part dans sa fiche matricule, un numéro de compagnie qui n’est pas celui qu’il avait au 149e R.I. et un espacement des galons trop important qui n’aurait probablement pas été toléré en France. Mais pourquoi n’y a-t-il pas de cachet et d’adresse de camp de prisonniers ?

En l’absence de toute source complémentaire, difficile d’avoir des certitudes. On peut même penser qu’il y a des erreurs dans la fiche matricule.

Sa fiche signalétique et des services nous apprend qu’il a été interné à Merseburg dans un premier temps. Ce camp qui est situé près de Leipzig a été créé le 25 septembre 1914. Par la suite, Léon quitte la Saxe pour aller terminer la guerre dans l’Hesse au camp de Darmstadt.

Concernant son internement en Allemagne, sa fiche du C.I.C.R. est peu renseignée.

Fiche_Croix_Rouge_Leon_Fouillot

Rapatrié d’Allemagne le 21 janvier 1919 il est envoyé sur le D.T.I. de Besançon. Il passe ensuite au 60e R.I. le 2 avril 1919 avant de retrouver son ancien régiment le 19 avril 1919. Le 15 mai 1919, il est au 45e R.I.. Léon Fouillot est finalement mis en congé illimité de démobilisation le 20 août 1919. Cela fait presque sept ans qu’il a quitté son dernier emploi civil.

Classé affecté spécial à la compagnie P.L.M., il intègre la 2e section de chemin de fer de campagne, subdivisions complémentaires. Léon est homme d’équipe à Besançon le 1er octobre 1920.

Le 10 juin 1920, il épouse Yvonne Gaulme, une jeune femme originaire de Pouilley-les-Vignes. De cette union naîtront trois enfants.

Maintenu dans l’affectation spéciale de la compagnie Lyon-Paris-Marseille, il est signalé comme aiguilleur de 2e classe le 25 avril 1927 à Besançon-Viotte.

Léon Jean Fouillot décède le 13 octobre 1967 à Pouilley-les-Vignes, à l’âge de 76 ans.

Sources :

Fiche signalétique et des services et acte de naissance trouvés sur le site des archives départementales de la Haute-Saône.

Les sites du Comité International de la Croix Rouge, de « Généanet » et des archives départementales du Doubs ont été consultés sur Internet.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, aux archives départementales de la Haute-Saône et du Doubs.

3 novembre 2017

Paul Antoine Julian (1896-1918).

Paul_Julian

Si la biographie de Paul Julian devait être nourrie avec les renseignements fournis par sa fiche signalétique et des services, elle ne se résumerait à pratiquement rien et elle ne figurerait pas dans ce blog.

Sa fiche ne porte même pas la mention de son affectation pendant plusieurs années au 149e R.I. ! Heureusement, la famille a conservé précieusement, de génération en génération, les courriers de cet homme, inestimables documents, pour à la fois conserver son souvenir et reconstruire l'histoire de son parcours.

Que ce texte soit un moyen de faire découvrir ce soldat du 149e R.I. et de participer à la conservation de sa mémoire.

Paul Antoine Julian voit le jour le 23 janvier 1896 dans la maison parentale. Quatrième d’une fratrie de 8 enfants, il est né dans la commune de Valréas, ville de l’enclave des papes, situé dans le département du Vaucluse. Une de ses sœurs aînées est décédée dans des conditions dramatiques. À l’âge d’un an, elle s’est noyée dans une cave après avoir fait une chute en passant par le soupirail.

Une seconde sœur de Paul, Louise, a été victime d’un grave accident, dans la petite enfance. Elle est tombée dans le feu de cheminée. Grièvement brûlée au visage,  elle est restée aveugle et défigurée. Paul l’avait pris sous sa protection. Elle portera toute sa vie un médaillon avec le portrait de son frère.

À la naissance de Paul, sa mère, Pauline Thérèse Fabre, est âgée de 31 ans. Antoine, son père, en a 35. Tout le monde dans le village l’appelle « Toinet ». D’ailleurs, tous les fils d’Antoine et de Pauline porteront le surnom de « Toinet » à l’âge adulte, ceci pour les différencier des autres Julian.

Le père travaille comme cultivateur sur la déclaration, mais derrière le vocable administratif se cache une autre activité professionnelle, liée à l’agriculture. Il était également distillateur de lavande et bouilleur de cru.

Genealogie_Paul_Julian

Paul fréquente l’école communale du village jusqu’à l’obtention de son certificat d’étude primaire le 25 juillet 1909.

En 1914, il travaille chez le tailleur Rey à Valréas.

Le 1er août 1914, le gouvernement français déclare la mobilisation générale. Toutes les jeunes classes de réservistes se préparent à rejoindre leurs dépôts d’affectation. Paul Julian n’est pas directement concerné par tous ces évènements, puisqu’il fait partie de la classe 1916. Mais il ne souhaite vraiment pas attendre l’appel de sa classe qui sera avancée au mois avril 1915. Le jeune homme se rend à la mairie de sa ville natale dès le 29 août 1914, où il signe un engagement volontaire pour la durée de la guerre.

Affecté au 52e R.I., Paul Julian rejoint la caserne Saint-Martin, dépôt du régiment de Montélimar, le 14 septembre 1914, pour être formé au métier de soldat.

Il intègre la 27e compagnie du régiment. Des marches régulières allant de 15 à 30 kilomètres l’attendent. L’exercice est pénible. Paul est déclaré meilleur tireur de sa compagnie. Il se rend ensuite au camp de Chambaran pour participer à des manœuvres avec d’autres régiments.

À la fin du mois d’octobre, il participe à de nouvelles manœuvres près de La Bâtie-Rolland où sa compagnie cantonne.

En tant qu’engagé volontaire, il accède très rapidement à la formation de caporal puisqu’il est nommé à ce grade vers le 13 novembre. C’est à partir de cette période qu’il devient mobilisable.

Un groupe de 100 hommes quitte le dépôt le 22 novembre 1914. Le caporal Julian ne fait pas partie du nombre. Il vient de recevoir l’ordre de rester à la 27e compagnie pour instruire 300 réservistes réformés qui viennent d’arriver. Certains ont 42 ans.

Quelques jours plus tard, Paul cantonne à Dieulefit. Toujours rattaché à la 27e compagnie, il en commande la 14e escouade.

Le 22 janvier 1915, il a sous sa responsabilité les hommes d’une des deux escouades de la 9e section.

Paul JULIAN 52e R

Paul, à droite sur le cliché, se fait photographier avec quelques-uns de ses camarades, quelque temps avant de quitter le dépôt du 52e R.I.. Il envoie à sa sœur Rose cette photo carte non datée.

« Chère sœur,

Avant de partir pour le front, j’ai voulu t’envoyer ma photo, j’ai pensé qu’elle te ferait plaisir. Je t’embrasse bien fort, Paul. »

Le 17 février 1915, le caporal Julian est dans la zone des armées. Il a quitté le dépôt du 52e R.I. les jours précédents. À cette date, il cantonne au  village de Camblais-Chatelain, une petite commune du Pas-de-Calais.

Une lettre adressée à sa famille, datant du 27 février, nous fait savoir qu’il a donné, pour que son courrier lui parvienne, l’adresse du secteur postal du 17e R.I où il a intégré la 13e compagnie du régiment.

Il s'agit probablement d'une affectation au 9e bataillon. Le 17e R.I., comme tous les autres, n'a que 3 bataillons qui sont répartis en 12 compagnies. Le 14 mars il est envoyé en renfort au 149e R.I. pour rejoindre les effectifs de la 8e compagnie.

Ce régiment combat dans le secteur d’Aix-Noulette, en Artois, depuis le mois de janvier.

Le 15 avril, le 149e R.I. est au repos du côté de Barafle. Paul confie à la famille que le régiment va bientôt retourner aux tranchées. Le 20 avril, il leur donne des consignes qui trahissent sa première montée en ligne le jour même.

Paul_Julian_149e_R

Cette photographie est envoyée à la famille le 30 avril 1915. La diversité des uniformes et le port par quelques hommes du « plat à tarte », officiellement porté par toutes les troupes quelques semaines seulement, sont typiques de cette époque. On voit des effets de début de guerre mélangé à des capotes modèle 1877 de couleur bleu horizon et d'autres Poiret du 1er type.

Ce cliché a peut-être été réalisé par Albert Breuvart, photographe à Sains-en-Goyelle, très peu de temps après l’arrivée du caporal Julian au 149e R.I.. Ce mélange des tenues pourrait expliquer que certains de ces soldats aient ajouté « 149 » à la craie sur leurs effets qui sont encore dépourvus des marquages réglementaires.

Une autre possibilité est à envisager, ces hommes auraient tout aussi bien pu être photographiés au cours d’une période de repos de quatre jours en 3e ligne, du côté d’Aix-Noulette. Cette ligne était qualifiée de position de soutien. La présence d’un bataillon du 149e R.I. à cet endroit indique qu’il vient de passer une période de quarante-huit heures en 1ère ligne, puis une seconde en 2e ligne.

Un petit texte rédigé à l’attention d’une de ses sœurs aînées accompagne ce cliché.

« Chère Rose,

Comme je te l’avais promis, je t’écris encore aujourd’hui et je t’envoie ma photo et celles de mes camarades. La photo n’est pas de grande valeur, mais elle nous ressemble beaucoup. J’ai pensé que cela te ferait plaisir. Nous partons encore ce soir pour les tranchées. En attendant de tes nouvelles, je t’embrasse bien fraternellement. Paul »

En mai 1915, Paul participe, avec sa compagnie, commandée par Martin Jeské, un Letton combattant pour l’armée française, à plusieurs attaques très coûteuses en vies humaines du côté du Fond-de-Buval, près de Notre-Dame-de-Lorette. Les conditions de vie du moment expliquent peut-être ce qui lui arriva peu après.

C’est en juin 1915 que le jeune homme est touché par des problèmes de santé. À cette époque, malgré la vaccination, il contracte la fièvre typhoïde.

S’en suit un parcours de soins dans divers hôpitaux de l’arrière.

Du 4 au 20 juin, Paul est évacué à Auchel, un petit village du Pas-de-Calais, pour être soigné à l’hôpital Mines de Marles.

Il est ensuite pris en charge par les médecins de l’hôpital annexe de Vayson, à Abbeville, dans la Somme, entre le 22 juin et le 15 juillet. Pour finir, le caporal Julian est envoyé au dépôt de convalescence n° 88 à Querqueville, une ville qui se trouve  à 2 kilomètres de Cherbourg, où il reste plusieurs semaines.

Le 2 août 1915, il quitte l’hôpital pour retrouver sa famille durant une poignée de journées.

Une fois guéri, il passe d'abord par le dépôt  du 149e R.I., où il intègre une compagnie de convalescents, car il n'est pas encore considéré comme étant apte à retourner au front.

Grâce à sa correspondance, on voit quel fut son parcours :

D'abord mis dans la 28e compagnie, une unité réservée aux inaptes, Paul Julian rejoint rapidement la 27e compagnie du dépôt où sont regroupés les hommes qui peuvent faire campagne. Toutefois, il ne va pas sur le front.

Avec plusieurs caporaux de la classe 14, il devient instructeur des jeunes recrues de la classe 17. Il n'a que 21 ans, mais sa connaissance du front pendant plusieurs mois, dans un de ces secteurs les plus difficiles, a certainement contribué en sa faveur pour que ses chefs fassent ce choix. Étonné de voir que des jeunes recrues sans expérience obtiennent le grade de sergent, il est tenté de rendre ses galons

Il est affecté à la 25e compagnie du dépôt d’Épinal qui accueille les classes 1917.

Fin mars 1916, Paul apprend qu’il va bientôt rejoindre le front. Le 149e R.I. a été sérieusement malmené dans le secteur de Verdun. Le 28 mars, il quitte Épinal, certainement pour aller au dépôt divisionnaire.

Le 18 avril, il est dans le train pour retrouver le 149e R.I. qui est au repos à Sommes-Vesles et à Poix.

Une fois sur place, il est affecté à la 2e compagnie du régiment. Cette compagnie a été sérieusement touchée durant l’attaque du 3 avril. L’offensive devait permettre la reprise du village de Vaux-Devant-Damloup, mais ce fût un véritable échec. Il faut maintenant reconstituer les effectifs.

Mai 1916, le 149e R.I. occupe des positions du côté de Mesnil-les-Hurlus et des buttes de Tahure. Paul Julian parle d’un secteur plutôt tranquille dans les lettres qu’il adresse aux siens.

Le 10 juin 1916, le jeune homme est à Troyes. C’est le chemin du retour au régiment après avoir passé quelques jours de permission à Valréas.

Durant une période de trois mois, le 149e R.I. alterne des périodes de premières lignes et de repos sans subir ou lancer de grosses attaques.

Il n’y a seulement qu’un évènement marquant durant ce trimestre. Un coup de main a  lieu le 9 juillet. Il est effectué par une section de grenadiers de la 3e compagnie et par deux sections de la 10e compagnie.

C’est ensuite une période d'entraînement dans la région de Châlons-sur-Marne qui attend Paul et ses camarades de régiment. Après avoir fait un bref séjour au camp de Crèvecœur, les hommes du 149e R.I. se retrouvent engagés dans la bataille de la Somme près de Soyécourt.

La 2e compagnie du 149e R.I., celle du caporal Julian, est en réserve de brigade avec le reste du 2e bataillon. Elle ne participe pas directement aux combats.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Le_chemin_creux_de_Soy_court

Après les évènements de Soyécourt, le caporal Julian quitte temporairement sa compagnie pour être affecté à la 4e compagnie du dépôt divisionnaire, non loin du front. Il n’y a aucune explication à cette situation : est-ce à la suite d’une maladie n'ayant pas conduit à son départ de la zone des armées ? A-t-il été nommé formateur ? Autres raisons ?

Impossible de savoir ce qui s’est passé avec les éléments connus de sa vie. Fin octobre 1916, le caporal Julian est de nouveau à la 2e compagnie du 149e R.I. relayant des périodes de repos et d’occupation de tranchées dans le secteur de la sucrerie d’Ablaincourt.

Ce n’est qu’à la fin du mois de novembre que le 149e R.I. quitte le secteur de la Somme.

Le régiment est ensuite mis au repos et à l’instruction intensive au camp de Villersexel. Il prend également possession de tranchées de 2e ligne dans le secteur Seppois-Largitzen.

Le caporal Julian quitte la Haute-Alsace en avril 1917 pour se rendre dans la région de Montmirail.

En mai, le 149e R.I. occupe un secteur au chemin des Dames, à l’ouest du fort de la Malmaison.

En juillet 1917, il bénéficie d’une permission qui lui permet de revenir au pays quelques jours.

Juste après son retour, Paul entame un stage de grenadier qui se termine le 23 août 1917. Pendant cette période de formation, l'explosion d'une grenade manque de le tuer. À ce moment, il espère obtenir une permission fin octobre. Les circonstances vont faire que la fin de ce mois ne fut pas ce qu’il espérait.

En septembre, il participe à des exercices avec les « tanks ».

Le 23 octobre 1917, le jeune homme participe à la bataille de la Malmaison. Sa compagnie, sous les ordres du capitaine Robinet, est aux premières  loges ; elle fait partie de la première vague d’assaut.

À cette occasion, il reçoit sa première citation. Elle dresse de Paul un portrait élogieux : courage exemplaire, calme remarquable, volontaire pour des missions dangereuses.

Le 11 février 1918, Paul Julian commence un stage de mitrailleur qui durera 45 jours au C.I.D. de la 43e D.I.. Durant cette période, il est en subsistance à la 12e  compagnie du 158e R.I.. La division se trouve dans un secteur calme dans le département des Vosges.

Le caporal Julian n’a pas été muté dans une compagnie de mitrailleuses après avoir fait son stage. Les quelques éléments qui figurent sur son acte de décès ne vont pas dans ce sens. Son affectation aurait pu arriver plus tard. Il fait un stage puis retourne à son unité. Si une place de caporal dans une compagnie de mitrailleuse s’était libérée, il aurait pu changer de poste.

La première offensive allemande du 21 mars 1918 oblige le commandement français à puiser des troupes sur les fronts « passifs » pour se constituer des réserves. La 43e D.I. fait partie de ces unités. Elle est retirée du secteur vosgien pour rejoindre le département de l’Oise, prête à être engagée à tout moment.

Arcy_Sainte_Restitue

Le 27 mai 1918, Paul monte dans un des camions qui s’acheminent vers Braine, une commune qui se situe dans le département de l’Aisne. Les Allemands sont en train de renouveler leur opération du 21 mars 1918.  Ils viennent de lancer une attaque d’envergure sur le chemin des Dames. Les anciens du 149e R.I. reviennent dans un secteur qu’ils connaissent bien puisqu’ils l’ont occupé durant l’été 1917. Les véhicules déposent les hommes du régiment du lieutenant-colonel Vivier à Arcy-Sainte-Restitue. Aussitôt engagé dans la bataille, le 149e R.I., après une bonne résistance, finit par céder du terrain.

Le caporal Julian est noté comme disparu dès le 28 mai 1918.

La veille de sa disparition, il a eu le temps d’écrire cette lettre à ses parents : 

Derniere_lettre_ectite_par_Paul_Julian

« Chers parents, je suis fort étonné de ne pas recevoir de vos nouvelles, car depuis mon retour je vous ai déjà écrit. Nous quittons le cantonnement ce soir et nous embarquons en auto pour une destination inconnue. J'ai vu Autrand il y a trois jours. Il n'est pas encore allé en permission. En attendant de vos nouvelles, je vous embrasse de tout cœur. P. Julian »

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Secteur_de_la_cote_140_pres_d_Arcy_Sainte_Restitue

Au début du mois d’août, la famille tente auprès de la Croix Rouge une recherche qui aurait pu lui permettre de savoir si le caporal Julian est détenu en Allemagne (la demande est réceptionnée le 13). Quelques jours plus tard, les parents de Paul obtiennent une réponse qui met fin à l’atroce attente, mais elle ne vient pas de la Croix-Rouge.

Le 17 août 1918, le chef de bureau de comptabilité du 149e R.I. adresse une lettre manuscrite au maire de Valréas.

« J’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien, avec tous les ménagements nécessaires dans la circonstance, prévenir la famille Jullian, distillateur domicilié à Valréas, que le caporal Julian Paul Antoine n° matricule 13059 de la 2e compagnie, n° 1335 au recrutement d’Avignon, classe 1916, est signalé disparu le 28 mai 1918 à Arcy-Sainte-Restitue (Aisne).

Je vous serais très obligé de présenter à la famille les condoléances de Monsieur le Ministre de la guerre et de me faire connaître la date à laquelle votre mission aura été accomplie. N° 1115 dans l’accusé de réception. »

La réponse de la Croix rouge arrive le 18 septembre suivant, sans surprise. Aucune trace de présence de Paul dans un des camps de prisonniers en Allemagne.

Fiche_Croix_Rouge__Paul_Julian

Le décès de Paul Julian est officialisé le 6 janvier 1922 par le tribunal civil de 1ère instance d’Orange qui valide la date de sa mort au 28 mai 1918.

Le caporal Julian a obtenu la citation suivante :

Citation à l’ordre de la division n° 267  du 20 février 1918.

« Très bon caporal, d’un courage exemplaire et d’un calme remarquable.Toujours aux endroits les plus exposés. Pendant l’attaque du 23 octobre 1917, s’est offert, à plusieurs reprises, pour aller aux renseignements dans des circonstances extrêmement difficiles »

Paul Julian a été inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume publié dans le journal officiel du 4 janvier 1923.

« Caporal d’une bravoure réputée, tombé glorieusement, le 28 mai 1918 à Arcy-Sainte-Restitue »

Cette inscription lui donne également droit à une seconde étoile d’argent sur sa croix de guerre.

Le nom du caporal Julian figure parmi ceux qui sont inscrits sur le monument aux morts de la ville de Valréas. Il n’a pas de sépulture connue. Sa famille conserve toujours précieusement les souvenirs de cet homme qui ne s'est pas marié et n'a pas eu de descendance. Cette disparition fut un traumatisme considérable pour la famille, pendant des décennies. Le fait qu'il soit disparu, qu'aucune information n’ait pu permettre d'avoir des certitudes, fit longtemps espérer un retour.

Paul_Julian_hommage_de_la_nation

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

La fiche signalétique et des services de Paul Julian a été consultée sur internet.

Les photographies de Paul Julian qui peuvent se voir ici proviennent de la collection familiale.

Les informations concernant le parcours militaire et l’histoire de la famille du caporal Julian ont été fournies par F. Thomas.

Un grand merci à M. Bordes, à F. Thomas et sa famille, A. Carrobi, à A. Vigne, aux archives départementales du Vaucluse et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

29 septembre 2017

Jacques Sauvageot (1891-1968).

Jacques_Sauvageot_

Période d’enfance

Issu d’une famille de cultivateurs depuis plusieurs générations, Jacques Sauvageot voit le jour le 6 octobre 1891 dans la petite commune de Montcenis. Aîné d’une fratrie de 6 enfants, il perd deux de ses frères qui ne survivent pas à leur première année d’existence.

À la naissance de Jacques, Claude, le père, est un homme âgé de 40 ans. La mère, Philiberte Verles, qui effectue les mêmes tâches professionnelles que son époux, a 28 ans.

Trois jours après la naissance de Jacques, le quincailler Léonard Buisson et le jardinier François Berthier accompagnent Claude Sauvageot à la mairie du village pour y signer, en tant que témoins, le registre d’état civil. Les trois hommes sont reçus par le maire Benoît Simon.

La famille Sauvageot quitte Montcenis peu de temps avant la naissance de leur 4e enfant, pour aller s’établir dans une ferme située tout près de Saint-Martin-Belle-Roche.

Genealogie_Jacques_Sauvageot

L’âge du service militaire

En 1911, Jacques gagne sa vie comme cultivateur en travaillant dans la ferme exploitée par ses parents. Sa sœur, Philiberte, est employée comme couturière. Elle est sa propre patronne.

La fiche signalétique et des services de Jacques Sauvageot nous indique qu’il possède un degré de connaissance générale de niveau 3, ce qui veut dire qu’il a intégré les fondamentaux de la lecture, de l’écriture et du calcul.

L’année de ses vingt ans, le jeune homme, après être passé à la visite médicale, est déclaré « bon pour le service » par le conseil de révision. Il quitte son village natal à la fin du mois de septembre 1912 pour être pris en charge par les sergents des sections d’une compagnie du 56e R.I. de Chalon-sur-Saône.

L’apprenti soldat ne va faire qu’un mois sous l’uniforme. Son entraînement est interrompu suite à une décision dela commission de réforme qui s’est réunie le 8 novembre 1912. Une « tuberculose pulmonaire » a été décelée.

Rapidement réformé, Jacques est de retour au pays. Il se remet à travailler la terre.

Retour à la vie de soldat

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914, Jacques Sauvageot n’est pas mobilisable sur le moment. Le statut de réformé ne le met pas pour autant à l’abri de ses obligations républicaines.

Le fait d’avoir été reconnu inapte aux devoirs de soldat au cours de son service militaire ne l’empêche absolument pas d’être à nouveau convoqué devant le conseil de révision le 10 novembre 1914. En effet, un décret datant du mois de septembre 1914 oblige toute personne reconnue incapable de servir sous les drapeaux à repasser devant les médecins militaires. Cette fois-ci, les blouses blanches de l’armée ne décèleront pas de pathologie susceptible de l’éloigner plus longtemps de la caserne et du front.

Sa feuille de route lui intime l’ordre de rejoindre le 149e R.I., un régiment vosgien qui est implanté à Épinal en temps de paix. Jacques Sauvageot intègre cette unité le 14 novembre 1914.

Le dépôt du régiment a été transféré à Langres. En effet, très rapidement après la déclaration de la guerre, les autorités compétentes se sont rendu compte que la caserne Coursy était devenue bien trop petite pour accueillir et former en même temps le régiment de ligne, le régiment de réserve et le régiment territorial.

Jacques_Sauvageot_Rolampont

Une grande partie des recrues sont allées cantonner à Rolampont, un village qui est devenu une annexe du dépôt de Langres. C’est à l’intérieur de cette commune et dans ses alentours que Jacques Sauvageot va être initié au maniement du fusil, aux marches et aux exercices physiques qui accompagnent le quotidien du soldat.

1ère blessure

Si la date de son arrivée au front n’est pas connue, nous savons, de manière sûre, qu’il a été inscrit dans les effectifs de la 2e compagnie du 149e R.I. peu de temps avant que le régiment ne soit engagé dans l’attaque du 9 mai 1915. Ce jour-là, il est blessé au thorax par un éclat d’obus. Jacques est pansé au poste de secours avant d’être évacué par les brancardiers qui l’emportent à l’ambulance de Sains-en-Goyelle. Cette blessure le fait évacuer vers l’arrière. C’est à l’hôpital n° 23 de Melun qu’il fut pris en charge par le personnel médical avant d’être envoyé, le 25 mai 1915, à l’hôpital n° 33 de Coulommiers. Le 13 juin 1915, le jeune homme peut rejoindre un dépôt de convalescents placé à Orléans. Une fois guéri, il peut bénéficier d’une permission de 7 jours qu’il a probablement utilisée pour rendre visite à sa famille. Le 23 juin, le soldat Sauvageot est de retour au dépôt du 149e R.I..

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés le 9 mai 1915, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

journee_du_9_mai_1915

2e blessure

Le 5 août 1915, il rejoint la ligne de front avec un renfort. Jacques Sauvageot réintègre la 2e compagnie de son ancien régiment qui est toujours positionné en Artois. Un mois et demi plus tard, il est de nouveau blessé au cours d’une attaque qui se déroule le 25 septembre 1915. Le 149e R.I. vient de lancer un assaut d’envergure dans le secteur du bois en Hache. Cette fois-ci, c’est à la main droite qu’il est sérieusement touché par un éclat d’obus.

Le soldat Sauvageot traverse la France d'est en ouest, en train sanitaire, pour venir se faire soigner dans le golfe du Morbihan à l’hôpital mixte de Vannes. Le 22 décembre 1915, il est envoyé à l’hôpital temporaire 62 de la ville bretonne, au 21 rue de Sené.

Cette blessure, ainsi que sa présence au sein du régiment qui était lancé dans un violent combat, lui octroient le droit de porter la croix de guerre avec palme avec la citation suivante :

« Soldat brave et dévoué, ayant toujours eu une belle attitude au feu. A été grièvement blessé le 25 septembre 1915 à Souchez, en se portant à l'attaque des positions ennemies. Une blessure antérieure. »

Il envoie plusieurs cartes postales à sa famille depuis la Bretagne. Plusieurs d’entre elles ont été rédigées à partir de l’H.C.64 de Sainte Anne d’Auray.

Jacques_Sauvageot_bless_

Multiples passages devant les commissions de réforme.

Jacques Sauvageot est au dépôt commun du 149e R.I. et du 349e R.I. à Épinal, le 29 février 1916. Sa blessure à la main a engendré des complications sévères qui ne lui permettent plus de retrouver une fonctionnalité complète. Le 26 avril 1916, il est de nouveau hospitalisé. Cette fois-ci, les soins sont prodigués à l’hôpital militaire de Bourbonne-les-Bains dans la Haute-Marne jusqu’au 20 juillet 1916. Il obtient, en suivant, une permission de convalescence de 15 jours.

De retour à la caserne Courcy le 5 août 1916, il ne sait pas encore ce qui va véritablement se passer pour lui.

Ce n’est que le 23 novembre 1916 qu’il passe devant la commission d’Épinal qui doit statuer sur son sort. Les médecins le réforment temporairement pour déformation de la main droite et flexion incomplète des quatre derniers doigts.

La campagne du soldat Sauvageot prend fin à partir de ce moment. Il peut retourner à la vie civile dans son village de Saint-Martin-Belle-Roche ; ceci pour quelques mois.

En effet, le 1er mars 1917, Jacques est à nouveau rappelé au 56e R.I.. Le 27 avril, il passe devant la commission de réforme de Chalon-sur-Saône. Cette convocation va lui permettre d’affiner son dossier de gratification. Jacques Sauvageot, qui est réformé temporaire de 2e catégorie, est proposé à la réforme temporaire de 8e catégorie.

Le 8 août 1917, il obtient une gratification de 100 francs.

Le 23 mars 1918, la commission de réforme de Mâcon maintient son statut de réformé temporaire avec gratification de 7e catégorie. Cette année-là, il obtient un appareillage pour sa main.

Le 7 avril, il est décoré de la Médaille militaire.

Le 9 mai 1920, Jacques Sauvageot est proposé par la commission de réforme de Chalon-sur-Saône pour une réforme n° 1 avec une invalidité de 15 %. Le 30 avril, cette invalidité est poussée à 30 % par cette même commission.

Ce long parcours devant les commissions de réforme arrive enfin à son terme. Jacques percevra la somme de 720 francs.

Le 31 mai 1920, il épouse Marie Tardy, une jeune femme âgée de 22 ans. De cette union naîtront deux garçons.

Pour en savoir plus sur le parcours de vie de Jacques Sauvageot, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante. Vous pourrez y lire une biographie plus poussée, enrichie d’une belle iconographie sur le site d’Arnaud Carobbi.

Site_Arnaud_Carobbi

Jacques Sauvageot est décédé le 5 janvier 1968 à Saint-Martin-Belle-Roche à l’âge de 77 ans.

Sources :

Le portrait de Jacques Sauvageot provient du site des archives départementales de la Saône-et-Loire.

Les informations concernant ce soldat sont extraites de sa fiche signalétique et des services, de son acte de naissance et du fonds Sauvageot numérisé lors de la « grande collecte ». Tous ces documents sont consultables sur le site des archives départementales de la Saône-et-Loire.

Les sites « Généanet » et « Européana » ont été également consultés.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales de la Saône-et-Loire.

22 septembre 2017

Émile François Guyon (1892-1917)

Emile_Fran_ois_Guyon

 

Les parents d’Émile François Guyon vivent dans un petit appartement au 56 rue Franklin, dans le 2e arrondissement de la ville de Lyon lorsque leur fils voit le jour le 11 juin 1892. Le père est un homme âgé de 35 ans qui exerce la profession de représentant de commerce. La mère, Claudine Constance Bouchard, est une jeune femme âgée de 20 ans.

 

Émile François possède une instruction secondaire qui lui permet d’obtenir un certificat d’études commerciales.

 

Il est inscrit sous le n° 218 de la liste du canton du 7e arrondissement de Lyon. Les médecins du conseil de révision viennent de porter son nom dans la 5e partie de cette liste. D’importants problèmes de santé dus à une néphrite avec albuminurie l’empêchent d’être incorporé avec la classe 1912.

 

Le 6 octobre 1914, il se soumet de nouveau à un conseil de révision qui le déclare cette fois-ci « bon pour le service armé ». Quelque temps après, Émile François apprend son incorporation au 149e R.I.. Le 4 novembre 1914, il intègre la caserne Courcy, à Épinal, pour commencer son instruction militaire.

 

Le 10 avril 1915, il est affecté au 170e R.I. avec le grade d’aspirant. Son niveau d’études lui a certainement donné la possibilité d’obtenir cette promotion de manière aussi rapide.

 

Le jeune Guyon a dû suivre les cours d'élèves caporaux avant d'intégrer une formation accélérée d'officier (après concours) durant son passage au 149e R.I..

 

Émile François Guyon est envoyé à la mi-avril sur le front d’Artois. Le 1er mai, il retrouve le 149e R.I. qui combat également dans ce secteur, pour prendre le commandement d’une section de la 10e compagnie.

 

Le 30 juin 1915, il est nommé sous-lieutenant de réserve à titre temporaire. Cette promotion est ratifiée suite à une décision ministérielle prise le 7 juillet 1915.

 

Le 17 juillet 1915, le 149e R.I. combat toujours en Artois. Dans le secteur du bois en Hache, un éclat d’obus le blesse à la tête. Une fois rétabli, il se rend au centre d’instruction du 21e C.A. pour être formé à la fonction de chef de section,en accomplissant un stage du 22 novembre au 6 décembre 1915.

 

Apprécié par ses supérieurs, ce jeune homme est considéré comme étant un excellent officier. Il a été remarqué pour ses qualités de chef, au feu comme à l’instruction.

 

Le 6 janvier 1916, le lieutenant-colonel Gothié écrit ceci : « Successivement aspirant et sous-lieutenant à titre temporaire, monsieur Guyon s’est révélé comme étant un chef de section de tout premier ordre, ayant une très belle conduite au feu. Il fera,plus tard, un excellent commandant de compagnie, malgré sa jeunesse. »

 

Le sous-lieutenant Guyon est évacué pour maladie le 1er mars 1916. Le 149e R.I. est sur le point de rejoindre le secteur de Verdun. Il retrouve son régiment 28 jours plus tard. Cette fois-ci, c’est pour être mis sous les ordres du capitaine Chauffenne qui commande la 12e compagnie. Le 3e bataillon du régiment se prépare à remonter en 1ère ligne au fort de Vaux.

 

Baignade_Mairy_sur_Marne

 

Décembre 1916, il est affecté au dépôt divisionnaire. Il ne retournera plus jamais dans une unité combattante.

 

Le 23 décembre 1916, le lieutenant-colonel Pineau rédige la note suivante : « A commandé sa compagnie dans des conditions très brillantes pendant les attaques de septembre. Sa santé, un peu délicate, ne lui permettant plus de rester au corps, momentanément, il a été détaché, malgré lui, au D.D., comme instructeur de grenadiers. Il y rend d’excellents services et le colonel a l’intention de l’y laisser. »

 

Désigné comme porte-drapeau, il est affecté à l’état-major du 149e R.I. le 12 février 1917, mais il reste détaché au D.D. d’instruction des grenadiers, suite à une décision prise par le général qui commande la 43e D.I..

 

Le 10 mars 1917, il est à la 12e compagnie du 149e R.I. qui est maintenant dépendante du D.D..

 

Le 12 mars 1917, il est confirmé dans son grade de sous-lieutenant de réserve à titre définitif, par un décret du président de la République, sur proposition du ministre de la guerre. Cette décision prend rang à partir du 27 janvier 1917.

 

Fin mai 1917, il est désigné comme instructeur à l’école des grenadiers de la VIe armée.

 

Cet officier est admis dans le cadre actif par décret du 7 juin 1917 comme sous-lieutenant, une admission qui prend également rang à compter du 27 janvier 1917.

 

Le 30 juin 1917, Émile François Guyon est nommé lieutenant. L’appellation « Dépôt Divisionnaire » est supprimée à la fin du mois d’août de cette année. Elle est remplacée par « Centre d’Instruction Divisionnaire ».

 

C’est au C.I.D. 43 qu’il trouve la mort le 4 octobre 1917. Le lieutenant Guyon est décapité par l’éclatement prématuré d’une petite torpille alors qu’il donnait un cours d’instruction sur le canon Brandt.

 

Il est inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de la commune de Vaumoise.

 

L’adjudant Raymond Lannes et le sergent Jean Marie Ader, tous deux du 149e R.I., sont les déclarants qui permettent la validation de l’acte de décès de cet homme.

 

Étant détaché du 149e R.I. en terme de gestion, cet acte, qui ne sera enregistré que le 15 octobre 1917, est établi par l’officier de l’état civil du régiment, le lieutenant Ernest Vilminot. Il est transcrit à la mairie du 7e arrondissement de Lyon le 3 avril 1918.

 

Le corps de cet officier a été restitué à la famille après le conflit, dans les années 20.

 

Le lieutenant Guyon a obtenu les citations suivantes :

 

Cité à l’ordre de la 85e brigade n° 11 en date du 25 juin 1915. 

 

« A entraîné par son exemple de bravoure intrépide, d’entrain et de ténacité, ceux qui l’entouraient dans les attaques successives du fonds de Buval, le 16 juin 1915 et jours suivants »

 

Cité à l’ordre de la 85e brigade n° 45 en date du 10 mai 1916. 

 

« Le 31 mars 1916, sous un bombardement continu, s’est dépensé sans compter pendant quatre jours pour organiser le secteur que la compagnie occupait en 1ère ligne. Malgré de lourdes pertes subies, a obtenu de ses hommes le meilleur rendement. »

Citation à l’ordre de la IVe armée n° 609 en date du 24 juillet 1916.

 

« Les grenadiers de la 10e compagnie du 149e R.I., le 9 juillet 1916, sous le commandement du sous-lieutenant Guyon, officier grenadier du 3e bataillon, ont fait preuve d’audace et d’habileté dans le nettoyage de 150 mètres de tranchée ennemie d’où 8 prisonniers vivants ont été ramenés. »

 

Citation à l’ordre de la Xe armée n° 228 en date du 20 septembre 1916.

 

« Jeune officier d’une énergie et d’un courage exemplaires A entraîné brillamment sa compagnie à l’attaque d’un village, faisant de nombreux prisonniers et prenant des mitrailleuses ennemies. Déjà trois fois cité, dont une citationà l’ordre de l’armée. »

 

Le lieutenant Guyon est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

La photographie représentant le lieutenant Guyon (à droite) et le lieutenant Mouren (à gauche) est légendée « baignade à Mairy, août 1916 »

 

Les actes de naissance et de décès d’Émile François Guyon ont été trouvés sur le site des archives municipales de Lyon, sa fiche signalétique et des services sur celui des archives départementales du Rhône.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département du Rhône et à la mairie de Lyon.

25 août 2017

Marie Lucien Joseph Nancey (1888-1914).

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Marie Lucien Joseph Nancey voit le jour dans la maison de ses parents à Poulangy, une commune située dans le département de la Haute-Marne, le 7 juillet 1888. À sa naissance, son père, Joseph Théodule, est un homme âgé de 34 ans qui exerce le métier de jardinier. Sa mère, Marie Othélie Robinot, âgée de 29 ans, est sans profession.

De cette union naîtront 7 garçons et une fille. Marie Lucien Joseph sera le second de la fratrie.

Enfant, Joseph grandit dans son petit village natal avec sa demi-sœur, née d’un premier mariage du père, sa sœur et ses frères. Il quitte la communale après avoir obtenu son certificat d’études. Joseph a pu apprendre à soigner et monter les chevaux.

En 1906, Joseph Nancey travaille comme jardinier dans une petite entreprise dirigée par son père, profession qu’il exercera jusqu’à son service militaire.

À l’âge de vingt ans, le jeune homme se présente devant le conseil de révision de Nogent. En parfaite santé, il est automatiquement classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1909.

Affecté au 149e R.I., Joseph Nancey doit rejoindre le régiment qui est caserné à Épinal, le 6 octobre 1909.

Après avoir vécu deux années de vie de soldat, il passe dans la disponibilité de l’armée active le 24 septembre 1911, avec l’obtention du certificat de bonne conduite.

C’est le retour à la vie civile. Il retrouve son emploi de jardinier dans la petite entreprise familiale.

En 1913, Joseph Nancey doit se rendre à la caserne du 149e R.I., pour y effectuer une période d’exercices qui se déroule entre le 20 août et le 20 septembre. Le 24 novembre, il épouse Valentine Ambroisine Didelot. Leur union durera moins d’un an.

La guerre contre l’Allemagne débute dans les tout premiers jours du mois d’août 1914.  Comme des centaines de milliers d’hommes à travers la France, Joseph est rappelé par décret du 1er août. Il doit rejoindre le dépôt du régiment le jour même. Il fera le voyage jusqu’à Épinal, en compagnie de son frère, qui est également mobilisé à la même date. Joseph intègre ensuite la 28e compagnie du dépôt de Langres.

Le soldat Nancey quitte Jorquenay, une annexe du dépôt de Langres, le 23 août 1914.

Il fait partie des effectifs d’un détachement de 250 réservistes qui doit servir à combler les pertes récentes du 149e R.I.. En effet, le régiment a été sérieusement éprouvé durant les combats qui se sont déroulés dans le secteur d’Abreschviller.

Sous l’autorité du capitaine Ravon, le groupe attend le 2e et le 3e bataillon du 149e R.I. qui doivent arriver à Ménil-sur-Belvitte dans la soirée, aux alentours de 20 h 00. Joseph Nancey est affecté à la 10e compagnie.

Il n’a pas vraiment eu le temps de faire véritablement connaissance avec ses camarades fatigués par les épreuves des jours précédents. Le régiment bat en retraite depuis le repli d’Abreschviller. Le soldat Nancey doit rapidement se préparer à combattre. Il ne survit pas au premier engagement qui a lieu trois jours plus tard.

Le nom de Joseph Nancey est inscrit dans la liste des disparus qui se trouve dans le J.M.O. du 149e R.I.. Parmi les autres noms de soldats figurant dans les colonnes, il y a également celui de son frère Paul.

Pour bien comprendre les évènements qui se sont déroulés durant les journées du 25 et du 26 août 1914, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_groupe_de_Soldats

Leur père, Joseph Théodule Nancey, effectuera une recherche auprès du Comité International de la Croix Rouge. L’infime espoir de retrouver un de ses fils vivant restera vain.

Fiche_C

Le décès de Joseph Nancey est officialisé le 22 juin 1920 par le tribunal civil de Chaumont qui valide la date de sa mort au 26 août 1914.

Le soldat Nancey est décoré de la Médaille militaire et de la croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume dans les années vingt.

Joseph Nancey est décédé à l’âge de 26 ans, il n’y a pas de sépulture connue pour cet homme.

Sources :

Le site des archives départementales de la Haute-Marne ainsi que ceux de « Mémoire des hommes », et du Comité International de la Croix Rouge ont été consultés pour réaliser cette petite note biographique.

L’acte de décès de ce soldat m’a été envoyé par la mairie de Poulangy.

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

La photographie représentant un groupe de soldats est antérieure à août 1914.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, aux archives départementales de la Haute-Marne, à la mairie de Poulangy et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

11 août 2017

Paul Marie Jules Nancey (1889-1914).

Paul Marie Jules Nancey

Le 25 novembre 1895, Joseph Théodule Nancey, jardinier, épouse en secondes noces, Marie Othélie Robinot dans la commune haut-marnaise de Poulangy. De cette union naîtront 7 garçons et une fille. Paul Marie Jules Nancey, cinquième enfant de la fratrie, naît le 7 août 1889 au  domicile parental.

Paul passe toute son enfance à Poulangy avec sa sœur, sa demi-sœur et ses frères. Il apprend à lire, écrire et compter à l’école communale du village, il sait également monter et soigner les chevaux.

Lorsqu’il est en âge d’aller effectuer ses obligations militaires, il se rend à Nogent pour se présenter devant le conseil de révision. Au moment de son passage devant les médecins militaires, il mesure 1,65 mètre et pèse 60 kg.

Paul Nancey est classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1910.

Il doit se rendre à Épinal, dans une des compagnies du 149e R.I., pour être formé au métier de soldat. Il arrive au corps le 3 octobre 1910. Une fois la conscription terminée, il peut retourner à la vie civile avec l’obtention de  son certificat de bonne conduite. En dehors des périodes d’exercices obligatoires, il espère travailler à  son métier de jardinier, en toute tranquillité, durant de longues années...

Août 1914, les plus jeunes classes des réservistes ont l’obligation de rejoindre au plus vite leur régiment d’affectation. La guerre contre l’Allemagne est inévitable. Paul Nancey réintègre le dépôt du 149e R.I. dès le 1er août 1914, avant même la mobilisation. En effet, le 149e R.I. fait partie des troupes de couverture chargées d’empêcher une brusque attaque ennemie. De ce fait, ses effectifs et son dépôt doivent être mis sur le pied de guerre le plus vite possible, conformément au plan de mobilisation.

Paul Nancey ne fait toutefois pas partie des réservistes partis immédiatement compléter le régiment. Il rejoint le dépôt de Jorquenay situé près de Langres, dépôt qu’il quittera le 14 août. Il a donc bénéficié de quelques jours d’entraînement pour se préparer et se réhabituer à la vie de soldat.

 Il y a de fortes probabilités pour que ce soldat fasse partie des effectifs qui constituent l’un des deux groupes de soldats qui arrivent en renfort le 16 août 1914. L’ensemble de ces hommes est rapidement réparti dans les compagnies du régiment qui ont été les plus éprouvées durant les combats du Renclos-des-Vaches. Paul Nancey est affecté à la 12e compagnie, unité qui se trouve dans le secteur du Haut-de-Steige. Le soir du 17 août, il dort près de Ranrupt.

Le lendemain, une longue marche l’attend.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte 1 journee du 18 aout 1914

Le 19 août sa compagnie arrive à Abrechviller en  début d’après-midi.

Deux jours plus tard, Paul Marie Jules Nancey participe aux combats qui se déroulent au nord de ce village.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

groupe 149e

Il survit à cette première épreuve. Mais très vite la chance va tourner. Son régiment est à nouveau engagé dans des combats qui vont avoir lieu près de Ménil-sur-Belvitte les 25 et 26 août 1914. Les pertes vont être importantes.

Le nom du soldat Nancey figure dans la liste des disparus qui se trouve dans le J.M.O. du 149e R.I.. Parmi les autres soldats inscrits dans les colonnes, il y a son frère Joseph.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

149e_groupe

Leur père, Joseph Théodule Nancey, fait des démarches auprès du Comité International de la  Croix Rouge. Il espère qu’au moins un de ses deux fils est peut-être détenu en Allemagne.

Fiche C

Le décès du Paul Nancey ne sera validé que le 11 mai 1920 par le tribunal civil de Chaumont qui officialisera la date de sa mort au 25 août 1914.

Le soldat Nancey est inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume, dans le J.O. du 4 janvier 1923 « Brave soldat, tombé glorieusement pour la France, le 25 août 1914, à Menil-sur-Belvitte, en faisant courageusement son devoir »

Décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Paul Marie Jules Nancey est resté célibataire. Il n’y a pas de sépulture connue pour ce soldat qui est décédé à l’âge de 25 ans.

Sources :

La fiche signalétique et des services et l’acte de naissance du soldat Nancey ont été consultés sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

L’acte de décès de ce soldat m’a été envoyé par la mairie de Poulangy.

Le J.O. du 4 janvier 1923 a été lu sur le site « Gallica ».

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8

La photographie de la plaque émaillée figurant sur le montage a été réalisée par P. Baude.

Un grand merci à M. Bordes, à P. Baude, à A. Carobbi, aux archives départementales de la Haute-Marne, à la mairie de Poulangy et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

28 juillet 2017

Albert Abel Honiat (1892-1915).

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Louis Honiat, polisseur de profession, est âgé de 28 ans lorsqu’il se rend à la mairie de Nogent-en-Bassigny le dimanche 7 février 1892, pour venir y déclarer la naissance de son fils Albert Abel, né la veille, dans son domicile. La mère, Anne Félicie Sauvage est une femme âgée de 24 ans qui n’exerce pas de profession.

Comme l’indique sa fiche signalétique et des services avec son degré d'instruction de niveau 3, Albert Honiat a certainement obtenu son certificat d'étude. Après sa scolarité, il se fait embaucher à la coutellerie de Nogent-en-Bassigny.

Plusieurs années d’apprentissage lui seront probablement nécessaires avant de pouvoir prétendre au titre de coutelier, profession inscrite dans l’état civil de sa fiche matricule.

L’année de ses vingt ans, il doit se présenter devant le conseil de révision de Nogent-en-Bassigny, comme tous les jeunes gens de sa commune qui sont à un an de leur majorité.

Albert est inscrit sous le n° 34. Fragilisé par des problèmes pulmonaires, à tel point qu'il doit être examiné chez lui, ne pouvant se rendre au conseil de révision. il est classé dans la 5e partie de la liste en 1913.

Un an plus tard, il passe de nouveau devant le conseil de révision qui, cette fois-ci, l’inscrit dans la 2e partie de la liste.

Albert Honiat se retrouve classé dans le service auxiliaire avec le diagnostic médical suivant : développement musculaire insuffisant avec palpitations.

Le 30 octobre 1914, la commission spéciale de réforme de Langres le déclare « bon pour le service armé ».

Le soldat Honiat doit rejoindre, à compter du 8 novembre 1914, une unité combattante. Il se présente à l’entrée de la caserne du 149e R.I. quatre jours plus tard. Après une brève formation qui l’initie au maniement des armes et à la rude discipline militaire, il rejoint le front le 9 mars 1915. Son régiment combat depuis plusieurs semaines dans un secteur particulièrement exposé, du côté d’Aix-Noulette, un petit village situé dans le Pas-de-Calais. Albert Honiat intègre la 2e compagnie.

Il n’aura pas la « chance » de devenir un soldat aguerri, d’être un « ancien » aux multiples brisques cousues sur sa vareuse. Le 11 mai 1915, sa compagnie perd beaucoup d’hommes. Albert Honiat fait partie des soldats qui seront tués à cette date.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l'image suivante.

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Les soldats Louis Vittel et Émile Michel sont les deux témoins qui confirment son décès. Le corps de cet homme n’a pas été retrouvé. Il y a de fortes probabilités pour qu’il repose actuellement dans un des ossuaires de la plus grande nécropole de France, à Notre-Dame-de-Lorette.

Albert Honiat a été décoré de la Médaille militaire et de la croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de la ville de Poulangy.

Ce jeune homme ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Sources :

 La fiche signalétique et des services et l’acte de naissance de ce soldat ont été consultés sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

L’acte de décès d’Albert Abel Hoinat m’a été envoyé par la mairie de Poulangy.

Le site « GénéaNetWeb » a également été consulté.

La photographie de la plaque émaillée figurant sur le montage a été réalisée par P. Baude.

Un grand merci à M. Bordes, à P. Baude, à A. Carobbi, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives départementales de la Haute-Marne et la mairie de Poulangy.  

14 juillet 2017

Paul Constant Delagrange (1890-1914).

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Natif du département de la Haute-Saône, Paul Constant Delagrange naît le 24 juillet 1890 dans la commune de Breuches, où ses parents se sont mariés le 7 octobre 1889.

Son père, qui se prénomme Joseph, travaille comme fileur de coton dans une entreprise locale, la filature « Bezançon ». À la naissance de son fils, il a 33 ans. Sa mère, Joséphine Lecomte, est âgée de 26 ans et n’exerce pas de profession.

Deux instituteurs du village accompagnent Joseph à la maison commune, pour venir apposer leurs signatures de témoins sur l’acte de naissance de Paul Constant. Les trois hommes sont reçus par le maire Émile Parisot.

Le père de Paul, qui est devenu contremaître de filature, décède le 21 juillet 1901 à l'âge de 43 ans. Accident ? Maladie ? Les circonstances de sa mort ne sont pas connues.

Le jeune Delagrange quitte l’école communale après avoir obtenu son certificat d’études. Il sait lire, écrire et compter.

La fiche signalétique et des services de cet homme nous indique qu’il travaille à Paris. Il est à noter qu’une première profession avait été inscrite sur cette fiche avant d’être rayée. Le métier de valet de chambre a été barré pour être remplacé par celui d’ajusteur-mécanicien. À quel moment Paul Constant a-t-il quitté Breuches ?

Nous n’avons aucune indication qui nous permette de fixer une date, même approximative, de son arrivée dans la capitale.

Toutefois, après avoir consulté le registre de recensement de Breuches réalisé en 1906, nous apprenons que son nom figure toujours parmi les habitants de la commune. Il vit avec sa mère qui s’est remariée avec un certain Paul Delagrange,  cafetier du village, qui demeure dans la rue de la Filature.

Devançant l’appel sous les drapeaux, il se rend à la mairie du 16e arrondissement, avenue Martin, le 15 mars 1910, pour venir y signer un engagement volontaire d’une durée de trois ans. Aucun document ne permet de connaître les motivations qui ont poussé cet homme à faire ce choix.

En tant qu’engagé volontaire, il choisit d’être affecté au 149e R.I.. Il se rend gare de l’est pour aller à Épinal où il rejoint son corps le 18 mars.

Nommé caporal le 11 janvier 1911, puis sergent le 26 septembre 1912, il signe à nouveau, le 23 novembre 1912, un contrat d’une durée d’un an à compter du 15 mars 1913, puis, le 2 février 1914, un autre de deux ans à compter du 16 mars 1914. Le conflit contre l’Allemagne n’est pas loin…

Une photographie de groupe le montre en présence de sous-officiers de la 1ère compagnie du 149e R.I., commandée par capitaine Lescure en 1914. Elle valide son affectation dans cette unité, pour une partie de sa courte carrière militaire.

Pour en savoir plus sur ce cliché, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Photographie_groupe_sous_officiers_1er_compagnie_149e_R

Il devient sergent-major, mais ce grade n’est pas notifié sur sa fiche matricule.

De nouvelles questions se posent à propos de ce sous-officier !

A quel moment a-t-il été nommé dans ce grade ? Avant ou après l’ouverture des hostilités contre l’Allemagne ? Était-il à la 1ère où dans une autre compagnie lorsque son régiment a quitté Épinal le 1er août ?

Tout ce dont nous sommes sûrs, c’est que Paul Delagrange survit au premier mois de la guerre, mais pas au second et qu’il est à la 9e compagnie au moment de son décès.

Le sergent-major Delagrange est conduit à l’hôpital militaire de Châlons-sur-Marne, après avoir été blessé le 19 septembre dans le secteur du petit village marnais de Souain, qui se trouve près de Suippe. Le sergent-major Delagrange décède le 25 septembre 1914.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Section_du_149e_R

Paul Constant Delagrange a été inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 9 août 1921) :

« Sous-officier brave et dévoué. Mort pour la France, le 25 septembre 1914, des suites de ses blessures reçues en se portant courageusement à l’attaque du village de Souain. »

Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile d’argent.

Son nom est gravé sur le monument aux morts de la commune de Breuches-lès-Luxeuil.

Le sergent-major Delagrange repose actuellement dans le carré militaire du cimetière communal de Châlons-en-Champagne. Sa sépulture porte le n° 3965.

Sepulture_Paul_Constant_Delagrange

Paul Constant Delagrange ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Sources :

La fiche signalétique et des services de Paul Constant Delagrange a été consultée sur le site des  archives départementales de la Haute-Saône.

Les sites « Gallica » et « mémoire des hommes » ont été visités pour construire cette petite notice biographique.

La photographie de la sépulture du sergent-major Delagrange a été réalisée par N. Galichet.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à N. Galichet, aux archives départementales de la Haute-Saône et à la mairie de Breuches-lès-Luxeuil. 

30 juin 2017

Louis Marie Adolphe Jardelle (1890-1914).

Louis_Marie_Adolphe_Jardelle

Louis Marie Adolphe Jardelle est un parisien qui est né le 20 juillet 1890. Il voit le jour dans le petit appartement de ses parents, situé au n° 9 du cours de Vincennes, dans le 20e arrondissement. Le père, Louis Barthélémy, est âgé de 29 ans. La mère, Marie Françoise Clarisse Roger, est âgée de 30 ans.

Nous ne savons rien de la vie de cet homme avant son passage sous les drapeaux, excepté le fait que sa famille a quitté Paris. C’est à Dommarien, une petite commune de la Haute-Marne, que les Jardelle ont choisi de venir s’installer.

La fiche signalétique et des services de Louis nous apprend qu’il travaille comme cultivateur et que son degré d’instruction est de niveau 3. Cet ancien habitant de la capitale sait lire, écrire et compter.

Inscrit sous le numéro 29 du canton de Prauthoy, il se présente en bonne condition physique devant le conseil de révision. C’est donc sans surprise qu’il se retrouve classé dans la 1ère partie de la liste en 1911, année de ses 21 ans.

Incorporé au 149e R.I. à compter du 7 octobre 1911, il intègre, à cette date, la caserne Courcy qui se trouve à Épinal.

Le 26 septembre 1912, le soldat Jardelle est reconnu musicien. 

Le jeune soldat est maintenu sous les drapeaux au-delà de ses deux ans. Au lieu d'être libéré en octobre, la classe 1911 le fut en novembre.

Lorsqu’il passe dans la réserve active le 8 novembre 1913, le certificat de bonne conduite lui est accordé.

Quand il quitte la caserne, Louis Jardelle ne s’imagine pas un seul instant qu’il sera dans l’obligation de porter à nouveau sa tenue militaire moins d’un an plus tard, pour aller défendre son pays.

De retour à la vie civile, il retrouve sa famille et certainement son ancienne profession de cultivateur.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne éclate, Louis est rappelé à l’activité par ordre individuel. Cet ordre lui impose de rejoindre son régiment le 1er août 1914. Lorsqu’il intègre à nouveau la caserne Courcy, celle-ci est en pleine effervescence. Les sous-officiers prennent en charge le flux des  réservistes qui arrivent en grand nombre.

Le 1er échelon du régiment est déjà en route pour la frontière lorsque Louis Jardelle reçoit son équipement.

Inscrit dans les effectifs de la 3e compagnie du 149e R.I., c’est sous les ordres du sous-lieutenant de réserve Toussaint qu’il rejoint le 1er échelon, trois jours plus tard à Vanémont.

Les réservistes du 2e échelon de la 3e compagnie se mettent sous les ordres du capitaine Islert.

Le soldat Jardelle participe à tous les combats du mois d’août 1914 dans lesquels sa compagnie est engagée. Il se bat au Renclos des Vaches près de Wisembach, au nord Abrechviller et dans la région de Ménil-sur-Belvitte. Il sort de ses engagements sans « aucune égratignure. »

Fin août, son régiment quitte la région des Vosges pour aller combattre dans le département de la Marne. C’est au cours d’un des combats qui se sont déroulés dans le secteur de Souain que Louis Jardelle trouve la mort. Plusieurs soldats de sa compagnie seront blessés.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

Section_du_149e_R

Louis Marie Adolphe Jardelle repose actuellement dans la nécropole nationale mixte de « la Crouée » de Souain-Perthe-les-Hurlus. Sa sépulture porte le n° 2522.

Sepulture_Louis_Jardelle

Le nom de cet homme est marqué sur l’une des pages du J.O. du 4 septembre 1920. Il a été décoré de la Médaille militaire, à titre posthume, avec la citation suivante :

« Soldat courageux et dévoué, tombé glorieusement aux champs d’honneur au combat de Souain, le 29 septembre 1914. »

Cette citation lui donne également droit à la croix de guerre avec étoile de bronze.

Le patronyme Jardelle est gravé deux fois sur le monument aux morts de la commune de Dommarien, une fois pour lui, une fois pour son frère. Une plaque commémorative, qui se trouve à l’intérieur de l’église du village, porte également son nom.

Monument_aux_morts_de_la_commune_de_Dommarien

Louis Marie Adolphe Jardelle ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Sources :

Le portrait de Louis Marie Adolphe Jardelle, les photographies du monument aux morts et de la plaque commémorative de l’église de Dommarien proviennent du site « MémorialGenWeb ».

Sa fiche signalétique et des services a été consultée sur le site des archives départementales de la Haute-Marne.

La photographie de la sépulture Louis Marie Adolphe Jardelle a été réalisée par E. Gambart.

Un grand merci à M. Bordes, à E. Gambart, à A. Carobbi, à G. Chaillaud, à R. Paintendre,  au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département de la Haute-Marne.

16 juin 2017

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz (1874-1959)

Henri_Pierre_Adolphe_Marcel_Putz

 

Les années de jeunesse

 

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz est né le 31 janvier 1874 dans le 6e arrondissement parisien. Son père, Jean Baptiste Henri, 50 ans, est un Messin, officier de carrière.

 

Il a opté pour la nationalité française en 1872. Ce chef d'escadron d’artillerie breveté est attaché au 2e bureau de l’état-major général du ministre de la Guerre. Jean Baptiste Henri Putz deviendra plus tard général de brigade. Sa mère, Marie Madeleine Adeline Gougeon, est âgée de 36 ans. Henri Pierre Adolphe Marcel est le plus jeune d’une fratrie composée de quatre enfants. Il a deux frères et une sœur. Les trois garçons feront une carrière dans l’armée.

 

Soldat de la classe 1894, n° 15 de tirage du canton de Fontainebleau, Henri Pierre Adolphe Marcel Putz est dispensé des obligations militaires. Un de ses frères se trouve sous les drapeaux au moment où il passe devant le conseil de révision. Il bénéficie de l’article 21 de la loi de 1889. Le jeune homme est déclaré « bon absent » le 1er avril 1895.

 

Périodes de formation

 

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz a obtenu son baccalauréat ès lettres et ès sciences. Reçu au concours d’entrée de Saint-Cyr, l’année de ses 21 ans, il entre à l’école spéciale militaire le 31 octobre 1895.

 

Henri Pierre Adolphe Marcel  Putz fait partie des élèves de la promotion de Tananarive. Il en sort le 1er octobre 1897 avec les galons de sous-lieutenant et le numéro 285 sur 539 jeunes diplômés classés. Il est affecté au 36e régiment d’infanterie de Caen. Deux ans plus tard, il est promu lieutenant. 

 

Le 24 septembre 1902, il épouse, dans la commune de Yenne, Marguerite Sabine Goybet,une savoyarde âgée de 23 ans. De cette union naîtront onze enfants.

 

En 1904, il suit les cours de l’école de tir du camp du Ruchard.

 

Désireux de gravir les échelons de la hiérarchie militaire, le lieutenant Putz tente et réussit le concours d’entrée de l’école supérieure de guerre.

 

En 1907, il fait un premier stage dans la cavalerie puis un second dans l’artillerie. Ces deux stages ont une durée de trois mois chacun. Les lieux d’affectation ne sont pas connus.

 

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz débute les cours théoriques de l’école supérieure de guerre le 1er novembre 1907. Le 10 septembre 1908, il est classé au 65e régiment d’infanterie. Il termine sa formation le 1er novembre 1909 avec le brevet d’état-major en poche. Il est classé 68e avec la mention « bien ».

 

Le lieutenant Putz a droit à un congé de trois mois, avec solde de présence, après cette formation. Il se retire à Paris et Fontainebleau durant cette période. Il doit maintenant faire ses preuves avec la pratique.

Cet officier est détaché comme stagiaire à l’état-major du 7e corps d’armée de Besançon pour une durée de 2 ans. Il est promu capitaine et classé au 66e R.I. le 8 novembre 1910. Henri Pierre Adolphe Marcel Putz est ensuite maintenu en stage puis mis hors cadre à l’état-major du 7e corps d’armée, le 27 mars 1911.

 

Durant ces deux années, il effectue de nouveau un stage d’un mois dans l’artillerie en 1910, puis un autre dans la cavalerie de même durée en 1911. Les lieux et les dates exactes de ces stages ne sont pas connus.

 

Expériences dans le monde aérien

 

Attiré par le « monde des airs », il effectue un stage de trois semaines aux sapeurs aérostiers du 24 avril au 13 mai 1911.

 

En octobre 1911, il est affecté à la 12e compagnie du 149e régiment d’infanterie à Épinal. Il y reste jusqu'au 28 janvier 1914. Cela ne l'empêche pas de poursuivre son apprentissage de l'aéronautique.

 

Le capitaine Putz passe, avec succès, son brevet d’aéronaute le 2 avril 1912. Celui-ci porte le n° 149. Il fait ensuite un stage d’instruction d’observateur à bord du dirigeable « capitaine Ferber » du 26 juin au 10 juillet 1912.

 

Dirigeable_Capitaine_Ferber_

 

Envoyé au service d’observation aérienne d’Épinal, comme observateur en ballon, Henri Pierre Adolphe Marcel Putz, doit attendre l’arrivée du ballon « Conté » pour obtenir un poste dans le domaine de ses compétences. Jusqu’à ce que ce ballon rejoigne Épinal, il travaille comme observateur en avion.

 

Le 7 février 1913, il accomplit une reconnaissance d’une durée de 15 minutes avec le lieutenant Lucien Battini. Le 5 avril, il renouvelle l’expérience avec ce pilote. Cette fois-ci, le vol dure 20 minutes. Il s’effectue à une hauteur maximum de 500 mètres. Six jours plus tard, il est le passager du maréchal des logis Quennehen, avec qui, il va effectuer le même type de déplacement aérien. Le 15 avril, il monte une dernière fois dans l’aéroplane du lieutenant Battini, toujours dans les mêmes conditions.

 

Les_aviateurs_Quennehen_et_Battini

 

Le 13 janvier 1914, il rejoint l’état-major du 21e corps d’armée qui vient tout juste d’être créé. Henri Pierre Adolphe Marcel Putz fait encore deux stages d’observateur en ballon dirigeable à Toul avant le déclenchement de la 1ère Guerre mondiale.

 

Les années de guerre

 

Le capitaine Putz est toujours détaché comme observateur de dirigeable, au centre d’observation aérienne d’Épinal, lorsque le conflit contre l’Allemagne éclate.

 

Le 11 août 1914, il est mis à la disposition de l’état-major du 21e C.A. Le dirigeable « Conté » vient d’être déclaré « hors de service ».

 

Henri Pierre Adolphe Marcel Putz prend la direction du 2e bureau du 21e C.A..

 

Le fait de bien connaître la langue et le fonctionnement de l’armée allemande lui permet de diriger les services des interprètes qui lui sont attachés. Il commande les agents qui sont mis à sa disposition. Cet officier s’occupe également de l’interrogatoire des prisonniers, une tâche qu’il mêne avec tact et perspicacité. 

 

Bien noté par ses supérieurs, le colonel de Boissoudy, chef d’état-major du 21e C.A., rédige le texte suivant en février 1915 : « C’est un travailleur acharné, un peu lent, intelligent, instruit, connaissant bien ses règlements et les détails des services. Homme calme et réfléchi, c’est un précieux auxiliaire pour son chef de section dont la tâche était particulièrement lourde. C’est un bon cavalier.»

 

Le 21e C.A. est engagé à Verdun en mars 1916, dans la Somme de septembre à décembre 1916 puis dans l’Aisne à partir de mai 1917. Durant cette période, le capitaine Putz fait toujours partie de l’état-major de ce C.A..

 

Le 30 juillet 1917, il est mis à la disposition de l’infanterie. De nouveau au 149e R.I.,  il reçoit, le 13 août, le commandement du 3e bataillon du régiment. Il est promu chef de bataillon à titre temporaire le 29 septembre.

 

Le 23 octobre 1917, le commandant Putz est blessé à l’épaule droite par un éclat d’obus, à la sortie de son P.C.. Il s’apprêtait à quitter la parallèle de départ pour conduire ses hommes à la bataille de la Malmaison.

 

Évacué vers l’arrière, il est soigné dans un hôpital parisien. Une fois guéri, il reprend du service. Le commandant Putz ne retournera jamais en première ligne, à la tête d’un bataillon de régiment d’infanterie. À partir de la fin de l’année 1917, il est affecté à plusieurs postes dans divers états-majors, cela jusqu’à la fin du conflit.

 

Le 6 décembre 1917, Le commandant Putz est à l’état-major du 2e corps d’armée colonial, où il est nommé chef de bataillon à titre définitif le 19 avril 1918. Le 5 juillet, il est muté à l’état-major du 36e corps d’armée.

 

Placé en réserve de personnel à l’état-major de la VIIIe armée le 18 juillet, puis à celle de l’état-major du 32e C.A. à partir du 26 août, il reçoit une affectation pour l’état-major du 17e corps d’armée pour occuper le poste de chef du 1er bureau à compter du 16 septembre. Il ne reste dans cette fonction qu’une petite dizaine de jours.

 

Le 4 octobre 1918, il passe à l’état-major du commandement supérieur du nord, pour prendre la tête du 3e bureau.

 

De l’armistice à la fin de carrière

 

Une décision ministérielle du 31 janvier 1919 l’affecte à l’état-major de la 12e région. Cette affectation est  annulée. Il reçoit l’ordre de rejoindre le 21e corps d’armée pour diriger le bureau de la chancellerie de l’état-major. Le commandant Putz quitte l’état-major du gouvernement militaire de Metz le 6 février 1919.

 

Début 1922, il retrouve un régiment qu’il a bien connu avant et pendant le conflit. Cet officier est réaffecté au 149e R.I. le 1er janvier 1922. Il prend, dans un premier temps, le commandement du 1er bataillon, puis celui du 3e bataillon à compté du 1er avril 1922.

 

Il accomplit ensuite un stage au centre d’études de montagne à Grenoble entre le 27 juillet au 21 août 1922.

 

En 1923, le commandant Putz rejoint l’état-major du groupe fortifié de Savoie qui devient en 1925, toujours à Chambéry, le secteur fortifié de Savoie. Il y est nommé chef d‘état-major puis promu lieutenant-colonel le 26 mars 1928. Atteint par la limite d’âge de son grade, il est admis à faire valoir ses droits à la retraite le 31 janvier 1932, il passe dans la réserve dont il est définitivement rayé des cadres le 14 janvier 1937 à l’issue de la période légale.

 

Le lieutenant-colonel Putz décède le 22 novembre 1959 à Chambéry à l’âge de 85 ans.

 

Décorations obtenues :

 

Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 3 mai 1916. (J.O. du 4 mai 1916) « Capitaine breveté à l’état-major d’un C.A.. Très bon officier ayant un sentiment élevé du devoir. A rendu de grands services depuis la guerre. A exécuté, en particulier, pendant les premiers jours de la mobilisation, au-dessus des lignes allemandes, des reconnaissances aériennes hardies, au cours desquelles il a recueilli des renseignements précieux. A déjà reçu la croix de guerre. »

 

Officier de la Légion d’honneur le 25 décembre 1929.

 

Croix de guerre avec une étoile de Vermeil et une étoile d’argent.

 

Citation à l’ordre du 21e C.A. en date du 12 août 1915 :

 

« Affecté pendant les premiers jours de la mobilisation au service d’explorations aériennes, a envoyé des indications très précieuses. Devenu ensuite chef du 2e bureau de l’état-major du corps d’armée, a montré une activité inlassable dans la recherche des renseignements et dans la lutte contre l’espionnage. »

 

Citation à l’ordre n° 264 de la 43e D.I. en date du 14 novembre 1917 :

 

« Officier supérieur très méritant. A été, le 23 octobre 1917, blessé à l’entrée de son P.C. au moment où il préparait, avec son bataillon, à marcher à l’assaut des positions ennemies. »

 

Autres décorations :

 

Médaille commémorative de la Grande Guerre, médaille interalliée de la Victoire.

 

Sources :

 

J.M.O. du 21e C.A.. S.H.D. de Vincennes  Réf : 26 N 195/1, 2 et 3

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes  Réf : 26 N 344/7

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la défense de Vincennes.

 

Le commandant Putz possède un dossier individuel  sur le site de la base Léonore. Pour le lire, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

 

Site_base_Leonore

 

Le portrait du commandant Putz provient d’une partie de photographie qui se trouve dans le témoignage du lieutenant Paul Douchez en trois volumes. Ce témoignage a été déposé par le fils de cet officier, aux archives du Service Historique de la Défense de Vincennes en 1983. Fond Douchez ref : 1K 338.

 

Les informations concernant la généalogie d’Henry Pierre Adolphe Marcel Putz ont été trouvées sur le site « Généanet ».

 

Les portraits du lieutenant Battini et maréchal des logis Quennehen sont extraits de cartes postales.

 

Un grand merci à M. Bordes, à F. Amélineau, à A. Carobbi,  à  M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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