Jeunesse
Paul Henri Houël voit le jour le 17 septembre 1881 dans la commune axonaise de Guise. Narcisse Apollinaire Alfred, le père, est âgé de 27 ans. Il pratique le métier de boulanger. Plus tard, cet homme travaillera comme clerc d’huissier. La mère, Berthe Jeanne Lorent, est une jeune femme de 22 ans qui n’exerce pas de profession. Les parents divorcent avant le 8e anniversaire de leur fils. Le père se remarie le 26 août 1889. Devenu principal clerc d’huissier, il vit à Ribemont avec sa nouvelle épouse.
La fiche signalétique et des services de Paul Henri Houël nous apprend qu’il possède un degré d’instruction de niveau 3. Il sait donc lire, écrire et compter. Il a sans doute poursuivi ses études au lycée Henri Martin. Un nom, Henri Houël, est gravé sur la plaque commémorative de cet établissement.
Malheureusement, les archives de ce lycée, qui auraient permis d’en savoir un peu plus sur le parcours scolaire d’Henri Paul Houël, ont été détruites durant la Première Guerre mondiale. En effet, les lieux ont été réquisitionnés par l’autorité allemande pour servir d’hôpital lors de l’occupation de la ville de Saint-Quentin.
Mais il y a tout de même de fortes probabilités que ce soit notre homme.
Paul Henri travaille ensuite comme clerc de notaire, bénéficiant probablement des relations de son père pour trouver cet emploi.
Cette activité professionnelle ne semble pas lui convenir. Le 23 octobre 1899, peu de temps après avoir fêté ses 18 ans, il prend la décision d’entrer dans l’armée. Désir d'émancipation ? Tentation pour le côté « aventure » ? Autres raisons ? Nous ne le saurons jamais.
Au 74e R.I.
Paul Henri est loin d’avoir atteint l’âge de la majorité qui est, à cette époque, fixé à 21 ans. Il a donc besoin de l’assentiment paternel pour commencer cette nouvelle expérience. Narcisse Apollinaire Alfred Houël lui donne son aval. Après avoir obtenu cette autorisation, le jeune Paul Henri se rend à la mairie de Ribemont pour y signer un engagement volontaire de 3 ans.
C’est dans une des trois casernes du 74e R.I. qu’il va faire ses premiers apprentissages de soldat.
Nommé caporal le 1er juin 1900, puis sergent le 19 décembre de la même année, ce sous-officier est amené à exercer les fonctions de sergent fourrier entre le 21 janvier et le 26 septembre 1901, avant de retrouver ses fonctions de sergent.
Le premier semestre de l’année 1902 est difficile pour lui. Durant cette période, le sergent Houël aura à son actif plusieurs punitions.
La première a lieu le lendemain du réveillon. Ayant pris du retard dans la communication d’une note de service, il écope de deux jours de consigne qui lui sont donnés par un sergent-major. Cette punition est aussitôt augmentée de deux jours par son capitaine.
Le 8 mars, son chef de bataillon, major de garnison, lui porte 12 jours de consigne. Il a été rencontré, portant un képi de fantaisie ridicule, malgré les prescriptions de l’ordre général sur la tenue.
Neuf jours après avoir effectué cette sanction, il est encore puni par le même officier pour avoir réalisé des inscriptions au crayon sur le mur du poste. Il prend de nouveau 8 jours de consigne.
Le 30 mai, c’est le lieutenant-colonel qui lui assène 4 jours de consigne pour ne pas avoir veillé à ce que les hommes, exempts de service surveillé, soient à l’infirmerie, conformément aux ordres donnés.
Somme toute, en y regardant de plus près, les motifs infligés pour ces 28 jours de consigne dénotent un caractère assez indépendant, oubliant parfois la rigueur des règlements militaires. Ces traits de personnalité se retrouveront un peu plus tard. Mais ils ne sont pas prédominants, sans quoi il n’aurait pas obtenu son certificat d’aptitude à l’emploi de chef de section dans la réserve ou la territoriale. Il est nommé sous-lieutenant de réserve le 10 avril 1903.
Toutefois, peu sensible à l’idée de renouveler son contrat lorsque celui-ci arrive à échéance, il quitte, en 1902, la caserne du 74e R.I..
Le 23 novembre 1902, il retourne vivre à Ribemont, rattaché au 87e R.I. de Saint-Quentin, avec son certificat de bonne conduite accordé.
Retour à la vie civile
Cherchant sa voie professionnelle, il est tour à tour reporter dans un journal de province puis directeur de cinématographe. Durant les années suivantes, sa vie va être entrecoupée par de nombreux passages aux 87e et 287e R.I..
Il revêt sa tenue de sous-lieutenant pour accomplir une période volontaire de 12 jours allant du 6 au 17 juillet 1903.
À la fin de cette session, le colonel du 87e R.I. écrit ceci : « Ancien sous-officier de l’active, très vigoureux, a de l’entrain et de l’autorité. Bonne instruction pratique. Bon chef de section, apte à rendre des services en campagne. »
En 1904, le sous-lieutenant de réserve Houël effectue une période d’instruction en deux parties. La première a lieu du 14 au 28 mars, la seconde entre le 6 et le 20 juin. Ces séjours à la caserne de Saint-Quentin lui offrent l’occasion d’être formé aux nouveaux règlements.
Le 26 février 1905, il passe dans le régiment de réserve suite à une décision prise par le général commandant la 4e division d’infanterie.
Paul Henri Houël réalise un nouveau stage volontaire de 15 jours, du 18 septembre au 2 octobre 1905. Le lieutenant-colonel responsable du 287e R.I. note dans le feuillet du personnel : « Officier de réserve très capable de remplir en campagne les fonctions de son grade. Bonne tenue, appréciation d’ensemble : 16 ». Cette observation est cosignée par le colonel du 87e R.I..
En 1906, le sous-lieutenant de réserve Houël fait deux périodes de 14 jours sous l’uniforme. Une première du 22 mai au 3 juin et une seconde du 26 août au 8 septembre. Prenant part aux manœuvres du 2e corps, il est noté comme étant un officier rigoureux, intelligent et énergique, qui a su commander sa section en toutes circonstances, en étant très à la hauteur des fonctions de son grade ; l’appréciation d’ensemble est évaluée à 18.
L’année de son mariage avec Alice Gabrielle Hauële qu’il épouse à Saint-Quentin le 18 mars 1907, Paul Henri Houël retourne à la caserne Saint-Hilaire pour y réaliser un nouveau stage volontaire entre le 3 et le 16 juin.
À cette période de sa vie, il est directeur de la « Gazette saint-quentinoise », une revue hebdomadaire littéraire, scientifique, commerciale et agricole qui a été publiée entre 1905 et 1910. Il vit au numéro 12 de la place du 8 octobre.
Le sous-lieutenant Houël passe dans le grade supérieur le 19 février 1908.
Il accomplit une période d’instruction qui s’étale entre le 12 et le 30 mai 1909. Cette année-là, il se rend au camp de Sissonne durant la convocation du 287e R.I..
Le lieutenant-colonel du régiment dit de lui : « Très sérieux et dévoué, connaît ses règlements, a de la pratique et du commandement. Commande très bien sa section et pourra commander une compagnie. Apte à faire campagne. »
Les années 1910-1911 sont marquées par 8 séances effectuées à l’école d’instruction de Saint-Quentin.
Il reçoit une lettre de félicitations du ministre de la guerre. Une récompense lui est accordée à l’occasion de fêtes ou de cérémonies organisées par des sociétés de préparation et de perfectionnements militaires. (Publication dans le J.O. du 23 juillet 1911).
Il fait un dernier passage au 287e R.I. du 31 août au 20 septembre 1911.
Devenu libraire à Paris, il vit dans un appartement situé au 41 de la rue du général Foy.
De nouveau attiré par la vie militaire il finit par signer un nouvel engagement le 24 septembre 1912. Cette fois-ci, il est attendu en Afrique du Nord. Son épouse se retire à Saint-Quentin. L’histoire ne dit pas si le couple s’est séparé de manière définitive.
Dans la Légion
C’est avec son grade de lieutenant de réserve qu’il intègre la 1ère compagnie du 2e régiment étranger le 14 octobre 1912, après avoir effectué la traversée de la Méditerranée
Le 28 décembre 1912, il participe à l'affaire de la Casba de Ribaa.
Sa nouvelle vie est très dure. Va-t-il tenir le coup ? Une observation faite en avril 1913 par le lieutenant-colonel Vandenberg, responsable du régiment, est sans appel. Elle est dure et intransigeante. Voici ce qu’il écrit : « Ancien reporter d’un journal de province, ancien directeur de cinématographe, il n’a pas réussi dans la vie civile et cherche comme pis-aller une situation dans la vie militaire. Gros garçon jovial, mais d’une moralité dont je suis peu sûr. A de l’allant, est vigoureux, mais n’est pas à sa place dans la Légion. »
Quelques mois plus tard, Paul Henri Houël finit par trouver ses marques dans le métier de légionnaire. À la fin du deuxième semestre de l’année 1913, le nouveau chef du régiment, le lieutenant-colonel Girodon, est beaucoup plus nuancé dans ses propos concernant son subordonné. Il note : « Je ne puis encore émettre un jugement personnel sur le compte du lieutenant de réserve Houël que je ne connais pas suffisamment. Je puis seulement dire que le chef du 1er bataillon, récemment rapatrié, avait apprécié favorablement les services qu’il rendait dans une compagnie et appuyé sa demande de maintien au Maroc pour une deuxième année, demande qui est, évidemment, un acheminement à une demande de passage dans le cadre actif. »
Les défauts notés par le lieutenant-colonel Vandenberg finissent par devenir des qualités. Il est apprécié par ses supérieurs.
À Fez, le responsable du régiment de marche du 2e étranger écrit ceci le 20 mars 1914 : « Gai, jovial, le cœur sur la main, le lieutenant de réserve Houël a de la bonne volonté et paraît aimer le métier militaire, au moins, tel qu’on le pratique aux colonies et dans une troupe de soldats de métier comme à la Légion, mais son instruction militaire est faible. Je doute qu’il ait assez le goût du travail et l’esprit du devoir pour le développer beaucoup. L’occasion ne s’est pas encore présentée de le juger en colonne. »
Le 9 février 1914, le chef de bataillon Denis Laroque, qui commande le 3e bataillon du régiment, lui donne l’unique punition de sa carrière de légionnaire. Il lui porte 4 jours d’arrêt simple avec le motif suivant : « A quitté, de sa propre autorité, la tente qui lui avait été provisoirement affectée, pour s’installer, la veille même de l’arrivée de sa compagnie, dans une chambre de baraquement qui venait d’être attribuée à cette unité, sans attendre la répartition faite par son commandant de compagnie, à l’égard duquel il a aussi manqué de déférence. »
Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914, le 2e régiment de marche est scindé en deux. Une partie, devenue le 2e régiment de marche du 2e régiment étranger, est destinée au front de France, l’autre, le 1er régiment de marche du 2e régiment étranger, demeure au Maroc. Le lieutenant de réserve Houël fait partie des effectifs du 3e bataillon qui reste sur place.
Cet officier prend part à plusieurs opérations militaires dans le Maroc occidental durant l’année 1914.
Le 31 mars 1914, il participe au combat de Dar Ayard au nord-est de Fez. Le 10 mai, il est au djebel Tfazza pour lutter contre les guerriers Rhiata. Deux jours plus tard, il est engagé dans la montagne des Tsoul.
Paul Henri Houël, lieutenant à la 10e compagnie, est autorisé à faire une 3e année de stage à la Légion.
Son bataillon est à Koudiat-el-Biad.
Le lieutenant-colonel Corbière, qui a remplacé le lieutenant-colonel Girondon à la tête du régiment, écrit l’appréciation suivante le 29 septembre 1914 : « C’est un bon officier de réserve, jovial, heureux de vivre, rempli de bonnes volontés, toujours prêt à rendre service. Il se tient bien au feu et commande honorablement sa section. Il a été félicité et proposé pour le Ouissam Alaouite à la suite des opérations. »
Le lieutenant Houël est titularisé dans son grade par décret du 17 octobre 1914.
Une nouvelle observation est rédigée le 7 septembre 1915 par le responsable du 1er régiment de marche du 2e régiment étranger.
« C’est un officier d’une intelligence vive, d’un esprit très ouvert et assimilant très vite les diverses questions d'intérêt militaire ou générales. A cependant besoin de prendre un peu plus de jugement et d’étudier le métier plus à fond. Est trop superficiel. A de l’entrain, de la gaieté et possède les qualités physiques voulues pour faire campagne. Sera très bon lorsqu’il aura mûri son caractère et appris les détails du métier. »
Il participe à de nouvelles opérations militaires en octobre 1915. Abd el Malek réapparaît dans la région de Taza pour y faire renaître un foyer de résistance chez les Rhiata et les Beni Ouaraïn. Les 1er et 4 octobre 1915, le lieutenant Houël participe aux combats de l’Oued Ifran et du Souk el Arbaa.
Son passage à la Légion arrive à son terme.
Une décision du résident général au Maroc, datée du 27 octobre 1915, l’affecte dans un régiment d’infanterie qui combat sur le front français.
Sur le front européen
Arrivé en France, pour remplacer le lieutenant Maurice Joseph le Hoc, qui a été muté à son ancien régiment, il rejoint la ligne de front le 19 novembre 1915 pour intégrer le 149e R.I..
Ce régiment se trouve en Artois, une région qu’il s‘apprête à quitter après avoir vécu de longs mois dans un secteur particulièrement éprouvant.
Le lieutenant Houël devient officier porte-drapeau. Il occupe ce poste durant peu de temps. Le 23 janvier 1916, il prend, pour une période très courte, le commandement de la 9e compagnie avant d’être nommé à la tête de la 11e à partir du 12 février 1916.
En mars 1916, le régiment est envoyé en urgence dans le secteur de Verdun. Sa compagnie, sous les ordres du commandant de Witkowski, n’est pas engagée en première ligne. Dans un premier temps, elle est placée au village de Fleury-devant-Douaumont avec les 3 autres compagnies du 3e bataillon du 149e R.I., pour constituer la réserve de la 25e brigade. Le 9 mars, la compagnie Houël est rapidement envoyée au sud-ouest du fort de Douaumont avec une seconde compagnie du bataillon.
Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés à cette date, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.
Très exposé aux bombardements allemands, le lieutenant Houël est blessé le 10 mars à 15 h 00. Les médecins constatent une plaie profonde par éclat d’obus à son pouce droit, plaie qui nécessite une évacuation vers l’arrière.
Le sergent-major Lucien Bellwo et les soldats Louis Choix et Albert Bazin, tous trois de la 11e compagnie, signent le certificat d’origine de blessure de guerre de leur supérieur.
Le lieutenant-colonel Abbat, qui commande le 149e R.I. à cette époque du conflit,écrit ceci à son sujet : « Commande depuis un mois la 11e compagnie dans d'excellentes conditions, a de l’autorité et sait donner l’exemple dans les circonstances difficiles. Très bon officier à tous les points de vue. »
Paul Henri Houël est promu directement au grade de capitaine à titre définitif, le 4 avril 1916. Soigné, il retrouve son régiment le 18 avril qui est en pleine restructuration. Les pertes durant son passage à Verdun ont été conséquentes. Le lieutenant-colonel Gothié qui a repris le commandement de son ancienne unité le jour même où le capitaine Houël est revenu, s’apprête à combler les blancs qui se trouvent dans la liste de ses cadres.
Paul Henri Houël obtient une nouvelle promotion puisqu’il est nommé capitaine adjudant-major du 3e bataillon. Il devient le second du commandant Fernagu, récemment affecté au régiment.
Le 149e R.I. a quitté l’enfer de Verdun quelques jours plus tôt. Après un court repos à Landrecourt, il prend la direction de la Champagne pour venir s’installer dans un secteur situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des deux-Mamelles. C’est une région plutôt calme en comparaison de ce qu’il vient de vivre.
Fin juillet 1916, les hommes du lieutenant-colonel Gothié sont en repos, une partie à Mairy-sur-Marne, l’autre à Sogny-aux-Moulins.
Le capitaine adjudant-major Houël est photographié après un exercice de défilé qui a lieu le 31 juillet 1916 à Mairy-sur-Marne. Nous le voyons échanger quelques mots avec le sous-lieutenant Mouren qui se tient devant ses hommes.
Début août 1916, son bataillon est à l’entraînement du côté de Châlons-sur-Marne avec le reste du régiment. Une dizaine de jours plus tard, le régiment se prépare à partir dans la Somme. Début septembre 1916, le capitaine adjudant-major Houël participe à la prise du village de Soyécourt avec 3 compagnies du 3e bataillon. Les actions, qu’il mène au cours de cette opération, lui valent la Légion d’honneur.
Pour en savoir plus sur l’attaque du village de Soyécourt, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.
Paul Henri Houël bénéficie d’une permission qui lui permet de s’éloigner de la ligne de front du 24 septembre au 3 octobre inclus.
Le régiment alterne des périodes dans des secteurs plutôt calmes pour entreprendre une instruction intensive et des temps de repos. Cette instruction a lieu mi-partie au camp de Villersexel, mi-partie en deuxième ligne du secteur Seppois-Largitzen en Haute-Alsace.
Mi-avril 1917, le 149e R.I. est envoyé dans la région de Montmirail où il reste 6 semaines.
Le capitaine Houël obtient une seconde permission du 18 au 28 avril 1917.
À partir du début du mois de juin, le 149e R.I occupe plusieurs secteurs à l’ouest du fort de la Malmaison.
Après une permission exceptionnelle du 3 au 6 juillet il est pour la troisième fois de l’année en repos, du 19 au 29 juillet. Cette permission fut la dernière.
Fin septembre, le régiment se prépare à la prochaine attaque pour laquelle il va être sollicité. L’entrainement est long et pénible.
La photographie suivante a été réalisée quelques jours avant que le régiment ne rejoigne le front pour être engagé dans la bataille de la Malmaison.
Le capitaine adjudant-major Houël est placé à la gauche du commandant Putz. L’image joviale et bonhomme sur le cliché correspond à la réalité de la description faite par ses supérieurs, même si nous ne savons pas ce que les hommes pensaient de cet officier.
Le 23 octobre 1917, les bataillons du colonel Boignes se lancent à l’attaque.
Pour en savoir plus sur les compagnies du 3e bataillon du régiment, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.
Peu de temps après avoir remplacé le commandant Putz tout juste blessé à la sortie de son P.C. au début de l’attaque de la Malmaison, il est touché par des éclats d’obus. Les souffrances sont terribles. Son pied droit est broyé et il a de multiples fractures compliquées aux deux jambes.
Rapidement évacué à Sermoise, il ne survit pas à ses blessures. Le jour même, le capitaine adjudant-major Houël décède à l'ambulance 13/8, après avoir été amputé de son pied.
Trois semaines plus tôt, le colonel Boignes avait écrit une dernière note succincte et particulièrement élogieuse à son sujet dans son feuillet individuel de campagne : « A de brillantes qualités militaires, de l’autorité et de la belle humeur. Est parfaitement susceptible de commander un bataillon. Fait un excellent adjudant-major. »
Il y a de fortes probabilités pour le corps de cet officier ait été restitué à la famille dans les années 1920.
Décorations obtenues :
Citation à l’ordre de 21e C.A. n° 97 du 12 mai 1916
Ayant fait 3 ans de campagne au Maroc. Venu de France à sa demande, a donné un bel exemple d’énergie et de ténacité le 10 mars 1916 en maintenant son unité en première ligne, sous un bombardement violent d’artillerie de gros calibre, à un emplacement de grande importance pour la défense de la position Blessé au moment où il encourageait ses hommes. »
Cité à l’ordre n° 142 de la 43e D.I. en date du 15 juillet 1916.
« Par son activité, son habileté, son influence morale sur les hommes, a su, dans le minimum de temps, coordonner et mettre en valeur les efforts de chacun, de façon à faire donner le maximum à sa troupe et l’amener à conquérir sans pertes, le 9 juillet 1916, 500 mètres de tranchées ennemies et de faire 8 prisonniers vivants. »
Cité à l’ordre n° 229 de la 43e D.I. en date du 3 juillet 1917.
« Officier très courageux et très énergique, a montré beaucoup de courage et de dévouement en assurant, malgré un bombardement violent, le sauvetage de sa liaison ensevelie dans les abris. »
Citation à l’ordre de l’armée (J.O. du 17 janvier 1918)
« Brillant officier, plein de cœur et d’ardeur, ayant une haute autorité sur sa troupe. A été mortellement frappé à la tête du bataillon dont il avait assuré le commandement en marchant à l’attaque des positions ennemies. »
Chevalier de la Légion d’honneur en date du 18 septembre 1916
« S’est distingué par l’ardeur et l’énergie avec lesquelles il a commandé son bataillon au cours des attaques des 4 et 7 septembre 1916. A fait preuve des plus brillantes qualités d’entrain de décision et de ténacité dans la conquête et l’organisation des positions ennemies. » Déjà deux fois cité à l’ordre.
La nomination ci-dessus comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme.
Autres décorations :
Médaille coloniale agrafe Maroc.
Officier dans l’ordre marocain Ouissam Alamite en date du 29 mai 1915.
Le nom de Paul Henri Houël est à la fois gravé sur le monument aux morts de Saint-Quentin et sur celui de Ribemont.
Son épouse s’est remariée en 1925.
Il n’y a pas de descendance connue pour cet homme.
Sources :
Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.
Fiche signalétique et des services provenant du site des archives départementales de l’Aisne
Actes d'état civil lus sur le site des archives départementales de l’Aisne.
La partie de carte qui localise Koudiat-el-Biad est extraite de l'historique du 8e régiment de tirailleurs tunisiens, 3e bataillon de Marche trouvé sur le site « Gallica ».
La photographie de groupe est extraite du fonds Paul Douchez, un témoignage en trois volumes. Ce volumineux travail a été déposé par le fils de cet officier, aux archives du Service Historique de la Défense de Vincennes en 1983. Fond Douchez ref : 1K 338.
Un grand merci à M. Bordes, à Achache, à A. Carrobi, à J. Charraud, à É de Fleurian à J.P. Duchemin, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales du département de l’Aisne.