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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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22 août 2014

13 août 1914.

Le_Climont

Le 1er bataillon du 149e R.I. est en mission de couverture dans le secteur de Lubine depuis la veille. Les 2e et 3e bataillons sont à Colroy-la-Grande.

Une action offensive doit être exécutée par les hommes du capitaine Lescure qui se trouvent toujours dans le secteur du col d’Urbeis. Le bataillon doit pousser deux de ses compagnies, une section d’artillerie et un peloton de cavalerie dans la direction des fermes du Climont. Ce groupe exécute un déplacement rapide pour pouvoir canonner le secteur à partir de 15 h 00. Il a reçu l’ordre de prendre sous son feu les fermes du Climont en poussant par le sud, que celles-ci soient occupées ou non par l’ennemi. Quelles que soient les circonstances, le groupement du capitaine Lescure doit impérativement faire taire le canon et le fusil avant 16 h 00. Des troupes françaises se trouvent dans le secteur.

Carte_1_journe_du_13_aout_1914

Legende_carte_1_journee_du_13_aout_1914

Un groupe composé de deux compagnies du 158e R.I. et d’un peloton de cavalerie, sous les ordres du commandant du Réau de la Gaignonnière, venu du Han, contourne le Climont par le sud. Ce détachement doit faire sa liaison avec celui du capitaine Lescure. Une fois cette mission achevée, les hommes du 1er bataillon du 149e R.I. qui ont été engagés dans cette action, et les éléments qui lui sont rattachés retournent à Lubine.

En début d’après-midi, Les 2e et 3e bataillons du 149e R.I.s’apprêtent à quitter Colroy-la-Grande. Le 3e bataillon se met en route à partir 14 h 30. À 15 h 45, c’est au tour du 2e bataillon de mettre le sac au dos. Ces deux bataillons ont reçu l’ordre de venir s’établir en cantonnement d’alerte dans les communes de Provenchères-sur-Fave et de Frapelle.

La 7e compagnie est partie de Lusse aux alentours de 14 h 15 pour rejoindre son bataillon d’origine.

carte_2_journee_du_13_aout_1914

legende_carte_2_journee_du_13_aout_1914

En début de soirée, le 1er bataillon du 149e R.I. rentre aux cantonnements. Les 3 bataillons du régiment sont maintenant réunis. La nuit sera très courte, le régiment va se remettre en route dès le lendemain à partir de 3 h 30.

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

15 août 2014

12 août 1914.

Colroy_la_Grande_

La veille, les 1er et 2e bataillons du 149e R.I. ont quitté le village de Wisembach pour venir s’installer à Bertrimoutier. Le 3e bataillon, lui, est resté au col de Sainte-Marie en prévision d’une attaque allemande.

Le colonel Menvielle commande un détachement composé des 1er et 2e bataillons du 149e R.I., d’un peloton de cavalerie et d’une batterie de l’A.D. 43. Il reste à la disposition du général de division.

La 85e Brigade est maintenant engagée dans les combats qui ont lieu un peu plus au nord dans le secteur de Voyémont et de Saales. Le gros du 149e R.I. assure la couverture de la Brigade.

Les 1er et 2e bataillons du régiment quittent Bertrimoutier à 3 h 15. Ils traversent les villages de Combrimont et de Lesseux. Les deux bataillons prennent une formation de rassemblement, derrière la partie ouest du parc du château de Lesseux, située près de la commune d’Herbaupaire. Le 2e bataillon commandé par le capitaine François se positionne à droite, le 1er bataillon sous l’autorité du capitaine Lescure prend place à gauche. Les formations sont établies à 4 h 00. Le bruit du canon se fait entendre du côté de Beauchimont-Menabois, l’artillerie française vient d’ouvrir le feu sur les positions ennemies qui se trouvent aux alentours de Voyemont du côté de la cote 803.

À 4 h 30, un ordre provenant de la 43e D.I. fait savoir au 2e bataillon du régiment qu’il doit se mettre en route. Le gros de sa 7e compagnie s’installe dans le petit village de la Pariée. Cette compagnie envoie également une de ses sections à la cote 608, une demi-section à Basse Merlusse, l’autre demi-section à Arpot. Un petit poste composé de 4 hommes est constitué dans le petit village des 3 Maisons. Les 5e, 6e et 8e compagnies du 2e bataillon se mettent en rassemblement articulé sur le versant sud de la croupe est de l’église de Lusse. Tous ces mouvements sont terminés à 5 h 30.

Le 1er bataillon, qui devait initialement s’installer sur les pentes nord de cette même croupe, est finalement maintenu à Lusse. Il reste à la disposition du colonel Menvielle.

Carte_1_journee_du_12_aout_1914

Legende_carte_1_journee_du_12_ao_t_1914

Quelque temps plus tard, ce bataillon reçoit l’ordre de se rendre à la scierie de Lubine (il existe toujours une scierie à la sortie nord-est de Lubine, qui mène au hameau de la Bassotte). Au même moment, les 3 compagnies du 2e bataillon, modifient légèrement leurs positions, elles se portent sur le versant nord de la croupe est de l’église de Lusse.

Le colonel Menvielle est informé de l’arrivée imminente du 3e bataillon de son régiment. Le clocher de l’église de Lusse vient tout juste de marquer les 15 h 00. Le lieutenant-colonel Escallon, le commandant Didierjean et ses hommes sont arrivés à Bertrimoutier. Ce bataillon avait commencé à replier ses avant-postes dans la nuit du 11 au 12 août. Il a définitivement quitté le col de Sainte-Marie, après avoir été remplacé par un bataillon du 75e R.I. à 8 h 00.

Carte_2_journee_du_12_ao_t_1914

Legende_carte_2_journee_du_12_aout_1914

L’état-major du régiment et le 2e bataillon quittent Lusse à 18 h 00 pour prendre la direction de Colroy-la-Grande. Une heure plus tard, ils arrivent dans cette commune. La 7e compagnie du bataillon quitte ses positions occupées depuis le matin pour aller s’installer à Lusse. Le lieutenant-colonel Escallon et le 3e bataillon du commandant Didierjean viennent de faire un long repos à Bertrimoutier. Ils prennent congé de cette localité à 19 h 30 pour prendre la direction de Colroy-la-Grande et rejoindre le gros du 2e bataillon à 21 h 30.

Carte 3 journee du 12 août 1914

Legende_carte_3_journee_du_12_aout_1914

Les hommes du capitaine Lescure qui se trouvent toujours dans le secteur du col d’Urbeis prennent les dispositions suivantes :

Pour la couverture :

Celle-ci doit être assurée par un peloton d’infanterie qui prend position au sud du col, il est épaulé par un second peloton qui est installé au nord du col. Une section reste sur la route du col. Une autre section prend place plus au nord, face à la lisière ouest du village du Climont, à environ 300 m à l’ouest du village.    

Pour la réserve :

Une compagnie et demie ainsi qu’une section de mitrailleuses constituent une partie de la réserve. Celles-ci sont positionnées près de la scierie de Lubine. Des éléments du  bataillon sont également positionnés au col de Lubine (très vraisemblablement le col d’Urbeis).

Une autre compagnie encadre le T.C. et l’artillerie couvrant la direction de Fouillaupré et celle du col de la Hingrie.

Carte_4_journee_du_12_aout_1914

Legende_carte_4_journee_du_12_aout_1914

Le peloton de cavalerie se trouve au col, derrière la section d’infanterie avec vedettes fixées aux cols de la Hingrie et de Raleine.

Des cavaliers ennemis sont signalés à la Hingrie. Une compagnie allemande du 8e bataillon de chasseurs à pied se trouve à la lisière du col d’Urbeis. Le village de Climont est occupé par l’ennemi, mais il est impossible d’en apprécier le nombre.

Les fermes du Climont vont être la cible du groupement mixte du  capitaine Lescure. Une attaque est en préparation pour le lendemain. De nouveaux déplacements attendent les 2e et 3e bataillons du régiment. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

28 mai 2013

11 août 1914.

                Bertrimoutier

Le régiment occupe des positions qui sont sensiblement identiques à la journée du 10 août 1914.

À 3 h 30, la 2e compagnie est toujours sur les emplacements occupés depuis la veille. La 3e compagnie va devoir remplacer une compagnie du 31e B.C.P. qui se trouve du côté du ravin des Yraux. Elle complète l’organisation de la position en creusant de nouvelles tranchées. La 1ère section de mitrailleuses vient de s’installer sur l’éperon sud-est du bois du Chêna. Elle se retranche dans ce secteur, pour se préparer à intervenir soit dans la direction du col de Sainte-Marie, soit dans celle du ravin des Yraux. La 2e section de mitrailleuses s’établit dans les mêmes conditions,à la corne sud du même bois. 

La 4e compagnie est à la gauche de la scierie, en 2e ligne. Elle prépare des tranchées sur les pentes sud-est du Chêna. La 1ère compagnie, qui est également en 2e ligne, est positionnée à droite sur les pentes nord de la croupe Belleque située au sud-est de Wisembach. 

Le lieutenant-colonel Escallon, qui commande  le détachement positionné au col de Sainte-Marie, fait un compte-rendu téléphonique de la situation. Il est  6 h 25. Celui-ci fait savoir que les troupes du 14e C.A. vont bientôt relever celles du 21e C.A. dans le secteur intéressant le col de Sainte-Marie. En effet, trois bataillons de la 27e division sous les ordres du général Baret viennent d’arriver. Le premier se dirige sur Wisembach, les deux autres rejoignent le col. 

                 Carte_journee_du_11_aout_1914

                                     Legende_carte_du_11_aout_1914      

Le 3e bataillon du 75e R.I. reçoit l’ordre de relever les éléments du 149e R.I. qui se trouvent dans le bois du Breuil. Il se rend immédiatement sur les positions désignées. Il passe le col de Sainte-Marie qui est gardé par des chasseurs. La route du col est jonchée d’obstacles et de défenses accessoires. Le 3e bataillon du 75e R.I. arrive sur ces emplacements vers 4 h 00. Les hommes du commandant Biloir vont relever progressivement le 3e bataillon du 149e R.I.. 

À 16 h 30, le général commandant la 43e division fait parvenir un télégramme au colonel Menvielle, qui lui ordonne de se diriger sur Bertrimoutier. Il devra stationner dans cette commune en début de soirée, tout en laissant le lieutenant-colonel Escallon et le 3e bataillon de son régiment dans le secteur du col de Sainte-Marie. 

L’état-major et le 1er bataillon du régiment quittent Wisembach à 17 h 00. Ils prennent la route qui passe par Gemaingoutte et par Bonipaire. Le 2e bataillon doit les rejoindre à Gemaingoutte. Une heure et demie plus tard, les hommes du colonel Menvielle aperçoivent le clocher de l’église de Bertrimoutier. 

            Tableau des décédés des suites de leurs blessures pour la journée du 11 août 1914

                                   Tableau des blessés pour la journée du 11 août 1914

 Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 75e R.I. pendant la guerre de 1914-1918. Imprimerie Berger-Levrault Nancy-Paris-Strasbourg.

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

14 mai 2013

10 août 1914.

                 Village_de_Wisembach_1

Le 9 août, peu avant minuit, les premiers éléments du régiment engagés dans les combats du Renclos-des-Vaches, commencent à s’installer dans Wisembach. Au fur et à mesure de l'avancée de la nuit, des groupes d’hommes rallient le village. La troupe est exténuée. 

À partir de 6 h 00, les officiers rassemblent les effectifs restés valides pour reconstituer les compagnies.

L’E.M., le 1er bataillon, sous les ordres du capitaine Lescure, le 2e bataillon, sous l’autorité du capitaine François, la 11e compagnie commandée par le sous-lieutenant de réserve Lefèvre, ainsi qu’une section de la 12e compagnie dans le village.

Peu avant 7 h 00, le colonel Menvielle passe en revue les restes de ses effectifs engagés la veille. Les hommes se rassemblent à la sortie ouest de Wisembach. Ces unités prennent ensuite une formation de bivouac. La 2e compagnie va occuper les tranchées qui ont été creusées et occupées par le 31e B.C.P., à hauteur du ravin de la maison forestière de la Gravelle. Elle bat le débouché de ce ravin en même temps que la route qui descend du col de Sainte-Marie.

                 Carte_journee_du_10_aout_1914__1_

                                     Legende_journee_du_10_aout_1914__1_ 

7 h 30 : Le général Legrand-Girarde commandant le 21e C.A. vient spécialement à Wisembach pour voir le régiment. À cette occasion, il embrasse le colonel en le félicitant de sa conduite au feu. 

Une batterie du 59e R.A.C. met une de ses sections en surveillance à Trou le Loup qui se trouve à 800 m au nord-ouest de Wisembach, face au col de Sainte-Marie. Celle-ci est soutenue par une section de la 1ere compagnie du 149e R.I.. 

 La 2e section de la batterie s’établit sur le mamelon à 500 m au sud de Wisembach, face au Renclos-des-Vaches. 

 À 10 h 00, un ordre émis par le général Blazer est transmis par téléphone au lieutenant-colonel Escallon. Celui-ci doit rester en réserve à Wisembach. 

En début d’après-midi, la 11e compagnie et la section de la 12e compagnie sont dirigées sur le col de Sainte-Marie pour être remises à la disposition du commandant Didierjean. 

Au même moment, l’E.M. et les 1er et 2e bataillons vont cantonner au nord du ruisseau dans la partie nord-est de Wisembach. 

À 17 h 00, le 2e bataillon doit se rendre sur de nouveaux emplacements. La 3e compagnie se porte à la tête du ravin sud-nord en partant de l’église de Wisembach. Cette compagnie a pour mission la surveillance dans la direction du bois du Chenu et bois de Menaupré. La 2e compagnie reste sur place. Les 1ère et 4e compagnies sont maintenues à Wisembach, elles barricadent fortement les issues du village. Trois compagnies du 31e B.C.P. sont également établies au carrefour de crête à 1500 m nord de l’église de Winsembach. La 3e compagnie établit la liaison.                 

Carte_2_journee_du_10_aout_1914

                                     Legende_carte_du_10_aout_1914__2_

Vers 22 h 15, des coups de fusil se font entendre dans la direction de la crête au nord de Wisembach, un poste du 31e B.C.P. échange des tirs avec une patrouille ennemie. 

À 23 h 00, les fractions du 149e R.I. qui sont cantonnées à Wisembach (E.M. ; 1ère et 4e compagnies) sont alertées. Elles vont s’établir au bivouac gardé qui se trouve à la sortie ouest de Wisembach. Il n’y a aucun autre incident durant la nuit. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

2 avril 2013

Une première confrontation avec la réalité de la guerre sanglante.

                 Cimetiere__militaire_du_col_de_Sainte_Marie

Pour affiner mon travail sur les combats du signal de Sainte-Marie menés par le 149e R.I. à la date du 9 août 1914, je me propose maintenant de faire une brève analyse des pertes du régiment. 

                                        Tableau des tués pour la journée du 9 août 1914

La liste des tués rassemble les hommes qui ont trouvé la mort dans les zones de combat, ceux qui sont décédés dans les hôpitaux à la suite des blessures reçues et ceux dont l’acte de décès a été officialisé quelques années plus tard par décision des tribunaux. 

                          Liste des blessés et des disparus pour la journée du 9 août 1914

Le tableau suivant nous montre l’état des pertes générales du régiment pour la seule journée du 9 août 1914. Les tués sont représentés en rouge, les blessés en vert et les disparus en orange.  

                 Tableau_general_des_pertes_du_149e_R

La base référentielle pour faire ce travail reste la liste des pertes qui se trouve dans le J.M.O. du 149e R.I.. J’ai dû consulter le fichier des « morts pour la France » qui se trouve sur le site « Mémoire des Hommes » pour construire ma propre liste. Je me suis mis à la recherche d’une éventuelle fiche individuelle pour chacun des noms figurant sur la liste initiale. 

Premières observations :

 L’écart  entre le nombre des tués et celui des blessés reste assez faible. 

65,4 % des personnes enregistrées comme « disparus » dans la liste du J.M.O. sont en fait décédées. 

Il y a une légère différence entre les totaux des deux listes. La première liste donne un résultat de 428 hommes et la seconde celui de 426. Ce résultat est dû tout simplement au fait qu’un soldat tué est inscrit également dans la colonne des blessés ainsi que dans celle des disparus. 

Il y a 8 noms que je n’ai pas retrouvés dans le fichier des « morts pour la France » sur le site « mémoire des hommes ». 

Plus de 55 % des actes de décès ont été enregistrés après le 1er janvier  1920.

La forte proportion de disparus, commune aux autres combats du début de la guerre dans les autres unités, s’explique principalement de la manière suivante : il faut impérativement deux hommes pour témoigner d'un décès d’un homme, et l’absence de ces deux personnes fait qu’il est considéré comme disparu jusqu’au jugement d’un tribunal rendu après la guerre, le plus souvent entre 1919 et 1921. 

Je me propose maintenant de faire quelques observations concernant les pertes par bataillon. 

                 Perte_du_1er_bataillon__le_9_aout_1914

Au début du conflit, les compagnies du régiment sont à effectifs complets. Ce sera la seule et unique fois où je ne parlerai pas d’effectifs théoriques pour le régiment dans une de mes analyses des pertes du 149e R.I.. Les compagnies sont composées d‘environ 250 combattants. Je resterai sur cette base pour effectuer mes calculs, même si je suppose qu’il peut y avoir quelques malades ou bien quelques soldats qui pourraient souffrir de blessures aux pieds, dues aux longues marches ou encore ceux qui auraient pu avoir une insolation. 

Pour le 1er bataillon, nous obtenons les résultats suivants :

1ère compagnie : 20,8 % de l’effectif.

2e compagnie : 18,4 % de l’effectif.

3e compagnie : 11,6 % de l’effectif.

4e compagnie : 32 % de l’effectif.        

En additionnant les pertes des 4 compagnies du 1er bataillon, nous arrivons à un total de 207 hommes, soit 20,7 % de l'effectif. 

                 Perte_du_2e_bataillon_le_9_aout_1914

Pour le 2e bataillon, nous obtenons les résultats suivants :

5e compagnie : 20 % de l’effectif.

6e compagnie : 8 % de l’effectif.

7e compagnie : 12,4 % de l’effectif.

8e compagnie : 20,4 % de l’effectif.

En additionnant les pertes des 4 compagnies du 2e bataillon, nous arrivons à un total de 152 hommes, soit  15,2 % de l'effectif. 

                Perte_du_3e_bataillon_le__9_aout_1914

Pour le 3e bataillon, nous obtenons les résultats suivants :

9e compagnie 1,6 % de l’effectif.

10e compagnie : 0 % de l’effectif.

11e compagnie : 20 % de l’effectif.

12e compagnie : 3,6 % de l’effectif. 

En additionnant les pertes des 4 compagnies du 3e bataillon, nous arrivons à un total de 63 hommes, soit   6,3 % de l'effectif. 

La lecture de l’ensemble des résultats précédents nous donne une idée exacte des pertes réelles subies par le régiment.

Plusieurs compagnies sont engagées avec tout leur effectif durant cette journée.

Dans un premier temps, ce sont les 1ère, 2e et 4e compagnies qui attaquent puis les  5e, 7e et 8e compagnies et enfin la 11e compagnie. 

Les 3e, 6e et 12e compagnies engagent une partie de leurs hommes.

Le 1er bataillon du 149e R.I. est le plus éprouvé. À l’exception d’un tué et de quelques blessés à la 9e, les compagnies qui ne sont pas engagées dans les combats ne subissent pas de perte, ceci concerne la 9e, la 10e et les ¾ de la 12e compagnie. 

L’effectif du régiment nous est donné par le J.M.O.. Il suffit d’additionner les chiffres du 1er et du 2e échelon pour obtenir le total des hommes. 

 Au début du mois d’août, le régiment est composé 3389 hommes, les pertes globales du 149e R.I. pour son baptême du feu sont de 182 tués, 215 blessés et 29 disparus soient 426 hommes.

 Le pourcentage des pertes pour le régiment est de 12,57 %. 

En réalité, en additionnant les effectifs qui sont engagés dans les attaques du Signal de Sainte-Marie, nous obtenons un total de 2065 hommes qui participent au combat. En enlevant les pertes de la 9e compagnie qui, elle, n’a pas participé au combat, nous obtenons un pourcentage de perte plus important qui s’élève à 20,43 %. 

Même si  le nombre des tués ne représente qu’un échantillon de l’effectif global du régiment, il est  intéressant de construire le tableau suivant : 

                 Tableau_des_pourcentages_des_tu_s_par_annee_de_classe

Les  classes 1911, 1912 et 1913 (carré de couleur verte) qui se trouvaient sous le drapeau du 149e R.I. avant le début du conflit représentent à elles seules 66 % des pertes.

Les hommes représentés dans les autres classes (carré de couleur orange) sont soit des réservistes, soit des officiers et des sous-officiers engagés ou rengagés. 

Sources :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Fichier des « morts pour la France » sur le site « mémoire des hommes ». 

Un grand merci à M. Bordes, à L. Adalbert, à A. Carobbi et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

5 mars 2013

9 août 1914, le baptême du feu.

                  Renclos_des_Vaches_2

Le colonel Menvielle vient de recevoir le commandement d’un groupement constitué du 149e R.I., du 31e B.C.P. et d’une batterie de R.A.C., à la suite d’un ordre provenant de la 43e D.I..

À 2 h 30, les 1er et 2e bataillons du régiment se mettent en marche. Ils quittent Ban-de-Laveline pour se rendre à Wisembach. La troupe prend la route qui passe par Gemaingoutte.

                 Carte_1A

                                     Legende_carte_1A

Les bataillons quittent Ban-de-Laveline à 2 h 30 dans l’ordre suivant : 

                 Composition_du_9_ao_t_1914

Le point initial se trouve à la sortie nord-est de Ban-de-Laveline sur la route de Gemaingoutte. Les éléments du 149e R.I. arrivent à Wisembach à 3 h 45. 

 I Mouvements et mises en place des unités avant le début du combat du Signal de Sainte-Marie 

a) 1er et 2e bataillons du 149e R.I. 

                 Carte_1B

                                     Legende_carte_1B

La 6e compagnie qui constitue la flanc-garde se détache aussitôt de ce  groupe. Sa mission est de veiller à ce que le gros du régiment ne soit pas pris à revers par l’ennemi. Elle doit se rendre du côté de la Chaume de Lusse. Pour rejoindre ce secteur, la compagnie du capitaine François suit un itinéraire qui passe par Diarupt, la Croix le Prêtre, le bois de Menaupré et le Renclos des Vaches. Une fois arrivée près de la Chaume de Lusse, elle prend position sur la lisière est du bois et se retrouve ainsi face aux retranchements ennemis,qui se sont établis à quelques 600 m au sud-est. 

                 La_Chaume_de_Lusse

Les 1ère, 2e et 4e compagnies du 1er bataillon prennent la direction du Renclos-des-Vaches. Elles passent ensemble les Yraux pour ensuite se séparer. Les 1ère et 4e compagnies suivent la lisière nord du bois devant les Yraux et la 2e compagnie longe la lisière sud du bois de Menaupré.

Les 5e, 7e et 8e compagnies du 2e bataillon du commandant Magagnosc, sous l’autorité du colonel Menvielle, se dirigent sur la Cense du Jardin. Elles s’y établissent en rassemblement et doivent se tenir prêtes à appuyer une attaque sur le Renclos-des-Vaches. Toutes ces troupes sont en place à 5 h 00.

                  Carte_1C

                                       legende_carte_1C

Une section de la 5e compagnie est restée à Wisembach avec le T.C.I.. 

Il n’y a aucune information dans le J.M.O. du régiment concernant le déplacement de la 3e compagnie pour cette journée. La dernière indication donnant sa position  date de la veille. Le 8 août, celle-ci est restée à Saulcy-sur-Meurthe pour effectuer une mission de protection et de surveillance. Après avoir fait leur travail, les hommes du lieutenant de Lurion de l’Egouthail, ont certainement pris directement la direction de Wisembach. Leur bataillon d’appartenance étant dans le secteur du signal de Sainte-Marie avec le colonel du régiment, ils sont allés directement rejoindre le 3e bataillon du 149e R.I., au col de Sainte-Marie pour prendre les ordres du lieutenant-colonel Escallon. Ce déplacement reste une hypothèse. 

b) 3e bataillon du 149e R.I.

Depuis la veille au soir, le 3e bataillon se trouve du côté de la ferme de la Côte en territoire ennemi. Le lieutenant-colonel Escallon est responsable de ce secteur.

                  Carte_1E

                                       Legende_carte_1D

Les 9e et 10e  compagnies ainsi que trois sections de la 12e compagnie ne participeront pas aux combats du signal de Sainte-Marie. Le gros du 3e bataillon se trouve dans le secteur du bois du Breuil, à 1 kilomètre au sud-ouest de Sainte-Marie-aux-Mines. La 10e compagnie occupe le versant sud-est de la croupe, entre la cote 818 et le r du Breuil qui figure sur la carte au 80000e

                 Bois_du_Breuil

La 12e compagnie est positionnée sur le versant sud-est, entre la cote 818 et la ferme de la côte. La 9e compagnie a installé une demi-section au petit col au sud de la ferme de la côte. Le reste de la compagnie du capitaine Souchard et la section de mitrailleuses sont en réserve à la cote 818 avec une compagnie du 7e B.C.A.. 

II Le mouvement offensif français 

a) 1er et 2e bataillons du 149e R.I.

 À 7 h 00,  un biplan allemand survole la région à environ 1000 m d’altitude, il passe au-dessus de la Cense du Jardin. 

Le colonel Menvielle n’a toujours pas reçu de nouvelles du commandant de Sury d’Aspremont concernant les 1ère, 2e et 4e compagnies. 

Les éléments du détachement du commandant du 1er bataillon se dirigent sur une position située à 1 km au sud du Renclos-des-Vaches, le long de la ligne frontière. Elles sont en place à 8 h 45. 

Le colonel du régiment reçoit enfin un compte rendu détaillé du commandant de Sury d’Aspremont. Celui-ci lui fait savoir qu’il cherche à déborder les tranchées ennemies par le sud. Il est 11 h 30.

Une heure plus tard, un message portant la signature du capitaine Altairac signale que sa compagnie est en contact avec l’ennemi, et qu’elle vient d’engager une vive fusillade. Un renforcement du détachement du commandant de Sury d’Aspremont est demandé au responsable du régiment. Dix minutes après, la 8e compagnie est envoyée sur place. 

À 13 h 00, la 5e compagnie est, à son tour, dirigée sur le signal de Sainte-Marie. La 7e compagnie, accompagnée du colonel Menvielle, lui emboite le pas. Cette dernière restera en réserve.

                  Carte_1D

                                       Legende_carte_1E

Les 1ère, 2e, 4e, 5e, 6e et 8e compagnies garnissent les lisières du bois. Il est 13 h 45. Toutes ces compagnies se trouvent maintenant face à l’ennemi. Par moments, des tirs de fusils sont échangés. 

Les 1ère et 2e sections de mitrailleuses sont également envoyées sur la ligne de front. 

La 7e compagnie et les sapeurs sont toujours à la disposition du colonel Menvielle. Les hommes de la compagnie du capitaine Coussaud de Massignac se tiennent à 500 m au sud de la lisière. Le drapeau du régiment est sous la protection de cette compagnie. 

À 14 h 15, la 6e compagnie fait parvenir un compte-rendu de situation. Elle fait savoir qu’elle s’est établie sur la lisière du bois à 200 m du Renclos des Vaches. Deux de ses sections sont encore disponibles.

Les sections de mitrailleuses reviennent en réserve une heure après avoir été envoyées sur la ligne de front. Celles-ci n’ont pas pu être utilisées correctement en raison du peu de visibilité de l’ennemi. 

L’ennemi vient de recevoir des renforts. Par moment, la fusillade est très vive. Le colonel Menvielle fait savoir à son supérieur, le général Lanquetot, que sa situation peut devenir critique à tout moment.

                 Carte_1F

                                      Legende_carte_1F

 b) 3e bataillon du 149e R.I. 

Dans l’après-midi, le lieutenant-colonel Escallon donne l’ordre au capitaine Erhard de conduire un renfort au colonel Menvielle depuis le col de Sainte-Marie. Ce groupe est constitué principalement des 3e et 11e compagnies. Une section de la 5e compagnie qui était restée à la gare du T.C.I. à Wisembach, une section de la 12e compagnie ainsi qu’une  batterie d’artillerie de montagne en font le complément. 

                                  Carte_1H

                                        Legende_de_carte_1H

À 17 h 00, il rejoint le commandant du régiment avec un renfort d’environ 700 hommes. 

Une batterie allemande complète est signalée à l’est du col de Sainte-Marie. Elle est positionnée sur la croupe de Saint-Philippe à 2 ou 300 m au sud des ouvrages fortifiés. D’autres ouvrages fortifiés sont signalés sur les pentes de la grande plaine 800 m,au nord de Sainte-Marie. De l’infanterie ennemie a été vue montant vers le Renclos-des-Vaches. 

 III Les attaques françaises 

Aux alentours de  midi, les 1ère, 2e et 4e compagnies sont prêtes à engager le combat. Ces compagnies sont fort mal renseignées sur ce qu’elles vont trouver en face. Mis à part quelques patrouilles, il y a eu peu de reconnaissance approfondie et encore moins de préparation d’artillerie. L’ennemi est fortement retranché et attend dans de bonnes positions l’arrivée des Français. La 4e compagnie attaque vers 12 h 30. L’infanterie française lancée sur la position allemande est stoppée net. 

Pour évoquer les évènements, laissons la parole au sergent Paul Monne : 

« Le capitaine Altairac donne des ordres au lieutenant Genevoix, celui-ci commande la première section, rassemble ses hommes et leur dit «  Dans dix minutes, un quart d’heure, nous les aurons, et en avant ! » Dès que les soldats allemands les aperçurent, ils déclenchent une violente fusillade… Quelques instants plus tard, le lieutenant est arrêté dans sa marche en avant et demande du renfort. La 2e section part aussitôt, puis la 3e, puis la 4e. Elles avancent par bonds successifs… … La fusillade devint de plus en plus vive et malgré cela, les sections avançaient toujours par petits bonds…

Les Allemands de leur côté, tiraient sans arrêt, ce fut une terrible fusillade. » 

Les premiers combats, menés par les 1ère, 2e et 4e compagnies du 1er bataillon, sont aussi meurtriers que l’attaque de la veille menée par le 31e B.C.P.. 

Le commandant de Sury d’Aspremont demande du renfort. Les 5e et 8e compagnies viennent se poster à la droite du 1er bataillon pour essayer de prendre l'ennemi de flanc. Elles vont se heurter à une très solide organisation. 

Dans son témoignage le sergent Paul Monne évoque la situation suivante :

« Le capitaine demanda du renfort. Les soldats venus pour dégager la compagnie se trouvèrent en pleine bataille ; ignorant, par manque de liaison que les soldats français se trouvaient en avant, ils ouvrirent le feu.

C’est alors que ceux de la 4e compagnie reçurent des balles de tous côtés,aussi bien de l’avant que de l’arrière, et eurent des tués et des blessés par balles françaises. Les chefs de sections criaient de toutes leurs forces au capitaine qui se trouvait un peu en arrière avec ces agents de liaison : « Mais ne tirez donc pas sur nous ! » Après bien des efforts, la compagnie fut  tout de même remplacée par une autre… Il était peut-être 15 h 00 ou 16 h 00… » 

La 4e compagnie reprendra le combat un peu plus tard. 

IV L’attaque allemande 

À 17 h 30, les 3e et 11e compagnies et les sections des 5e et 12e compagnies s’établissent en réserve avec  les deux sections de la 6e compagnie qui ne sont pas encore engagées. Ces deux dernières avaient été rappelées du Renclos-des-Vaches. Au même moment, la 7e compagnie va renforcer les unités de 1ère ligne qui se sont retranchées sous bois. 

La batterie de montagne qui est arrivée avec le renfort du capitaine Erhard prend position sur les crêtes de la frontière, du côté de la borne n° 2574. Elle semble tirer efficacement sur la position ennemie. À cet instant, le feu de l’ennemi est beaucoup moins nourri. 

                 Carte_1I

                                       Legende_carte_1I

Tout à coup, un signal est donné par la musique, tambours et clairons réunis. Un feu très intense est exécuté sur toute la ligne des tranchées allemandes. Leurs troupes se ruent à l’assaut de notre ligne qui les accueille par un feu très vif.

Trente minutes après, l’attaque menée par les soldats allemands approche, elle est soutenue par une charge d’un peloton de dragons. À cet instant, la partie gauche de la ligne française fléchit quelque peu, tandis que sur la droite, quelques hommes reculent un peu vivement. Ils sont aussitôt ramenés sur les lieux des combats. La 1ère ligne creuse des tranchées sous bois pour se protéger davantage des pertes qui sont assez sérieuses. 

De 18 h 00 à 19 h 00, il y a, à deux nouvelles reprises, un  mouvement de fléchissement de la ligne qui est aussitôt réprimé. L’assaut ennemi est définitivement repoussé. 

V Un bien terrible bilan 

Le baptême du feu est chèrement payé par le régiment. Sept officiers trouvent la mort  et 9 autres sont blessés. Le commandant de Sury-d’Aspremont décède le lendemain dans un hôpital de Saint-Dié. Environ 440 hommes de troupe sont tués, blessés ou considérés comme disparus. 

D’après les effets et les coiffures trouvés sur les tués et les blessés allemands, les régiments qui se trouvaient en face du 149e R.I., appartenaient aux I.R. 171, 180 et au 8e bataillon de chasseurs.

Les unités du 149e R.I. se sont reformées après les combats. Vu l’état de dépression morale subie par les hommes, vu l’état physique résultant du manque de sommeil, vue la journée très éprouvante dûe au combat et à une alimentation très sommaire, le colonel prend la décision de faire revenir les unités engagées en arrière. La C.H.R., les 1er et 2e bataillons, la 11e compagnie et la section de la 12e compagnie prennent un itinéraire qui passe par le col de Sainte-Marie, pour rejoindre Wisembach à 23 h 15. 

VI Petit résumé pour mieux se repérer dans les évènements de la journée

Vers 12 h 30, les 1ère, 2e et 4e compagnies engagent le combat dans le secteur  du signal de Sainte-Marie.

Aux alentours de 14 h 00  les 5e et 8e compagnies arrivent en renfort. 

À 17 h 00, le groupe Erhard, provenant du col de Sainte-Marie,vient reconstituer le gros de la réserve. (Cette réserve est composée de la 3e compagnie, de la 11e compagnie, de deux sections de la 6e compagnie, d’une section de la 5e compagnie et d’une section de la 12e compagnie.). 

À 17 h 30 la 7e compagnie part au combat. 

La 11e compagnie et la section de la 12e compagnie sont également engagées. 

La 3e compagnie et la 6e compagnie subissent également quelques pertes durant cette journée. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 Les cartes détaillées du combat du signal de Sainte-Marie, qui peuvent se voir ici, ont été réalisées simplement à partir des indications données par le J.M.O. du 149 R.I. La marge d’erreur indiquant les mouvements des bataillons et des compagnies risque d’être assez élevée. Ces cartes ne sont donc là que pour se faire une idée approximative des différents parcours qui ont pu être suivis par les éléments du 149e R.I. au cours de cette journée. 

Pour en savoir plus sur Paul Monne, il suffit de cliquer une fois sur les deux images suivantes : 

Paul_Monne_

   Paul_Monne

Pour en savoir plus sur le secteur :

"La guerre 1914-1918 à l'est de Saint-Dié" de Jean Foussereau, Janine Foussereau et Jean-Paul Baradel aux éditions Jérôme Do Bentzinger Editeur. 2007.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J. Horter, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

26 février 2013

8 août 1914.

                 Pont_de_Saulcy_sur_Meurthe

Les emplacements et la disposition des bataillons sont identiques à la veille.Les 1er et 2e bataillons se trouvent dans le secteur de Saulcy-sur-Meurthe et le 3e bataillon dans celui d’Entre-deux-Eaux. 

À 9 h 00, Le T.R. (Train Régimentaire) ravitaille le régiment à Saint-Léonard. 

Peu après 10 h 00, le 149e R.I. reçoit un ordre du général de la division. Celui-ci ordonne au colonel Menvielle de quitter Saulcy-sur-Meurthe avec ses 1er et 2e bataillons. 

La 3e compagnie reste à Saulcy-sur-Meurthe. Un peloton garde le village de Saint-Léonard. Un autre peloton s’installe à la gare de Saulcy-sur-Meurthe. Il doit surveiller le pont de la commune et protéger le poste de commandement de la 43e division.  

                 Carte_journee_du_8_aout_1914     

                                      Legende_carte_du_8_aout_1914           

Les deux bataillons du régiment quittent les cantonnements de Saulcy-sur-Meurthe à 11 h 30 dans l’ordre suivant : 

                  Composition_le_8_aout_1914

Le point initial se situe au carrefour de la route de Mandray. Ce carrefour se trouve sur la rive droite à la sortie sud de Saulcy-sur-Meurthe. Les 1er et 2e bataillons passent près de Mandray pour aller se poster sur la cote 639. 

Le 3e bataillon quitte la région de Saulcy-sur-Meurthe  à 12 h 00. Il prend la direction de La Croix-aux-Mines. Il s’installe au Calvaire de Ban-de-Laveline pour quelques heures.

Le régiment est ravitaillé en viande. Celle-ci arrive par convoi automobile à 17 h 00. Après avoir accompli sa mission, le T.R prend la direction de Sainte-Marguerite. 

 En début de soirée, les 1er et 2e bataillons quittent le secteur de la cote 639. Le 1er bataillon du commandant de Sury d’Aspremont arrive à Ban-de-Laveline à 20 h 00. Les hommes s’installent dans les cantonnements. Une heure après, il est rejoint par le 2e bataillon du commandant Magagnosc. Tous les chemins sont fortement tenus et barricadés, principalement ceux qui viennent de l’est.

Le 3e bataillon du régiment se dirige sur la frontière qu’il franchira à Hochbrück. Il passe par le saillant ouest du bois de la Sausse. 

Les hommes du 149e R.I. approchent de la frontière. Le contact avec l’ennemi n’est pas loin.  Les fatigues dues aux marches et aux courtes nuits presque sans sommeil depuis le départ de la caserne Courcy commencent à se faire sentir. Peut-être que pour certains, ce sont les derniers mots qui sont griffonnés à la « va-vite » sur une carte postale… 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/24.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

19 février 2013

7 août 1914.

                 Bois_de_la_Behouille

Tous les éléments du régiment conservent les mêmes emplacements que la veille. Les 1er et 2e bataillons se trouvent dans le secteur de Saulcy-sur-Meurthe et le 3e bataillon dans celui d’Entre-deux-Eaux.

Durant cette journée, seule la 11e compagnie fait mouvement, après avoir reçu un ordre du général commandant la 43e division. Cette dernière doit quitter à 9 h 30 le petit village de La Planchette, pour se rendre sur la cote 639 située à 800 m au sud de la tête de Béhouille. Cette compagnie a pour mission de compléter la couverture du gros en affinant la liaison entre le 31e B.C.P. de la 86e brigade et le poste du 158e R.I., qui se trouve au col des Journaux. 

                  Carte_journee_du_7_ao_t_1914_1

                                       Legende_carte_du_7_aout_1914

La route empruntée par la 11e compagnie, pour se rendre à la cote 639 indiquée sur la carte, ne peut-être qu’un tracé approximatif. Le J.M.O. du 149e R.I. ne donne pas suffisamment de détails pour faire un suivi très précis du chemin parcouru. Plusieurs itinéraires sont possibles. 

Dès son arrivée, le capitaine Erhard doit répartir sa compagnie autour de la cote 639. Il est 12 h 30. Les emplacements occupés par ses hommes sont les suivants : une grand-garde, composée de deux sections et demie, se place à la cote 639. Deux postes sont créés avec une autre section, le premier au col de la Basse du Clémont, le second sur les hauteurs en direction du sud. La demi-section restante se positionne sur les pentes est de la tête du Béhouille.

Les hommes s’installent pour la nuit. Deux sections vont cantonner près d’une maison qui se trouve à l’ouest de la cote 639. Une section reste au col de la Basse du Clémont. Une demi-section passe la nuit au col situé à 400 m au nord de la cote 639. La demi-section positionnée sur les pentes est de la tête du Béhouille bivouaque jusqu’au lendemain. 

En occupant ces avant-postes, cette compagnie qui se trouve encore à une vingtaine de kilomètres de la frontière est la plus avancée du régiment. Demain, ce sont les trois bataillons qui vont reprendre la route, et pour l’un d'entre eux, ce sera l’entrée en territoire ennemi. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

12 février 2013

6 août 1914.

                 Saulcy_sur_Meurthe_

Peu après minuit les troupes doivent se tenir prêtes à quitter leur cantonnement. Pour le 149e R.I. l’heure est fixée à 1 h 30. Quelques minutes auparavant le régiment à reçu un ordre qui prescrit au groupe de couverture, composé du 149e R.I., d’un bataillon du 158e R.I. et de deux groupes d’artillerie de se mettre en route. Le 149e R.I. et les groupes d’artillerie prennent la direction de Saulcy-sur-Meurthe. Ils traversent les villages de Taintrux et d’Anozel.

À 1 h 50, les hommes du 149e R.I. mettent le sac à dos et le fusil à l’épaule. Les  9e et 10e compagnies prennent la tête du groupe. Derrière elles, à 500 m de distance, se placent les 3e et 4e groupes du 59e R.A.C. suivis du 2e  groupe du 12e R.A.C.. Deux sections de la 8e compagnie s’intercalent entre chacun de ces groupes. Les 11e et 12e compagnies se positionnent derrière l’artillerie. Elles sont suivies par les trois compagnies du 1er bataillon, sa 4e compagnie étant toujours fixée à Anozel. Le 2e bataillon moins le peloton de la 8e compagnie qui est réparti entre les groupes d’artillerie, termine la colonne à 300 m de distance.

Un ordre verbal émanant du général commandant la 85e brigade est donné à la colonne, à 5 h 00. La tête du groupe doit s’arrêter à la maison d’école, très exactement à 200 m à l’ouest du passage à niveau de la gare de Saulcy-sur-Meurthe.                

La troupe doit s’établir au stationnement gardé à Saulcy-sur-Meurthe. Elle se couvre en direction de  l’est en se reliant à la 86e brigade vers Coinches et au 158e R.I., vers le col des Journaux. 

À 8 h 00, le 3e bataillon du commandant Didierjean s’établit aux avant-postes.

La  9e compagnie du capitaine Souchard réside à le Moncel au nord d’Entre-deux-Eaux. Elle laisse une section au carrefour qui se trouve entre le Moncel et Entre-deux-Eaux, une  seconde section doit se placer  au carrefour à 500 m à l’ouest de Fouchifol et une ½ section sur le chemin menant sur la Behouille.

La 11e compagnie du capitaine Erhard pose les sacs à dos à la Planchette. La 10e  compagnie du capitaine Laure et la 12e compagnie  du capitaine Cadeau  prennent place aux Grands-Goutaux. La 10e compagnie détache une section à Remémont, une autre sur le chemin de Fouchifol et une ½ section sur la route de Coinches.

Il est 10 h 00 lorsque le régiment s’installe en cantonnements d’alertes.

                  Carte_journee_du_6_aout_1914

                                       Legende_carte_6_aout_1914

Le 1er bataillon du commandant de Sury d’Aspremont se partage en deux. Sa 1ère compagnie commandée par le capitaine Lescure et sa 4e compagnie commandée par le capitaine Altairac  se trouvent à Anozel. La 1ère compagnie a détaché un poste au col d’Anozel et deux autres sur chacun de ses flancs. 

La 3e compagnie  du lieutenant Lurion-de-l’Egouthail est à Saulcy-sur-Meurthe, sur la rive gauche de la Meurthe. Elle doit protéger l’artillerie du 21e C.A. qui est cantonnée dans ce secteur. La  2e compagnie du capitaine Crépet établit également son cantonnement à Saulcy-sur-Meurthe.

Cette commune héberge aussi l’E.M., la C.H.R. et le 2e bataillon du commandant Magagnosc.

Peu après19 h 00, le commandant Didierjean donne l’ordre de faire partir une patrouille. Celle-ci se dirige sur Salifontaine en direction du col à 500 m au sud de la Béhouille. 

Le ravitaillement pour la 7e compagnie se fait à la gare de Saint-Léonard à partir de 9 h 00. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

29 janvier 2013

5 août 1914.

                 Vanemont

 Les bataillons conservent les emplacements donnés la veille au soir. Les deux compagnies du 1er bataillon qui s’étaient installées pour la nuit à Taintrux rejoignent celle qui est restée à Anozel.

Les 5e et 6e compagnies sont à la Grande-Feigne. La 7e compagnie qui occupe la ferme des Echères, à positionné une de ses sections à Noir-Rupt. La 8e compagnie est toujours en soutien d’artillerie à la Houssière.

Le gros du 3e bataillon se trouve à Vanémont avec sa 11e compagnie à la Côte.

La 2e compagnie arrive à Vanémont à 9 h 30. Elle vient juste de terminer sa mission escorte du 2e échelon du 59e R.A.C..

 En fin de matinée, le commandant de Sury d’Aspremont reçoit l’ordre de renvoyer deux de ses compagnies au cantonnement de Vanémont. Les 1ère et 3e compagnies quittent Anozel à 16 h 30.

 Le régiment reçoit à 14 h 30 un ordre provenant de la 43e division. Celui-ci fait savoir que toutes les troupes doivent se tenir prêtes à marcher et que l’ordre d’exécution sera apporté ultérieurement par automobile. Les hommes qui sont à la disposition du général de division devront se porter sans retard sur les emplacements de rassemblement articulé prévus par l’ordre général n° 2.

Un nouvel ordre émanant du commandement de la 43e D.I. arrive à 16 h 35. Il ordonne aux bataillons de rester dans leurs cantonnements d’alerte. 

                 Carte_journee_du_5_aout_1914

                                       Legende_carte_du_5_aout_1914

Le colonel Menvielle trouve enfin le temps d’affecter les officiers nouvellement arrivés au régiment. Le sous-lieutenant Charlois doit rejoindre la 4e compagnie à Anozel. Le sous-lieutenant Jean Chollet va prendre le commandement d’une section de la 3e compagnie qu’il retrouve à Vanémont. Le sous-lieutenant Jean de Longeaux  est affecté à  la 7e compagnie cantonnée à la ferme des Echères. Le sous-lieutenant Albert Dargent est muté à la 8e compagnie et le sous-lieutenant Paul Le Brigant à la 10e compagnie. 

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées. 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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