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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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18 novembre 2022

Du 15 au 16 octobre 1916

P

 

Le 149e R.I. a quitté la région de Beauvais le 12 octobre en camions automobiles. Deux bataillons du régiment se sont installés à Démuin. Un bataillon est parti cantonner à Harbonnières, dans le sud du département de la Somme.

 

15 octobre 1916

 

Dans la nuit du 14 au 15, deux bataillons du 149e R.I. se mettent en route pour en remplacer deux autres du 158e R.I. montés en 1ère ligne. Un bataillon prend position au Bram Satyre, l’autre au bois des Fermes.

 

Secteur bois des Fermes et bois du Satyre

 

Itinéraire : Marcelcave, Wiencour-l’équipée, Guillaucourt, Harbonnières, Framerville, Foucaucourt.

 

Communes traversees par le 149e R

 

La troupe quitte Démuin à 15 h 00 et Harbonnières à 18 h 00.

 

Le 149e R.I. est sur le point de remplacer le 17e R.I. (25e brigade) dans la zone des combats.

 

16 octobre 1916

 

Le 31e B.C.P. (86e brigade) et le 149e R.I. (85e brigade)  se préparent à relever la 25e brigade. Ils ont reçu l’ordre de venir occuper un secteur divisé en quatre sous-secteurs. Le sous-secteur A est déjà tenu, depuis la veille, par un bataillon du  158e R.I..

 

Le croquis suivant, réalisé quelques jours avant les mouvements de relèves, est extrait du J.M.O. de la 25e brigade. Il indique les emplacements des sous-secteurs et le positionnement des unités de cette brigade.

 

 

Mouvements de relèves dans la nuit du 15 au 16 octobre 1916

Au 31e B.C.P.

 

Le 31e B.C.P. relève le 21e B.C.P. (25e brigade) dans le sous-secteur B (3 compagnies en 1ère ligne et 2 compagnies en soutien). Les chasseurs s’installent dans la tranchée Pèle Mèle entre les points 916c et 916e face à l’est.

 

Le 20e B.C.P. (25e brigade) reste sur place. Il occupe le talus organisé jusqu’au point 6694.

 

Au 149e R.I.

 

Le 1er bataillon du 149e R.I. relève le bataillon de 1ère ligne du 17e R.I..

 

Le 3e bataillon du 149e R.I. relève le bataillon de soutien du 17e R.I..

 

Le 2e bataillon du 149e R.I est à Bram Satyre en réserve de division.

 

La relève des compagnies de mitrailleuses a lieu en même temps que les bataillons auxquelles elles sont rattachées.

 

Le commandement du sous-secteur est confié au lieutenant-colonel Pineau, responsable du 149e R.I.. Il s’installe au P.C. du château de Deniécourt.

 

Secteurs occupés par le 149e R.I.

 

Positions approximatives des 20e, 31e B

 

Au 1er bataillon du 149e R.I.

 

Les compagnies, sous les ordres du capitaine de Chomereau, sont dans la tranchée Poypoy et dans les vergers de la sucrerie, face au sud-est. Trois demi-sections (une par compagnie) poussent jusqu’à la voie ferrée. Une forte patrouille, envoyée à la corne nord-ouest du bois Bauer, fait reculer un groupe d’Allemands.

 

Le dispositif est fragile. Les postes occupés par les trois demi-sections de la voie ferrée ne sont pas reliés entre eux. La véritable ligne de résistance va se situer entre le point 916c et le talus organisé en passant par 6192 et les vergers de la sucrerie.

 

Le contact avec l’ennemi n’a pas été établi. Les Allemands occupent le boyau 6187 – 915. Leurs patrouilles restent à la lisière sud du bois Bauer.

 

La région comprise entre la sucrerie et le boyau 6187 – 915 forme une zone neutre où les patrouilles circulent timidement.

 

De gros efforts physiques sont demandés aux hommes. La tranchée Poypoy doit être consolidée. Il faut creuser un boyau de 80 m pour relier la compagnie du centre à la compagnie de droite. Ce boyau est aménagé en tranchée sur une distance de 25 m.

 

La tranchée des Germains, à la droite du bataillon, est aménagée.

 

La mise en état défensif du secteur est difficile et pénible. Les hommes activent les pelles et les pioches pour creuser un boyau de communication allant jusqu’à la sucrerie. Les deux itinéraires possibles pour rejoindre la sucrerie, en attendant la réalisation de ce boyau, sont particulièrement exposés aux tirs de l’artillerie ennemie. Seuls quelques isolés ont l’autorisation de les pratiquer. Le marmitage est presque continu sur la sucrerie entre 16 h 00 et 20 h 00.

 

Tous ces travaux nécessitent une main-d'œuvre supplémentaire. La 11e compagnie du bataillon de soutien est envoyée pour aider aux travaux.

 

Le bois Bauer, occupé par un simple petit poste, n’est plus qu’une expression géographique. Il n’existe plus que sur la carte.

 

Au 3e bataillon du 149e R.I.

 

 

Le 3e bataillon du 149e R.I., commandé par le capitaine Beaugier, relève le 3e bataillon du 17e R.I.. Il  est en soutien.

 

Aucun mouvement suspect n’est constaté du côté de l’ennemi. Le secteur est calme. L’artillerie reste silencieuse. Le chef de bataillon s’installe dans son P.C. à 6104.

 

La 9e compagnie occupe la tranchée des Tilleuls, la 10e compagnie la tranchée Sans-Gène et la 11e compagnie la tranchée du Valet.

 

La 3e compagnie de mitrailleuses s’installe dans la tranchée du Biniou.

 

La photographie suivante nous fait découvrir les restes d’un avion français à proximité de la tranchée des Tilleuls. Les soldats du 149e R.I. ont-ils assisté à un combat aérien aboutissant à un atterrissage en catastrophe de l’appareil ? Cet avion était-il déjà sur place avant leur arrivée ? Les réponses à ces questions ne sont pas connues.

 

Avion français abattu devant la tranchée Tilleul-16 octobre 1916

 

La tranchée du valet doit être aménagée. Un éboulement est relevé dans la tranchée des Tilleuls. La tranchée Sans-Gène est nettoyée et réparée. Il faut également construire des feuillés et de nouveaux abris.

 

Dans la soirée, la 11e compagnie est envoyée en 1ère ligne. Elle apporte son aide au 1er bataillon pour les travaux défensifs.

 

Au 2e bataillon du 149e R.I.

 

Le 2e bataillon du 149e R.I. s’installe à Bram Satyre en réserve de division.

 

Les abris de Bram-Satyre sont nettoyés et aménagés.

 

Une vingtaine de musiciens brancardiers rejoignent le P.S. à 15 h 00.

 

Un sergent et 8 hommes de la 5e compagnie, de service au conseil de guerre de la 43e D.I., s’égarent en voulant rejoindre leur unité. Ils  arrivent dans le secteur vers 18 h 00.

 

Le 3e B.C.P. se prépare à relever le 20e B.C.P..     

 

Sources :

 

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5

 

J.M.O. de la 13e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N  292/4

 

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12

 

J.M.O. de la 25e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/3

 

J.M.O. de la 26e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 503/7

 

J.M.O. du 20e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 823/2

 

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 826/27

 

J.M.O. du 17e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N  588/2

 

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/13

 

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

La photographie représentant le P.C. du lieutenant-colonel Pineau provient du fonds Valois consultable sur le site de la Contemporaine.  

 

Le croquis et les fonds des deux dernières cartes sont extraits du J.M.O. de la 25e brigade.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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