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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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24 septembre 2021

4 octobre 1918

4 octobre 1918

 

Les unités de la 43e D.I. ont repris l’offensive depuis la veille.

 

Les pertes ont été sévères et la progression fort mince comparée à celle réalisée durant la première partie de la bataille de Champagne et d’Argonne.

 

Les Allemands se cramponnent sur leur position. Ils doivent se maintenir coûte que coûte sur la crête d’Orfeuil pour couvrir leur repli de la région des Monts.

 

Les hauteurs sont protégées par un rempart de mitrailleuses servies par des combattants d’élite. Elles sont nichées dans quelques bouts de tranchées et battent tout le terrain des attaques. Une artillerie bien placée, ainsi que quelques réserves locales prêtes à effectuer de vigoureuses contre-attaques à tout moment, complètent le tout.

 

La crete d'Orfeuil

 

Entre 8 h 00 et 9 h 00, l’ennemi exécute un violent bombardement sur les positions françaises avec une forte proportion d’obus toxiques.

 

C’est au tour du 3e bataillon du 149e R.I., sous les ordres du commandant Fontaine, de passer à l’offensive. Les débris des 1er et 2e bataillons sont en soutien.

 

Carte 1 journee du 4 octobre 1918

 

À 9 h 50, le bataillon Poupart du 158e R.I., les 2e et 3e compagnies du 31e B.C.P. et les compagnies du bataillon Fontaine du 149e R.I. se lancent à l’attaque, sous la protection d’un tir de barrage roulant, après une préparation d’artillerie d’une demi-heure.

 

À droite, les compagnies du bataillon Poupart sont stoppées net par des tirs de mitrailleuses très agressifs venant du nord et de l’est. Elles s’arrêtent devant la tranchée au sud du signal détruit.

 

Au centre, les deux compagnies du 31e B.C.P. réussissent à pénétrer dans Orfeuil. Malheureusement, elles ne pourront pas se maintenir bien longtemps sur leur nouvelle position.

 

À gauche, les compagnies du 3e bataillon du 149e R.I. parviennent à pénétrer dans le bois R 43 et à occuper la région du Pylône. Mais, comme la veille, des tirs de mitrailleuses, partant des bois R 39, R 40 et R 41, empêchent toute circulation entre les éléments avancés et les éléments de soutien du 149e R.I..

 

Une attaque de flanc, exécutée par la 4e compagnie du 1er B.C.P., est lancée en début d’après-midi sur Orfeuil. Elle passe par le secteur est du 149e R.I.. Cette compagnie pénètre dans le village, mais elle ne peut pas s’y maintenir.

 

De vigoureuses contre-attaques allemandes obligent la gauche du 149e R.I. à se replier vers le bois la Croix.

 

L’après-midi se passe en efforts pour établir la liaison entre le P.C. du commandant Fontaine et la section de la 9e compagnie ; celle-ci, sous les ordres du lieutenant Ferry,  s’est maintenue dans le bois R 43. Les 10e et 2e compagnies du 149e R.I. se tiennent prêtes à contre-attaquer. Le lieutenant Ferry réussit à rejoindre son bataillon avec une poignée de ses hommes.

 

L’aumônier Henry témoigne : « Le lieutenant Ferry est rentré avec cinq hommes ; sa situation au Pylône a été tragique. Il a bien cru qu'ils n'en reviendraient jamais. Le moment le plus pénible a été ce soir à 16 h 00. La division voisine a dû attaquer ; l'attaque d'infanterie a été précédée d'une préparation intense d'artillerie par 155 avec comme objectif : le Pylône ! Je ne puis en croire mes yeux, ni mes oreilles ! Et quoi ! À midi le lieutenant Ferry prévient qu'il est au Pylône ; quatre heures après, la division voisine ne sait pas que le Pylône est tenu par des Français ! Ceci me paraît formidable, inouï ! J'aime mieux ne rien dire, parce que je ne trouverais pas d'expression assez forte pour exprimer ce que j'en pense. Résultat : la section Ferry a été broyée par notre artillerie. Le lieutenant Ferry et cinq hommes rescapés par miracle, sont seuls rentrés dans ans nos lignes ! »

 

Carte 2 journée du 4 octobre 1918

 

Le temps de la relève arrive enfin ! Dans la nuit du 4 au 5 octobre, la 124e D.I. dépasse la 13e D.I. pour venir remplacer la 43e D.I.. Elle doit être en mesure de reprendre l’offensive à son compte dès le 5 au matin.

 

Le 101e R.I. vient occuper les positions tenues par le 158e R.I.. Le 124e R.I. relaie le groupement de chasseurs et le 130e R.I. prend la place du  149e R.I..

 

carte 3 journee du 4 octobre 1918

 

Le 1er bataillon du 130e R.I. s’installe dans la région sud du Pylône et la lisière nord du bois la Croix. Il relève le 3e bataillon du 149e R.I..

 

Carte 4 journee du 4 octobre 1918

 

Le 3e bataillon du 130e R.I. est en soutien dans la région du bois V12 et le 2e bataillon du 130e R.I. est à la disposition de la 124e D.I. dans le Grand Bois du Carrefour en remplacement des 1er et 2e bataillons du 149e R.I..

 

Les troupes épuisées gagnent définitivement l’arrière après avoir passé 9 jours en 1ère ligne ou dans son secteur immédiat.

 

Le fichier des « morts pour la France » du site « mémoire des hommes » a enregistré 14 tués pour cette journée.

 

                                              Tableau des tués pour la journée du 4 octobre 1918

 

Seize autres noms ont été inscrits à des dates ultérieures, comprises entre le 5 et le 15 octobre 1918. Il y a de fortes chances pour que ces hommes aient été tués entre le 3 et 4 octobre comme le laisse sous-entendre l’aumônier Henry dans son témoignage. Voici ce qu’il écrit :

 

« Le plus pénible pour nous, c'est de partir en laissant tant d'amis sans sépulture, abandonnés sur le terrain. Hélas ! La nuit suffira à peine à rapporter les blessés. »

 

Excepté pour un adjudant, les numéros de compagnies retrouvées pour une partie d’entre eux correspondent au 3e bataillon du 149e R.I. ce qui laisse supposer que la plupart de ces 16 soldats auraient été tués le 4 octobre.

 

                  Tableau des tués pour la journée du 4 octobre 1918 enregistrés à une date ultérieure

 

Le G.B.D. 43 évacue 38 hommes du régiment vers l’arrière.

 

Sources :

 

J.M.O. de la 43e D.I. réf : 26 N 344/8.

 

J.M.O. de la 124e D.I. réf : 26 N 425/6.

 

J.M.O. du 130e R.I. réf : 26 N 687/7.

 

J.M.O. du 158e R.I. réf : 26 N 700/14.

 

J.M.O. du 1er B.C.P. réf : 26 N 815/6.

 

J.M.O. du 31er B.C.P. réf : 26 N 826/30.

 

Carnets inédits de l’aumônier Henry

 

La 43e D.I. pendant la campagne de 1918. Éditions Mayence Grande Imprimerie Moderne. 1922.

 

Le dessin est une création d’I. Holgado

 

La photographie a été réalisée par J.L. Arnould

 

Un grand merci à M. Bordes, à J.L. Arnould, à A. Carrobi, à I. Holgado, à J.L. Poisot, à M. Porcher et au S.H.D. de Vincennes.

17 septembre 2021

Jean Marie Alphonse Adelin Guéraud (1894-1918)

Jean Marie Gueraud

 

Jean Marie Alphonse Adelin Guéraud est né le 19 août 1894 à Villard-Reculas, dans le département de l‘Isère.

 

Son père, Marius, âgé de 31 ans, est agriculteur. Sa mère, Joséphine Micoud, exerce le métier de femme de ménage. Elle a 29 ans. Jean est le 4e enfant d’une fratrie composée de deux filles et de trois garçons.

 

En 1901, Les Guéraud sont installés à Rioupéroux, un lieu-dit dépendant de la commune de Livet-et-Gavet. Marius est devenu papetier.

 

En 1906, le père de Jean Marie est inscrit dans le registre de recensement de la commune de Saint-Saturnin-lès-Avignon, dans le Vaucluse. Employé comme journalier, il est pensionnaire chez les Dubled. Sa famille ne l’a pas suivi.

 

Saint-Saturnin-les-Avignon

 

Le registre matricule de Jean Marie Guéraud indique un degré d’instruction de niveau 2. Jean sait lire et écrire, mais l’arithmétique reste sa bête noire.

 

L’année de ses vingt ans, il se présente devant le conseil de révision qui l’ajourne pour faiblesse. Jean Marie Guéraud se retrouve inscrit dans la 5e partie de la liste de la classe 1914, une situation qui aurait dû le laisser tranquille pendant un an avec les obligations militaires. Ce ne sera pas le cas. En attendant, le jeune homme retrouve son poste d’ouvrier papetier à Saint-Saturnin-lès-Avignon.

 

Jean Marie Guéraud se marie le 20 mai 1914 avec Marie Ada Anna Impériali, une Italienne originaire de la province de l’Ombrie. Son acte de mariage nous apprend que son père vit à Saint-Saturnin-lès-Avignon et que sa mère est restée à Rioupéroux.

 

Un conflit armé contre l’Allemagne débute en août 1914. Le 29 octobre, Jean Marie Guéraud est convoqué au conseil de révision de la classe 1915. Comme pour tous les exemptés des deux précédentes classes, il doit repasser la visite médicale qui décidera de son sort. Cette fois-ci, il est déclaré « bon pour le service armé ».

 

Le jeune homme est incorporé au 58e R.I. d’Avignon le 17 décembre 1914 avec la classe 1915. Sa formation à la caserne durera six mois.

 

Le 17 juin 1915, il est affecté au 149e R.I.. Le soldat Guéraud est envoyé au 9e bataillon du régiment pour achever son instruction militaire.

 

La date de son arrivée dans le régiment actif n’est pas connue. Il n’y a aucune indication sur sa fiche matricule pour nous orienter. Il est donc impossible d’affirmer quoi que ce soit sur sa présence ou non aux combats de septembre 1915 en d’Artois, à ceux de Verdun et de la Somme en 1916 et à la bataille de la Malmaison en 1917.

 

Jean Marie Guéraud est nommé caporal le 1er mars 1918 puis sergent le 11 juin 1918.

 

La première de ses citations confirme sa participation aux combats de juillet 1918.

 

Fin septembre 1918, le 149e R.I. est engagé dans la bataille de Champagne et d’Argonne. Le sergent Guéraud commande une demi-section de la 6e compagnie du régiment. Il trouve la mort sur le champ de bataille le 3 octobre 1918, à 50 m environ au sud de la voie ferrée devant Orfeuil ; il a les deux jambes sectionnées par des éclats d’obus. Jean Marie Guéraud était âgé de 24 ans.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte journee du 3 octobre 1918

 

Décorations obtenues :

 

Citation à l’ordre du corps d’armée n° 211 en date du 11 juillet 1918 :

 

« Par son énergie et son exemple, a maintenu son équipe de F.M. sous le feu violent de mitrailleuses préparant l’assaut et à enrayé ensuite la progression ennemie. »

 

Citation à l’ordre du corps d’armée n° 232 en date du 4 novembre 1918 :

 

« Sous-officier, chef de demi-section très énergique ; entraîneur d’hommes, à l’attaque du 3 octobre 1918, en conduisant sa section, a eu les deux jambes coupées par des éclats d’obus au moment où il arrivait sur sa position. Mort de la suite de ses blessures. »

 

Le sergent Guéraud a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 29 octobre 1920) :

 

« Excellent sous-officier, consciencieux et dévoué. S’est fait remarquer par sa belle conduite au feu. Mortellement frappé le 3 octobre 1918 à l’attaque d’Orfeuil. »

 

Cette citation lui donne également droit à la croix de guerre avec étoile d’argent.

 

Le soldat Guéraud est enterré dans la nécropole nationale d’Orfeuil installée dans la commune de Semide. Sa tombe porte le n° 410.

 

 

Le nom de cet homme est gravé sur le monument aux morts de la commune de Saint-Saturnin-lès-Avignon.

 

Monuments aux morts de Saint-Saturnin-les-Avignon

 

La généalogie de la famille Guéraud peut se consulter sur le site « Généanet ». Pour ce faire, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

log geneanet

 

Il a été relevé deux erreurs sur sa fiche matricule. La date de son décès est enregistrée au 13 octobre 1918 au lieu du 3 octobre et sa seconde citation indique qu’il a été tué au cours d’une attaque qui se serait déroulée le 5 octobre 1918. Ceci est impossible puisque le 149e R.I. n’était plus dans la zone des combats à cette période.

 

Sources :

 

La fiche signalétique et des services de Jean Marie Guéraud a été consultée sur le site des  archives départementales du Vaucluse. Les actes d’état civil et les registres de recensements ont été visionnés sur les sites des archives départementales de l’Isère et du Vaucluse.

 

Les copies de l’acte de mariage et de l’acte de décès de Jean Marie Guéraud ont été envoyées par la mairie de Saint-Saturnin-lès-Avignon.

 

Les sites « Gallica » et « mémoire des hommes » ont été visités pour construire cette notice biographique.

 

La photographie de la sépulture a été réalisée par J.F Pierron.

 

Le cliché du monument aux morts de la commune de Saint-Saturnin-lès-Avignon a été trouvée sur le site suivant :

 

Site Saint-Saturnin-les-Avignon

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à J.F. Pierron, aux archives départementales du Vaucluse et à la mairie de Saint-Saturnin-lès-Avignon.

10 septembre 2021

Ligori Jean Louis Albinet (1894-1918)

Ligori Albinet

 

Issu d’une famille ancienne aveyronnaise, Ligori Jean Louis Albinet voit le jour le 10 avril 1894, au domicile de ses parents, au  Gargaros, un lieu-dit rattaché à la commune de Centrès.

 

Son père, Louis, 38 ans, exerce le métier de cultivateur. Sa mère, Émilie Vaysse, âgée de 37 ans, éduque trois filles. Le couple a perdu un fils décédé à l’âge de deux mois. Trois garçons naîtront après Ligori.

 

En 1911, la famille Albinet est installée au lieu-dit la Roque. Le père est patron de son exploitation agricole, Ligori travaille avec lui. 

 

La fiche signalétique et des services de ce jeune aveyronnais nous apprend qu’il est étudiant et que son niveau d’instruction est de niveau 2.

 

L’année de ses vingt ans, Ligori Albinet passe devant le conseil de révision réuni à la mairie de Naucelle. En bonne condition physique, il est déclaré « bon pour le service armé ». Ligori est loin de s’imaginer que sa classe sera incorporée par anticipation quelques mois plus tard pour cause de guerre.

 

Un conflit armé contre l’Allemagne débute en août 1914. Il met fin à plus de quarante années de paix. Les consignes données par l’ordre de mobilisation générale ne le concernent pas.

 

Ligori Albinet est incorporé à compter du 8 septembre 1914. Le lendemain, il intègre une des compagnies de dépôt du 58e R.I., à Avignon, pour commencer sa formation militaire.

 

Le 17 juin 1915, il est affecté au 149e R.I..

 

Hormis ces deux informations, il est difficile de dire quoi que ce soit sur le parcours de ce soldat au vu des renseignements fournis par sa fiche matricule. De nombreuses interrogations resteront donc sans réponse.

 

A-t-il été versé dans une compagnie active du 58e R.I. ? Si oui, à quel moment ? Où a-t-il subi le baptême du feu ? A-t-il été blessé ? Est-il tombé malade ? Est-il retourné au dépôt du 58e R.I. avant d’être muté au 149e R.I. ? Quels sont les combats auxquels il a vraiment participé lorsqu’il servait au 149e R.I. ? Était-il présent sur le front d’Artois en septembre 1915 ? A-t-il combattu à Verdun et dans la Somme en 1916 ? A-t-il pris part à la bataille de la Malmaison en 1917, aux combats de mai et de juillet 1918 ? A-t-il bénéficié de plusieurs permissions ? Il est impossible de répondre à cette longue liste de questions sans informations complémentaires.

 

Pour couronner le tout, il n’y a pas la moindre trace de citation sur sa fiche matricule. Si cela avait été le cas, celle-ci nous aurait probablement donné quelques détails sur son vécu de combattant.

 

La seule chose dont nous sommes sûrs, c’est que cet homme a été tué au cours d’une attaque qui s’est déroulée le 3 octobre 1918. Ligori Albinet a été inhumé à gauche de la grande route d’Orfeuil, à 1500 m du village.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte ci-dessous.

 

Carte journee du 3 octobre 1918

 

Son décès est enregistré à la date du 18 octobre 1918 sur sa fiche signalétique et des services, ce qui est une erreur.

 

Ligori Albinet est mort à l’âge de 24 ans. Le 28 décembre 1921, le tribunal civil de Rodez valide la date de son décès au 3 octobre 1918. Cet acte a été transcrit à la mairie de Centrès le 11 janvier 1922.

 

Cette officialisation tardive indique que cet homme fut considéré comme disparu. C'est la procédure, puisque personne n’a pu témoigner de sa mort. Son corps a été retrouvé après la guerre.

 

Le numéro de sa compagnie n’apparaît pas sur son acte de décès.

 

Le soldat Albinet repose actuellement dans la Nécropole nationale d’Orfeuil. Sa sépulture porte le n° 503.

 

 

Ligori Albinet a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume (publication dans le J.O. du 19 décembre 1919). 

 

« Soldat brave et courageux, tombé au champ d’honneur le 3 octobre 1918 à Orfeuil. »

 

Cette décoration lui permet d’obtenir la croix de guerre avec étoile de bronze.

 

Le soldat Albinet a son nom gravé sur le monument aux morts du village aveyronnais de Tayac.

 

Monument aux morts de Centres-Tayac

 

Ligori Albinet fait partie de ces nombreux soldats du 149e R.I. pour qui il est pratiquement impossible de reconstruire le parcours de guerre. Les fiches matricules d’un bon nombre de ces hommes restent insuffisamment nourries pour nous permettre de rentrer dans les détails.

 

La généalogie de la famille Albinet est consultable sur le site « Généanet ». Pour y avoir accès, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

log geneanet

 

Ligori ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

 

Sources :

 

La Fiche signalétique et des services du soldat Albinet, les registres d’état civil et de recensement de la commune de Centrès ont été consultés sur le site des archives départementales de l’Aveyron.

 

Le portrait de Ligori Albinet est extrait du « Livre d’or » de l’Aveyron publié sous les auspices du conseil général et sous la direction du comité aveyronnais de renseignement aux familles, par Émile Vigarié, président du comité, juge de paix de Rodez ».

 

La photographie sa sépulture a été réalisée par J.F. Pierron.

 

Un grand merci à M. Bordes, à N. Vernhes, à A. Carrobi, à J.F. Pierron, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives départementales de l’Aveyron et à la mairie de Centrès. 

3 septembre 2021

Maurice Édouard Armand Pruvost (1895-1918)

Maurice Edouard Armand Pruvost

 

Maurice Édouard Armand Pruvost naît le 21 décembre 1895 au domicile de ses parents, rue des Fontaines, à Forges-Les-Eaux, dans le département de la Seine-Inférieure.

 

Son père, Édouard Armand Joseph, est clerc d’huissier,  il a 25 ans à la naissance de son fils. Sa mère, Aminthe Féré, est âgée de 30 ans. Elle exerce le métier de commerçante. Le couple, qui s’est marié l’année précédente, n’aura pas d’autre enfant.

 

Les témoins, Léon Simon, huissier, et Louis François Auguste Marois, principal clerc d’huissier, accompagnent le père à la mairie ; ils y signent le registre d’état civil en présence du maire Antoine Désiré Gosset.

 

 

En 1901, Édouard Armand Joseph ne pratique plus le métier de clerc d’huissier. Il est devenu commerçant, travaillant probablement avec son épouse. La famille s’est installée dans la grande rue du village. Cinq ans plus tard, les Pruvost vivent rue des Eaux Minérales.

 

Forges-les-Eaux

 

Maurice perd son père peu de temps avant son 12e anniversaire. Sa mère ne se remariera pas. Elle vivra seule avec son fils jusqu’au départ de celui-ci pour le régiment.

 

La fiche signalétique et des services du jeune Pruvost mentionne un degré d’instruction de niveau 3. Ses connaissances scolaires sont largement suffisantes pour qu’il puisse assumer les fonctions de clerc d’huissier, ancienne profession exercée par son père. Maurice peut ainsi ramener un salaire à la maison.

 

Le 1er août 1914, la France mobilise ses réservistes. Une guerre mondiale est sur le point d’être déclenchée. Maurice Pruvost, futur soldat de la classe 1915, n’est pas concerné par cet évènement. Il est déclaré « bon pour le service armé » par le conseil de révision qui s’est réuni en septembre 1914 à la mairie du village.

 

Maurice reçoit sa feuille de route juste avant la mobilisation de sa classe qui se fait par anticipation.

 

Il est incorporé à compter du 18 décembre 1914 au 28e R.I.. Maurice Pruvost intègre une des compagnies du dépôt d’Évreux le jour même. Son instruction militaire est brève en comparaison de la formation donnée aux conscrits du temps de paix. Il faut vite envoyer de nouvelles troupes sur le front. La demande est forte. Les pertes des premiers mois du conflit sont énormes.

 

Une lecture trop rapide du registre matricule du soldat Pruvost laisserait supposer un envoi au 28e R.I. actif après sa période de formation au dépôt. Ce ne fut pas le cas.

 

En effet, sa première citation à l’ordre de la division nous apprend que le soldat Pruvost servait à la 53e D.I. en octobre 1915 lorsqu’il a été décoré de la Croix de guerre en février 1916. Le 28e R.I. ne fait pas partie des effectifs de cette division. Par contre, le 228e R.I. qui est le régiment de réserve du 28e R.I., est intégré à cette unité. Maurice a probablement été envoyé avec un renfort dans ce régiment de réserve lorsque celui-ci a eu besoin de reconstituer ses effectifs.

 

Le 4 juillet 1916, le 228e R.I. attaque le village d’Estrée, dans la Somme. Le soldat Pruvost est blessé par éclats d’obus au bras et au côté gauche. Il est évacué vers l’arrière.

 

Une fois soigné, il réintègre la zone des armées dans une unité non mentionnée sur sa fiche matricule. Une citation à l’ordre de la brigade indique simplement sa présence en première ligne en juillet 1917.

 

Le 7 novembre 1917, Maurice est affecté à la 5e compagnie du 149e R.I. juste après l’offensive de la Malmaison. Il est nommé caporal le 19 novembre 1917.

 

Le caporal Pruvost participe à la bataille d’Arcy-Sainte-Restitue à la fin du mois de mai 1918.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur le cliché ci-dessous.

 

Arcy-Sainte-Restitue 1

 

Le 15 août 1918, il coud ses galons de sergent sur son uniforme bleu horizon.

 

Maurice Pruvost participe à la bataille de Champagne et d’Argonne qui débute à la fin du mois de septembre. Le 3 octobre 1918, au cours d’une attaque, il est tué à l’ouest du village d’Orfeuil, à proximité de la voie ferrée. Son corps n'a été retrouvé sur le champ de bataille que le 19 octobre suivant.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte ci-dessous.

 

Carte journee du 3 octobre 1918

 

Le sous-lieutenant Paul Louis Lemoine et le soldat Auguste Vallée confirment sa mort auprès de l’officier d’état civil du régiment, le lieutenant Auguste Fourneret. L’acte de décès de ce sous-officier est transcrit à la mairie de Forges-les-Eaux le 17 juillet 1919.

 

Son corps a été rendu à sa mère dans les années 1920. Il repose actuellement dans le cimetière de Forges-les-Eaux.

 

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec 3 étoiles de bronze et 3 étoiles d’argent

 

Citation à l’ordre de la 53e division en date du 23 février 1916 :

 

« Caporal très courageux au combat du 7 octobre 1915, a assuré, sous un feu violent d’artillerie et de mitrailleuses, la liaison entre le bataillon et la compagnie. »

 

Citation à l’ordre de la brigade en date du 28 juillet 1917 :

 

« S’est dépensé sans compter du 14 au 28 juillet 1917 pour assurer le ravitaillement en munition des premières lignes, avec un absolu mépris du danger, sous les plus violents bombardements, à la tête de ses hommes. »

 

Citation à l’ordre du régiment en date du 29 mai 1918 :

 

« Excellent gradé, n’a cessé de se distinguer au cours des combats des 28 et 29 mai 1918. »

 

Citation à l’ordre de la 43e division en date du 5 août 1918 :

 

« Caporal très dévoué et d’une bravoure remarquable. A assuré la liaison d’une façon parfaite, dans des circonstances délicates, malgré un bombardement particulièrement violent. »

 

Citation n° 385 à l’ordre de la 43e division en date du 26 octobre 1918 :

 

« Jeune sergent, a fait preuve d’une bravoure remarquable pendant toutes les attaques du 26 septembre au 4 octobre 1918. Est tombé mortellement frappé à la tête de ses hommes. »

 

Le sergent Pruvost a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume avec le même énoncé que sa dernière citation à l’ordre de la division (J.O. du 1er août 1922).

 

Monument aux morts de Forges-les-Eaux

 

Maurice Pruvost a son nom gravé sur le monument aux morts de Forges-les-Eaux. Il est également inscrit sur la plaque commémorative 1914-1918 qui se trouve à l’intérieur de l’église de cette commune.

 

Maurice ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

 

Sources :

 

Le registre matricule du sergent Pruvost, les registres d’état civil et de recensement de la commune de Forges-les-Eaux ont été consultés sur le site des archives de la Seine-Maritime.

 

Le portrait de ce sous-officier, les photographies de sa sépulture et du monument aux morts de la ville de Forges-les-Eaux ont été trouvés sur le site « Héros de Forges-les-Eaux». Pour les visionner, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

 

Un grand merci à M. Bordes, à L. Bonnafoux, à A. Carobbi, aux archives départementales de la Seine-Maritime et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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