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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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22 janvier 2021

Clément Joseph Roibet (1894-1980)

Clement Roibet

 

Clément Joseph Roibet est né le 3 février 1894 à Genas dans le département de l’Isère.

 

Ses parents, Joseph Claude Roibet et Marie Agathe Flassillard, exercent tous deux la profession de cultivateur. Ils se sont mariés dans cette commune de 1978 habitants le 19 décembre 1891. Clément est le second enfant du couple. Sa sœur aînée, Amélie, a vu le jour le 9 septembre1892.

 

 

La fiche signalétique et des services de Clément Roibet indique un degré d’instruction de niveau 3. Il maîtrise les bases de l’enseignement primaire obligatoire que sont l’écriture, le calcul et la lecture. Cette fiche nous apprend également qu’il a exercé le métier de cultivateur.

 

L’année de ses vingt ans, il se présente devant le conseil de révision qui s’est réuni à la mairie de Meyzieux. Clément Roibet a quelques soucis de santé. Son état général entraîne son inscription directe dans la 5e partie de la liste de l’année 1914.

 

En temps de paix, cette inscription dans la 5e partie aurait dû lui fournir un répit d’un an avant d’être dans l’obligation de se représenter devant la médecine militaire. Ce ne fut pas le cas. Les évènements internationaux en décidèrent autrement. Guerre oblige, la classe 1915 passe devant le conseil de révision par anticipation. Ainsi, Clément doit se représenter devant le conseil de révision le 26 octobre 1914. Cette fois-ci, il est déclaré bon pour le service armé, mobilisable avec les éléments de la classe 1915 qui furent appelés 11 mois avant l’échéance.

 

Le 15 décembre 1915, le soldat Roibet intègre le dépôt du 158e R.I.. Exercices, séances de tir, marches deviennent son lot quotidien.

 

Il est envoyé dans la zone des armées le 9 juin 1915 après seulement six mois d’instruction. Il rejoint les rangs du 9e bataillon du 149e R.I. pour parfaire sa formation avant d’être affecté à la 10e compagnie du régiment.

 

La date de son arrivée dans cette compagnie n’est pas connue, celle de son baptême du feu encore moins. Sa fiche matricule indique simplement sa nomination au grade de caporal à la date du 29 août 1915.

 

Il est impossible de dire si le caporal Roibet a participé aux attaques de septembre 1915 en Artois, mais il est à peu près certain qu’il était présent à Verdun du côté de Fleury-devant-Damloup et du fort de Vaux entre le 7 mars et le 7 avril 1916. À cette période du conflit, la 10e compagnie est sous les ordres du capitaine Gérard.

 

Pour suivre le parcours de la 10e compagnie du 149e R.I. durant son passage à Verdun il suffit de cliquer une fois sur le plan suivant.

 

Du côté du fort de Vaux

 

Le 149e R.I. laisse derrière lui la région de Verdun à la mi-avril 1916. Clément est nommé sergent le 29.

 

Le régiment a quitté la Meuse pour prendre la direction de la Champagne. Il s’installe dans un secteur plutôt calme situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil.

 

Début septembre 1916, le 149e R.I. est engagé dans le secteur de Soyécourt et de Déniécourt, dans le département de la Somme. Le sergent Roibet obtient une citation à l’ordre du régiment pour une reconnaissance effectuée avant l'attaque du village de Soyécourt.

 

L’année suivante, le régiment occupe plusieurs secteurs à proximité du chemin des Dames.

 

La photographie suivante a été réalisée le 10 avril 1917. Il est aisé de reconnaître Clément grâce au livre de Francis Barbe « Et le temps, à nous, est compté ». Ce cliché figure à la page 179 de cet ouvrage. Le nom de chacun de ces sous-officiers qui appartiennent tous à la 10e compagnie du 149e R.I. est inscrit à la droite de la photographie.

 

Les sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R

 

Début octobre 1917,  le 149e R.I. est en préparation d’attaque. Une grande offensive doit avoir lieu dans le secteur de la Malmaison.

 

La bataille, retardée pour des raisons météorologiques, débute le 23 octobre. La veille, le sergent Roibet est blessé au cours d’une reconnaissance.

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte ci-dessous.

 

 

Ses blessures sont graves. Il a reçu plusieurs éclats d’obus dans les membres inférieurs. Clément doit être amputé de sa jambe gauche. Ce n’est que le 6 janvier 1918 qu’il est évacué vers l’intérieur. Devenu transportable, il est envoyé à l’hôpital du grand séminaire de Blois. La guerre est terminée pour lui.

 

Le sergent Roibet est proposé pour une pension de retraite de 3e classe par la commission de vérification de Lyon qui s’est réunie le 17 octobre 1918. Trois jours plus tard, il est renvoyé dans ses foyers avec l’obtention de son certificat de bonne conduite et son statut de réformé définitif  n°1.

 

Le 13 avril 1918, la commission de réforme de Lyon le propose pour une pension d’invalidité de 85 % pour amputation de la jambe gauche et pour une gêne fonctionnelle du membre inférieur droit imputable à une cicatrice cheloïdienne.

 

Clément Roibet fait savoir qu’il a eu le tympan gauche perforé en 1917.

 

Le 31 janvier 1920, il épouse Marguerite Payet à Genas.

 

Le 14 juin 1930, son taux d’invalidité passe à 90%. Une notification ministérielle lui concède une pension définitive à 100 % en 1938.

 

Clément Roibet décède le 17 janvier 1980 à l’hôpital des armées Desgenette à Lyon. Il repose dans le cimetière de sa commune de naissance.

 

Sepulture famille Roibet

 

Marguerite et Raymond ont eu au moins deux filles connues, Jeannine et Lucette.

 

Décorations obtenues :

 

Citation à l’ordre du régiment  n° 257 en date du 26 septembre 1916 :

 

« A fait, avec une grande habileté, une patrouille dans le village qui devait être attaqué le lendemain pour se rendre compte de son état de destruction, a pleinement réussi. »

 

Médaille militaire n° 6140 décision du G.Q.G. du 16 décembre 1917 prenant rang à compter du 20 novembre 1917. Cette décoration lui donne le droit d’ajouter une palme sur sa croix de guerre.

 

« Vaillant sous-officier, blessé grièvement le 22 octobre 1917 au cours d’une reconnaissance audacieuse. A fait preuve, après sa blessure, d’un courage et d’une énergie au dessus de tout éloge. »

 

La fiche matricule de Clément Roibet indique qu’il a été fait officier de la Légion d’honneur le 7 juillet 1956 (publication dans le J.O. du 12 juillet 1956). Aucune indication n’est fournie concernant sa nomination au grade de chevalier.

 

Sources :

 

La fiche signalétique et des services du sergent Roibet a été consultée sur le site des archives départementales de l’Isère.

 

Les actes d’état civil de la famille Roibet et les registres de recensement de la ville de Genas ont été consultés sur les sites des archives municipales de l’Isère et du Rhône (la commune de Genas appartenait à l’Isère avant d’être rattachée au département du Rhône en 1968).

 

« Et le temps, à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach. C'est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

 

La photographie de groupe est extraite du fonds Gérard (collection personnelle).

 

Le cliché de la sépulture de la famille Roibet a été trouvée sur le site « Généanet ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à F. Barbe, à A. Carrobi, à M. Porcher, E. Suring, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives départementales du Rhône et de l’Isère. 

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