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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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25 décembre 2020

Les sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R.I. en avril 1917

Les sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R

 

Ce cliché a été réalisé le 10 avril 1917 dans le Haut-Rhin, près de Belfort.

 

Il représente la presque totalité de l’équipe des sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R.I. qui a longtemps été sous les ordres du capitaine Gérard.

 

Trop souvent, la plupart des photographies de groupes produites avant ou pendant le 1er conflit mondial restent désespérément muettes concernant l’identité des soldats qui ont posé devant l’objectif. C’est le lot commun de centaines de milliers d’entre elles. Parfois, une identification est rendue possible lorsque le nom de celui qui a rédigé le texte figure au dos de la carte photo. Mais ce n’est pas toujours le cas. Encore faut-il que l’homme ou un proche ait eu la bonne idée de mettre une croix sur la carte photo. Croix qui permettra de se faire reconnaître par les générations futures.

 

Pour la plupart d’entre eux, figurer sur une de ces photographies n’empêche donc pas le fait de devenir des « anonymes » pour ne pas dire des « soldats inconnus ». Seule l’image subsiste, le temps fait le reste.

 

Mais ce n’est pas le cas de la photographie présentée ici. L’identification des 17 hommes du cliché a été rendue possible grâce au livre de Francis Barbe « Et le temps,à nous, est compté ». Un tirage identique figure à la page 179 de son ouvrage. Tous les noms de ces fantassins sont inscrits en marge du cliché.

 

Pour autant, le fait d’avoir les noms de famille à disposition rend-il la recherche plus simple pour en apprendre plus ? Pas forcément ! L’absence de prénom complexifie souvent la tâche qui pourrait aboutir à la rédaction d’une petite biographie.

 

Trois des hommes « immortalisés » sur ce cliché ont été tués au cours des combats qui ont suivi la prise de vue. Pour eux, il est vraiment simple de retrouver leurs traces. Pour cela, il suffit de consulter le fichier des « morts pour la France » disponible sur le site « Mémoire des hommes ». Une fois la fiche lue, l’accessibilité à la fiche matricule n’est plus très loin.

 

Pour les autres, la tâche reste plus ardue. Outre les quelques pistes fournies par le livre de Francis Barbe, il faut aller fouiller sur les différents sites mis à disposition sur Internet pour tenter d’attraper le fil d’Ariane qui amènerait à la fiche matricule.

 

En dehors du sergent Albert Marquand, qui est l’auteur des lettres reproduites dans le livre de Francis Barbe « Et le temps, à nous, est compté », les prénoms de 14 d’entre eux ont pu être formellement retrouvés à ce jour.

 

Trois sont encore à identifier.

 

Silhouettes des sous-officiers de la 10e compagnie du 149e R

 

Pour consulter les biographies, il suffit de cliquer une fois sur les images suivantes.

 

1 : Sergent Émile Auguste Nicolas Chevalier

 

Emile Auguste Nicolas Chevalier

 

2 : Sergent Albert Auguste Beaudron

 

Albert Auguste Beaudron

 

3 : Sergent  Marcel Morand

 

Marcel Morand

 

4 : Caporal-fourrier Paul Emmanuel Marcel Roux

 

Paul Emmanuel Marcel Roux

 

5 : Aspirant Ernest Charles Pétot

 

Ernest Charles Petot

 

6 : Sergent Jean Baptiste Goudon

 

Jean Baptiste Goudon

 

7 : Adjudant  Charles Joseph Beauvalot

 

Charles Joseph Beauvalot

 

8 : Adjudant-chef Henri Placide Joseph Fréville

 

Henri Placide Joseph Freville

 

9 : Sergent-major Léon Ferdinand Bernheim

 

Leon Bernheim

 

10 : Sergent  Gaston Samuel

 

Gaston Samuel

 

11 : Sergent Albert Joseph Louis Marquand

 

Albert Marquand

 

12 : Maréchal des logis Beaufort

 

13 : Maréchal des logis-chef Durin

 

14 : Sergent Clément Joseph Roibet

 

Clement Roibet

 

15 : Sergent-fourrier Kremer

 

16 : Sergent Jean Marius  Montagnon

 

Jean Marius Montagnon

 

17 : Sergent Marius Bonaventure Ferruit

 

Marius Bonaventure Ferruit

 

Sources :

 

« Et le temps, à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach. C'est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

 

La photographie de groupe est extraite du fonds Gérard (collection personnelle).

 

Les sites suivants ont été consultés :

 

« C.I.C.R. » pour les prisonniers, « Généanet » pour les arbres généalogiques, « Gallica » pour les citations, sites d’archives départementales pour les fiches matricules...

 

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à F. Barbes, à A. Carobbi, à O. Gaget et à E. Süring. 

18 décembre 2020

Une sépulture qui pourrait bientôt disparaître.

Sépulture de l'abbé Henry

Un projet de restructuration du cimetière du Pailly où repose l'abbé Henry pourrait mettre en danger la préservation de la sépulture de ce dernier.

Des tombes de soldats tués durant le 1er conflit mondial du XXe siècle sont également concernées par cette situation. Le souvenir français se mobilise pour les soldats, et la famille, elle, pour sauver la tombe de l’ancien aumônier du 149e R.I..

Un homme digne de considération

L’abbé Henry a fait ses études au petit et grand séminaire de Langres. Il accède à la prêtrise en 1895. Il est nommé professeur de morale au grand séminaire de Langres en 1912.

Lorsque les hostilités contre l’Allemagne débutent en août 1914, l’abbé Henry est rapidement nommé aumônier titulaire du G.B.D. de la 43e D.I.. Il occupe ce poste jusqu’à son arrivée au sein du 149e R.I. en février 1918. C’est un travailleur infatigable. Outre ses missions de religieux et de soignant qui accaparent une grande partie de son quotidien, il trouve le temps de rédiger 24 carnets qui couvrent l’intégralité de la guerre. L'ensemble de ses écrits occupe environ 1500 pages. C’est une œuvre considérable et une source monumentale ! Ses carnets relatent tout ce qu'il a vu et entendu au contact des différentes formations de la 43e D.I. puis du régiment spinalien.

En 1940, il réside dans la ville de Langres. Il fut désigné comme otage à l’arrivée des Allemands. Très vite, il refuse de se soumettre à l'injonction de se présenter chaque jour à la Kommandantur. L’abbé Henry dit aux autorités allemandes : "Si vous voulez me voir, vous savez où me trouver !". Il s'attendait à être fusillé, mais aucune mesure de rétorsion ne fut prise contre lui, sans doute en raison de son âge et de son état de santé.

À la fin de sa vie, l’abbé Henry apporte une importante contribution à l'histoire locale. Il épluche l’intégralité des registres paroissiaux et les actes d'état civil du Pailly qui débutent en 1610 et se terminent en 1940. Il rassemble les arbres généalogiques de toutes les familles du village dans un registre de plus de 500 pages.

Une tombe qui mériterait une réhabilitation

L’abbé Henry est enterré dans le cimetière du Pailly depuis 1941. La croix de sa tombe est scellée dans un socle ayant la forme d’un quadrilatère pyramidal inversé. Ce socle a été réalisé en pierre issue d'une carrière de la région. Son caractère massif et austère est atténué par une draperie ornementale, d'inspiration antique, sculptée en partie haute. La croix est en fonte, finement ciselée et dentelée. Elle donne, par contraste, une impression de grande légèreté malgré sa dimension imposante pour une sépulture individuelle.

Ce monument, qui associe de manière équilibrée pierre locale et fonte moulée, illustre parfaitement l'impact créatif et qualitatif qu'a eu sur l'art funéraire traditionnel la production des fonderies de la Haute-Marne.

Moulée en une seule pièce, cette croix de fonte illustre l'excellence atteinte par ces fonderies. Par ailleurs, on en déduit, en l'absence d'une pierre tombale adjointe au monument, qu'il s'agit d'une croix de dévotion bien plus ancienne qui a été « détournée » de sa vocation initiale pour servir de croix funéraire ; ceci en augmente son originalité.

Ce monument n'a pas d'équivalent dans le cimetière communal. Outre la personnalité mémorable de celui qui y est inhumé, il mériterait d'être conservé comme témoignage de l’architecture funéraire locale de la 1ère moitié du XXe siècle.

Il s'agit tout de même de la sépulture d'un homme d’Église, natif du pays, qui a eu une vie particulièrement remarquable.

Pour en savoir plus sur la vie de l’abbé Henry, il suffit de cliquer une fois sur la photographie suivante.

L'abbé Henry priant devant les ruines de la chapelle de Notre-Dame-de-Lorette

Cet article a été effectué avec J.L. Poisot.

Sources :

Les photographies de la sépulture de l’abbé Henry ont été réalisées par son petit-neveu.

La prise de vue représentant l’aumônier Henry priant devant les ruines de la chapelle de Notre-Dame-de-Lorette est la propriété de J.L. Poisot. Un cliché similaire, réalisé sous un autre angle, fut publié dans la célèbre revue illustration.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi et à J.L. Poisot.

11 décembre 2020

Joseph Hassler (1881-1966)

Joseph Hassler

 

Jeunesse

 

Natif du département du Pas-de-Calais, Joseph Louis François Hassler vient au monde le 10 avril 1881 ; sa naissance a lieu dans un logement de fonction de la gendarmerie située rue de Saint-Pol à Avesnes-le-Comte.

 

Son père, François, ancien cuirassier d’un régiment qui a chargé à Reichshoffen en 1870, exerce les fonctions de brigadier. Il est âgé de 36 ans. La mère, Angèle Caroline Josèphe Forgez, a 34 ans. Elle fabrique et vend des coiffures féminines. Joseph est le second d’une fratrie de quatre enfants. Son frère cadet décède à l’âge de 16 mois.

 

Genealogie famille Hassler

 

La fiche signalétique et des services de Joseph Hassler, consultable sur le site des archives départementales du Pas-de-Calais, indique un degré d’instruction de niveau 3. Joseph a laissé derrière lui son pupitre d’écolier en maîtrisant parfaitement le calcul, l’orthographe et la lecture.

 

Premières années sous l’uniforme

 

À l’âge de 18 ans, le jeune homme se décide à faire carrière dans l’armée. Après avoir obtenu l’accord paternel, il se rend à la mairie de Béthune pour y signer un 1er engagement de 4 ans.

 

Pour faire ses débuts sous l’uniforme, il choisit le 19e R.I., un régiment qui tient garnison au château de Brest. Joseph est nommé caporal le 6 mai 1900, puis sergent fourrier le 15 novembre. Il laisse ses fonctions d’écriture pour prendre le commandement d’une demi-section dans une des compagnies du régiment, ceci à partir du 11 août 1901.

 

Le 21 novembre 1902, le sous-officier Hassler signe à nouveau pour 3 ans. Ce second contrat prend effet à l’expiration du précédent. Très bien noté par ses chefs, il va pouvoir s’élever dans la hiérarchie.

 

Une commission du 19e R.I. qui s’est réunie le 15 mai 1904 certifie que Joseph Hassler, de la 4e compagnie, est prêt, du point de vue de l’instruction militaire théorique et pratique pour être proposé au grade de sous-lieutenant.

 

Le sergent Hassler possède un bon bagage scolaire, mais il n’est pas bachelier. Il lui est donc impossible de faire l’école de Saint-Cyr. Pour devenir officier, il n’a pas d’autre choix que de suivre « la filière Saint-Maixent ». Une décision ministérielle du 9 mars 1905 lui permet d’assister aux cours dispensés par l’école militaire d’infanterie. Joseph intègre la promotion de Brazza le 12 avril. Il en sort un an plus tard, classé 76e sur 183 élèves. Le 1er avril, l’ex sous-officier est nommé sous-lieutenant.

 

Joseph est affecté au 13e R.I. comme chef de peloton. Le jeune officier est envoyé à la caserne Charbonnier à Decize où il est rapidement jugé brillant et au-dessus de la moyenne. L’année suivante, il est transféré à la caserne Pittié de Nevers suite à une petite imprudence commise dans sa vie privée.

 

Le 10 septembre 1907, le sous-lieutenant Hassler est désigné pour servir au 4e bataillon du 132e R.I., un bataillon qui appartient au 3e groupe de forteresse de Verdun. Joseph est nommé lieutenant le 1er avril 1907. Il est chargé du peloton spécial des malingres. Les résultats obtenus lui valent les éloges de ses chefs. Le 29 décembre 1911, le ministre de la guerre lui accorde un témoignage de satisfaction.

 

La même année, il assiste au cours des travaux de campagne qui sont donnés au 3e régiment de génie.

 

Joinville-le-Pont

 

Joinville-le-Pont section escrime

 

Entre le 31 janvier et le 1er mai 1912, Joseph Hassler est envoyé à Joinville-le-Pont pour suivre le 1er cours de l’école normale de gymnastique et d’escrime.

 

Il est remarqué par ses performances ce qui fait qu’il est maintenu détaché au cadre de l’école comme instructeur auxiliaire jusqu’au 15 janvier 1913.  Joseph se montre très efficace dans cette nouvelle fonction ; il est cité au bulletin officiel du ministère de la guerre le 11 février 1913 pour les excellentes notes obtenues et pour les services rendus comme instructeur auxiliaire tout au long de l’année 1912.

 

Le 15 avril 1913, le 3e groupe de forteresse de Verdun est rebaptisé 166e R.I.. Le lieutenant Hassler est nommé instructeur à l’école normale de gymnastique et d’escrime le 9 juillet 1913. Le 23 septembre il est classé pour ordre au 124e R.I. tout en restant maintenu à Joinville-le-Pont. Joseph devient responsable de la division d'escrime.

 

Le 2 août 1914, l’école normale militaire de gymnastique et d’escrime ferme ses portes. L’ordre de mobilisation générale vient d’être décrété. Le 1er conflit mondial est sur le point de commencer ; les officiers instructeurs et les officiers élèves stagiaires sont sommés de rejoindre au plus vite leurs unités respectives.

 

Guerre 14-18

 

Caserne Corbineau

 

Joseph Hassler rallie le dépôt du 124e R.I. à Laval. Le colonel Fropo lui confie le commandement d’une section de la 2e compagnie, dès son arrivée à la caserne Corbineau. Il se trouve sous les ordres directs du capitaine Moureaux.

 

Le 5 août, le régiment est dirigé sur Reims par voie de chemin de fer puis sur Verdun. Ses 3 bataillons se rendent ensuite par étapes au pied des Hauts-de-Meuse, à Brabant, Samognieux, Etraye, Damvillers, Crépion  et Moirey.

 

Le 10 août, le régiment se porte vers les cols de Morimont et de Romagne. À la mi-août, il tient la lisière de Saint-Laurent-sur-Othain. Le 18 août, le lieutenant Hassler cantonne à Monthureau. 

 

Le 21 août, le 124e R.I. franchit la frontière belge à Torgny-Velosnes pour gagner Arnoncourt. Le baptême du feu n’est pas loin.

 

Virton

 

Celui-ci a lieu au nord de Virton. L’ensemble du régiment est engagé dans la bataille le 22 août. Son 1er bataillon se trouve vite en difficulté. Violemment accueilli par un déluge de projectiles, le commandant Lambert estime qu’il doit en premier lieu organiser un solide point d’appui avant de lancer ses compagnies en terrain découvert.

 

La 2e compagnie, qui était en tête, reçoit l’ordre de préparer ce point d’appui. Les sections de la compagnie Moureaux prennent position dans le cimetière de Virton. Le mur est en briques, peu épais et d’une hauteur de 2 m. Il est d’une grande fragilité, ce qui rend impossible la percée de meurtrières. Les hommes de la 2e compagnie devront tirer au moyen de banquettes.

 

La section Hassler est désignée pour aller fouiller les habitations environnantes. Elle doit récupérer le maximum de bancs, de tréteaux, de planches et de tonneaux. Le cimetière se transforme en véritable forteresse en moins d’un quart d’heure. Une puissante ligne de feu peut s’établir face au nord. Mais la situation est confuse. Le colonel Fropo décide de garder son 1er bataillon à disposition. Les 1ère, 3e et 4e  compagnies se massent derrière le cimetière, à l’abri des dernières maisons. Les 2e et 3e bataillons poursuivent leur attaque qui est rapidement brisée.

 

Le colonel Fropo utilise ses 1ère, 3e et 4e compagnies dans une contre-attaque qui est  un échec.

 

Des pertes très élevées sont occasionnées par les différentes charges menées par le 124e R.I. durant la journée du 22 août. Seules les sections de la 2e compagnie qui étaient restées au cimetière ne perdirent pas d'hommes.

 

Le 24 août 1914, à proximité de la frontière belge, le lieutenant Hassler est légèrement blessé par des éclats d’obus reçus à la tête. 

 

Le 8 septembre, il est victime d’un accident de cheval près de Villemoreuil. Cette chute, due à un trou de loup creusé par l’ennemi, l’oblige à s’éloigner du front durant 8 jours. Blessé à un pied, il est hospitalisé au collège communal de Meaux. Joseph manque ainsi la poursuite de la bataille de la Marne.

 

Il rejoint sa compagnie le 17 septembre, mais pour 8 jours seulement. Le 24 septembre, il est de nouveau blessé du côté de Rethonvillers, dans le département de la Somme. Cette fois-ci, il s’est trouvé pris dans la ligne de mire d’un tireur allemand qui visait intentionnellement les officiers. Touché par une balle au niveau de la région rénale et fessière droite, Joseph Hassler est évacué en camion-auto sur la gare de Montdidier. Installé dans un train sanitaire, il prend la direction de Paris pour être soigné à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière.

 

De retour de convalescence, le lieutenant Hassler passe plusieurs semaines au dépôt du 124e R.I. à Laval. Il rejoint la zone des armées le 8 décembre 1914. Le 124e R.I. occupe toujours un secteur dans la Somme. Il est à Arvillers.

 

Le responsable du régiment lui confie le commandement de sa 1ère compagnie. Joseph est noté comme « un excellent officier, très brave et très intelligent. »

 

La promotion au grade supérieur ne tarde pas à venir, il est nommé capitaine à titre temporaire le 11 janvier 1915 et à titre définitif le 21 janvier.

 

Le 19 février 1915, il prend part au combat du bois des Sapins. Joseph est blessé par coups de baïonnette reçus à la cuisse droite. Malgré cette plaie, il poursuit l’attaque dans laquelle sa compagnie est engagée, comme si de rien était. Ne pouvant plus marcher, il parvient tout de même à conserver le commandement de sa compagnie jusqu’à la fin de l’engagement.

 

Sa blessure, qui provoque une subluxation de la hanche, le fait beaucoup souffrir, mais il refuse de se faire évacuer. Ce n’est que le 31 mars qu’il accepte d’être envoyé à Châlons, malmené par une violente sciatique. Le 4 avril, Joseph embarque dans un train sanitaire qui prend la direction de Tours. Immobilisé pour un long moment, il est déclaré inapte à l’infanterie.

 

Sa convalescence a  lieu à Paris. Quoique incomplètement rétabli, le capitaine Hassler revient, une 4e fois en 1ère ligne, le 31 août 1915.

 

Cette fois-ci, il est envoyé à l’état-major de la 99e division d’infanterie territoriale comme chef du 3e bureau. Les douleurs causées par ses anciennes blessures sont toujours présentes, mais elles ne l’empêchent pas de se dépenser sans compter dans ses nouvelles fonctions.

 

La 99e D.I.T. occupe un secteur au nord d’Herleville et Maucourt qui est, un temps, en liaison avec l’armée britannique.

 

Le capitaine Hassler y fait la connaissance du journaliste Philippe Millet. Celui-ci lui consacre le chapitre XXVII de son ouvrage «  En liaison avec les Anglais ». Joseph est évoqué sous le pseudonyme de « bras de fer ».

 

Le 19 juillet 1916, il est de nouveau blessé par éclat d’obus à la tête à Assevillers. Cette fois-ci, il n’échappe pas à la trépanation.

 

La 99e D.I.T. est dissoute le 13 août 1916. Le capitaine Hassler est rattaché à l’état-major de la 120e D.I. lorsqu’il revient dans la zone des armées.

 

En 1916, il publie aux éditions H Floury un manuel militaire en collaboration avec Émile André, intitulé : « L’arme blanche dans la Grande Guerre. Méthode simplifiée de baïonnette. »

 

Les ouvrages de Joseph Hassler

 

Le 13 avril 1917, il est muté au 404e R.I.. Le responsable du régiment lui confie son 3e bataillon.

 

Une  fois de plus, Joseph Hassler développe ses qualités de commandement déjà bien étoffées. Il a beaucoup d’ascendant sur ses cadres et sur ses hommes auxquels il a su inspirer toute confiance. Le 17 juin 1917, il est promu commandant à titre temporaire.

 

Le 13 septembre 1917, il est blessé au chemin des Dames, ravin de Troyon, par éclats d’obus à l’arcade sourcilière droite.

 

Cette année-là, ses carnets de guerre sont publiés sous le titre « Ma campagne au jour le jour, août 1914 - décembre 1915 ». Maurice Barrès, qui est un proche, a préfacé son ouvrage.

 

Fin 1917, le commandant Hassler est chargé de diriger un coup de main dans le secteur de Barbonval. La préparation est correcte, mais Joseph montre de la nervosité au cours de l’action. Son état mental l’empêche d’avoir les bons jugements. Il a du mal à analyser les différentes phases de l’opération. Il transmet des renseignements tardifs, parfois un peu inquiétants sans qu’à aucun moment, il ne puisse les justifier. Sa blessure à la tête et le surmenage qu’il s’impose sont probablement responsables de ce comportement inhabituel chez cet homme.

 

Le 1er janvier 1918, Joseph Hassler se retrouve détaché pour créer et mettre sur pied l’école des chefs de section du groupe des armées de l’Est à Toul.

 

Quelques mois plus tard, cette école est supprimée. L’avance allemande qui a lieu à la fin du mois mars 1918, impose sa fermeture. Le commandant Hassler est muté au 149e R.I..

 

Au 149e R.I..

 

Joseph Hassler est affecté au 149e R.I. le 5 mai 1918. Il prend la tête du 1er bataillon en remplacement du commandant de Chomereau de Saint-André qui vient d’être muté au 48e B.C.P..

 

La photographie suivante a été réalisée peu de temps après son arrivée dans le régiment. Elle le représente entouré de ses officiers subordonnés. Le chien « flambeau » mascotte du bataillon passe dans le champ de l’objectif.

 

Groupe d'officiers du 1er bataillon du 149e R

 

Joseph est devenu un cadre aguerri. Sa grande expérience du front fait de lui un officier d’élite. En un rien de temps, il fait de son bataillon une unité de tout premier ordre qu’il conduit au feu aux combats de mai juin et aux attaques de juillet.

 

Son bataillon est cité à l’ordre du 21e C.A. : « Après avoir, le 15 juillet, brisé une violente offensive, a, dans la matinée du 26 juillet, malgré un violent tir d’artillerie effectué en particulier par des obus toxiques et une vive résistance de l’infanterie allemande, enlevé d’un seul élan les positions de l’ennemi sur le front de plus de 2 km et sur une profondeur atteignant jusqu’à 1000 m, lui capturant plus de 100 prisonniers et un important matériel. »

 

Le 26 juillet 1918, Joseph est blessé pour la 7e fois. L’abbé Henry évoque l’évènement dans ses carnets. Voici ce qu’il écrit : « J’apprends que le commandant Hassler a reçu un éclat d’obus qui a percé son casque et contusionné la tête. La blessure est insignifiante en apparence, mais le cerveau a souffert. Le commandant parle avec peine ; il se plaint de fourmis dans les jambes…

 

… Je vais avec Bonnefous prendre des nouvelles du commandant. Bien qu’il se refuse à être évacué, cette mesure s’impose. Ce qui est à redouter,  dans son cas, c’est l’hémorragie interne qui peut amener en quelques minutes un dénouement fatal. Le 1er bataillon regrettera son départ, regret avivé par la crainte de ne le point voir revenir. »

 

Plus loin, l’abbé Henry poursuit : « Je m’arrête au P.S. Bonnefous situé dans le petit bois sur le bord de la route. Quelques blessés boches. Puis voici le commandant Hassler qu’il s’agit de faire évacuer. Ce n’est pas commode ; il ne veut rien savoir. Et pourtant, il y a urgence ; on n’a déjà que trop attendu. Enfin, on le décide à se laisser faire ; il nous serre la main et s’en va. » Il est évacué sur Auve dans le département de la Marne.

 

Le commandant Hassler est de retour dans la zone des armées le 23 septembre. Le 149e R.I. est en pleine préparation d’offensive.

 

La 43e D.I. doit participer à une attaque de grande envergure qui implique l’ensemble de la de la IVe armée. Joseph a tout juste le temps de reprendre ses marques. Sa présence sur le front est de très courte durée, il est à nouveau évacué vers l’arrière le 1er octobre.

 

Joseph Hassler termine la guerre avec huit citations dont quatre à l’ordre de l’armée et sept blessures. Il fut toujours noté de la façon la plus élogieuse possible au cours de la campagne, soit comme officier de troupe, soit comme officier d’état-major. C’est un homme qui s’est toujours imposé par son feu sacré, par ses connaissances approfondies, et par ses grandes qualités d’instructeur.

 

Le commandant Hassler n’est pas auprès de ses hommes lorsque le clairon sonne l’armistice le 11 novembre 1918.

 

Il est mis à la disposition du général commandant la 4e armée le 22 novembre après avoir été en traitement à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière.

 

Le 28 septembre 1919, il rejoint le 415e R.I.. Le 25 octobre1919, il est détaché aux services administratifs du Levant. Il se prépare à partir pour la Turquie.

 

Joseph Hassler arrive à Adana le 28 novembre 1919. Il est chargé des fonctions de chef d’état-major des services administratifs de Cilicie. Il occupe également le poste de chef de l’instruction publique et de la justice et assure la présidence du tribunal militaire.

 

Les années 20

 

Le 10 septembre 1920, deux nouvelles fonctions viennent s’ajouter à sa charge précédente. Le commandant Hassler est nommé secrétaire général du contrôle administratif et devient chef de service de renseignement de la Cilicie. Très bon chef de groupe, il est un administrateur hors pair « au courant de tous ses services, stimulant son monde, donnant l’exemple. Il a conquis l’affection de tous ses subordonnés, l’estime des fonctionnaires ottomans et de la population. »

 

Durant cette période, il est classé pour ordre au 412e R.I. le 7 avril 1920 puis à nouveau au 415e R.I. à partir du 11 mai.

 

Le 16 octobre 1920, il devient secrétaire général du délégué du haut-commissaire de la République française en Syrie et au Liban en Cilicie.

 

Mis en congé à partir du 1er août 1921, le commandant Hassler retourne en France. Le 10 octobre il est à Desvres où il épouse Charlotte Jeanne Françoise Céline Fourmaitraux avec qui il aura trois enfants.

 

Le commandant Hassler revient en Cilicie au début du mois de décembre 1921. Les hostilités avec la Turquie sont terminées. Joseph exerce la fonction de chef du service des renseignements de l’armée du Levant jusqu’au 20 mars 1922.

 

Il est également chargé de répartir les populations chrétiennes qui ont été obligées de quitter la Cilicie.

 

Il s’acquitte de cette difficile tâche dans des conditions de rapidité et d’économie que personne n’avait pu prévoir.

 

De retour en France, il est nommé adjoint à la direction des études de l’école supérieure de guerre à partir du 25 mai 1922. Joseph est responsable du bon fonctionnement matériel de l’établissement. Le général Dufieux rédige la note suivante à son sujet : « Parfaitement au courant de ses fonctions, le commandant Hassler s’en acquitte avec beaucoup d’intelligence, d’initiative, de prévoyance et de dévouement avec une aménité souriante, dans toutes les circonstances et dans un souci constant de faire un minimum de dépenses. ll est, dans toute la force du terme, l’homme de la situation »

 

Le commandant Hassler est nommé chef de bataillon à titre définitif le 23 septembre 1922.

 

Le 5 avril 1928, il est appelé à l’emploi de professeur adjoint au cours d’infanterie à l’école supérieure de guerre. Sa connaissance complète et profonde de l’infanterie, son passé de guerre, son ardeur et sa fougue en imposent aux jeunes officiers.

 

Joseph Hassler travaille aux services aériens commandés entre le 30 juin 1927 et le 1er juillet 1928.

 

Le 21 décembre 1929, il est nommé lieutenant-colonel.

 

Les années 30

 

Le 21 octobre 1931, Joseph Hassler quitte l’école supérieure de guerre pour le 5e R.I. à Courbevoie.

 

Il rédige plusieurs études dont « le feu défensif » en 1932 et « Les opérations de nuit » un article publié dans la revue d’infanterie en 1933.

 

Le commandant Hassler est désigné pour faire partie de la commission des examens de sortie des E.O.R. de Saint-Maixent à partir du 1er mars 1932.

 

Le 7 octobre 1933, il est affecté au 60e R.I., à Besançon, pour en prendre le commandement. Il s’occupe avec passion de ce régiment. Il en fait une unité instruite, entraînée et confiante. Le commandant Hassler est promu colonel le 25 mars 1934.

 

Le 21 décembre 1934, il reçoit le commandement de l’École militaire d’infanterie et de chars de combat à Saint-Maixent. Dès le début, il y affirme ses qualités d’organisateur et d’animateur de haut niveau. Brillant commandant d’école, tout à fait à sa place dans cet emploi, il contribue largement au progrès dans la formation des catégories d’élèves si variées de Saint-Maixent. Joseph est promu général de brigade par décret du 22 décembre 1937 (J.O du 23 décembre 1937).

 

De la Campagne de France à la libération

 

Le général Hassler reçoit le commandement de la 22e D.I. le 2 septembre 1939. Cette division fut mise sur pied dans la 11e région avant d’être dirigée sur le front de Lorraine où elle occupera plusieurs secteurs. Elle est mise à l’instruction du côté de Rumigny au début de février 1940.

 

Le 15 avril, Joseph Hassler est victime d’un accident automobile. Son véhicule est heurté par un camion militaire à Rocquigny. Ses blessures sont multiples. Il a les 9e et 10e côtes gauches brisées, une fracture entre la ligne axillaire antérieure et postérieure, des plaies multiples du cuir chevelu dues à des éclats de vitres, le cubitus gauche cassé et une hémarthrose au genou gauche.

 

Le général est évacué d’urgence sur l’ambulance chirurgicale lourde de Rethel pour y subir les premiers soins, avant d’être envoyé vers l’arrière. Deux semaines plus tard, il demande à rejoindre son poste de commandement. Il a un bras dans le plâtre, la poitrine sanglée dans un bandage et la plupart de ses plaies sont encore bien visibles.

 

En permission de convalescence le 10 mai, il ne peut réintégrer la 22e D.I. dans l’immédiat. Celle-ci a été envoyée sur la Meuse. Ce n’est que dans la nuit du 14 au 15 mai qu’il reprend contact avec elle.

 

La 22e D.I. est sous les ordres du général Béziers Lafosse. Disloquée par l’offensive allemande, elle a été obligée de se replier en direction de la position frontière en prenant des directions divergentes. Le général Hassler est chargé d’organiser la défense de Bohain à partir du 17 mai. Le général Béziers Lafosse s’occupe de la défense de la forêt de Saint-Michel où les éléments engagés furent capturés. Le 18 mai, la 22e D.I. cesse d’exister. Les hommes encore en état de combattre sont regroupés à Aulnay-sur-Mauldre le 22 mai 1940.

 

La veille, Joseph Hassler a été nommé gouverneur militaire de Paris et désigné pour prendre le commandement du secteur de Mantes, qui est également appelé secteur de la Basse-Seine.

 

De nouveau en première ligne le 10 juin, il est rapidement menacé par les Allemands qui viennent de déboucher de Vernon. Le lendemain, il reçoit un ordre préliminaire de retraite alors qu’il est en pleine préparation de contre-attaque sur Vézy et Vernon. Il espérait pouvoir rejeter l’ennemi à la Seine.

 

Dans la nuit du 12 au 13 juin, son groupement passe sous les ordres du 10e C.A..

 

Les évènements se précipitent. Le 15 juin 1940, le général Hassler reçoit le commandement du 3e arrondissement d’étapes de l’armée de Paris. Le 10 juillet, il est nommé commandant de la subdivision de Toulon. Le 20 août, il est promu général de division puis placé dans la section de réserve en application de la loi du 2 août 1940. Cette loi fixe les nouvelles limites d’âge concernant les officiers généraux.

 

Proche d’Eugène Deloncle, le général Hassler est pressenti pour diriger la L.V.F. contre le Bolchevisme en juillet 1941. Apprenant cette nouvelle, il la récuse aussitôt, outré que cette proposition lui ait été annoncée sans qu’on lui ait demandé son avis. Refusant le poste, il se retire de Paris, ce qui lui évitera toute compromission.

 

À la même période, la Gestapo rédige un rapport concernant son appartenance à la franc-maçonnerie. Le 16 septembre 1941, il est mis d’office à la retraite en application des lois sur les sociétés secrètes.

 

Joseph Hassler fut initié à la franc-maçonnerie en 1912. Il a été  membre de plusieurs Loges, dont la Loge Euclide qui a été fondée à Paris en 1926. En 1941, il y est toujours affilié au grand Orient de France et à la Loge de la Clémente Amitié à Paris. Le 15 septembre 1943, le général Hassler est rétabli dans ses droits. Il est réintégré dans la section de réserve à compter du 16 septembre1941.

 

Installé dans le Poitou, bien que surveillé par l’occupant, il est loin de rester inactif. Joseph trompe régulièrement cette surveillance jusqu’au moment où il est arrêté par la Gestapo, en plein Paris en mai 1944. Il avait été signalé comme faisant du recrutement intensif en faveur des armées du débarquement. Faute de preuves, il est relâché, mais toujours sous l’œil de l’occupant. Il parvient à quitter la capitale pour rejoindre le midi de la France grâce à la complicité de la gendarmerie nationale.

 

À la libération, il s’emploie à remettre en état sa propriété à Saint-Martin-lès-Boulogne qui fut occupée par les Allemands durant quatre ans.

 

L’après-guerre

 

Joseph Hassler devient membre de la commission administrative des hospices civils de Boulogne-sur-Mer Il est également président d’honneur des sections boulonnaises de la société d’entraide de la Légion d’honneur, de l’association des officiers de réserve, des médaillés militaires, du Souvenir français, de l’union nationale des combattants, de la fondation maréchal de Lattre, du comité de l’enfance et de la société d’encouragement au dévouement. L’ancien général est aussi président de l’amicale des anciens du 19e R.I.. Son action est déterminante dans la restauration de la colonne de la grande armée.

 

Veuf depuis 1946, il épouse en secondes noces, Julienne Thérèse Rochard, veuve Le Tolguenec le 2 février 1964.

 

Decorations Joseph Hassler

 

Décorations obtenues :

 

Croix de guerre avec 4 palmes, une étoile de vermeil, deux étoiles d’argent et une étoile de bronze.

 

Citation à l’ordre du 124e R.I. n° 126 du 26 février 1915 :

 

« Souffrait fortement d’une de ses blessures au moment du combat du 19 février 1915. Ne pouvant plus marcher, a cependant voulu conserver le commandement de sa compagnie jusqu’à la fin et, pendant quatre jours, s’est dépensé sans compter. »

 

Citation à l’ordre de la 99e D.I. n° 24 du 28 janvier 1916 :

 

« Plusieurs fois blessé au cours de la campagne, bien que n’étant pas encore rétabli, a demandé à revenir sur le front où il s’est dépensé sans compter pour l’organisation d’un secteur, a exécuté des reconnaissances dangereuses. Officier très brave et très énergique.»

 

Citation à l’ordre de la VIe armée n° 373 du 27 juillet 1916 :

 

« Officier d’état-major d’élite. D’un zèle et d’une conscience exemplaire sollicitant toujours les missions les plus périlleuses et les accomplissant avec une extrême bravoure. Blessé pour la 5e fois d’un éclat d’obus à la tête, au cours d’une mission en 1ère ligne. »

 

Citation à l’ordre de la 121e D.I. n° 464 du 8 octobre 1917 :

 

« Officier supérieur de 1er ordre. A fait preuve, dans la tenue d’un secteur très difficile, d’une énergie hors pair, payant partout de sa personne, combattant lui-même à la grenade au milieu de ses hommes et arrêtant net toutes les attaques ennemies. Atteint d’une 1ère blessure légère par éclat d’obus, puis d’une 2e en lançant lui-même une grenade à l’instruction, n’a pas voulu interrompre son service, donnant ainsi, une fois de plus, le plus bel exemple que puisse donner un chef.»

 

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 2733/3 du 27 juillet 1918 :

 

«  Le 1er bataillon du 149e R.I., sous les ordres du commandant Hassler, après avoir le 15 juillet, brisé une violente offensive a, dans la matinée du 26 juillet, malgré un violent tir d’artillerie effectué en particulier par obus toxiques et une vigoureuse résistance de l’infanterie allemande, enlevé d’un seul élan les positions de l’ennemi sur le front de 2 km  et sur une profondeur atteignant jusqu’à 1000 m, lui capturant plus de 100 prisonniers et un important matériel. »

 

Citation à l’ordre de la IVe armée n° 155 du 24 décembre 1918 :

 

« Ayant rejoint son bataillon quelques jours à peine avant l’offensive du 26 septembre, bien qu’incomplètement guéri d’une blessure antérieure, a superbement conduit son bataillon à l’assaut, enlevant une position puissamment organisée, talonnant l’ennemi sans arrêt et entraînant les troupes voisines dans sa progression audacieuse, est resté à la limite extrême de ses forces. Ne s’est laissé évacuer que sur ordre. »

 

Citation à l’ordre de la 1ère division d’infanterie du Levant n° 60 du 1er août 1920 :

 

« Toujours sur la brèche depuis 21 mois, a fourni avec un dévouement inlassable, un labeur acharné pour défendre le prestige et les intérêts français en Cilicie, gardant le même entrain la même bonne humeur et un remarquable esprit d’à-propos dans les circonstances difficiles, allant droit au but, même au péril de ses jours et s’est acquis la haute estime de ses subordonnés et de toutes les populations du pays. »

 

Chevalier de la Légion d’honneur. Ordre 676 D du 8 mars 1915 (publication dans le J.O. du 7 avril 1915) :

 

« Officier remarquable qui a fait ses preuves dès le début de la campagne. A magnifiquement entraîné sa compagnie à l’attaque d’un village, souffrait fortement d’une de ses blessures au combat du 19 février 1915, ne pouvant plus marcher, a cependant voulu conserver le commandement de sa compagnie jusqu’à la fin et pendant 4 jours s’est dépensé sans compter faisant l’admiration de tous. A été blessé 3 fois. (La décoration ci-dessus comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme). »

 

Officier de la Légion d’honneur le 22 juin 1918. Ordre 7.953 D du 22 juin 1918 :

 

« Officier supérieur de grande valeur. Au cours des récents combats a fait l’admiration de tous par son sang-froid, son courage et son absolu mépris du danger. A très brillamment conduit au feu son bataillon auquel il a communiqué l’entrain et l’ardeur qui l’animent, a obtenu de sa troupe, en toutes circonstances, le maximum de rendement. Six blessures, 5 citations. (La promotion ci-dessus comporte l’attribution de la croix de guerre avec palme). »

 

Commandeur de la Légion d’honneur. Décret du  10 juillet 1926

 

Promu à la dignité de grand Officier de la Légion d’honneur par décret du 29 juin 1939 (J.O du 2 juillet 1939).

 

Grand Croix de la Légion d’honneur 23 février 1963

 

Autres décorations :

 

Chevalier de l’Ordre de l’épée de Suède (1ère classe), ordonnance royale du 19 mai 1920

 

Officier de l’instruction publique par décision ministérielle du 13 décembre 1920

 

Commandeur du Nicham Iftikar le 28 novembre 1921

 

Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures (Syrie-Cilicie) le 18 décembre 1922

 

Croix de l’Ordre militaire de Saint-Sawa de Yougoslavie  (4e ordre)  le 18 février 1926

 

Compagnon de l’Ordre de l’Éléphant blanc de Siam le 11 décembre 1926

 

Commandeur de l’Ordre militaire de Saint-Avis du Portugal le 25 août 1927

 

Officier de l’Ordre tchécoslovaque du « Lion blanc » le 1er septembre 1930

 

Commandeur du Mérite militaire du Chili le 8 septembre 1933

 

Croix de bronze des services militaires volontaires, arrêté du 28 août 1934 (J.O. du 9 septembre 1934)

 

Médaille d’honneur de l’éducation physique (or) (J.O. du 21 janvier 1934)

 

Médaille de l’Ordre syrien (2e classe) 25 janvier 1934

 

Médaille interalliée de la victoire le 15 septembre 1934

 

Commandeur de l’Ordre de l’étoile de Roumanie

 

Ordre du Mérite libanais

 

Croix du combattant

 

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

 

Médaille commémorative Syrie-Cilicie

 

Compagnon de l’Ordre du service distingué

 

Officier de l’Ordre de la couronne de Belgique

 

Médaille du Mérite militaire grecque

 

Reconnaissance de la qualité de combattant volontaire pour le motif suivant :

 

1er titre : En 1915, évacué des armées pour blessures et pouvant être maintenu a l’intérieur, est néanmoins retourné volontairement au combat avant complète guérison.

 

2e titre : En 1916, même motif que celui indiqué au 1er titre

 

3e titre : En 1918, même motif que celui indiqué au 1er titre

 

Sepulture famille Hassler

 

Le 4 novembre 1966, Joseph décède à son domicile, 4 route de Paris, à Saint-Martin-lès-Boulogne. La cérémonie religieuse se déroule le 8 novembre à la cathédrale de Boulogne-sur-Mer. Le général Hassler fut ensuite inhumé dans le cimetière communal  d’Avesnes-le-Comte.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Le portrait du général Hassler qui se trouve sur le 1er montage provient de ce dossier.

 

J.M.O du 124e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N  684/13

 

J.M.O du 404e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N  767/3

 

Fiche signalétique et des services qui se trouve sur le site des archives départementales du Pas-de-Calais.

 

L’arbre généalogique de la famille Hassler a été construit à partir de la lecture de plusieurs liens sur le site « Généanet ».

 

La photographie représentant l’équipe des cadres du 1er bataillon du 149e R.I. provient du fonds Raymond Bonnefous, propriété de N. Bauer.

 

Le portrait représentant Joseph Hassler avec un bandage à la tête est extrait de la revue « Illustration ».

 

Le cliché de la sépulture de la famille Hassler a été trouvé sur le site « Généanet ».

 

Carnets inédits de l’abbé Henry

 

Ouvrages consultés :

 

« La guerre en action - le 22 août 1914 au 4e C.A.- Virton » du commandant A. Grasset. Éditions Berger-Levrault Éditeurs (1925).

 

« En liaison avec les Anglais - souvenirs de campagne » de Philippe Millet. Éditions librairie académique Perrin et Cie (1916).

 

« Ma campagne au jour le jour - août 1914 - décembre 1915 » du capitaine Hassler.  Éditions librairie académique Perrin et Cie (1917).

 

« Témoins - Essai d’analyse et de critique des souvenirs de combattants édités en français de 1915 à 1928 de Jean Norton Cru.  Éditions Paris - Les Étincelles (1929).

 

« Une police politique de Vichy - le service des sociétés secrètes » de Lucien Sabah. Éditions Klincksieck (1996).

 

Un grand merci à N. Bauer, à M. Bordes, à S. Agosto, à F. Amelineau, à A. Carrobi, à T. Cornet, à J.L Poisot, à M. Porcher, à F. Verna, aux archives départementales du Pas-de-Calais et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

4 décembre 2020

Joseph Delung (1876-1918).

Joseph Delung

Enfance et adolescence

Joseph Delung voit le jour le 13 octobre 1876 à Épinal. Son père, qui porte le même prénom, est un alsacien originaire du Haut-Rhin âgé de 24 ans. Sa mère, Reine Kessler, a 27 ans. Elle travaille comme ouvrière fileuse. Joseph et Reine ne sont pas mariés. Ils se sont rencontrés durant la période où Joseph effectuait ses obligations militaires ; ces obligations se déroulaient dans le régiment de génie qui tenait garnison dans la ville de naissance de leur fils.

Ils officialisent leur union le 26 novembre 1877, à la mairie de la préfecture vosgienne, quelques mois avant l’arrivée de leur 2e enfant.

En 1882, les Delung sont installés dans la petite commune de Langley. Le père y occupe un poste de garde-barrière.

Joseph est l’aîné d’une fratrie composée de 4 garçons et de 3 filles nés entre 1876 et 1888.

Sa fiche signalétique et des services mentionne un degré d’instruction de niveau 3. Il sait lire, écrire et compter. Ce registre matricule nous apprend également qu’il exerce la profession de cultivateur juste avant sa décision de faire carrière dans l’armée.

Le 1er avril 1895, Joseph, qui n’a pas encore fêté ses 19 ans, se rend à la mairie de Charmes pour signer son 1er engagement volontaire au titre du 1er régiment d’infanterie colonial ; ce dernier tient garnison à Cherbourg.

Traverser la France du nord-est au nord-ouest, quitter la montagne pour la mer, les raisons qui le poussèrent à faire ce choix ne sont pas connues.

À la coloniale

Joseph Delung arrive à la caserne Brière-de-l’Isle le 4 avril 1895. Le rythme est soutenu pour devenir un soldat aguerri. Gymnastique, courses à pied, longues marches avec barda sur le dos et défilés au pas cadencé deviennent son lot quotidien.

Le 21 mai 1896, il est autorisé à coudre ses chevrons rouges de caporal.

Fin novembre 1897, Joseph apprend son affectation au 10e R.I.C..

Le caporal Delung se prépare à embarquer pour un long périple en mer qui doit le mener jusqu’au Tonkin en Indochine.

10e R

Le 1er avril 1898, il signe son 1er réengagement qui prolonge son activité sous l’uniforme pour 3 années supplémentaires.

Admis à accomplir une 4e année aux colonies, Joseph est nommé sergent le 23 mars 1899.

Les 5 et 19 novembre 1899, il participe à deux affaires. La première a lieu dans le village de Matchiang, la seconde dans celui de Wong-Liok sur le territoire du Quang-Tchéou-Wan. Deux compagnies d’infanterie coloniale, de l’artillerie et des fusiliers marins ont été envoyés au début du mois de novembre d’Haï-Téou au fort de Pé-Sé situé sur la rive droite de la rivière Mat-Shé pour mater un foyer de résistance.

Affaires de Matchiang et de Wong-Liok

Pour en apprendre davantage sur les évènements qui se sont déroulés à Matchiang et à Wong-Liok, il suffit de cliquer une fois sur le lien suivant.

Ouest-Eclair

Le 19 mai 1900, le sergent Delung décide d’en reprendre pour cinq ans. Ce nouveau contrat prend effet le 1er avril 1901. Au cours des années suivantes, Joseph alterne les fonctions de sergent et de sergent fourrier jusqu’à l’obtention de son congé obligatoire de 6 mois, à solde coloniale, à partir du 14 janvier 1902.

De retour en France, il est affecté au 1er R.I.C.. Joseph Delung retrouve le 10e R.I.C. au Tonkin, le 1er octobre 1902.

Il est placé à l’E.M. comme sous-officier hors cadre le 1er avril 1904, autorisé à passer une 3e année aux colonies.

Rengagé le 18 avril 1906, pour une durée de 4 ans, à terme fixe, à compter du 1er avril, Joseph Delung est de nouveau placé en position hors cadre. Il obtient ses galons de sergent-major le 1er juin 1906.

Revenu à Cherbourg, il est rattaché au 1er R.I.C. le 25 mai 1907.

Le 25 septembre, Joseph épouse Maria Chevalier à Baccarat. Le couple donnera vie à deux filles.

Mariage de Joseph Delung et de Maria Chevalier

Passé au 21e R.I.C. le 1er février 1908, le sergent-major Delung gravit un nouvel échelon dans la hiérarchie militaire en devenant adjudant le 1er mai 1908. Deux mois plus tard, il est affecté au 23e R.I.C., un régiment fraîchement installé dans les bâtiments de la caserne de Lourcine, dans le XIIIe arrondissement parisien.

À compter du 1er avril 1910, l’adjudant Delung est maintenu en service en vertu d’une commission, suite à une décision prise, le 26 juin 1909, par le général commandant la 5e brigade coloniale.

Cette commission est résiliée le 20 février 1912 (décision du 18 janvier 1912 prise par le général commandant la 5e brigade coloniale) Joseph est dégagé de toutes obligations militaires après avoir passé près de 17 ans sous l’uniforme colonial. Âgé de 35 ans, il est directement versé dans la réserve territoriale, rattaché au 17e B.C.P..

Devenu percepteur dans la commune de Thoard située dans le département des Basses-Alpes, il est classé « non disponible » à partir du 18 novembre 1912. Il n’est donc pas concerné par les éventuelles périodes d’exercices militaires obligatoires du temps de paix.

Un décret du 23 juin 1913 le fait nommer sous-lieutenant de réserve au 145e régiment d’infanterie territorial.

Période de guerre

Lorsque le 1er conflit contre l’Allemagne débute en août 1914, le sous-lieutenant de réserve Delung est rappelé à l’activité par décret de mobilisation du 1er août 1914. Son livret militaire lui ordonne de se rendre au dépôt du 145e R.I.T. à Aix, dès le lendemain. Une fois équipé et au complet, le régiment s’installe dans la région de Nice.

Le 18 septembre 1914, Joseph Delung reçoit l’ordre d’aller au dépôt du 55e R.I. à Pont-Saint-Esprit. Il est promu lieutenant de réserve à titre temporaire le 20 octobre.

Le 7 mars 1915, il est nommé lieutenant à titre définitif avec une nouvelle affectation. Il doit rejoindre les rangs du 261e R.I.. La date de son arrivée dans la zone des armées n’est pas connue. À cette époque du conflit, le 261e R.I. combat dans le secteur du bois des Merliers, à l’ouest de Bourreuilles, dans le département de la Meuse.

Par décret du 3 juin 1915, Joseph est promu capitaine à titre temporaire pour la durée de la guerre. Son régiment est engagé en Argonne.

En Argonne

Le J.M.O. du 261e R.I. nous apprend que le capitaine Delung fut blessé du côté de la Harazée le 30 juin 1915, sans indication du numéro de sa compagnie.

Le 12 janvier 1916, il est fait chevalier de la Légion d’honneur. La remise de décoration a lieu à Digne.

Décoration de la Légion d'honneur à Digne cliché 1

 Decoration de la Legion d'honneur à Digne (cliche 2)

Joseph Delung est admis comme cadre actif de l’infanterie coloniale, pour prendre rang le 1er février 1915 par décret du 1er février 1916. Ce jour-là, sa promotion au grade de capitaine à titre temporaire pour la durée de la guerre est approuvée par décision ministérielle.

Au 149e R.I.

Un télégramme envoyé par le général commandant la 11e région lui apprend qu’il est muté au 149e R.I. à partir du 15 mars 1916.

Ce régiment, sous les ordres du lieutenant-colonel Abbat, est au repos à Verdun après un premier passage à proximité des 1ère lignes.

Seules deux de ses compagnies furent véritablement engagées, mais le régiment fut sérieusement bousculé par de violents bombardements.

Les pertes ont été importantes. L’équipe des cadres doit être remaniée. Le lieutenant-colonel Abbat lui confie le commandement de la 9e compagnie de son régiment.

Le capitaine Delung a à peine le temps de faire connaissance avec ses subordonnés. Sa compagnie doit rapidement remonter en 1ère ligne pour occuper une position au sud-est du fort de Vaux.

Pour en savoir plus, il suffit de cliquer une fois sur le plan suivant et de lire la partie du témoignage du capitaine Gaston de Chomereau de Saint-André consacré à cette période.

Croquis de Chomereau

Le 149e R.I. laisse derrière lui le village de Vaux-devant-Damloup et le fort de Vaux à la mi-avril 1916.

Après une brève période de repos à Landrecourt, le capitaine Delung gagne la Champagne. Le 149e R.I. prend position dans un secteur plutôt serein, situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles.

Août 1916, le régiment spinalien s’installe dans la Somme. Joseph Delung doit bientôt conduire sa compagnie au feu. Le 4 septembre, le 149e R.I. s’apprête à reprendre le village de Soyécourt aux Allemands.

Joseph est blessé du côté de la ferme sans nom le 5 septembre. Touché par un éclat d’obus à la poitrine, il a le poumon droit perforé. Des lésions au foie sont également constatées.

Pour en savoir plus sur ce qui s’est passé au cours de la journée du 5 septembre 1916, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Soyécourt

Le lendemain, il est soigné à l’ambulance 7/21 de la 43e D.I. qu’il quitte le 22 septembre. Le 24 septembre 1916, il est pris en charge par l’ambulance 12/1.

Le lieu de son hospitalisation à l’arrière n’a pu être retrouvé, ni la date de son retour au dépôt, ni celle où il rejoint la zone des armées. 

Le capitaine Delung conserve toute sa place au sein de l’équipe de cadres du 149e R.I. en 1917.

Le 30 septembre 1917, il est photographié, avec son képi de colonial, en compagnie de l’ensemble des officiers du 2e bataillon du 149e R.I., dans le petit village de Troësnes, implanté dans le département de l’Aisne.

Officiers du 2e bataillon du 149e R

L’année 1917 est plutôt clémente pour le régiment. Ce n’est que le 23 octobre qu’il participe à une grande offensive dans le secteur de La Malmaison.

Joseph Delung prend part à la bataille, probablement en tant que capitaine adjudant-major du 2e bataillon, sous les ordres directs du commandant Schalck.

Pour en apprendre davantage sur ce qui s’est passé durant cette journée, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

La bataille de la Malmaison

Le 3 mars 1918, le capitaine Delung est remis à la disposition du ministre pour assurer l’encadrement des travailleurs sénégalais qui ont été recrutés en Afrique-Occidentale française (note n° 3071 du G.Q.G.), après avoir été au service du drapeau du 149e R.I. pendant près de deux ans.

Au 1er bataillon de tirailleurs somalis

Joseph Delung est ensuite affecté au 1er bataillon de tirailleurs somalis.

Fin mai 1918, ce bataillon participe à 3e bataille de l'Aisne. Les tirailleurs somaliens s’illustrent en brisant plusieurs attaques allemandes dans le secteur du mont de Choisy entre le 29 et le 6 juin 1918.

Le capitaine Delung commande un groupement composé des 1ère et 4e compagnies. Les combats sont violents.

Joseph est grièvement blessé le 4 juin. Ses blessures sont vraiment trop importantes pour qu’elles puissent laisser un espoir de survie. Les médecins font tout ce qu’ils peuvent, mais ils ne parviennent pas à le sauver.

Sepulture du capitaine Delung

Joseph décède à l’ambulance H.C.A. 3/3 le 11 juin 1918 à l’âge de 41 ans.

Le capitaine Delung repose actuellement dans la nécropole nationale de Catenoy. Sa sépulture porte le n° 1195.

Decorations du capitane Delung

Cet officier a obtenu les citations suivantes :

Citation à l’ordre de la 150e brigade n° 94 du 10 juin 1915 :

« Sur le front depuis le début de la campagne. En toutes circonstances a fait preuve de zèle et de dévouement. S’est toujours brillamment comporté dans tous les engagements auxquels il a pris part. »

Citation à l’ordre de la IIIe armée n° 170 en date du 21 octobre 1915 :

« Officier très courageux et énergique. Le 28 juin, un boyau conduisant à un petit poste à 50 m en avant de nos lignes ayant été bouleversé par le bombardement, s’est porté de sa personne au secours de la garnison de ce petit poste en franchissant à découvert, sous le feu de l’ennemi, une distance de 50 mètres. Le 30 juin, blessé au poignet gauche par éclat d’obus, a conservé le commandement de a compagnie. S’est encore distingué par sa bravoure dans les combats du 14 juillet par sa belle tenue au feu en juillet 1915.»

Citation à l’ordre général de la Xe armée n° 227 en date du 13 septembre 1916 :

« Officier de grande valeur très énergique. Les 4, 5 et 6 septembre 1916, a entraîné brillamment sa compagnie à l’attaque des retranchements ennemis ; s’est dépensé nuit et jour sans compter. Blessé très grièvement en organisant la position conquise. »

Autres décorations :

 Chevalier de la Légion d’honneur le 12 janvier 1916, inscrit au tableau spécial par arrêté ministériel du 12 janvier 1916 (J.O. du 14 janvier 1916).

« Excellent officier, énergique, très courageux, zélé. S’est particulièrement distingué par sa belle tenue au feu en juillet 1915. A déjà reçu la croix de guerre »

Officier de la Légion d’honneur par décret du 3 septembre 1918 prenant rang le 5 juin 1918 :

« Officier d’élite d’une bravoure et d’une énergie exceptionnelle. A fait preuve au cours de plusieurs combats, des plus belles qualités militaires. A largement contribué par son entrain et sa bravoure à briser les violents efforts de l’ennemi, jusqu’au moment où il a été grièvement blessé. La promotion ci-dessus comporte la croix de guerre avec palme. »

Médaille militaire (décret du 2 avril 1912)

Médaille coloniale agrafe du Tonkin

Chevalier de l’ordre du Dragon de l’Annam (décret du 13 mai 1910)

Le nom de cet officier est inscrit sur le monument aux morts de la petite commune de Langley dans le département des Vosges.

Monument aux morts de Langley

Joseph Delung possède un dossier dans la base de données « Léonore ».

Site base Leonore

Pour prendre connaissance de la généalogie de la famille Delung, il suffit de cliquer une fois sur le logo suivant.

Geneanet

Sources :

Dossier concernant la Légion d’honneur consulté sur le site de la base Léonore.

Fiche signalétique et des services de Joseph Delung lue sur le site des archives départementales de la Meurthe-et-Moselle.

Acte de naissance provenant des archives départementales des Vosges.

Informations données et documents fournis par la famille descendante du capitaine Delung.

Contrôle nominatif du 3e trimestre 1916 du 149e R.I. des malades et des blessés traités dans les formations sanitaires détenu par les archives médicales hospitalières des armées de Limoges.

J.M.O. du 145e R.I.T.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 800/27

J.M.O. du 261e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 731/1

Historique du 1er bataillon somalis consultable sur le site « Gallica ».

L’ensemble des photographies a été fourni par la famille descendante du capitaine Delung à l’exception du cliché du groupe d’officiers du 2e bataillon du 149e R.I. qui provient du fonds Gérard (collection personnelle).

La photographie de la sépulture a été réalisée par M. Chevalier.

Le dossier individuel du capitaine Delung n’a pas été retrouvé au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Un grand merci à M. Bordes, à J. Étienne à A. Carobbi, à M. Chevalier, à H. Henry, à M. Lazano, à M. Porcher, à la famille descendant de Joseph Delung, au Service Historique de la Défense de Vincennes et aux archives départementales des Vosges et de la Meurthe-et-Moselle.

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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