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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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30 octobre 2020

Marius Bonaventure Ferruit (1883-1917)

Marius Bonaventure Ferruit

 

Marius Bonaventure Ferruit est né dans le 5e arrondissement lyonnais le 31 août 1883.

 

Son père, Joseph Jean, est âgé de 29 ans. Il travaille comme restaurateur au n° 8 de la rue de la Bombarde. Sa mère, Léopoldine Antoinette, a 27 ans. Elle n’exerce pas de profession lorsqu’elle met au monde Marius.

 

Joseph Jean et Léopoldine Antoinette ont donné vie à 4 garçons. En 1887, la famille vit à Villefranche-sur-Saône. Le père est devenu facteur. La mère a trouvé un travail de lingère après la naissance de son deuxième enfant. Les Ferruit s’installent ensuite à Arnas, une petite commune située à moins de cinq kilomètres de Villefranche-sur-Saône, au nord-ouest.

 

 

La fiche matricule de Marius Ferruit indique un degré d’instruction de niveau 3. Il sait donc lire, écrire et compter.

 

En bonne condition physique, ce futur soldat de la classe 1903 a été déclaré « bon pour le service armé » par le médecin militaire du conseil de révision.

 

Marius est dirigé sur le 149e R.I. qui tient garnison à Épinal. Le jeune homme se présente à la caserne Courcy le 15 novembre 1904.

 

Remarqué pour sa qualité d’écriture et sa maîtrise parfaite de l’orthographe, il occupe, à partir du 19 septembre 1906, le poste de secrétaire auprès du major.

 

Marius Ferruit est envoyé en disponibilité le 12 juillet 1907 avec l’obtention de son certificat de bonne conduite.

 

L’année suivante, il épouse Louise Crozier, une Caladoise, avec qui il aura une fille. Ce « chef de famille » travaille comme employé de commerce.

 

Des soucis de santé l’amènent devant la commission de réforme d’Épinal qui s’est réunie le 6 octobre 1910. Cette commission valide une atrophie de la jambe gauche. Les origines de cette pathologie ne sont pas connues. A-t-elle été constatée au cours d’une de ses périodes d’exercices obligatoires lorsqu’il est retourné au 149e R.I. ? Il est difficile de répondre à cette question.

 

Le 22 octobre 1910, le général commandant le département du Rhône prend la décision de le faire passer dans le service auxiliaire.

 

En septembre 1911, Marius, Louise et la petite Marie Josephe habitent un logement de la rue de Belleville à Villefranche-sur-Saône.

 

Août 1914, une nouvelle guerre contre l’Allemagne est sur le point de débuter. Marius n’est pas directement concerné par la mobilisation du fait de son statut de « service auxiliaire ». Le 5 novembre 1914, il est tout de même contraint de se présenter devant la commission spéciale de réforme du Rhône qui le reconnaît « apte au service armé ».

 

Marius Ferruit gagne le dépôt du 149e R.I. le 9 novembre 1914.

 

Il est pratiquement impossible de savoir ce qu’a vécu cet homme durant son parcours de guerre. Le contenu de sa fiche signalétique et des services n’est pas assez explicite pour tenter de faire une reconstitution fiable de son histoire de combattant. Nous savons simplement qu’il a été nommé caporal le 29 octobre 1915, puis sergent le 16 mars 1916.

 

A-t-il participé à l’ensemble des combats impliquant le 149e R.I. entre la date de son arrivée au régiment actif et la date fatidique de sa mort survenue en octobre 1917 ? A-t-il toujours été inscrit dans les effectifs de la 10e compagnie, l’unité dans laquelle il servait le jour où il fut tué ? A-t-il été blessé ? Combien de fois ? A-t-il eu la possibilité de poursuivre des formations ? Combien de fois a-t-il pu partir en permission ? Toutes ces questions restent sans réponse.

 

Le cliché suivant a été réalisé le 10 avril 1917. L’identification du sergent Ferruit a été rendue possible grâce à l’ouvrage réalisé par Francis Barbe « Et le temps, à nous, est compté ». La même photographie figure à la page 179 de ce livre. Tous les noms de ces sous-officiers qui appartiennent à la 10e compagnie du 149e R.I. sont inscrits à la droite du cliché.

 

La 10e compagnie du 149e R

 

La bataille de la Malmaison commence le 23 octobre 1917. Durant la 2e phase de l’opération, la 10e compagnie est engagée en tête d’attaque avec le reste du 3e bataillon après avoir été en soutien durant la 1ère phase.

 

Ce jour-là, le sergent Ferruit trouve la mort en même temps que l’aumônier Galloudec, les sous-lieutenants Dupuy-Gardel et Monnoury et le caporal-fourrier Roux ; ils décèdent lors de l’explosion d’un obus qui a éclaté à proximité du groupe.

 

Le sergent Alfred Marquand raconte :

 

« En détournant mon regard horrifié du funeste tableau, mes yeux heurtent une large éclaboussure à mi-hauteur d’un énorme tronc en retrait ; des débris blanchâtres sont plaqués dans des interstices et quelques entrailles, encore reliées à un morceau de cuisse, retombent en guirlande du sommet du fût cassé. La salive remonte dans ma gorge et je reprends mon chemin pour ne plus voir… J’ai su depuis que le sergent Ferruit avait été littéralement écartelé là. »

 

Pour en apprendre davantage sur cette journée, il suffit de cliquer une fois sur le dessin suivant.

 

Attaque du 149e R

 

Ce qui restait du sergent Ferruit, fut mis en terre par le groupe de brancardiers de la 43e D.I.. Un relevé effectué par l’abbé Henry permet de savoir qu’il a été enterré au cimetière de la route de Maubeuge, à Bascule, au nord de la ferme de la Malmaison.

 

Actuellement, il n’existe pas de sépulture militaire individuelle qui porte son nom. Est-ce que le corps disloqué de cet homme a été rendu à la famille dans les années 20 ? Est-ce qu’il repose dans un des ossuaires de Vauxbuin ? Là encore, il est difficile de savoir.

 

Le sergent Ferruit a été décoré de la croix de guerre avec une étoile d’argent. Le contenu de la citation qui accompagne cette médaille ne figure pas sur sa fiche matricule.

 

L’acte de décès de Marius a été transcrit à la mairie de Villefranche-sur-Saône le 22 février 1922.

 

Le nom de cet homme est gravé en dessous de celui de son frère Léopold (1887-1918), sur le monument aux morts de la ville de Villefranche-sur-Saône.

 

Sources :

 

La Fiche signalétique et des services du sergent Ferruit, les actes d’états civils concernant sa famille, les registres de recensements des années 1901, 1906 et 1911 de la commune d’Arnas et celui de l’année 1911 de la ville de Villefranche-sur-Saône ont été consultés sur le site des archives départementales du Rhône.

 

« Et le temps, à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach. C'est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

 

La photographie de groupe est extraite du fonds Gérard (collection personnelle).

 

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à F. Barbe, à A. Carobbi, à J.L. Poisot, aux archives départementales du Rhône et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

23 octobre 2020

Paul Emmanuel Marcel Roux (1894-1917)

Paul Emmanuel Marcel Roux

 

Paul Emmanuel Marcel Roux naît le 14 juillet 1894 à Annonay, un village ardéchois où vivent ses grands-parents paternels.

 

Le père, Alexandre Pierre, est âgé de 36 ans. Il est employé supérieur au crédit lyonnais de Garenne-Colombes. La mère, Marie Mélanie Sorlin, qui a le même âge que son époux, éduque déjà deux garçons.

 

Après plusieurs changements de domicile liés à la carrière du père, les Roux finissent par s’installer définitivement à Lyon.

 

Marie Mélanie décède en 1896. Simon, Jean et Marcel sont alors respectivement âgés de 9, 5 et 2 ans.

 

Genealogie famille Roux

 

La fiche signalétique et des services de Marcel Roux indique un degré d’instruction de niveau 3. Il sait, lire écrire et compter lorsqu’il quitte l’école communale.

 

Tout comme son père et ses frères, il rejoint le monde du commerce des finances et des titres, en travaillant comme employé de banque.

 

En 1911, Marcel vit avec son frère Jean et son père, qui ne s’est pas remarié, dans un appartement de la rue du Bât-d’Argent. Cette année-là, la famille Roux perd un autre de ses membres. Simon, le frère aîné, décède le 23 janvier à l’âge de 23 ans.

 

Le 1er août 1914, la France mobilise ses réservistes. Un nouveau conflit contre l’Allemagne est sur le point de commencer. Les classes en âge de porter l’uniforme sont toutes rappelées à leurs dépôts d’affectation. Les classes 1912 et 1913 sont déjà dans les casernes en train d’effectuer leurs obligations militaires. C’est le cas de Jean qui est sergent au 133e R.I..

 

Marcel est un futur appelé de la classe 1914. Il vient tout juste d’être déclaré « bon pour le service armé » par le conseil de révision. Le jeune homme espère conserver son emploi à la banque au moins jusqu’en octobre, période qui correspond à l’incorporation de sa classe. Mais ce n’est pas comme cela que les évènements vont se dérouler.

 

Marcel Roux reçoit sa feuille de route dans les tout derniers jours du mois d’août. Celle-ci lui demande de rejoindre Montélimar pour y intégrer une compagnie du 52e R.I..

 

Marcel arrive à la caserne Saint-Martin le 6 septembre 1914. Sa formation accélérée de fantassin débute aussitôt. Si une partie de sa classe part dès novembre et décembre, lui reste. A-t-il rencontré des difficultés dans l’instruction ? A-t-il été malade ? A-t-il été affecté à l’instruction de la classe 1915 ? Aucun document ne nous le dit.

 

Le soldat Roux est envoyé au bataillon de marche du 17e R.I. le 3 février 1915 où il achève son instruction. Le 12 mars, il est muté à la 10e compagnie du 149e R.I.. Avec cette compagnie, il participe aux combats de Verdun. Marcel Roux est nommé caporal le 1er avril 1916.

 

Le 149e R.I. quitte la région de Verdun à la mi-avril 1916. Après une brève période de repos, le régiment prend la direction de la Champagne pour venir s’installer dans un secteur situé entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil.

 

Marcel est doué pour manier les chiffres. Cette compétence, liée à son ancienne profession, entraîne sa nomination aux fonctions de caporal fourrier à partir du 19 mai 1916.

 

Devenu agent de liaison, il part combattre dans la Somme. Début septembre 1916, le 149e R.I. est engagé dans le secteur de Soyécourt. 

 

L’année suivante, le régiment spinalien occupe plusieurs secteurs proches du chemin des Dames. Les zones investies sont plutôt calmes. Cette unité ne participera pas à une grande offensive avant la 2e décade du mois d’octobre 1917.

 

La photographie suivante a été réalisée le 10 avril 1917. L’identification de Marcel a été rendue possible grâce au livre de Francis Barbe « Et le temps, à nous, est compté ». Le même cliché figure à la page 179 de l’ouvrage. Les noms de ces sous-officiers qui appartiennent tous à la 10e compagnie du 149e R.I. sont inscrits à la droite de la photographie.

 

Marcel Roux porte un brassard de deuil au bras gauche en mémoire de son père qui est décédé en septembre 1916.

 

Les sous-officiers de la 10e compagnie

 

La bataille de la Malmaison débute le 23 octobre 1917. La 10e compagnie, avec le reste du 3e bataillon, est engagée en tête d’attaque durant la 2e phase de l’opération après avoir été en soutien durant la 1ère phase.

 

Pour en apprendre davantage sur cette journée, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte 1 journee du 23 octobre 1917 1er objectif

 

L’opération, qui fut minutieusement préparée durant plusieurs semaines, est un véritable succès malgré les pertes élevées en officiers et en hommes de troupe.

 

Le caporal-fourrier Roux fait partie des victimes. Il a été tué en même temps que l’aumônier Galloudec, les sous-lieutenants Monnoury et Dupuy-Gardel et le sergent Ferruit, suite à l’explosion d’un obus qui a éclaté à proximité du groupe.

 

Le sergent Alfred Marquand témoigne :

 

« Morand me conte l’odyssée de la compagnie depuis mon départ à la route de Maubeuge. Tout à bien marché jusqu’au bois, les vides étaient peu nombreux. La marche en avant dans les fourrés s’effectuait régulièrement lorsque nos 155 ont brusquement raccourci leur tir malgré les fusées à 6 feux. Et l’inévitable catastrophe est arrivée… Deux lieutenants, l’aumônier, Ferruit et le caporal-fourrier Roux y ont laissé la vie… »

 

Le caporal fourrier Roux est enterré dans le cimetière militaire de Condé-sur-Aisne par le groupe de brancardiers de la 43e D.I.. Sa tombe porte le n° 277.

 

Le corps de cet homme fut restitué à la famille dans les années vingt. Marcel Roux repose actuellement avec ses grands-parents paternels, ses parents, ses frères et quelques autres membres de la famille dans le cimetière communal d’Annonay.

 

Sepultures famille Roux

 

Décoration  obtenue :

 

Croix de guerre avec étoile de vermeil et étoile de bronze

 

Citation à l’ordre du régiment n°25 en date du 26/09/1916.

 

« D’une grande bravoure et d’un dévouement à toute épreuve lors des attaques du 4  septembre 1916, étant agent de liaison auprès du chef de bataillon, a rempli sa mission sous un violent bombardement et tirs de mitrailleuses permettant ainsi à son commandant  de compagnie de recevoir tous les ordres du bataillon. »

 

Citation à l’ordre du corps d’armée n° 175 du 8 novembre 1917.

 

« Chef de liaison de sa compagnie qu’il a entraîné à l’attaque dans les circonstances les plus périlleuses où il a trouvé la mort. Déjà cité pour sa belle conduite  au feu. Blessé une fois au cours de la campagne. »

 

Marcel Roux ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

 

Sources :

 

Les fiches signalétiques et des services du caporal-fourrier Marcel Roux et du sergent Jean Roux ont été visionnées sur le site des archives départementales du Rhône.

 

Les actes d’état civil de la famille Roux et les registres de recensement de la ville de Lyon ont été consultés sur le site des archives municipales de Lyon et sur celui des archives départementales du Rhône.

 

« Et le temps, à nous, est compté » Lettres de guerre 1914-1919. Albert Marquand, présentation de Francis Barbe, postface du général André Bach. C'est-à-dire Éditions mille mots chuchotés. 2011.

 

La photographie de groupe est extraite du fonds Gérard (collection personnelle).

 

La photographie de la sépulture de la famille Roux a été trouvée sur le site « Généanet ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à R. Mioque, à F. Barbe, à A. Carrobi, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes, aux archives départementales du Rhône et aux archives municipales de Lyon.

16 octobre 2020

23 octobre 1917, mort de l’abbé Galloudec, aumônier du 149e R.I.

Stanislas François Marie Galloudec

 

L’abbé Stanislas Galloudec (ou Le Galloudec, comme l’orthographie l’abbé Henry)  est aumônier au 149e R.I. depuis 1915. Cet homme d’Église est tué le 23 octobre 1917 au cours de la bataille de La Malmaison, dans des circonstances qui n’ont pas été clairement établies. C'est désormais chose faite grâce aux trois extraits suivants qui proviennent des carnets de l’abbé Henry.

 

Cet aumônier qui prendra la place de l’abbé Galloudec au début de l’année 1918, rédige ceci dans ses écrits :

 

Carnet de guerre n° 19 (du 14 octobre 1917 au 20 février 1918)

 

Mardi 23 octobre 1917

 

« 18 h 00. Visite de Moris qui s’installe à C 2 avec M. Briol. C’est le messager de mauvaises nouvelles. « L’abbé Le Galloudec est tué. Près d’une quinzaine d’officiers sont tués ou blessés gravement ». Nous sommes tous atterrés à cette parole. L’abbé Le Galloudec était parti avec les vagues d’assaut, avec la 1ère puis avec la seconde. Il était plus de midi. Le 149e R.I. avait atteint son dernier objectif et prenait position sur le terrain conquis. L’abbé causait avec le lieutenant Monnoury de la 6e, il se félicitait du succès de l’opération quand un obus tomba sur eux, les tuant tous deux ainsi qu’un autre officier, le lieutenant Dupuy-Gardel, un caporal et blessé plusieurs soldats. C’est le coup malheureux dans toute sa tristesse. D’où venait cet obus ? De chez nous ou des boches ? Un doute planait au début, mais non, c’est bien un obus allemand qui a frappé M. Le Galloudec au moment où le danger semblait passé. Mort héroïque, telle qu’un guerrier doit la rêver ; mais combien c’est regrettable pour le 149. Déjà l’an dernier dans la Somme, l’abbé Le Galloudec s’était affirmé comme un brave et par sa bravoure, il s’était acquis un ascendant incontesté sur tous ceux dont il avait partagé les dangers. Le Bon Dieu l’a pris en pleine gloire. Que son saint nom soit béni et que sa volonté soit faite. »

 

Pour en savoir plus sur le lieutenant Monnoury, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Alfred Monnoury

 

Jeudi 25 octobre 1917

 

« … Le 149 rapporte ses morts ; ils s'alignent en bordure de la route près du poste, attendant les fourgons qui les descendront à Condé. On vient me dire que l'on amène le corps de l'abbé Le Galloudec et des deux lieutenants tués à ses côtés. Oui le voilà ce pauvre ami, raidi dans sa dernière attitude où il y a de l'effroi, mais aussi le geste du prêtre qui tend le bras pour une dernière absolution. Il n'est point défiguré ; il faut regarder de très près pour découvrir au cou, une petite plaie qui fut mortelle. Un minime éclat d'obus lui a tranché l'artère carotide. Près de lui, le lieutenant Monnoury et le lieutenant Dupuis-Gardel reposent dans la paix de la mort ! Que Dieu les accueille avec bienveillance et leur donne place dans son saint paradis. »

 

Pour en savoir plus sur le sous-lieutenant Dupuy-Gardel, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Ferdinand Dupuy-Gardel

 

Mardi 30 octobre 1917

 

Après s'être recueilli à 11 h 30 sur la tombe de l'abbé Galloudec au cimetière de Condé, l'abbé Henry se rend à Soissons.

 

« …Soissons, j'ai rencontré l'abbé Ragut à la cathédrale. C'est lui qui a présidé les obsèques de M. Le Galloudec à Condé, obsèques qui ont eu lieu vendredi soir à 15 heures. »

 

Pour en savoir plus sur l’aumônier Galloudec, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

 

Stanislas Galloudec

 

Une lettre adressée par l'abbé Brousse, aumônier à la 167e D.I. à Charles Alexandre Geoffroy de Grandmaison qui, après le décès d'Albert de Mun, en octobre 1914, a repris la direction de l'Œuvre des aumôniers volontaires, apporte quelques précisions sur les circonstances de la mort de l'abbé Galloudec.

 

« Parti avec la première vague d'assaut, le cher aumônier a été tué par un obus. Après deux jours de recherche, on a retrouvé son corps – C'est moi-même qui l'ai identifié puis enseveli et inhumé – nous avons pu, non sans peine, lui faire un cercueil. Il repose maintenant dans le cimetière militaire de Condé. J'ai constaté qu'il avait trois blessures graves : jambe gauche brisée, large plaie pénétrante à la poitrine et une autre au côté gauche du cou. L'enterrement a été simple comme ils le sont sur la ligne de bataille. M. l'aumônier du corps d'armée a dit quelques mots sur sa tombe.

 

Il laisse un universel regret, les officiers et les soldats du régiment auquel il était détaché sont unanimes dans les éloges qu'ils font ».

 

Sources :

 

Carnets inédits de l’abbé Henry.

 

La lettre de l’abbé Brosse est issue du fonds d'archives privées Veuillot – SHAT  1 K, carton 284 - qui est composé, ainsi que le carton 285, de lettres ou d'extraits de lettres d'aumôniers volontaires, de revues diocésaines, de coupures de presses et divers autres documents non inventoriés qui ont servi à la rédaction de l'ouvrage de G. de Grandmaison et F. Veuillot, « l’Aumônerie militaire pendant la guerre, 1914 – 1918 », Éditions Bloud et Gay, Paris, 1923.

 

Ce texte a été rédigé par J.P. Poisot. Qu’il soit remercié pour les extraits des carnets de l’abbé Henri et pour son écrit.

 

Merci également à M. Bordes, à A. Carobbi, au Service Historiques de la Défense de Vincennes.

9 octobre 2020

Témoignage de Joseph Barth, soldat au 149e R.I.

Temoignage de François Joseph Barth

 

Pour une meilleure commodité  de lecture, je me propose de rassembler ici les trois parties du témoignage rédigé par Joseph Bath .

 

Ce témoignage retrace le parcours de cet homme au sein du 149e R.I. depuis le début de son arrivée au dépôt en août 1914 jusqu’à la date de sa blessure en mars 1915.

 

Pour avoir accès aux différents textes de ce témoignage, il suffit de cliquer une fois sur chacun des dessins suivants.

 

                                                            1) Les débuts au régiment

 

Dans la foret de Montmorency

                                               

                                                             2) Les combats de Souain

 

La bataille de Souain

                                                         

                                                          3) En Belgique et en Artois

 

A Calonne-Ricoire

 

Sources :

 

Carnet inédit rédigé par François Joseph Barth.

 

Les dessins ont été réalisés par I. Holgado.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à I. Holgado,  à J.P. Juliac et à sa famille.

2 octobre 2020

Ismaël Marie Augustin Sourdon (1884-1915)

Ismael Marie Augustin Sourdon

 

Originaire du Vaucluse, Ismaël Marie Augustin Sourdon voit le jour le 15 novembre 1884 à Loriol.

 

Son père, Augustin Henri, a 32 ans. Ancien cultivateur, il travaille comme jardinier au château du village. Sa mère, Marie Louise Bourgeaud, est âgée de 24 ans. Ex-modiste, elle n’exerce plus de profession depuis que le couple est venu s’installer dans la propriété de madame de Lantiany.

 

La famille s’agrandit avec l’arrivée de la petite Fernande en 1887.

 

En 1891, les Sourdon vivent à Saint-Didier. Le père est devenu cocher. 

 

En 1901, Augustin Henri renoue avec son premier métier. Il est employé comme journalier par Étienne François Blauvac, un cultivateur local propriétaire de ses terres.

 

Ismaël termine sa scolarité avec un degré d’instruction de niveau 3. Il sait lire, écrire et compter lorsqu’il intègre le monde du travail.

 

Avec le temps, son père a fini par créer sa propre société de voiturier. Ismaël est salarié de la petite entreprise en 1906. Cette année-là, Marie Louise, qui a repris un emploi de repasseuse à son compte, donne vie à une seconde fille prénommée Julie.

 

Genealogie famille Sourdon

 

La santé d’Ismaël Sourdon est assez fragile. Il est ajourné pour faiblesse lorsqu’il se présente devant le conseil de révision pour la première fois en 1905. L’année suivante, il bénéficie d’un diagnostic identique.

 

En 1907, il est classé dans les services auxiliaires, toujours pour les mêmes raisons. Sa fiche matricule ne donne aucune indication sur une éventuelle formation militaire à cette époque. Elle nous dit simplement qu’Ismaël est passé dans la réserve de l’armée active le 1er octobre 1908.

 

Ismaël n’est pas concerné par les évènements de la mobilisation générale lorsque le 1er conflit mondial du XXe siècle débute en août 1914. Cependant, il a obligation de se présenter devant la commission de réforme d’Avignon le 30 octobre. Cette fois-ci, la médecine militaire est bien moins regardante concernant ses problèmes de santé. L’hécatombe des premières semaines du conflit oblige l’armée à faire un « recrutement large ». Il faut alimenter les dépôts régimentaires avec tout ce qui est disponible. Dans ce contexte, Ismaël Sourdon est classé dans le service armé.

 

Sa connaissance des chevaux entraîne son affectation au 2e régiment de dragons, une unité qui est logée dans des bâtiments lyonnais. Ismaël arrive à la caserne de la Part-Dieu le 1er décembre 1914. Handicapé par une hernie, il doit vite renoncer à ce régiment. Ses supérieurs le présentent pour un changement d’armes. Une commission réunie le 9 février 1915 l’envoie à l’infanterie. Le 26, l’ancien cavalier rejoint le dépôt du 158e R.I..

 

Le 21 juin 1915, nouvelle affectation ; le soldat Sourdon est muté au 149e R.I., le régiment frère de brigade du 158e R.I..

 

Ismaël intègre la 2e compagnie lorsqu’il rejoint son régiment qui combat en Artois depuis la fin du mois de décembre 1914.

 

Le 25 septembre 1915, le régiment spinalien participe à une importante attaque qui implique la totalité de la 43e D.I.. Les hommes du général Lombard reçoivent l’ordre de prendre le bois en Hache, une tâche ardue qui occasionnera de lourdes pertes. Le 149e R.I. est désigné comme réserve de division.

 

Le lendemain, les 2e et 3e bataillons passent à l’offensive. Le 1er bataillon reste en réserve.

 

Le 27 septembre 1915, la 2e compagnie, sous les ordres du capitaine Toussaint, rejoint le 3e bataillon du régiment en 1ère ligne. Ce jour-là, Ismaël est blessé.

 

Le soldat Sourdon est évacué à l’ambulance 4 du 13e corps qui est installée à Barlin. Il est impossible de le sauver. Ismaël décède le jour même.

 

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante. 

 

journee du 27 septembre 1915

 

Son acte de décès officiel est transcrit à la mairie de Saint-Didier le 23 novembre 1915.

 

Le corps de ce soldat fut probablement rendu à sa famille dans les années 1920.

 

Le nom de cet homme est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Saint-Didier.

 

Ismaël Marie Augustin Sourdon ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

 

Sources :

 

La Fiche signalétique et des services du soldat Sourdon, les actes d’états civils concernant sa famille ainsi que les registres de recensements des années 1891, 1896, 1901, 1906 et 1911 de la commune de Saint-Didier ont été consultés sur le site des archives départementales du Vaucluse.

 

Contrôle nominatif du 3e trimestre 1915 du 149e R.I. des malades et des blessés traités dans les formations sanitaires détenu par les archives médicales hospitalières des Armées de Limoges.

 

La photographie qui représente Ismaël Sourdon provient du site « Mémorialgenweb ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J.M. Laurent, aux archives départementales du Vaucluse, aux archives médicales hospitalières des armées de Limoges et au S.H.D. de Vincennes.

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