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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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14 février 2020

Melchior Louis Victor Cuénin (1893-1915)

Melchior Louis Victor Cuenin

 

Melchior Louis Victor Cuénin est né le 29 septembre 1893 à Les Fontenelles, un petit village du nord-ouest de la France, situé dans le département du Doubs.

 

Ses parents se sont mariés le 8 mai 1889. À la naissance de Louis, son père, Jules Constant, alors âgé de 35 ans,  travaille comme horloger, une profession qui occupe une place prépondérante dans l’économie locale. Sa mère, Marie Thérèse Pagnot, a 32 ans. Elle gère le foyer et prend déjà soin de la petite Hélène née en 1890. Louis est le second d’une fratrie composée de sept enfants.

 

En 1906, la famille Cuenin est installée à Bonnétage, une commune avoisinante de Les Fontelles.

 

Louis quitte l’école communale en ayant un degré d’instruction de niveau 2. Il possède donc les bases de l’écriture et de la lecture.

 

Son père finit par abandonner son métier d’horloger, certainement trop peu rémunérateur pour nourrir une grande famille. En 1911, il travaille comme cultivateur.

 

L’année de ses vingt ans, Louis passe devant le conseil de révision réuni à la mairie de Russey. Il est classé dans la 5e partie de la liste de la classe 1913. Son état de santé ne lui permet donc pas d’effectuer ses obligations militaires. La frustration fut probablement grande. À cette époque, le fait de ne pas pouvoir revêtir l’uniforme pouvait être désapprouvé par ses proches. Louis retourne aussitôt à son métier de cultivateur.

 

Le 12 novembre 1913, la commission de réforme de Besançon le maintient dans le statut d’ajourné pour faiblesse.

 

L’année suivante, Louis Cuénin repasse devant le conseil de révision. Il est à nouveau maintenu dans la 5e partie de la classe. Cette décision est validée par la commission de réforme de Besançon qui s’est réunie le 30 juin 1914.

 

Lorsque la guerre entre l’Allemagne, la France et leurs alliés mutuels débute en août 1914, Louis Cuénin travaille toujours dans les champs. Les récoltes sont proches.

 

Tous les exemptés du canton doivent se présenter à nouveau devant le conseil de révision de Russey. Pour la troisième fois de sa vie, Louis est examiné par la médecine militaire qui doit statuer sur son sort. Cette fois-ci, elle le juge apte aux devoirs militaires. Pourquoi un tel changement ?

 

Les pertes du début du conflit furent tellement importantes que le conseil de révision est devenu bien moins « conciliant » avec les éventuelles recrues un peu fragiles. Louis se retrouve ainsi inscrit dans la 1ère partie de la liste de la classe 1915.

 

Cette classe est appelée par anticipation dès le mois de décembre 1914. Quelque temps auparavant, le facteur du village apporte à Louis sa feuille de route qui lui apprend son affectation au  sein du 170e R.I..

 

Abandonnant la charrue pour le fusil du soldat, Louis fait ses adieux à la famille avant de se rendre à la gare la plus proche. C’est probablement la première fois de sa vie qu’il prend le train. Il y a peut-être un peu d’appréhension à l’idée de devoir partir aussi loin de chez soi, surtout en période de guerre.

 

Le 16 décembre 1914, il arrive à la caserne Contades qui se trouve à Épinal.

 

Caserne Contades 1

 

Sa formation militaire est plutôt expéditive. Il lui faut assimiler en quelques mois ce qu’un soldat doit habituellement apprendre en trois ans.

 

Une fois les bases du métier de fantassin acquises, Louis est envoyé dans la zone des armées.

 

La date de son arrivée sur le front n’est pas connue. Nous savons simplement qu’il a été affecté au 149e R.I. à partir du 1er mai 1915. Ce régiment combat en Artois depuis la fin de l’année 1914 dans un secteur difficile.

 

À partir de cet instant, le soldat Cuénin participe à tous les engagements impliquant sa compagnie. La région de Noulette est régulièrement malmenée au cours des semaines suivantes. Plusieurs attaques françaises ont lieu au cours du mois de juin. Louis sort indemne de ces épreuves.

 

Le 25 septembre 1915, le 149e R.I. participe de nouveau à une attaque de grande ampleur. Cette fois-ci, il est le régiment de réserve de la division. Toute la 43e D.I. est impliquée. Il faut absolument prendre le bois en Hache aux Allemands.

 

Le lendemain, deux bataillons du régiment spinalien passent à l’offensive. Après l’attaque, Louis ne répond plus« présent » à l’appel des effectifs. Il fut probablement inscrit dans la liste des disparus du régiment pour cette journée de combat.

 

Pour en savoir plus sur les événements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante. 

 

Lieutenant-colonel Gothie 26 septembre 1915

 

Son décès est officiellement prononcé à la date du 26 septembre 1915,  suite au jugement qui a été rendu par le tribunal civil de Montbéliard du 23 décembre 1920. Plus de cinq ans après sa disparition !

 

Le soldat Cuénin fut décoré de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 16 mai 1922).

 

« Brave soldat, tombé glorieusement pour la France le 26 septembre 1915 à Angres. Croix de guerre avec étoile de bronze. »

 

Cette décoration lui donne également droit au port de la croix de guerre avec étoile de bronze.

 

Louis Cuénin est décédé trois jours avant de fêter ses 22 ans avec ses camarades d’escouade. Actuellement, il repose peut-être dans un des ossuaires de la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette.

 

Le nom de ce soldat est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Bonnétage qui a été érigé en 1920.

 

Après recherche, il ne semble pas y avoir de fiche au nom de Louis Cuénin sur le site des archives du C.I.C.R.. «  Prisonniers de la Première Guerre mondiale ».

 

L’inexistence d’une telle fiche, une déclaration tardive du jugement qui officialise la date de son décès et l’absence de liste des pertes du 149e R.I. pour la journée du 26 septembre n’ont pas permis l’identification du numéro de sa compagnie.

 

Pour consulter la généalogie de la famille Cuénin (incomplète), il suffit de cliquer une fois sur l'image suivante.

 

Geneanet

 

Sources :

 

La Fiche signalétique et des services et les registres de recensements des communes de Les Fontenelle et de Bonnétage ont été lus sur le site des archives départementales du Doubs. Les registres d’état civil de ces communes ne sont pas encore accessibles en ligne.

 

Livre d’or « Les enfants du canton de Russey 1914-1918 ».

 

Un grand merci à M. Bordes, à P. Baude, à A. Carobbi, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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