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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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20 décembre 2019

La liaison au sein du 149e R.I..

La liaison au 149e R

L’échange constant d’informations entre les différents éléments du régiment est absolument nécessaire au bon fonctionnement de l’unité lorsque celle-ci se trouve en manœuvre ou en campagne. Il faut éviter au maximum les mauvais désagréments tels que les débordements, les attaques-surprises et les dépassements d’objectifs.

Pour cela, le commandant du 149e R.I. dispose de plusieurs moyens pour communiquer avec ses subordonnés.

Son personnel

Agents de liaison et agents de transmission

a) Les agents de liaison sont destinés, en principe, à relier, soit pendant le combat, soit au cours d’une opération, le chef d’une unité au chef de l’unité supérieure, ou d’une troupe voisine. Ils sont aussi utilisés, dans l’accomplissement de leur mission, pour porter des ordres ou des comptes rendus.

b) Les agents de transmission sont exclusivement utilisés pour la transmission mécanique des ordres pendant le combat.

Estafettes et plantons

En outre, des estafettes et plantons à pied ou à bicyclette, du personnel de liaison et de transmission est employé, en toutes circonstances, pour porter les ordres et les communications de toute nature.

Agent de liaison en bicyclette

La liaison téléphonique

Avant le premier conflit mondial du XXe siècle, le système téléphonique à fil est encore peu développé dans un régiment d’infanterie. Il est vrai que l’utilisation du matériel d’époque reste complexe. La mise en place rapide d’une ligne pour une efficacité à fort pourcentage est difficile à mettre en œuvre durant une guerre de mouvement en pleine campagne ou en région montagneuse. L’installation des fils n’est pas toujours possible, il faut donc utiliser des moyens plus pratiques pour faire la liaison.

Le cliché suivant montre un poste téléphonique de campagne du 149e R.I. réalisé un jour de manœuvres.

Les téléphonistes du 149e R

La liaison par signaux

Les signaux constituent un moyen de correspondance à vue dont le régiment se sert quand il n’est pas possible d’employer d’autres procédés de communication ou quand il y a intérêt à les doubler.

Durant la journée, les signaux sont exécutés à bras, durant la nuit une lanterne est utilisée pour communiquer en Morse.

Le personnel prévu par les règlements pour la liaison et pour les transmissions d’ordres et de renseignements est également chargé de la correspondance par signaux.

Les hommes affectés à la téléphonie et à la télégraphie optique peuvent être également utilisés pour la transmission des signaux.

Le colonel dispose de trois officiers ou sous-officiers pour la liaison et deux ou trois cyclistes pour la transmission.

Un adjudant, un caporal clairon, un fourrier par compagnie pour la liaison et un cycliste pour la transmission, sont directement rattachés auprès du chef de bataillon.

Les signaleurs du 149e R

L’instruction

L’instruction technique relative à l’emploi des signaux est donnée dans les unités. Elle se règle de manière à ce que les hommes de la nouvelle classe, désignés pour le service de la transmission par signaux, soient aptes à remplir leurs fonctions dès le mois de juin. L’instruction technique des anciens soldats est entretenue suivant les prescriptions du chef de corps. Tous ces agents doivent également se familiariser à l’usage de la jumelle.

Matériel

Durant la journée, les signaux sont, en principe, faits avec les bras. Les képis, les bérets sont parfois utilisés pour rendre les signaux plus apparents. En cas de besoins, des fanions à double face peuvent également être employés pour en augmenter la portée.

Durant la nuit, les hommes ont recours à des lanternes. Celles-ci sont achetées et entretenues par la masse de chauffage et d’éclairage à raison d’une par compagnie.

Emploi

Les signaux sont surtout employés en pays montagneux ou difficile d’accès, dans le service des avant-postes et au combat, dans les zones trop violemment battues par le feu.

De manière générale, les groupes qui font usage de signaux se tiennent dans le voisinage immédiat des chefs auprès desquels ils sont détachés. Ils choisissent leur emplacement de manière à être vus des groupes avec lesquels ils doivent correspondre, en repérant avec soin la direction, et, le cas échéant, utiliser les observatoires naturels qui sont à leur portée.

Au cours des marches, les signaux facilitent la liaison avec les colonnes voisines, une colonne avec ses flancs-gardes ou ses détachements de sûreté.

Pendant les stationnements, ils peuvent être utilisés aux avant-postes, surtout pour relier les postes de surveillance avec les grand’ gardes. Les agents peuvent encore servir à faire la liaison avec les cantonnements voisins en l’absence de téléphone et pour ménager les hommes.

Au cours des combats, dès que les groupes de liaison ou de transmission se sont rendus auprès de leurs chefs respectifs, ceux-ci prennent toutes leurs dispositions pour pouvoir communiquer par signaux le plus rapidement possible.

Dans la mesure du possible, ces hommes restent masqués aux vues de l’ennemi, en utilisant le terrain ou les abris disponibles. Si c’est nécessaire, ils ne doivent pas hésiter à se montrer pour assurer la transmission d’une communication.

La nuit, la lanterne n’est utilisée qu’en cas d’extrême urgence lorsque le régiment se trouve à proximité de l’ennemi.

Source :

Instructions provisoires du 15 avril 1912 sur la liaison dans les corps de troupe (agents de liaison, de transmission, signaux) et sur les commandements par geste et au sifflet.

Un grand merci à M. Bordes et à A. Carrobi.

Commentaires
P
Article intéressant sur une fonction que je ne connaissais pas. Il est certain que la nécessité de transmission dans un conflit tel que celui là était essentiel, tant pour les ordres que pour les renseignements venant du champ de bataille. On n'imagine pas comment ces soldats ont dû s'exposer aux dangers pour exercer leurs fonctions. Je pense que l'ennemi devait les viser en priorité. Encore bien de la bravoure pour ces soldats.
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