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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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29 novembre 2019

Gustave Henri Colazet (1882-1915)

Gustave_Henri_Colazet

 

Gustave Henri Colazet voit le jour le 14 août 1882 à Romeyer dans le département de la Drôme. Son père, qui se prénomme Jean Marie, exerce le métier de garde forestier. Sa mère, Marie Adélaïde Tholozan complète le revenu du couple avec son salaire de ménagère tout en élevant un premier enfant, né en 1878. Les parents sont respectivement âgés de 41 et de 28 ans à la naissance de Gustave.

 

 

La fiche signalétique et des services de Gustave Colazet, accessible sur le site des archives départementales de la Drôme, nous informe qu’il possède un degré d’instruction de niveau 3 et qu’il fut employé comme garçon pharmacien.

 

Il a probablement peu de considération pour cette profession qui ne lui offre pas un avenir intéressant. L’année de ses 19 ans, il va à la mairie de Die pour y signer un engagement volontaire de 4 ans, après avoir obtenu l’accord paternel.

 

Le jeune Romeyais choisit l’infanterie. Une fois descendu l’escalier de la gare de Bourgoin, il se rend directement à la caserne du 22e R.I. pour y prendre ses quartiers. Nous sommes le 30 septembre 1901. C’est dans ce régiment qu’il a souhaité être formé au métier des armes.

 

Camp_de_Sathonay

 

Indépendamment de son installation dans la petite ville de l’Isère, le 22e R.I. possède également des bâtiments qui hébergent deux de ses bataillons au camp de Sathonay, à quelque 53 kilomètres, au nord de Lyon.

 

Le capitaine responsable de la compagnie du soldat Colazet inscrit ce dernier au peloton des élèves caporaux l’année suivante. Gustave est autorisé à porter les galons de laine rouge à compter du 23 août 1902.

 

Le 24 février 1903, il est nommé sergent.

 

Ses conditions de vie de sous-officier lui conviennent parfaitement. Ne souhaitant pas retourner à la vie civile, il prend, quelques mois avant la fin de son contrat, la décision de poursuivre sa carrière militaire. Le 17 mars 1905, Gustave Colazet signe un nouvel engagement de trois ans qui doit prendre effet à compter du 28 septembre.

 

Un deuxième rengagement de durée équivalente est enregistré à la date du 18 août 1908. Un troisième contrat de 5 ans est ratifié le 4 août 1911.

 

Gustave fait la connaissance de Marie Augustine Jeanne Mercier, une jeune femme originaire de Mâcon. Le 20 janvier 1912, les futurs mariés célèbrent leur union dans la petite commune de Domarin, après avoir obtenu l’autorisation du conseil d’administration du 22e R.I..

 

Gustave Colazet est promu adjudant cinq mois plus tard. Cela fait maintenant presque douze ans qu’il a revêtu sa tenue de soldat pour la première fois.

 

Les Colazet donnent vie à un premier enfant. Paul Maurice naît le 16 mars 1913.

 

Les menaces de guerre contre l’Allemagne ne sont pas encore d’actualité et personne ne s’imagine qu’un évènement mondial, catastrophique pour l’humanité, va débuter l’année suivante.

 

Juillet 1914 : il faut se rendre à l’évidence, le conflit armé contre l’ancien ennemi de 1870 ne peut plus être évité. La France décrète la mobilisation générale le 1er août 1914. Les premiers réservistes du 22e R.I. affluent à la caserne dès le lendemain.

 

Les portions principales du régiment, installées au camp de Sathonay, prennent le train pour rejoindre Bourgoin le 2 août.

 

Six jours plus tard, le 22e R.I. est au complet. Il lui faut maintenant gagner ses cantonnements de concentration dans la vallée de la Moselle. Les hommes s’installent dans les villages de Jarménil et d’Eloyes en attendant de rejoindre la frontière alsacienne.

 

Gustave Colazet survit à toutes les épreuves subies par sa compagnie durant les semaines suivantes.

 

Septembre 1914 : son régiment est dans la Somme. Le 22e R.I. reçoit l’ordre de prendre le village de Foucaucourt. Les combats sont violents. Les pertes en officiers sont importantes. Gustave Colazet est nommé adjudant-chef le 30 septembre 1914. Il est maintenant responsable d’une section de compagnie.

 

Quelques semaines auparavant, l’adjudant Colazet est devenu père pour la seconde fois. Combien de temps cette nouvelle mit-elle pour lui parvenir dans cette période chaotique ?

 

Le 28 novembre, le 1er bataillon du régiment, commandé par le chef de bataillon Quinat, participe à une offensive qui doit permettre la prise des villages de Fay et de Dompierre. Gustave est blessé au cours de cette attaque.

 

Une double plaie par balle à la fesse gauche le fait évacuer vers l’arrière.

 

Une fois remis de ses blessures, il rejoint le dépôt du 22e R.I. où ses qualités furent reconnues suffisantes pour être nommé officier. Il est impossible de savoir à quel moment il passa l’examen de chef de section, avant-guerre ou pendant ce passage au dépôt. Gustave, nommé sous-lieutenant le 11 mai 1915, attend son affectation. Il finit par rejoindre le 149e R.I. le 26 juin 1915.

 

Le lieutenant-colonel Gothié l’envoie aussitôt à la 12e compagnie de son régiment. 

 

Le sous-lieutenant Colazet participe à toutes les opérations menées par sa compagnie jusqu’à la date du 26 septembre 1915.

 

Ce jour-là, son régiment, qui était en réserve de division, se retrouve engagé dans une offensive qui a débuté la veille. Toutes les unités de la 43e D.I. sont impliquées dans cette mission. Il faut absolument prendre le bois en Hache. Le sous-lieutenant Colazet ne verra pas grandir ses enfants, il est tué en cours d’attaque.  

 

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés le 26 septembre 1915, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

 

Carte_2_journ_e_du_26_au_27_septembre_1915

 

Le 28 octobre 1915, le plus haut gradé du régiment, le lieutenant-colonel Gothié écrit ceci : «Excellent officier sous tous les rapports, venu des adjudants-chefs du 22e R.I.. Sérieux, calme et énergique, intelligent et dévoué, très courageux, vient d’être tué au combat du 26 septembre 1915 où il s’est signalé par sa belle conduite. »

 

L’acte de décès officiel de cet officier est envoyé à la mairie de Domarin le 24 mars 1916.

 

Le sous-lieutenant Colazet a obtenu sa croix de guerre avec palme à titre posthume. Il fut cité à l’ordre n°121 de la 10e armée le 21 octobre 1915 avec la mention suivante :

 

« Le 26 septembre 1915, devant Angres, a été tué en entraînant sa section à l’attaque d’une position ennemie, sous un feu violent de mitrailleuses. Officier d’une grande bravoure, blessé déjà grièvement au cours de la campagne.»

 

Gustave Colazet est actuellement inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de Sains-en-Gohelle en Artois. Sa sépulture porte le n° 45.

 

 

Le nom de cet officier est gravé sur le monument aux morts de la commune de Domarin.

 

Le 25 septembre 1920, son épouse, Marie Augustine Jeanne Mercier, s’est remariée avec Louis Rigolet à Bourgoin. 

 

Dans l’état actuel des archives qui se trouvent en ligne, il est impossible de savoir ce que sont devenus les enfants nés du couple Colazet.

 

Sources :

 

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

 

Historique du 22e R.I.. Texte rédigé par le capitaine M. Albert. Lyon, Imprimeries réunies. 1920. B.D.I.C. de Nanterre. 

 

La fiche signalétique et des services de cet officier a été lue sur le site des archives du département de la Drôme.

 

Le portrait du sous-lieutenant Colazet provient de la revue « illustration » de 1915-1919.

 

La photographie de sa sépulture a été réalisée par T. Cornet.

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à T. Cornet, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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