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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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7 juin 2019

Antoine Benoît Allognet (1882-1915).

Antoine Benoit Allognet

Natif du département du Rhône, Antoine Benoît Allognet voit le jour le 9 avril 1882 au Petit-Saint-Bonnet, un lieu-dit dépendant de Saint-Pierre-la-Palud.

Le couple parental s’est marié le 2 février 1878 à Bibost, un petit village avoisinant.

La mère, Félicité Debourg, exerce le métier de ménagère et a déjà donné vie à un garçon. Elle a 30 ans à la naissance d’Antoine. Le père, Jean Marie Allognet, cultive la terre. Il est âgé de 39 ans.

Le 9 avril 1882, deux camarades de travail, Laurent Frédollière et Claude Blein, accompagnent Jean Marie à la mairie de Saint-Pierre-la-Palud. Ensemble, ils viennent signer le registre d’état civil. Les trois hommes sont reçus par l’adjoint Étienne Dubost.

Genealogie famille Allognet

Plus tard, la famille Allognet achète une ferme au lieu-dit « le Mollon » à Sourcieux-sur-l’Arbresle. Un 3e garçon naît en 1890.

Antoine suit une instruction primaire rendue obligatoire depuis la loi du 28 mars 1882 ; il va y acquérir les bases de la lecture, de l’écriture et du calcul. Ce n’est encore qu’un enfant lorsqu’il quitte l’école communale pour rejoindre le monde du travail. Il se met rapidement au service de l’agriculture, profession dans laquelle œuvrent déjà ses parents.

Sourcieux-sur-l'Arbresle

Devenu adulte, il est toujours employé à la ferme parentale. En 1903, Antoine Allognet doit se présenter devant le conseil de révision. Celui-ci prend la décision de l’ajourner pour faiblesse.

Un an plus tard, il comparaît à nouveau devant la médecine militaire qui, cette fois-ci, le déclare « bon pour le service armé ». 

Le jeune homme quitte sa région d’origine (certainement pour la première fois de son existence) pour effectuer ses obligations militaires dans un régiment d’infanterie vosgien. C’est par voie de chemin de fer qu’il gagne la ville d’Épinal le 15 novembre 1904. En franchissant le seuil de la caserne Courcy du 149e R.I., il ne sait pas encore qu’il n’ira pas au bout de ses deux ans de service actif.

En effet, la commission spéciale d’Épinal le réforme temporairement le 6 novembre 1905 pour des problèmes de tuberculose et de bronchites à répétition.

De retour à Sourcieux-sur-l’Arbresle avec son certificat de bonne conduite dans son bagage, Antoine peut reprendre le travail au vignoble.

Le 5 octobre 1906, il passe de nouveau devant une commission spéciale qui décide de le rappeler à l’activité militaire. Cette fois-ci, ses soucis de santé ont été jugés insuffisants pour le maintenir dans son statut de réformé. Il réintègre donc la cohorte des réservistes mobilisables.

Comme tout réserviste, il est soumis à l’obligation de faire deux périodes d’exercices à la caserne de son régiment d’affectation.

Antoine effectue sa première période entre le 23 novembre et le 20 décembre 1908. La seconde est réalisée entre le 9 et le 25 mai 1911.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914, il est rappelé au régiment par ordre de mobilisation générale du 1er août. Son livret militaire lui rappelle qu’il a obligation de retrouver son dépôt quatre jours après la divulgation de cet ordre.

Antoine Allognet arrive à la caserne Courcy le 5 août. La veille, le 2e échelon du régiment, composé essentiellement de réservistes, a déjà rejoint le 1er échelon à Vanémont.

La date exacte d’arrivée sur le front du soldat Allognet n’est pas connue. Nous savons simplement qu’il fut affecté à la 12e compagnie lorsqu’il rejoignit, avec un groupe de renfort, le 149e R.I. dans la zone des armées.

Novembre 1914, le 149e R.I. est envoyé sur le front belge. Les conditions de vie sont rudes et la météo peu clémente. Le régiment est engagé dans plusieurs attaques importantes au sud d’Ypres.

Fin décembre 1914, les hommes du régiment spinalien laissent la Belgique derrière eux. Antoine Allognet sort indemne de cette épreuve.

Son régiment retrouve le sol français pour aller occuper une position dans un secteur d’Artois près d’Aix-Noulette.

Antoine trouve la mort le 30 mars 1915 au cours d’un combat qui a lieu du côté du bois de Bouvigny. Son acte de décès est transcrit à la mairie de Sourcieux-sur-l’Arbresle le 9 mai 1915.

Antoine Allognet repose actuellement dans le 8e rang du carré militaire n° 41 de la nécropole nationale de « Notre-Dame-de-Lorette » Cette dernière se trouve à Ablain-Saint-Nazaire. La sépulture porte le n° 9193.

Sepulture Antoine Allognet

Le soldat Allognet est décoré de la Médaille militaire à titre posthume (J.O. du 19 décembre 1919) :

«Très brave soldat. Tombé mortellement frappé le 30 mars 1915, au bois de Bouvigny (Notre-Dame-de-Lorette, Pas-de-Calais) »

Cette citation lui donne également droit à la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Cet homme ne s’est pas marié et n’a pas eu de descendance.

Son nom et celui de son frère sont gravés sur le monument aux morts de la Sourcieux-sur-L’Arbresle. Cette commune change de nom dans les années 30 ; elle devient Sourcieux-les-Mines.

Sources :

La fiche signalétique et des services d’Antoine Benoît Allognet a été consultée sur le site des archives départementales du Rhône.

La photographie de la sépulture de ce soldat a été réalisée par J.M. Laurent.

Le portrait figurant sur le montage apartient à la famille descendante de cet homme.

Un grand merci à M.C. Allognet, à M. Bordes, à A. Carobbi, à J.M. Laurent et aux archives départementales du Rhône.

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