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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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31 mai 2019

Ouest du bois en Hache, du 21 au 24 septembre 1915.

Lieutenant_colonel_Gothie

21 septembre 1915

Dans le plus grand secret, des reconnaissances sont effectuées dans la soirée du 21 et dans la matinée du 22 septembre 1915. Le responsable du régiment rédige un rapport détaillé qui tient compte des observations et des relevés effectués par ses subordonnés au cours de l'exploration de secteur. Il doit proposer les meilleurs déplacements et indiquer les emplacements les plus appropriés pour ses trois bataillons en vue d’une prochaine attaque en cours de préparation.

« Compte-rendu écrit depuis le P.C. du lieutenant-colonel Gothié le 22 septembre 1915 en exécution des prescriptions de la note secrète n 251/P.C du 20 septembre 1915.

Les reconnaissances prévues ont été effectuées dans la soirée du 21 et dans la matinée du 22.

3e bataillon (fossé aux Loups, tranchée en V, tranchée des Saules)           

Carte_1_rapport_du_lieutenant_colonel_Gothie_septembre_1915

Legende_carte_1_rapport_du_lieutenant_colonel_Gothie

 1) Emplacement des troupes

Au fossé aux Loups : une installation identique à l’installation actuelle du 1er bataillon conduirait à une trop grande dispersion. Le 3e bataillon fait, dès cet après-midi, améliorer ou créer des abris pour que deux compagnies (les 9e et 10e) puissent être installées au fossé aux Loups même et dans le raccord du boyau Cordonnier.

À la tranchée des Saules et à la tranchée en V : Les abris sont en nombre suffisant, mais tout à fait précaires. Une amélioration du dernier moment n’est pas possible. Les commandants de compagnies ont été invités à étudier, dans le détail, le placement de leur unité de façon à tirer,de l’organisation existante, le meilleur parti possible (11e et 12e compagnie).

2) Cheminements éventuels

Pour se porter en 1ère ligne, le boyau de la route d’Arras et le boyau Helmer constituent un bon cheminement, sauf peut-être vers e2 jusqu’après le garage n° 3.

Au-delà, le boyau Helmer est entièrement vu des positions ennemies et aucun aménagement pour y remédier n’y existe. Au débouché du garage n° 3, une troupe un peu importante éprouverait probablement de grosses pertes. Le boyau Helmer sera amélioré la nuit prochaine entre le garage n° 3 et f10.

Le boyau Madelin et la T.D.A. (Tranchée de Défense Auxiliaire), sur tout le parcours utilisé sont très bons. Entre f7 et f8, le boyau Madelin est très bouleversé. En f8, la 1ère ligne, très bombardée, est entièrement dégradée. La remise en état est prévue dans les travaux de la nuit.

Le boyau Coquelet est en bon état. C’est le seul bon débouché de f7 vers l’avant. Il serait utile de prolonger le boyau Raimbold du boyau Moreau à e3.

1er bataillon (bois 5 et 6)

Vue_aerienne_secteur_Aix_Noulette_septembre_1915

1) Emplacement des troupes

La capacité d’occupation en hommes abrités a été déterminée comme suit :

Bois 5 : 160 à 180 places ; beaucoup des anciens abris qui ont été démolis ne sont plus utilisables.

Bois 6 (lisière est) : 100 places en utilisant les abris en mauvais état qui se trouvent sur le raccord Faury (boyau Bour).

Bois 6 (lisière ouest) : 350 places

Soit au total 650 places

2) Répartition

Après entente avec le capitaine du génie, l’occupation a été déterminée de la manière suivante :

deux compagnies d’infanterie en 1ère ligne

deux compagnies d’infanterie, la compagnie du génie et la compagnie de mitrailleuses en 2e ligne

La répartition envisagée place :

une compagnie au bois 5

une compagnie à la lisière est du bois 6

deux compagnies, la compagnie de mitrailleuses et la compagnie de génie, à la lisière ouest du bois 6.

Dans les conditions ci-dessus envisagées, un stationnement prolongé pourrait présenter quelques difficultés, en raison du calcul de la capacité évalué au maximum.

3) Mise en place

Deux cas ont été envisagés :

a) Le bataillon gagne ses emplacements de nuit : dans ce cas, l’itinéraire normal est : Boyeffles, Aix-Noulette, Noulette. Les deux compagnies de 1ère ligne s’engagent, celle de droite, par le boyau Bichat pour gagner la lisière est du bois 6 ; celle de gauche par le boyau Faury pour gagner le bois 5.

Temps nécessaire pour les deux compagnies de 1ère ligne : 2 h 00.

Temps nécessaire pour les compagnies de 2e ligne : 1 h 30.

b) Le bataillon doit gagner ses emplacements de jour : itinéraire Boyeffles, Vallon de Marqueffle, lisière sud du bois de Noulette, abris du ravin, bois 6.

Temps nécessaire pour les deux compagnies de 1ère ligne : 1 h 45.

Temps nécessaire pour les compagnies de 2e ligne : 1 h 30.

4) Cheminements éventuels

Carte_2_rapport_du_lieutenant_colonel_Gothie_septembre_1915

Legende_carte_2_rapport_du_lieutenant_colonel_Gothie__

 Vers l’avant :

a) par boyau : en utilisant le boyau Faury et le boyau Bichat, le bataillon pourrait se porter en 1ère ligne en deux colonnes de deux compagnies chacune. La colonne de droite serait composée de la compagnie de la lisière est du bois 6 et de la compagnie de la lisière sud-ouest du même bois. La colonne de gauche serait composée de la compagnie du bois 5 et de la compagnie de la lisière nord-ouest du bois 6.

La mise en mouvement dans ces conditions pourrait être simultanée pour toutes les unités dans chaque boyau. Les compagnies se suivraient sans se gêner, mais à distance suffisante pour pouvoir s’appuyer mutuellement.

b) à découvert : la compagnie du bois 5 gagne la 1ère ligne bis nouvelle et s’y déploie. La compagnie de la lisière est du bois 6 gagne, par la dépression entre le bois 6 et le bois 5, la nouvelle 1ère ligne bis et s’y déploie.

La marche se continue ensuite pour les deux compagnies, par bonds successifs, en marquant des temps d’arrêt dans les dépressions, à l’abri des vues d’Angres (ces dépressions ne sont pas nombreuses).

Les compagnies de 2e ligne se portent à la nouvelle 1ère ligne bis. La compagnie de droite utilise le couloir entre les bois 5 et 6. La compagnie de gauche utilise la lisière sud du bois 6 et la dépression séparant la haie 4 du bois 5.

Le mouvement en avant de la nouvelle 1ère ligne bis se fera ensuite comme pour les unités de 1ère ligne.

En cas de mouvement en avant à découvert, il y aura lieu de faire reconnaître et de dégager de leurs défenses accessoires les points de la 1ère ligne bis où les unités se porteront.

2e bataillon (Abris du ravin)

Carte_3_rapport_du_lieutenant_colonel_Gothie_septembre_1915

Legende_carte_3_rapport_du_lieutenant_colonel_Gothie

1) Emplacement des troupes

Trois compagnies pourront trouver place en se serrant dans les abris occupés actuellement par 2 compagnies du 3e bataillon. Une compagnie sera placée dans la partie nord du ravin, le long du talus et sur le prolongement des abris occupés actuellement par une compagnie territoriale.

2) Cheminements éventuels

Secteur au nord de la route d’Arras :

a) par les bois 5 et 6 et la nouvelle 1ère ligne bis par le boyau de la pelouse ou bien par la voie ferrée étroite, le bois 6, le bois 5, soit par les boyaux Bichat et Bour, soit en suivant la voie ferrée et le boyau Faury, la nouvelle 1ère ligne bis, le boyau de la route d’Arras.

b) par le bois 6 et le boyau Bichat (itinéraire  jusqu’au bois 6 comme ci-dessus)

c) par le bois 6 et le boyau Faury (itinéraire comme ci-dessus pour gagner le bois 6 et le boyau Faury, continuer ce boyau sur k5 et h’8.

Observations : Le boyau Faury, dans sa traversée du bois Carré, a besoin d’être débarrassé des branchages qui l’encombrent. Vers k5, il est à approfondir sur environ 50 m. Dans la dénivellation après h’8, il est à approfondir sur 150 m.

d) Par le boyau Zéfé, le boyau Madelin ou le boyau de la route d’Arras.

Ces quatre itinéraires sont très praticables en tenant compte des restrictions faites ci-dessus pour le 3e.

Compagnie de mitrailleuses régimentaire

1) Cheminement pour se rendre de la fosse 10 au bois 6

de jour : par Boyeffles, le petit boqueteau situé à l’ouest du village, le ravin d’Aix à Marqueffles, le bois de Noulette, le bois 6, soit par le boyau de la Porte, soit par le boyau de la Chapelle.

 de nuit : par le chemin de l’ambulance de la fosse 10, Aix-Noulette, les carrières, le ravin et le bois 6.

 2) Stationnement au bois 6

Ce stationnement est assuré dans la partie ouest du bois.

3) Cheminement pour se porter en 1ère ligne

Ont été reconnus par tous les chefs de section

- le boyau Faury et le boyau Bour

- le boyau Bichat

- la nouvelle 1ère ligne bis

- le tracé du decauville du bois 6 au bois 5

Le boyau Bichat est en bon état, mais souvent étroit. Le boyau Faury, au contraire, est plus large et permet de se porter plus rapidement en avant avec le matériel.

Liaisons par postes de correspondance

Elles se font par le boyau du commandement f6-f5, tranchée en V, boyau de la route d’Arras, nouvelle ligne 1 bis, boyau Faury, voie ferrée, P.C. nord bois 6, boyau de la Porte, P.C. du ravin. Ces liaisons sont réparties de la manière suivante :

3e bataillon : du P.C. 2 jusqu’à la nouvelle1ère ligne bis excluse.

1er bataillon : de la 1ère ligne nouvelle incluse au P.C. nord du bois 6.

2e bataillon du .P.C. nord du bois 6 jusqu’au P.C. du Ravin.

22 septembre 1915

                                Tableau des blessés pour la journée du 22 septembre 1915

23 septembre 1915

Dans la nuit du 23 au 24 septembre, le 3e B.C.P. et les 6 compagnies du 149e R.I. sont relevés par le 158e R.I., par 2 compagnies du 1er B.C.P. et 2 compagnies du 31e B.C.P..

                                Tableau des blessés pour la journée du 23 septembre 1915

L’ensemble du 149e R.I. est maintenant réuni à la fosse 10. Les hommes ne sont pas tranquilles, ils savent qu’une vaste offensive va bientôt avoir lieu.

24 septembre 1915

Les premiers casques Adrian sont distribués au régiment. Il n’y en pas pour tout le monde. Les hommes apprennent qu’ils doivent quitter la fosse 10 pour remonter en ligne dans la soirée.

Sources :

Les archives du S.H.D. de Vincennes ont été consultées

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/10.

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

La photographie du lieutenant-colonel Gothié appartient à sa famille descendante.

Fond de carte du secteur de Noulette construit par V. le Calvez.

Concernant les cartes, il n’a pas été possible de faire un travail de grande précision. Les échelles des calques utilisées pour leur réalisation sont différentes de la carte dessinée par V. le Calvez. Ceci peut expliquer les dissemblances importantes avec la réalité du terrain. Ces cartes n’ont donc qu’une valeur indicative.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chaupin, à T. Cornet, à V. le Calvez, à D. Gothié,  à M. Porcher, à J. Quintard, au Service Historique de la Défense de Vincennes et à l’association « Collectif Artois 1914-1915 ». 

24 mai 2019

Pierre Paul Joseph Meissert (1892-1971).

Paul_Meissert

Pierre Paul Joseph Meissert est né le 28 juin 1892 à Guebwiller, dans le département du Haut-Rhin. Ses parents, Louis Meissert et Marie Ackermann, se sont mariés dans cette commune le 3 septembre 1888. Quatre enfants sont nés de cette union. Paul est le troisième d’une fratrie composée de trois garçons et d’une fille.

Sa fiche signalétique et des services nous indique qu’il exerce la profession d'employé de banque et que son degré d’instruction est de niveau 4. Paul a fait ses études à l’école supérieure de Thaon- les-Vosges avant d’obtenir son brevet.

Inscrit sous le numéro 76 du canton de Xertigny, le jeune homme se présente devant le conseil de révision en excellente forme. L’année de ses 20 ans, il est classé dans la 1ère partie de la liste de 1912.

Incorporé au 149e R.I. à compter du 1er octobre 1913, Paul arrive au corps six jours plus tard.

Son niveau scolaire lui offre l'opportunité de suivre les cours de l’école des caporaux durant son passage sous les drapeaux. Le 11 février 1914, il peut arborer ses deux chevrons rouges qui matérialisent le premier grade proposé par l’armée.

La vie de caserne se poursuit au rythme des exercices et des marches jusqu’à ce que l’ordre de mobilisation générale soit placardé dans les rues d’Épinal et de la France entière.

À cette période de l’année, le caporal Meissert est inscrit dans les effectifs de la 12e compagnie du régiment spinalien dont la devise est « résiste et mord ». C’est sous les ordres du capitaine Cadeau qu’il quitte la caserne Coursy pour prendre la direction de la frontière franco-allemande.

Le caporal Meissert participe à tous les engagements qui eurent lieu durant le 1er mois du conflit. Il se bat au Renclos des Vaches près de Wisembach, au nord d’Abrechviller et dans la région de Ménil-sur-Belvitte.

Paul est nommé sergent le 18 août 1914. Il est ensuite nommé sergent fourrier. Son supérieur, lui confie la comptabilité de sa compagnie en toute confiance.

Fin août 1914, le 149e R.I. quitte la région des Vosges pour aller combattre dans le département de la Marne. C’est ici que le général Joffre choisit de lancer une vaste offensive après la retraite de son armée jusqu’aux limites de Paris. Le sergent fourrier Meissert est grièvement blessé à la jambe droite au cours d’une des attaques qui se déroulent dans le secteur du petit village de Souain. Cette commune a été prise, perdue et reprise plusieurs fois au cours de cette période.

Paul est interrogé plusieurs fois par des patrouilles allemandes, mais le jeune homme a réussi à cacher les documents qu’il a en charge.

Échappant de justesse à la captivité, il finit par rejoindre les lignes françaises au bout de cinq jours, en rampant, malgré les terribles souffrances engendrées par sa blessure.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés durant cette journée, il suffit de  cliquer une fois sur l’image suivante.

Carte_postale_Souain__1_

Le sous-officier Meissert est évacué vers le sud de la France pour être pris en charge dans un hôpital toulousain. Les soins sérieux et approfondis n’ont pas encore eu lieu, le voyage en train sanitaire est long. Toutes ces circonstances laissent présager des complications pour cette blessure par balle qui remonte maintenant à plusieurs jours.

Les médecins furent dans l’impossibilité de lui sauver sa jambe. Le 24 septembre 1914, c’est l’amputation.

Paul est proposé, le 15 juillet 1915, pour la réforme définitive avec gratification par la commission de réforme de Toulouse à 85 %. Le lendemain, il est renvoyé dans ses foyers, dégagé de toutes obligations militaires.

Le 20 novembre 1916, il épouse Jeanne Marie Élisabeth Grünfelder à Xertigny. Le couple a deux filles.

Son plus jeune frère, chasseur au 43e B.C.P., est moins chanceux que lui. Il décède des suites de ses blessures le 29 octobre 1918 en Belgique.

Paul Meissert obtient une pension permanente à 100 % lorsqu’il passe devant la commission de réforme de Nancy le 9 avril 1948.

En 1948, il s’installe au Maroc, à Casablanca-Beauséjour, pour y occuper un poste de direction à la banque nationale pour le commerce et l’industrie. Il est domicilié au n° 43 de la rue du capitaine Portalis.

Tous les étés, il revient passer quelques mois à Aillevillers dans la Haute-Saône.

Paul Meissert prend sa retraite en 1950 pour s’installer définitivement à Aillevillers. Il continue de faire des séjours réguliers au Maroc.

Il décède le 23 juin 1971 à Aix-en-Provence à l’âge de 78 ans.

Les_decorations_de_Paul_Meissert

Décorations obtenues :

Médaille militaire prenant rang du 6 juillet 1915.

Croix de guerre avec palme citation du G.Q.G. n° 1097 « D » du 6 juillet 1915 (J.O. du 1er août 1915) :

« Blessé grièvement à la cuisse le 14 septembre 1914 est resté cinq jours et six nuits sur un terrain battu par la mitraille. Porteur de la comptabilité de la compagnie, réussit à cacher ces documents aux patrouilles allemandes qui l’interrogèrent plusieurs fois. Rentra en rampant dans nos lignes, malgré son épuisement et ses souffrances. A été amputé de la jambe droite. »

Chevalier de la Légion d’honneur par décret du 31 mars 1954 (J.O. du 6 avril 1954) prenant rang du 21 juillet 1952.

Sources :

La fiche signalétique et des services du sergent Meissert a été consultée sur le site des archives départementales d’Épinal.

Pour consulter la généalogie de Pierre Paul Joseph Meissert, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

Geneanet

Cet homme possède un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se consulter sur le lien suivant :

Site base Leonore

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à P. Locher et aux archives départementales du département des Vosges. 

17 mai 2019

Ouest du bois en Hache, du 14 au 20 septembre 1915.

Les_chefs_de_bataillons_du_149e_R

Le 13 septembre 1915, le 3e B.C.P. remplace le 2e bataillon du 149e R.I. en 1ère ligne.

Le bataillon Schalck ainsi que les 3e et 4e compagnies du 149e R.I. s’installent à la fosse 10. Tous ces éléments constituent la réserve de la 43e D.I..

Les 1ère et 2e compagnies du 149e R.I. et son 3e bataillon occupent le fossé aux loups, la tranchée des Saules, la tranchée en V et les abris du ravin.

Entre le 15 et le 16 septembre 1915, les 6 compagnies qui cantonnent à la fosse 10 viennent relever les 6 compagnies de la zone du front. Le commandant Schalck s’installe dans son P.C. aux abris du ravin.

Le secteur est infecté de rats, de souris et de poux.

                               Tableau des blessés pour la journée du 16 septembre 1915

C’est au tour du 3e bataillon et des 1ère et 2e compagnies du 149e R.I. de prendre leurs quartiers à la fosse 10.

Fosse_10_batiments_d_extraction

Le 16 septembre, les hommes de ces six compagnies nettoient le cantonnement, astiquent les armes, échangent leurs effets ; le soir, il faut faire l’exercice.

Les jours suivants ne sont pas de tout repos ; ils sont entremêlés d’exercices, de revues de cantonnements et d’armes.

                               Tableau des blessés pour la journée du 18 septembre 1915

Le 19 septembre le nouveau chef du 3e bataillon, le commandant Chevassu, passe en revue ses compagnies.

Le 20 septembre 1915, une nouvelle permutation a lieu entre les 6 compagnies qui sont au repos et celles qui sont sur le terrain.

                                 Tableau des tués pour la journée du 20 septembre 1915

Sources :

Les archives du S.H.D. de Vincennes ont été consultées

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/10.

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Fond de carte du secteur de Noulette construit par V. le Calvez.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chaupin, à T. Cornet, à V. le Calvez, à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et à l’association « Collectif Artois 1914-1915 ».

10 mai 2019

Paul Francis Marie Pineau (1874-1948).

Paul Francis Marie Pineau

Jeunesse

Les parents de Paul Francis Marie Pineau, François et Cézarine Caroline Goince se marient le 29 janvier 1873 à Sainte-Suzanne, une petite commune située dans le département de la Sarthe. Le père exerce le métier de ferblantier, il a 26 ans à la naissance de son fils. La mère, qui n’exerce pas de profession, a 29 ans lorsqu’elle donne vie à Paul le 13 janvier 1874 dans la maison familiale de Sablé-sur-Sarthe.

Après avoir suivi sa scolarité primaire obligatoire, Paul a la chance de pouvoir entreprendre des études supérieures. Il devient élève au lycée de Laval, un établissement qu’il quitte en 1890 après l’obtention de son baccalauréat ès lettres et ès sciences.

Souhaitant faire une carrière d’officier, le jeune homme doit préparer le concours d’entrée de l’école spéciale militaire.

Formations militaires

Reçu au concours saint-cyrien à la 30ème place sur 480 élèves, Paul Pineau se rend à la mairie du Mans le 27 octobre 1893 pour y signer un engagement volontaire d’une durée de trois ans. Trois jours plus tard, il commence sa formation en intégrant les effectifs de la promotion « Jeanne d’Arc ».

Nommé caporal le 25 août 1894, sergent le 3 novembre de la même année, il sort de l’école le 1er octobre 1895 avec le numéro 105 sur 465 élèves classés.

C’est comme sous-lieutenant qu’il est affecté au 129e R.I., une unité qui a ses casernes au Havre. Dans un premier temps, il est chargé de l’instruction des jeunes soldats. Paul prend ensuite le commandement d’un peloton de sa compagnie.

129e R

Durant cette période, le sous-lieutenant Pineau rend les meilleurs services dans chacun des emplois qui lui furent confiés, tout particulièrement dans l’aide qu’il apporta à son commandant de compagnie lors de la création du 4e bataillon du régiment. Très bien noté par son colonel, il est promu lieutenant le 31 octobre 1897. Son supérieur lui confie l’instruction des élèves caporaux.

Début 1898, il fait une demande pour intégrer la section des levés de précision de son régiment. Cette requête lui est accordée. Durant toute l’année, il prend part à tous les travaux de cette unité. Une fois de plus, il est très bien noté.

« Officier intelligent et actif, a des dispositions pour le service de topographie. Opère vite, avec soin, dessine très bien. A mérité la mention très bien »

Cette note est transmise par dépêche ministérielle du 7 décembre 1898 au service géographique de l’état-major de l’armée ; ce dernier le mandate pour effectuer une mission sur le continent africain.

Le lieutenant Pineau est envoyé en Tunisie du 28 décembre 1898 au 9 juin 1899 pour travailler sur la carte de ce pays.

Il réintègre le 129e R.I. au mois d’août. Restant très imprégné par son expérience maghrébine, il met beaucoup moins d’ardeur à effectuer ses tâches d’officier de section.

De retour au service géographe de l’armée, rue de Grenelle à Paris, il est envoyé en Algérie du 16 décembre 1899 au 14 juin 1900. Paul Pineau revient au Havre pour une courte période avant de repartir pour un second séjour en Algérie du 28 novembre 1900 au 7 juin 1901. Le 16 mars 1901, il est affecté au 109e R.I. de garnison à Chaumont, une unité qu’il rejoint dès sa rentrée sur l’hexagone.

Paul Pineau est noté comme étant un officier intelligent, zélé, sérieux, bien élevé, avec un caractère ouvert et énergique tout en étant animé du meilleur esprit, ce qui lui permet de remplir tous ses devoirs militaires avec entrain.

Le 26 juin 1901, il épouse une jeune femme âgée de 19 ans du nom de Suzanne Aglaé Marie Boland à Paris. L’oncle de Suzanne, Pierre Guignabaudet, est commandant dans le régiment de Paul. Après le mariage, le couple séjourne plusieurs années à Chaumont-sur-Marne au 12 rue Hautefeuille. Le 25 mai 1902, Suzanne Pineau met au monde une petite fille, Odette Marie, qui meurt le lendemain.

En 1903, le lieutenant Pineau suit les cours de l’école de tir de la Valbonne. À la fin de sa formation, le commandant de l’école lui donne l’appréciation suivante : « Intelligent et laborieux, très bon instructeur, apprécie assez bien les distances, très bon tireur. »

Cette année-là, il reçoit une médaille de 2e classe de la société de topographie de France qui le remercie pour son travail de cartographie effectué en Afrique.

Le 14 octobre 1904 naît un garçon que le couple Pineau prénomme Christian. Paul souhaite retourner au 4e corps, mais cette demande lui est refusée. Il s’inscrit comme candidat à l’école de guerre, mais renonce à se présenter au concours pour cette année.

Le lieutenant Pineau travaille énormément pour être admissible à l’école de guerre durant le 1er trimestre de l’année 1905, mais il échoue à l’examen d’entrée à sa 1ère tentative

Il réussit le concours l’année suivante. Négligeant ses fonctions d’officier de compagnie, il n’est pas bien noté par son capitaine et son chef de bataillon qui lui reprochent « une certaine confiance abusive dans ses propres lumières. »

Carrière d’officier supérieur

Paul Pineau fait un stage au 12e régiment de hussards avant d’entrer à l’école supérieure de guerre le 23 octobre 1906 avec le numéro 30.

Le 8 décembre 1906, la famille Pineau s’agrandit. Une petite fille voit le jour à Paris.

Le lieutenant Pineau dépend administrativement du 4e R.I. à partir du 24 novembre 1906 puis du 144e R.I. à compter du 24 juillet 1907. Promu capitaine le 24 septembre 1908, il est rattaché au 22e B.C.P..

Cet officier quitte l’école de guerre le 21 octobre 1908 avec son brevet d’état-major en poche. La mention « très bien » y est inscrite. Paul Pineau fait partie des vingt premiers élèves de la promotion 32.

Il obtient du ministre de la guerre un congé de trois mois, avec salaire de présence, qui lui permet d’effectuer un long voyage en Italie. Rattaché au 98e R.I., c’est cette unité qui lui verse sa solde durant cette période.

À son retour d’Italie, le capitaine Pineau est placé comme stagiaire au 4e bureau de l’état-major du 3e C.A. du 20 janvier au 20 avril 1909. Il effectue ensuite, au sein du 22e R.A.C. au camp de Chalons, son 2e stage pratique obligatoire prévu dans sa formation de cadre supérieur (un stage dans la cavalerie, un second dans l’artillerie).

Affecté à la section de chancellerie durant le 2e semestre de l’année 1910, Paul est en train d’acquérir une pratique du service d’état-major qui va le rendre apte à toute mission.

Le capitaine Pineau continue de se montrer du point de vue tactique un officier très complet. Il accomplit un dernier stage au 6e dragons durant les manœuvres d’automne.

Sa formation pratique d’officier supérieur s’achève à la fin du mois de septembre 1910. Muté au 119e R.I., il prend le commandement d’une des compagnies du régiment.

Les relations entre Suzanne et Paul se détériorent. Elles se dégradent tellement que le couple finit par se séparer. Suzanne rencontre l’écrivain Jean Giraudoux ; elle aura avec lui une longue histoire amoureuse et un enfant né en 1919, avant de l’épouser après son divorce avec Paul. Ce divorce est prononcé par un jugement du tribunal civil de la Seine le 20 mai 1920.

En 1911, Paul Pineau prend part aux manœuvres de cadres de la 6e D.I..

En 1912 le colonel du 119e R.I. écrit ceci à son sujet : « Le capitaine Pineau instruit très bien ses recrues. Il exerce une heureuse influence sur le régiment par ses connaissances étendues et le dévouement avec lesquels il aide les lieutenants qui étudient. Il y a là une démonstration évidente des exercices que peuvent rendre dans un régiment les officiers brevetés. »

Affecté à l’état-major de l’armée par décision ministérielle du 23 mars 1914, le capitaine Pineau est rayé des contrôles du 119e R.I. le 9 août 1914.

1er conflit mondial

Paul Pineau est au service des chemins de fer des armées au début de la mobilisation générale ; cet évènement à la fin du mois de juillet 1914 est annonciateur du premier grand fléau du 20e siècle. Dès les premiers mois du conflit, Paul fait une demande écrite pour rejoindre une unité combattante.

Nommé commandant à titre temporaire le 15 novembre 1914, il prend la tête du 2e bataillon du 28e R.I..

Le commandant Pineau s’occupe successivement d’un secteur de bataillon à la Neuville puis d’un secteur de deux bataillons à Berry-au-Bac. Il se distingue dans ces deux lieux par son esprit d’organisation, son entrain et son activité, en communiquant toute son ardeur à ses subordonnés ; ces derniers concourent, avec lui, à faire du village de Berry-au-Bac et des tranchées avoisinantes un secteur modèle.

Paul Pineau passe le Noël 1914 à Berry-au-Bac, son bataillon tient des tranchées creusées dans le village même avec le soutien de territoriaux du 78e R.I.T.. Il rédige un courrier à Henri Bordeaux, célèbre écrivain qui a rendu visite au 28e R.I. en décembre 1914.

Pour lire cette petite correspondance, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Site_du_28e_R

Paul montre un esprit très ingénieux qui ne laisse rien au hasard dans les affaires du 20 au 23 janvier 1915. Cet officier connaît parfaitement son personnel qu’il emploie à bon escient en lui communiquant sa flamme et sa ténacité.

Le commandant Pineau est proposé pour une citation à l’ordre de la Ve armée à la suite de l’affaire du 23 qu’il a su mener à bien.

Le 5 mai 1915, il est confirmé à titre définitif dans ses fonctions de commandant.

Cette titularisation lui permet de prendre le commandement du 3e B.C.P. dix jours plus tard. 

Avec ses chasseurs, il fait preuve, dans les combats très durs des mois de mai et de juin, de beaucoup de perspicacité, d’une très bonne aptitude au commandement et d’un grand courage personnel.

Le 11 juin 1915, son abri est écrasé sous des obus de 210. Il sort indemne de la situation avec une contusion grave du ménisque interne du genou droit. Il n’est pas évacué vers l’arrière.

Le 22 juin 1915, il est cité à l’ordre de la Xe armée.

D’un bataillon complètement détruit, recomposé à partir de renforts venus de plusieurs dépôts, il parvient à faire un corps très homogène. Paul Pineau conduit ses hommes de manière brillante dans l’offensive de septembre 1915. Il est décrit par le général Guillemot, responsable de la 85ème brigade, comme étant un chef de corps de 1ère valeur ayant une très haute conception de tous ses devoirs. De plus, cet homme est considéré comme étant un instructeur remarquable et un administrateur averti ayant un fort ascendant sur ses subordonnés.

Le commandant Pineau réorganise une nouvelle fois son bataillon, après les lourdes pertes subies dans les attaques de septembre, pour en faire un corps de troupe des plus solides et des plus brillants.

Il quitte le 3e B.C.P. le 2 février 1916 pour rejoindre le 3e bureau de l’état-major de la 2e armée.

À la tête du 149e R.I.

Chateau_de_Deniecourt_18_octobre_1916

Nommé lieutenant-colonel à titre temporaire, Paul Pineau reçoit le commandement du 149e R.I. le 10 septembre 1916. Ce régiment a été durement éprouvé au cours des combats qui eurent lieu les jours précédents dans le secteur de Soyécourt dans la Somme. Le 149e R.I. vient de perdre son chef de corps. Le lieutenant-colonel Gothié a été blessé avant d’être capturé par l’ennemi.

Le lieutenant-colonel Pineau, à la tête du régiment spinalien, prend part à la bataille de la Somme jusqu’en décembre 1916.

Poste_de_commandement_du_lieutenant_colonel_Pineau_en_octobre_1916

Le 21 décembre 1916, le général Guillemot note ceci dans le feuillet du personnel de son subordonné :

« Affecté au commandement du 149e R.I., au cours des opérations de septembre dans des circonstances particulièrement délicates, le lieutenant-colonel Pineau a su donner immédiatement la mesure des brillantes qualités de chef de corps dont il avait déjà fait preuve à la tête du 3e B.C.P. au cours des offensives en Artois. Appelé récemment à engager son régiment (novembre 1916) dans un secteur où il venait d’effectuer une relève en fin de combat, a eu l’heureuse initiative de réaliser des approches qui lui ont donné la possession de position ennemie et de s’y maintenir malgré de violentes contre-attaques précédées de jets de flammes. Chef de corps qui joint à une exceptionnelle valeur morale les plus précieuses qualités de commandement. Le lieutenant-colonel Pineau mérite au plus haut degré d’être titularisé dans le grade de lieutenant-colonel. »

À partir du 26 décembre 1916, le 149e R.I. se repose et s’instruit mi-partie au camp de Villersexel, mi-partie en deuxième ligne du secteur Seppois-Largitzen en Haute-Alsace.

Le_lieutenant_colonel_Pineau_devant_la_frontiere_alsacienne_en_fevrier_1917

Le 25 janvier 1917, le lieutenant-colonel Pineau est cité à l’ordre du 21e C.A..

Le_lieutenant_colonel_Pineau_devant_le_chateau_Belleau_le_13_mai_1917

Le 14 avril 1917, le 149e R.I. débarque à Montmirail.

Un mois plus tard, le lieutenant-colonel Pineau quitte le 149e R.I. en donnant son commandement au lieutenant-colonel Boigues. Il laisse à regret un régiment en parfait état sous tous les rapports : discipline, état moral, ordre, tenue, instruction.

L’après 149e R.I.

Il prend ses nouvelles fonctions comme sous-chef d’état-major au 10e C.A. après son départ du 149e R.I..

Le 1er octobre 1917, Paul Pineau est nommé lieutenant-colonel à titre définitif avant d’être désigné pour servir à la direction de l’arrière du grand quartier général.

Le 20 octobre, il est au service des chemins de fer occupant un poste de commissaire régulateur.

Le 5 mars 1918, il est détaché à l’armée américaine, avec la même charge professionnelle, sur la ligne de communication sud aux armées durant plus de sept mois.

Le 26 octobre le lieutenant-colonel Pineau devient chef du 3e bureau à l’état-major de l’armée française en Belgique. Durant quinze jours il assume les fonctions de sous-chef d’état-major de la 6e armée. C’est à ce poste qu’il apprend que l’armistice vient d’être prononcé.

Après l’armistice

Le lieutenant-colonel Pineau travaille à l’état-major de l’armée, aux armées, du 12 novembre au 10 décembre 1918 avant de devenir l’administrateur supérieur du district de Wiesbaden dans Hesse.

 Cet officier est remis à la disposition de son arme le 15 octobre 1919, à la suite d’une réduction d’effectif dans l’administration des territoires rhénans. Il est affecté pour ordre au 103e R.I..

Une semaine plus tard, Paul Pineau est sous l’autorité directe du ministre de la reconstitution industrielle. Affecté à la direction du service à Bruxelles, il est chargé de préparer l’organisation de la restitution des œuvres d’art et du mobilier artistique en accord avec le traité de Paix de Versailles

Il est ensuite détaché comme secrétaire général à la direction du service du charbon, une fonction qu’il occupe jusqu’en avril 1920.

Le lieutenant-colonel Pineau est mis en congé sans solde le 7 avril 1920 pour une durée d’un an. Ce congé est prolongé durant trois années.

Le 20 octobre 1921, il épouse, à la mairie du VIème arrondissement de Paris, Élisabeth Marie Machenschein, une femme âgée de 37 ans.

Le 15 novembre 1923, Paul Pineau est promu au grade de colonel de réserve. Ce jour-là, il est admis à la retraite et rayé des contrôles de l’armée active avant d’être affecté au gouvernement militaire de Paris.

Remis à la disposition de son arme par décision ministérielle 263-6/11 du 29 janvier 1930, il est adressé aux services militaires du territoire de la région de Paris par décision ministérielle du 10 février 1930.

Le colonel Pineau est rayé des cadres à partir du 14 janvier 1938. Il en a définitivement terminé avec sa carrière militaire.

Paul Pineau décède le 28 février 1948, chez lui, au 3 square Raynouard dans le XVIe de Paris.

Les_d_corations_du_lieutenant_colonel_Pineau

Décorations obtenues :

Croix de guerre avec 3 palmes et une étoile de vermeil.

Citation à l’ordre de la Ve armée du 5 février 1915 :

« Chargé de défendre un secteur délicat, l’a organisé avec une méthode remarquable et a préparé avec une grande habileté une contre-attaque qui a été couronnée de succès malgré un bombardement très violent. »

Citation à l’ordre de la Xe armée du 22 juin 1915 :

« A su par son ascendant personnel obtenir des débris de son bataillon dont il venait de prendre le commandement, un admirable effort, pour conquérir des tranchées énergiquement défendues et pour s’y maintenir malgré un violent bombardement et de nombreuses contre-attaques. »

Citation à l’ordre du 21e C.A. du 25 janvier 1917 :

« A pris dans des circonstances difficiles le commandement d’un régiment déjà éprouvé par la lutte et qui, sous sa vivifiante impulsion s’est de nouveau porté brillamment le 17 septembre 1916 à l’assaut des positions adverses. A pressenti les intentions du commandement et, sans attendre l’ordre, a talonné l’ennemi. A ainsi conquis une tranchée de près de 900 mètres, en a assuré l’organisation et y a maintenu ses unités jusqu’à la relève. »

Citation à l’ordre de la Xe armée du 20 février 1919 :

« Appelé à engager son régiment, le 149e R.I. dans un secteur où il venait d’effectuer une relève en fin de combat, a eu l’heureuse initiative de réaliser des approches qui lui ont donné la possession de positions importantes (14 octobre 1916) constituant une nouvelle parallèle de départ et permettant d’éviter de nombreuses pertes dans l’occupation du secteur. A pu, grâce à cette avance, enlever brillamment la position ennemie (7 novembre 1916) et s’y maintenir malgré de nombreuses contre-attaques précédées de jets de flammes. »

Chevalier de la Légion d’honneur le 16 juin 1915.

Officier de la Légion d’honneur arrêté du 13 août 1920 prenant rang à partir du 16 juin 1920.

Autres décorations :

Officier de l’instruction publique

Officier de l’ordre du Nicham Iftikar de Tunisie

Chevalier de l’ordre du mérite agricole

Médaille commémorative française de la Grande Guerre

Médaille interalliée de la victoire

Médaille japonaise : Officier de l’ordre du soleil levant

Médaille belge : Officier de l’ordre de Léopold

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Fiche signalétique et des services lue sur le site des archives départementales de la Sarthe.

Cahier Jean Giraudoux n° 31. Éditions Grasset & Fasquelle 2003.

Pour consulter la généalogie de Paul Pineau il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Geneanet

Le colonel Pineau possède un dossier sur le site de la base Léonore. Celui-ci peut se consulter sur le lien suivant.

Site_base_Leonore

Un grand merci à M. Bordes, à F. Amélineau, à A. Carobbi, à M. Porcher, à B. Sonneck et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

3 mai 2019

Ouest du bois en Hache, du 10 au 13 septembre 1915.

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Du 10 au 11 septembre 1915

Le 2e bataillon du 149e R.I. est toujours positionné en 1ère ligne. Les 1ère et 2e compagnies du régiment sont au fossé aux loups, la 3e à la tranchée des Saules et la 4e à la tranchée en V. Le 3e bataillon occupe des emplacements de 3e ligne.

Le secteur ennemi est plutôt calme, aucun mouvement de troupe n’est à signaler.

Une canonnade peu intense a lieu entre 12 h 00 et 16 h 00 sur la partie gauche du sous-secteur, du côté d’e5 et de f8. L’artillerie allemande reprend ses tirs de 21 h 00 à 22 h 00 sur e7 et f11. 

Deux torpilles tombent dans le voisinage de m2 et de la sape 9.

Dans la nuit du 10 au 11 septembre, le sous-lieutenant Didier, de la 6e compagnie, reçoit l’ordre d’aller fouiller le terrain en avant des lignes françaises. Cet officier doit chercher des éléments nouveaux concernant la disparition du sous-lieutenant Bozonnat. Il regagne la tranchée sans rien avoir trouvé.

Deux mitrailleuses ennemies semblent avoir été positionnées dans la tranchée o5 m5, à son intersection avec la parallèle circulaire contournant o5. Une observation fine à la jumelle a révélé 2 embrasures aux créneaux, mais aucune pièce n’a été distinguée pour l’instant.

De nombreux obus ennemis sont tombés sur toute cette zone de front entre 8 h 00 et 11 h 00.  

Les Allemands tentent de placer des réseaux de fil de fer devant leurs tranchées, en avant de la sape 7. Des feux de salve français partis de cet endroit les obligent à stopper net leur labeur.

Plusieurs patrouilles sont envoyées en avant des sapes 3, 4, 5, 6, 6’, 7, 8 et 9.

Le corps du sergent Landsmann est retrouvé dans un trou d’obus. Cet homme faisait partie des trois grenadiers portés disparus depuis la nuit du 9 au 10 septembre.

Les Français continuent d’améliorer leur secteur en aménageant les banquettes de tir et d’abris de leurs tranchées. Les travaux se poursuivent concernant la parallèle entre f11 et e7 et son point de jonction avec la parallèle intermédiaire. La sape 7’ est enfin terminée. Il faut également renforcer les défenses accessoires entre f11 et e7 et la limite nord du sous-secteur.

                                    Tableau des tués pour la journée du 10 septembre 1915

                                 Tableau des blessés pour la journée du 10 septembre  1915

Du 11 au 12 septembre 1915

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Il n’y a aucune manifestation du côté de l’ennemi. La nuit est plutôt tranquille, il n’y a que quelques coups de feu. 

Une canonnade intermittente et peu intense a lieu sur tout le front du sous-secteur principalement entre 14 h 00 et 16 h 00.

Les patrouilles françaises poussées en avant des sapes 8 et 8’ et 4 entendent les Allemands qui travaillent dans le labyrinthe en face de la sape 8. La situation est identique en face de f12, f11 et e7.

Tableaux des pertes du 149e R.I. du 11 septembre 1915

                                     Tableau des tués pour la journée du 11 septembre 1915

                                   Tableau des blessés pour la journée du 11 septembre 1915

Le 12, les tirs d’artillerie reprennent de minuit à 0 h 30 et de 8 h 00 à 10 h 00.

Plusieurs patrouilles sont envoyées en avant des sapes 4, 5, 6, 6’, 7,7’, 8, 8’ et 9.

                                    Tableau des tués pour la journée du 12 septembre 1915

                                  Tableau des blessés pour la journée du 12 septembre 1915

13 septembre 1915

Les compagnies du 3e B.C.P. viennent remplacer celles du 2e bataillon du 149e R.I..

Le bataillon Schalck est envoyé en réserve de division à la fosse 10 avec les 3e et 4e compagnies du 1er bataillon du régiment, s’éloignant ainsi de la 1ère ligne.

Bully_Grenay_fosse_n_10

Il ne reste, dans le sous-secteur de la ligne de front, que la 1ère et la 2e compagnie du régiment installées au fossé aux loups. Le 3e bataillon conserve ses emplacements.

La compagnie de mitrailleuses de brigade est maintenue sur sa position.

Sources :

Les archives du S.H.D. de Vincennes ont été consultées

J.M.O. du 3e B.C.P. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 816/2.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/10.

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Fond de carte du secteur de Noulette construit par V. le Calvez.

La vue "panoramique" du bois en Hache a été prise en juin 2017 par T. Cornet.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Chaupin, à T. Cornet, à V. le Calvez, au dessinateur Marko,  à M. Porcher, au Service Historique de la Défense de Vincennes et à l’association « Collectif Artois 1914-1915 ».

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