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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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2 février 2018

Marie Désiré Edmond Gindre (1887-1917).

Marie_Edmond_Desire_Gindre

Marie Désiré Edmond Gindre voit le jour le 15 janvier 1887 dans la maison familiale. Son père étant décédé, c’est Honorine Loye, une cultivatrice âgée de 54 ans, qui est chargée de montrer l’enfant à l’officier d’état civil de la mairie de Plainoiseau.

La déclaration est faite en présence de Joseph Gindre, cultivateur et de l'instituteur Charles Caillon.

Les circonstances du décès de son père, Edmond Gindre, ne sont pas connues. Celui-ci exerçait le métier de cultivateur.

La mère, Marie Louise Ardiet, âgée de 28 ans, vient de donner vie à son quatrième enfant.

Genealogie_famille_Gindre

En 1901, Henriette, la sœur ainée, mariée depuis 1896, ne vit plus sous le toit familial. Ses frères et sa mère travaillent comme journaliers agricoles, excepté Edmond qui n’est alors âgé que de 14 ans et qui doit toujours poursuivre sa scolarité.

La fiche signalétique et des services du jeune Gindre nous apprend qu’il possède un degré d’instruction de niveau 3. La mère ne s’est pas remariée. La précarité dans laquelle vit la famille semble évidente. Pour Edmond, il n’est vraiment pas question de poursuivre les études ; il lui faut vite aller gagner sa nourriture !

En 1906, Marie Louise Ardiet travaille comme cultivatrice. Elle vit à Montain avec son fils Abel.

C’est aussi l’année où Edmond doit se présenter devant le conseil de révision. Mais il fait un autre choix. Devançant l’appel sous les drapeaux, il décide de se rendre à la mairie de Lons-le-Saunier pour  y signer un engagement volontaire de 4 ans. Ce type de contrat est régi par l’article 50 de la loi de recrutement du 21 mars 1905, qui mentionne les conditions requises pour y prétendre.

C’en est fini de la vie jurassienne.

Arrivé au corps le 1er novembre 1906, Edmond devient rapidement 2e canonnier servant d’une batterie du 3e Régiment d’Artillerie Colonial. Marseille, Toulon ? Son lieu de casernement est inconnu, le régiment possède des batteries dans les deux villes.

Edmond Gindre n’a pas encore fêté ses vingt ans. Sept jours plus tard, il écope de 4 jours de salle de police, donnés par son lieutenant de section, pour avoir mis de la mauvaise volonté à exécuter une corvée et pour avoir donné de mauvais conseils à un camarade. C’est sa première punition, d’autres suivront.

Le 1er décembre 1906, le jeune homme reçoit une somme de 320 francs pour son engagement. Il n’a jamais été aussi riche de sa vie !  

Le 10 juin 1908, le canonnier Gindre est affecté à une batterie du 7e Régiment d’Artillerie Colonial. Il se prépare à l’embarquement pour aller faire son premier séjour à Madagascar entre le 6 juillet 1908 et le 5 août 1910. Quelque temps après avoir traversé le canal de Suez, il prend ses quartiers à Diégo-Suarez, à l’extrémité nord de l’île

Le 28 juillet 1908, son nouveau supérieur lui inflige 2 jours de salle de police pour mauvais entretien des ses armes.

Le 30 janvier 1909, le canonnier colonial Gindre se blesse à la main droite en construisant une case « Maillard ». Ces cases, du nom de leur inventeur, sont des baraquements préfabriqués en bois, importés de France, qui permettent de loger la troupe.

Le 9 novembre 1909, il décide d’en reprendre pour 5 ans en signant un nouveau contrat. Le 30, cette fois-ci, il touche une prime de 800 francs. Ce nouvel engagement prend effet à compter du 31 octobre 1910.

Le 5 août 1910, il est en France, de nouveau affecté au 3e Régiment d’Artillerie Colonial.

Le 29 novembre 1909, son chef d’escadron lui donne 2 jours de salle de police. Il a été surpris en ville en tenue irrégulière avec un képi fantaisie.

Edmond Gindre est nommé brigadier le 1er mars 1911.

Le 10 mai 1911, il est de nouveau puni de 4 jours de salle de police, pour être sorti en ville sans autorisation alors qu’il était de service. Dix jours plus tard, la punition est plus longue. Cette fois-ci, c’est 8 jours ! Il y a beaucoup de négligence dans son service de poste.

Edmond Gindre est devenu vaguemestre ; son capitaine lui porte,  le 20 septembre 1911, 4 jours sur son relevé des punitions, pour avoir abandonné son mulet sur la voie publique. Le 23 octobre, son supérieur lui donne 8 jours de consigne au quartier, pour avoir négligé son service de vaguemestre, en conservant, par-devers lui et pendant trois jours, des lettres destinées à un officier.

Le 1er août 1911, le brigadier Gindre est de nouveau muté au 7e Régiment d’Artillerie Colonial. Embarquant pour la seconde fois pour « l'île rouge », il rejoint Madagascar le 6 septembre 1911 pour être affecté à la 3e batterie du régiment.

En 1912, il est responsable de l’annexe du dépôt de remonte de Mantasoa, directement sous les ordres du capitaine Gauthé.

Le 28 octobre 1912, son chef de bataillon lui administre une punition de 8 jours de salle de police pour avoir bousculé et menacé par gestes et paroles un indigène, sans motif sérieux, ce qui a donné lieu à une plainte au général commandant supérieur.

Le 18 novembre, il subit une nouvelle punition, c’est la dernière, mais la plus sévère. Au cours d’une partie de cartes, pour un motif des plus futiles, il s’est laissé emporter par la colère en provoquant, par de violentes injures, un caporal, pour le forcer à se battre. La rixe a eu lieu, sans se soucier des hommes présents. Douze jours de salle de police !

Au total, il aura fait 44 jours de salle de police et 8 jours de consigne au quartier. Cela ne l’empêche pas d’être bien noté par ses supérieurs, comme le confirme l’avis suivant rédigé par le capitaine Launey le 3 mars 1914, à la suite de sa demande pour passer dans le grade supérieur.

« Le maréchal des logis Gindre, promu le 1er juillet 1913, rend les meilleurs services. Bon instructeur, cavalier solide, il a pris part à toutes les manœuvres de garnison en 1913, ainsi qu’aux écoles de feu et aux manœuvres de Moramaya.  À la rentrée de la batterie à Tananarive, il a été chargé de la mobilisation. Il s’occupe, à mon entière satisfaction, de ce service assez chargé. Trois cent cinquante réservistes et territoriaux, européens et indigènes sont, en effet, affectés à la 3e batterie. De plus, Gindre est employé à la tenue des écritures de la batterie, dont l’effectif des comptables n’est pas complet. Il se met au courant des fonctions de maréchal des logis fourrier et de maréchal des logis-chef.

 Le maréchal des logis Gindre a fait un premier séjour à Madagascar du 6 juillet 1908 au 5 août 1910. Il était alors en service à Diego-Suarez. Débarqué pour la deuxième fois à Madagascar le 6 septembre 1911. Sa santé a été excellente pendant ce deuxième séjour. S’il a eu trois entrées à l’hôpital ou à l’infirmerie en 1912 et en 1913, cela était pour une maladie absolument étrangère au climat. Je considère Gindre comme un très bon sous-officier et je transmets sa demande pour monter en grade avec avis favorable. »

Entrees_dans_les_formations_sanitaires

Début mars 1914, Edmond Gindre fait une demande écrite à son capitaine pour être autorisé à accomplir une quatrième année de séjour à la colonie (2e année supplémentaire).

Les événements, qui vont précipiter le monde dans le chaos, approchent… Août 1914, la guerre est déclarée contre l’Allemagne, la métropole mobilise…

Embarqué pour la France le 4 octobre 1914, promu maréchal des logis-chef deux jours plus tard, Edmond Gindre commence sa campagne contre l’Allemagne au 3e Régiment d’Artillerie Colonial,  le 25 octobre 1914.

Il est nommé sous-lieutenant à titre temporaire le 28 juillet 1915.

Les pertes importantes en officiers conduisent le G.Q.G. à proposer à des sous-officiers d’autres armes de passer dans l’infanterie comme sous-lieutenants. Il est donc probable que notre maréchal des logis ait été volontaire pour changer d’arme.

Le 6 août, il rejoint le front d‘Artois pour se présenter devant le lieutenant-colonel Gothié, chef du 149e R.I., qui lui donne le commandement d’une section de sa 9e compagnie.

Cet officier, maintenant âgé de 27 ans, participe aux violentes attaques du mois de septembre 1915, dans le secteur du bois en Hache.  Le 27, il est touché par un éclat d’obus à l’épaule gauche. Le sous-lieutenant Gindre a également une plaie légère à la tête. Ces deux blessures, qui ne mettent pas sa vie en danger, nécessitent tout de même une évacuation vers l’arrière.

Il obtient, à cette occasion, une citation à l’ordre de l’armée.

Après avoir subi les soins nécessaires, il retrouve sa compagnie toujours placée dans le même secteur, le 30 octobre 1915.

Le sous-lieutenant Gindre accomplit un stage de mitrailleurs au centre d’instruction du 21e C.A. du 6 au 12 décembre 1915.

Le 6 janvier 1916, le lieutenant-colonel Gothié écrit ceci à son sujet « Venu des sous-officiers de l’artillerie coloniale, s’est mis bien vite au courant des méthodes de l’infanterie et a rendu les meilleurs services comme chef de section à l’offensive de septembre devant Angres. Énergique et dévoué, très belle attitude au feu (une citation à l’ordre de l’armée).»

Début mars 1916, son régiment est envoyé dans le département de la Meuse pour aller protéger la ville de Verdun qui subit de violentes offensives allemandes depuis le 21 février. Le 31 mars, la 9e compagnie du 149e R.I., commandée par le capitaine Delung est, pour la seconde fois, en première ligne dans le secteur du fort de Vaux, avec le 3e bataillon qui est sous l’autorité du capitaine de Chomereau de Saint-André.

Pour en savoir plus sur cette période, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

Carte_1_journee_du_31_mars_1916

Le sous-lieutenant Gindre, au cours de cette période, reçoit une citation à l’ordre de la division.

Le 10 avril 1916, il est affecté à la 3e compagnie du 149e R.I.. Le régiment s’apprête à quitter la région de Verdun pour prendre la direction de la Champagne.

Les hommes du lieutenant-colonel Gothié s’installent dans une zone placée entre les buttes de Tahure et celles de Mesnil, près des Deux-Mamelles. C’est au cours de cette période d’accalmie pour le régiment que le sous-lieutenant Gindre poursuit sa formation théorique.

Il entreprend un stage d’instruction des commandants de compagnies entre le 22 mai et le 11 juin.

Poursuivant son instruction, il enchaîne les cours pour apprendre l’usage du canon de 37 mm entre le 22 juin et le 1er juillet 1916.

Une décision du 31 août 1916, prise par le général commandant en chef, aurait dû le mettre à la disposition du général de la 16e Division Coloniale pour être affecté à la compagnie malgache du 58e R.I.C., une mutation certainement liée à son passé militaire sur « l'île rouge ». Nous ne savons pas à quelle date il aurait dû prendre son service dans cette nouvelle unité, ni même s’il reçut officiellement l’information.

Comme l’atteste une citation à l’ordre du 21e C.A., cette décision n’a pas eu le temps d’être appliquée. En effet, le sous-lieutenant Gindre participe à la bataille de la Somme avec le 149e R.I. début septembre 1916. Le 4, il est grièvement blessé en entraînant sa section à l’assaut.

Pour en savoir plus sur cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Secteur_du_149e_R

Après une longue convalescence et un passage au dépôt divisionnaire, il est de nouveau affecté au 149e R.I..

En juillet 1917, le sous-lieutenant Gindre est choisi pour accompagner un groupe de soldats et le drapeau du régiment à Paris.

Ces hommes ont été désignés pour faire partie des délégations de régiments et de formations pour défiler derrière le général Augustin Dubail, durant la fête nationale du 14 juillet, dans les rues de la capitale, entre le cours de Vincennes et la place Denfert-Rochereau.

La photographie suivante, trouvée sur le site Gallica, montre deux soldats du 149e R.I. qui ont participé à cette cérémonie.

Revue_du_14_juillet_1917___Paris_147e_R

Si ces deux hommes nous offrent la certitude que le 149e R.I. était bien présent ce jour-là à Paris, l’agence Rol ne semble pas avoir de cliché du groupe de ce régiment. Par chance, nous disposons d’une vue partielle de la délégation du régiment spinalien centrée sur deux officiers, le lieutenant Husson derrière le drapeau et le sous-lieutenant Gindre à droite du cliché.

Revue_du_14_juillet_1917___Paris_149e_R

Le journal « Le Matin » publié le lendemain de l'événement parle de 134 drapeaux présents sur les lieux.

Le cliché suivant représente le sous-lieutenant Gindre posant devant le château de Vincennes.

Sous_lieutenant_Gindre_devant_le_chateau_de_Vincennes

Le 15 août 1917, le sous-lieutenant Gindre souhaite être titularisé dans son grade d’officier tout en restant affecté définitivement dans l’infanterie. Le lieutenant-colonel Boignes appuie sa demande en rédigeant l’avis suivant : « Officier très allant et plein de courage qui a donné un très bel exemple au feu. Est en outre très apprécié dans le commandement de sa section. Avis très favorable. »

Le 16 août, il passe devant le médecin aide-major Aimé Richard. Celui-ci estime que cet officier est de nouveau apte à reprendre ses services dans l’infanterie. La contre-visite faite par le médecin major de 1ère classe, Alexandre Briole, chef de service, valide le 1er diagnostic établi par son subordonné en écrivant : « Il est apte à faire un bon service comme officier de l’armée active. »

Le 25 août 1917, il est une nouvelle fois évalué par le lieutenant-colonel Boignes avec ce motif :

« Mérite, par son long stage comme sous-lieutenant à titre temporaire, d’être titularisé le plus tôt possible. A montré, sous un abord un peu rude, les plus solides qualités militaires : Ardeur, courage et dévouement.»

La date de sa titularisation n’est pas connue.

Le 149e R.I., qui n’a pas participé à une grande attaque depuis la fin de l’année 1916, est engagé dans la bataille de la Malmaison le 23 octobre 1917.

C’est au cours de cette offensive que le sous-lieutenant Gindre est mortellement blessé, touché à l’abdomen et à la cuisse gauche par plusieurs balles. Son décès est constaté dès son arrivée à l’ambulance 13/8.

Le sous-lieutenant Gindre avait pris le commandement de la 3e compagnie du régiment, après la mort du lieutenant Mouren et la blessure du lieutenant Malaizé.

Pour en savoir plus sur les évènements que se sont déroulés le 23 octobre 1917, il suffit de cliquer une fois sur la carte suivante.

1er_objectif_secteur_d_attaque_du_149e_R

Le commandant de Chomereau de Saint-André, chef du 1er bataillon, nous donne, dans son témoignage, quelques indications sur les circonstances de sa mort.

« Le commandant en troisième de la 3e compagnie, le sous-lieutenant Gindre, qui, gravement contusionné par accident, la nuit précédente, a voulu faire l’attaque quand même, est tué à son tour. »

Le lieutenant Gindre est enterré au cimetière militaire de la commune de Sermoise, dans une tombe qui porte le n° 56.

Le corps de cet officier est exhumé le 9 mai 1923. La famille n’ayant pas demandé la restitution de son cercueil, il est transféré au cimetière national d’Ambleny, pour être placé dans une nouvelle sépulture, numérotée 464, située dans le carré A.

Sepulture_sous_lieutenant_Gindre

Une habitante du village d’Eps du nom de Reine Martinage, fait une demande à la Croix Rouge Internationale pour savoir si le lieutenant Gindre aurait pu être fait prisonnier en septembre 1916. Elle renouvelle sa recherche auprès du ministère de la guerre le 30 juin 1919.

Fiche_C

Le lieutenant Gindre a obtenu les citations suivantes :

Cité à l’ordre de la Xe Armée n° 121 en date du 21 octobre 1915 :

« A fait spontanément plusieurs reconnaissances périlleuses en avant des lignes françaises les 25, 26 et 27 septembre 1915, vers Angres. A courageusement organisé une position conquise et a été blessé d’une balle à la tête le 27, au moment où il entraînait ses hommes à l’attaque.»

Cité à l’ordre de la 43e D.I. n° 121 en date du 17 avril 1916 :

« Excellent officier, plein d’allant, énergique et courageux. A donné le plus bel exemple de sang-froid et de courage à sa troupe, par son mépris du danger et son calme, la maintenant sous un violent bombardement pendant cinq jours. »

Citation à l’ordre du 21e C.A. n° 286 en date du 12 septembre 1916 :

« Officier de tout premier ordre, brave jusqu’à la témérité. Grièvement blessé le 4 septembre en entraînant sa section à l’attaque des positions ennemies. »

Citation à l’ordre de l’armée (publication dans le J.O. du 17 janvier 1918) :

« Officier d’un courage et d’un dévouement au-dessus de tout éloge. Déjà plusieurs fois cité à l’ordre, a été très grièvement blessé en se portant, avec sa section, à l’attaque des positions ennemies. »

Edmond Gindre est fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume le 10 juillet 1917.

Les noms et prénoms de cet officier et ceux de ses deux frères sont gravés sur le petit monument aux morts de la commune jurassienne de Montain, village où est née leur mère.

Cet homme est resté célibataire.

Sources :

Dossier individuel consulté au Service Historique de la Défense de Vincennes.

Fiche signalétique et des services provenant du site des archives départementales du Jura.

Le sous-lieutenant Gindre possède un dossier sur la base Léonore.

Pour le consulter, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Site_base_Leonore

La partie concernant le défilé du 14 juillet 1917 a été construite à partir de la lecture de divers articles trouvés sur le site « Gallica ».

La photographie de groupe du 147e R.I. provient également du site « Gallica ». Pour la consulter dans son format original, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante :

B

Le cliché de la sépulture du lieutenant Gindre a été réalisé par M. Lepage.

La photographie du monument aux morts de Montain a été trouvée sur le site « racine comtoise ».

Un grand merci à M. Bordes, à J. Baptiste, à A. Carrobi, à D. Gindre, à J. Huret, à M. Lepage, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.

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