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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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30 décembre 2016

Gustave Joseph Constant Joachim Juliard (1888-1918).

Gustave__Juliard

Gustave Joseph Constant Joachim Juliard est né le 7 septembre 1888, dans le petit village d’Orve, situé dans le département du Doubs. Il est le fils de Charles Joseph Arsène Juliard et de Marie Josette Mélitine Jacquot, un couple qui s’est marié à Orve le 13 juin 1886. Le père, qui travaille comme cultivateur, aura quatre enfants, deux filles et deux garçons, avec son épouse qui avait déjà eu une fille issue d’un premier mariage.

Gustave est le deuxième de la fratrie. Il quitte l’école après avoir appris à lire, écrire et compter, pour rejoindre le monde rural dans sa commune d’origine.

Gustave Juliard est inscrit, l’année de ses 21 ans, sous le numéro 45 du canton de Clerval pour la conscription de 1909. Il est classé dans la 2e partie de la liste, les médecins lui ayant diagnostiqué un goitre.

Le jeune homme va effectuer son temps de conscription dans l’artillerie. Le 8 octobre 1909, il doit se rendre à Besançon. C’est derrière une pièce de 75 du 4e R.A.C  qu’il va apprendre le métier de 2e canonnier servant.

Un ordre rédigé par le général commandant l’artillerie, datant du 18 novembre 1909, le classe au 9e régiment d’artillerie à pied. Trois jours plus tard, Gustave arrive à son nouveau corps pour y exercer de nouvelles fonctions. C’est comme canonnier ouvrier de 2e classe qu’il va poursuivre ses obligations militaires. Le 24 septembre 1911, le soldat Juliard est envoyé en disponibilité. Il peut retourner vivre et travailler dans son village natal avec son certificat de bonne conduite en main.

Rappelé à l’activité par suite de mobilisation générale, il arrive le 3 août 1914, au détachement de la 7e section de S.C.O.A. (Section de Commis et Ouvriers d'Administration) de Belfort. Le soldat Juliard est classé « service armé » par la commission de réforme de cette ville le 28 octobre 1914.

Le 15 janvier 1917, Gustave Juliard arrive à Chambéry pour intégrer le dépôt du 97e R.I.. L’ancien artilleur devient ainsi fantassin. Ce changement d'arme est peut-être dû à une punition. Mais c’est probablement son retour à un meilleur état de santé, redevenu compatible avec le service armé, qui l'amène à intégrer un régiment d’l'infanterie. Un territorial moins apte que lui, à certainement pris sa place dans la S.C.O.A. (service de l'arrière).  

Il arrive au 149e R.I. "aux Armées" le 20 mars 1917. Ce régiment se trouve, à cette période de l’année, dans un secteur calme au sud-est de Belfort, du côté de Friesen et d’Ueberstrass, deux communes qui se trouvent dans le département du Haut-Rhin.

Le 23 octobre 1917, Gustave Juliard est blessé au cours de la bataille de la Malmaison. La date de son retour dans le régiment n’est pas connue.

Quelques semaines avant l’arrêt des hostilités, il sert dans la 10e compagnie du régiment. Alors que ce dernier est engagé dans la bataille de Somme-Py, Gustave Juliard est très grièvement blessé à la tête. Il décède rapidement le 28 septembre 1918 à environ 4 km au nord de la voie ferrée entre Somme-Py et Maure.

Secteur_occupe_par_le_3e_bataillon_du_149_regiment_le_28_septembre_1918

Le sergent Eugène Nilhelm et le soldat Maurice Roulier seront les témoins de son décès.

Le soldat Juliard repose actuellement dans la nécropole nationale de Sommepy-Tahure. Sa sépulture individuelle porte le numéro 774.

Sepulture_Gustave_Juliard

Le nom de cet homme est inscrit sur le petit monument aux morts de la commune d’Orve. Gustave Juliard est resté célibataire et n’a pas eu de descendance.

Sources :

La fiche signalétique et des services de Gustave Joseph Constant Joachim Juliard a été consultée sur le site des archives départementales du Doubs.

La copie de l’acte de décès de cet homme aété envoyée par la mairie d’Orve.

La carte, qui indique le lieu approximatif où se trouve le 3e bataillon du 149e R.I. le 28 septembre 1918,provient du site « Géoportail ».

Le portrait du soldat Juliard provient de la collection personnelle d’une de ses petites nièces.

La photographie de la sépulture de Gustave Juliard a été réalisée par N. Galichet.

La photographie du monument aux morts de la commune d’Orve a été réalisée par C. Coulet. Elle a été trouvée sur le site « MémorialGenWeb ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à C. Coulet à N. Galichet, aux archives départementales du Doubs  et à la mairie d’Orve.

 

23 décembre 2016

7 avril 1916.

7_avril_1916

Les positions occupées par les unités de la 43e D.I. restent identiques à celles de la veille au soir.

Le 1er B.C.P, qui a relevé la veille trois compagnies du 158e R.I., est installé aux abris du ravin. Les trois bataillons du 149e R.I. occupent toujours les emplacements du 6 avril.

Carte_1_journee_du_7_avril_1916

Les bombardements se poursuivent tout au long de la journée avec des échanges d’artilleries, toujours très intenses, sur le secteur qui nous intéresse.

De ce fait, cette journée montre bien l’absence de journée « calme » dans ce secteur à cette période. Quatre soldats du 149e R.I. sont  tués au cours de cette journée, 12 autres sont blessés.

Dans la soirée, le lieutenant-colonel Abbat est évacué vers l’arrière pour être ensuite transféré sur la ville de Lyon où il sera soigné par les médecins de l’hôpital militaire Desgenettes. Le commandant Magagnosc assure l'intérim du commandement en attendant la nomination d'un nouveau chef de corps.

Carte_2_journee_du_7_avril_1916

Les premiers mouvements de relèves des derniers éléments de la 43e D.I. qui sont encore en 1ère ligne vont commencer dans la nuit du 7 aux 8 avril.

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

J.M.O. de la 86e Brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/26.

J.M.O. du 1er  B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 815/2.

J.M.O. du 28e R.I... S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 603/5.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

La photographie représentant le fort de Tavannes qui peut se voir sur le montage fait partie de la collection personnelle de N. Bauer.

Le portrait du lieutenant-colonel Émile Abbat est extrait du tableau d’honneur de la guerre 14-18 publié par la revue « l’illustration ».

Le fond utilisé pour la carte provient du J.M.O. du 28e R.I..

Le fond de carte utilisé pour le montage est extrait des ouvrages «  les Armées Françaises dans la Grande Guerre »  Tome IV Verdun et la Somme,  1er Volume, Carte n° 26.

Un grand merci à N. Bauer, à M. Bordes, à A. Carobbi, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

16 décembre 2016

Léon Émile Renard (1887-1914).

Leon_Emile_Renard

Léon Émile Renard voit le jour le 24 avril 1887 au domicile de ses parents, dans la petite ville vosgienne d’Épinal. Son père se prénomme Charles Jean Baptiste. C’est un homme âgé de 27 ans à la naissance de son fils. Il exerce le métier de manœuvre. Sa mère, Marie Rosalie Marotel, travaille comme brodeuse. Elle est âgée de 44 ans.

Léon perd sa mère à l’âge de 8 ans. Il devient orphelin à 14 ans.

Certainement dans l'obligation de travailler très jeune, Léon Renard devient paveur pour gagner son pain. Il habite dans le quartier de la Quarante-Semaine. C’est à cet endroit qu’il va faire la connaissance de sa future épouse, Cécile Augustine Baechler, une ouvrière qui travaille dans une des nombreuses usines de la ville. Ils se marient le 11 juillet 1908. De cette union naîtra un petit garçon qu’ils prénommeront Maurice Léon.

Léon Renard est inscrit, l’année de ses vingt ans, sous le numéro 147 du canton d’Épinal pour la conscription de 1908. Il est classé dans la 1ère partie de la liste après son passage devant le conseil de révision.

Sa fiche signalétique et des services ne donne aucune indication sur son parcours militaire.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne commence en été 1914, Léon Renard est rappelé à l’activité militaire.

Soldat à la 9e compagnie du 149e R.I., il sert comme clairon dans cette unité du régiment qui est sous les ordres du capitaine Souchard. Cette fonction laisse supposer qu’il a probablement été à l’école des tambours et des clairons, durant la période de ses obligations militaires.

Sorti indemne des premiers combats du mois d'août, Léon Renard est blessé le 19 septembre 1914, au cours d’une attaque qui se déroule dans le secteur du petit village marnais de Souain. Grièvement atteint, il est rapidement évacué vers l’arrière pour être soigné à l’hôpital temporaire n° 11 d’Orléans. Les médecins ne parviendront pas à le sauver. Il décède le 26 septembre 1914, après avoir reçu l'extrême-onction de l'aumônier Louis Blanluet.

Le soldat Renard est  inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de la ville d’Orléans. Sa sépulture porte le numéro 175.

Sepulture_Leon_Emile_Renard

Léon Renard a été décoré de la Médaille militaire à titre posthume ( J.O. du 4 janvier 1921).

« Mort pour la France des suites de blessures reçues le 19 septembre 1914 à Souain. »

Cette décoration lui donne également droit au port de la croix de guerre avec étoile de bronze.

Le nom de ce soldat a été gravé sur le monument aux morts de la ville d’Épinal.

Monument_aux_morts_Epinal_Leon_Renard

Sources

La fiche signalétique et des services et l’acte de naissance de Léon Émile Renard ont été consultés sur le site des archives départementales des Vosges.

La copie de l’acte de mariage et celle de l’acte de décès de cet homme ont été envoyées par la mairie d’Épinal.

Le portrait du soldat Renard a été fourni par M. Saleck.

La photographie de la sépulture de Léon Émile Renard a été réalisée par A. Durand.

La photographie du monument aux morts de la ville d’Épinal a été réalisée par J. N. Deprez.

Les sites « mémoire des hommes » et « Généanet » ont été consultés.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à J.N. Deprez, à A. Durand, à M. Porcher, à M. Saleck au Service Historique de la Défense de Vincennes, à la mairie d’Épinal et aux archives départementales des Vosges. 

9 décembre 2016

6 avril 1916.

6_avril_1916

Les trois bataillons du 149e R.I. occupent toujours les emplacements de la veille. À ce jour, il ne reste plus que les 4 compagnies du 2e bataillon du 149e R.I. qui occupent des positions de première ligne. Les deux autres bataillons du régiment sont en retrait. Le 3e bataillon est installé au tunnel de Tavannes et le 1er bataillon est à Verdun.

Carte_1_journee_du_6_avril_1916

Legende_carte_1_journee_du_6_avril_1916

Des patrouilles nocturnes françaises ont pu constater que l’ennemi était en train d’améliorer ses positions sur la croupe nord de Vaux-devant-Damloup et sur les pentes au nord et au nord-est du fort de Vaux.

Leurs défenses accessoires sont particulièrement renforcées au-devant de leurs tranchées qui font face au fort. Plusieurs patrouilles allemandes sont dispersées au nord du fort de Vaux.

Travaux dans le secteur de la 43e D.I.

Les Français s’organisent également dans le secteur de la 43e D.I.. Un grand nombre d’hommes s'activent à l’amélioration de leurs emplacements à coups de pelles et de pioches.

Dans la zone couverte par le 31e B.C.P. et par le 2e bataillon du 149e R.I., les tranchées de 1ère ligne, qui se trouvent au nord de l’étang de Vaux-devant-Damloup, sont approfondies. Celles-ci varient entre 1 m 30 et 1 m 80. Certaines d’entre elles sont équipées de banquettes de tir. Les défenses accessoires sont consolidées sur le saillant qui se trouve au nord-est de l’étang de Vaux-devant-Damloup.

La tâche n’est pas simple ! Les unités de la 43e D.I. subissent des bombardements intensifs tout au long de la journée, ce qui gêne considérablement l’activité des soldats. Les communications sont particulièrement visées et les points où se déroulent les nouveaux travaux se trouvent dans la ligne de mire des artilleurs allemands.

Le 149e R.I. au milieu d'un duel d'artillerie

Des tirs de gros calibres ont lieu sur la croupe nord de l’étang de Vaux-devant-Damloup et sur sa digue. Le tunnel de Tavannes et le fort de Vaux sont également bombardés par des obus de gros calibres à plusieurs reprises.

Le lieutenant-colonel Abbat, qui commande le149e R.I., est blessé en début d’après-midi par un éclat d’obus.

Les artilleurs français ne restent pas inactifs ! En  réponse aux bombardements effectués sur les tranchées françaises, l’artillerie lourde envoie de nombreuses fois ses obus sur les pentes au nord du fort de Vaux.

L’artillerie de tranchée lâche également une trentaine de bombes sur les tranchées des pentes nord et nord-est du fort de Vaux.

Les canons français effectuent un violent tir de barrage sur les tranchées allemandes à 18 h 00.

Pour comprendre ces violents bombardements, il faut à la fois s'intéresser au secteur et aux secteurs voisins. Dans celui de la 86e brigade, les travaux sont visibles de part et d'autre. Il est fort probable que les observateurs les signalent régulièrement, afin de freiner ou de causer des pertes parmi les travailleurs. Dans le secteur voisin, de violents combats se déroulent depuis trois jours. Ils ont permis au 74e.R.I. de reconquérir une partie du territoire perdu par les unités de la 70e D.I..

Trois soldats du 149e R.I. sont  tués au cours de cette journée, 13 autres sont blessés.

Carte_2_journee_du_6_avril_1916

Premier bilan du séjour à Verdun pour le 1er bataillon

Il est temps pour le 1er bataillon de faire le bilan de son séjour en 1ère ligne. Le commandant Magagnosc prend les renseignements nécessaires qui vont lui permettre d’établir une comptabilité précise de ses effectifs, compagnie par compagnie.

Il rédige le rapport suivant :

Le chef de bataillon Magagnosc, commandant le 1er bataillon du 149e R.I. à Monsieur le général commandant la 43e D.I..

J’ai l’honneur de vous adresser les comptes rendus faisant ressortir nettement l’effectif des compagnies du 1er bataillon à la date du 6 avril.

La 1ère compagnie qui compte dans le rang 58 caporaux et soldats est constituée à 2 sections ; la 2e compagnie comptant 51 caporaux et soldats est formée à 2 sections ; la 3e compagnie comptant 38 caporaux et soldats est formée à 1 seule section et la 4e compagnie dont l’effectif en caporaux et soldats est de 111 reste formée à 4 sections.

Il reste comme officiers au 1er bataillon :

Le chef de bataillon Magagnosc

Le lieutenant Canon

Les sous-lieutenants Bonhomme et Rousin

Le médecin aide major de 2e classe Médecin

Le médecin auxiliaire Deltrieu

Personnellement atteint le 2 avril, devant Vaux-devant-Damloup, de contusion par éclatement d’obus, je suis momentanément indisponible. Il m’est impossible, malgré toute ma bonne volonté, de conduire un bataillon dans le secteur avant quelques jours.

Le lieutenant Canon, atteint de dysenterie depuis une huitaine de jours, est indisponible.

Le lieutenant Rousin, atteint le 2 avril par un éclat d’obus, est momentanément indisponible pour quelques jours encore.

Le médecin auxiliaire Deltrieu, atteint de contusions multiples le 2 avril aux abris du ravin, à la suite d’éclats d’obus, est indisponible.

Il ne reste donc actuellement au 1er bataillon que le sous-lieutenant Bonhomme et le médecin aide-major Médecin de disponibles

Le capitaine de Chomereau commandant la 1ère compagnie est actuellement à la tête du 3e bataillon.

Les 8 tableaux suivants indiquent  les effectifs exacts des 4 compagnies du 149e R.I. à la date du 6 avril 1916.

Tableau_1_effectif__1ere_compagnie_le_6_avril_1916

Tableau_2_effectif_1ere_compagnie_6_avril_1916

Tableau_1_effectif__2e_compagnie_6_avril_1916

Tableau_2_effectif_2e_compagnie_6_avril_1916

Tableau_1_effectif_3e_compagnie_journee_du_6_avril_1916

Tableau_2_effectif_3e_compagnie_6_avril_1916

Tableau_1_effectif_4e_compagnie_6_avril_1916

Tableau_2__effectif_4e_compagnie_6_avril_1916

 Les pertes sont lourdes, aussi bien dans l’encadrement que dans les soldats. Certaines compagnies ont perdu 2/3 de leurs effectifs.

Attention toutefois avec la lecture de ces statistiques ! Dans chaque compagnie, des hommes restent en arrière pour s’occuper des cuisines, les infirmiers, les téléphonistes, les conducteurs... Les effectifs en première ligne ne sont pas l’effectif complet de la compagnie. Il ne faut donc pas en déduire un ratio de pertes par rapport à un effectif initial.

 Si le commandant dresse ce bilan, c’est qu’il sait probablement déjà que la relève approche. Mais chaque jour qui sépare les hommes du retour au repos à l’arrière est marqué dans ce secteur par de nouvelles pertes. La journée du 7 avril 1916 le confirmera.

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

J.M.O. de la 86e Brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/26.

Les archives du Service Historique de la Défense ont été consultées.

Pour en savoir plus sur l’engagement du 74e R.I. durant les combats d’avril 1916, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante pour accéder au blog de S. Agosto.

Blog_Stephan_Agosto

Le fond de carte, qui a servi de support à la réalisation de la carte donnant les emplacements approximatifs des 2e et 3e bataillons du 149e R.I., provient du  J.M.O. du 407e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 767/10.

La photographie qui se trouve sur le montage représente les ruines du village de Vaux-devant-Damloup. Elle est non datée.

Un grand merci à M. Bordes, à S. Agosto, à A. Carobbi, à T. de Chomereau, à A. Orrière, à M. Porcher, et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

2 décembre 2016

Eugène Gallon (1891-1914).

Eug_ne_Gallon

Le 13 janvier 1891, le maire de la petite commune de Thise, Jean Baptiste Alfred Bernard, reçoit la sage-femme, Jeanne Étienne Savourey, qui est accompagnée de l’instituteur Nestor Saillard et du boulanger Jules Saint-Aubin. Ces personnes viennent faire enregistrer la naissance du petit Eugène Voirin sur le registre d’état civil. L’enfant est né la veille dans la maison de son grand-père maternel. La mère est une jeune veuve âgée de 29 ans, qui se prénomme Cécile.

Jean François Marie Joseph Gallon épouse Cécile Voirin le 24 janvier 1895. Eugène est reconnu et légitimé par le couple. À partir de cette date, il portera désormais le nom de famille Gallon.

Eugène laisse l’école derrière lui pour rejoindre le monde du travail, après avoir acquis les bases de la lecture et de l’écriture. Sa fiche signalétique et des services nous apprend qu’il a exercé le métier de papetier.

Eugène Gallon est inscrit sous le n° 24 de la liste du canton de Marchaux.

De bonne constitution physique, il est, en toute logique, classé dans la 1ère partie de la liste de l’année 1912, par les médecins du conseil de révision.

En octobre 1912, Eugène, s’apprête à quitter Thise pour rejoindre une compagnie du 149e R.I., régiment qui est caserné dans la cité spinalienne. Eugène Gallon est incorporé à compter du 9 de ce mois.

Le soldat Gallon porte toujours l’uniforme lorsque les hostilités contre l’Allemagne débutent aux premiers jours du mois d’août 1914. À cette époque de l’année, le jeune homme fait partie d’une escouade de la 3e compagnie du 149e R.I. placée sous l’autorité du capitaine Islert.

Eugène Gallon ne va pas survivre à l’été 1914. En effet, ce soldat est tué au cours de la toute première rencontre avec les Allemands. Le 9 août 1914, il trouve la mort, durant les combats qui se déroulent près de Wisembach dans le secteur de la Chaume de Lusse.

Pour en savoir plus sur les évènements qui se sont déroulés au cours de cette journée, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

La_Chaume_de_Lusse

Eugène Gallon est longtemps considéré comme disparu sans qu’il puisse être envisageable de dresser un acte de décès avant plusieurs années.

La période confuse des premiers combats d’août 1914, avec ses listes importantes de pertes,  n’a certainement pas facilité la tâche de l’officier de l’état civil du 149e R.I.. Le capitaine Paul Toussaint a été dans l’impossibilité de trouver les deux indispensables témoins qui auraient permis d'authentifier la mort de ce soldat.

Ce n’est que le 28 juillet 1920 que le tribunal de première instance de Besançon officialisera le décès d’Eugène Gallon.

Une fiche, au nom de cet homme, qui se trouve sur le site du Comité International de la Croix Rouge, vient confirmer une recherche demandée par la famille pour tenter d’en savoir plus.

Fiche_Croix_rouge_Eugene_Gallon

Eugène Gallon, qui est resté célibataire, n’a pas eu de descendance.

Il n’y a pas de sépulture individuelle connue pour ce jeune homme décédé à l’âge de 23 ans.

Sources :

La copie de l’acte de naissance et celle de l'acte de décès d’Eugène Gallon ont été envoyées par la mairie de Thise.

Le portrait du soldat Gallon provient de la collection personnelle d’un habitant de la commune de Thise. 

Le site des archives départementales du Doubs ainsi que ceux de « Mémoire des hommes » et du Comité International de la Croix Rouge, ont été consultés pour réaliser cette petite note biographique.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à la mairie de Thise et aux archives départementales du Doubs. 

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