Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
Archives
23 septembre 2016

3 avril 1916.

3_avril_1916

Du côté du 1er bataillon du 149e R.I..

Les éléments de la 86e brigade qui ont participé à l’attaque du 2 avril viennent d’essuyer un échec massif. La partie du village de Vaux-devant-Damloup, qu’ils avaient pour mission de reconquérir, est demeurée entre les mains de l’ennemi.

Les pertes sont colossales. La 5e compagnie du 158e R.I. a englouti la quasi-totalité de son effectif sur la terre meusienne. Il manque à l’appel près de 340 hommes au 31e B.C.P.. Le 1er bataillon du 149e R.I. a perdu presque tous les hommes. La plupart d’entre eux ont été faits prisonniers à la suite d’une contre-attaque allemande.

Un bilan approximatif donne les chiffres suivants pour le 1er bataillon du 149e R.I..

Effectifs_du_1er_bataillon_du_149e_R

En dehors d’un bombardement violent et continu, il n’y a pas d’incident majeur dans le secteur du 31e B.C.P. et du reste du 1er bataillon du 149e R.I. durant la journée du 3 avril. Les troupes françaises peuvent, dans la mesure du possible, améliorer les positions occupées.

À l’ouest du 1er bataillon du 149e R.I..

L’état-major de la 43e D.I. doit maintenant réorganiser les positions qui restent fragilisées avec les troupes de réserve. En effet, les Français sont loin d’être à l’abri d’une nouvelle attaque ennemie. Mais les Allemands ne lanceront pas d’autre offensive dans la zone de la 86e brigade. L’ennemi reste particulièrement occupé dans le secteur de la 70e D.I.. Il poursuit son attaque commencée la veille. Ici aussi, il gagne du terrain.

Deux bataillons du 74e R.I., arrivés en renfort à 6 h 00, sont aussitôt lancés dans la mêlée pour tenter de reprendre la partie laissée aux Allemands dans le secteur de cette division.

Carte_1_journee_du_3_avril_1916

Legende_carte_journee_du_3_avril_1916

Du côté des 2e et 3e bataillons du 149e R.I..

Le 3e bataillon, commandé par le capitaine de Chomereau de Saint-André, occupe toujours le secteur du fort de Vaux.

Plan_dessine_par_le_capitaine_Gaston_de_Chomereau_de_Saint_Andre

Le commandant du 3e B.C.P. s’apprête à relever le 10e B.C.P. avec ses hommes. Il doit passer par le fort de Vaux en remontant en  1ère ligne. Le temps de rencontrer le capitaine de Chomereau de Saint-André, il apprend que de ce côté de la ligne de front, l’artillerie lourde française de 155 tire régulièrement trop court. Les coups proviennent de la direction du bois des Hospices. Il fait parvenir une petite note et un croquis, donnant les points d’impacts de ces obus, au général de Baucheron de Boissoudy responsable de la 43e D.I..

Points_d_impacts_des_obus_de_155_fran_ais

Sous les ordres du commandant Schalk, le 2e bataillon quitte le fort de Tavannes pour venir s’installer aux abris du ravin.

Carte_2_journee_du_3_avril_1916

Un peu en arrière de la 1ère ligne.

Le lieutenant-colonel Abbat, chef du 149e R.I., rédige son compte rendu de fin de journée depuis son P.C..

« Journée plus calme que les précédentes. Quelque obus à intervalles très espacés. Le travail consiste à réduire la largeur des cabanes, ce qui rend la circulation plus facile. Deux hommes peuvent se croiser plus facilement sur le côté laissé libre. Renouvelle encore demande instante d’appareils d’éclairages.»

Cette demande d'appareils d'éclairage peut paraître anecdotique. Elle ne l'était pourtant pas : les mouvements de troupes se faisaient le plus souvent la nuit, dans un noir plus ou moins complet. L'absence d'éclairage digne de ce nom dans les ouvrages et dans les lieux à forte concentration en hommes n'étaient pas sans poser de gros problèmes comme le montre cet extrait d'un rapport du génie de la 43e D.I..

« Le manque de lumière dans les forts de Vaux et de Tavannes et dans le tunnel de Tavannes  gêne considérablement la circulation des nombreuses unités qui y stationnent. Les relèves partielles, les corvées de ravitaillement en vivres, les tâches des différentes équipes de travailleurs sont considérablement ralenties par ce problème, qui entraîne des arrêts fréquents à l’entrée des forts et du tunnel. Ces endroits sont régulièrement bombardés, ce qui occasionne régulièrement des cris, parfois des chutes qui peuvent être graves… En un mot, cette situation rend particulièrement difficile le maintien de l’ordre et la discipline, sans parler de la lenteur des mouvements de troupes qui pourraient être beaucoup plus rapides. »

Dans la nuit du 3 au 4 avril 1916.

Les 5e et 8e compagnies du 149e R.I. viennent relever les 1ère et 4e compagnies du 158e R.I. placées dans le sous-secteur nord à la disposition du  31e B.C.P. vers 22 h 00.

D’autres mouvements de relèves vont avoir lieu dans le secteur de la 43e D.I. durant la nuit.

Sources :

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/5.

J.M.O. de la 70e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 394/1.

J.M.O. de la 5e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 268/9.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/12.

J.M.O. de la 86e Brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/14.

J.M.O. du 1er B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 815/2.

J.M.O. du 10e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 819/4.

J.M.O. du 31e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 826/26.

J.M.O. du 44e B.C.P.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 827/14.

J.M.O. du 74e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 660/13.

J.M.O. du 158e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 700/11.

J.M.O. du 226e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 721/2.

J.M.O. du 237e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 725/2.

J.M.O. du 269e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 733/9.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

Le fond de carte,qui aservi de support à la réalisation de la carte donnant les emplacements approximatifs des 43e et 70e D.I., provient du J.M.O. du groupement D.E. de la place de Verdun. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 70/7.

La carte dessinée du secteur de Verdun, qui peut se voir ici, a été réalisée simplement à partir des indications données dans les différents J.M.O. cités dans les sources. La marge d’erreur indiquant les positions des régiments des 43e et 70e D.I. risque d’être assez importante. Cette carte n’est donc là que pour se faire une idée approximative des lieux occupés par ces unités durant la journée du 3 avril 1916.

Le plan dessiné par le capitaine Gaston de Chomereau de Saint-André provient de la collection personnelle de son petit fils.

Les portraits des commandants Magagnosc, Schalck et du capitaine de Chomereau de Saint-André proviennent du tableau d’honneur de la guerre 1914-1918 publié par la revue « l’illustration ».

Le plan qui figure sur le montage est extrait de l’ouvrage « La bataille de Verdun expliquée sur le terrain et par les cartes » du colonel Marchal et du capitaine Forestier. Éditions H. Frémont  et fils.

La photographie du fort de Vaux  datée du 31 mars 1916 provient du livre allemand « Die Tragődie von Verdun 1916. II Teil. Dibenburg I.D.. Berlin 1928.

Le tableau suivant donne une indication sur les effectifs du 149e R.I. à la date du le 1er mars 1916.

Effectifs_du_149e_R

Un grand merci à M. Bordes, à S. Agosto, à A. Carobbi, à T. de Chomereau,  à A. Orrière, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

Commentaires
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
Visiteurs
Depuis la création 835 198
Newsletter
41 abonnés
149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.