Louis Nicolier (1894-1916).
Louis Nicolier est né le 4 mai 1894 au numéro 19 de la rue Part Dieu, à Lyon. Son père, qui exerce la profession de chauffeur, se prénomme Jean Louis. Sa mère, Marie Philiberte Joulier, travaille comme ménagère.
Le niveau de vie peu élevé de ses parents n’empêche pas le jeune Louis de faire des études supérieures. Peut-être a-t-il été boursier ? Le jeune homme part étudier la chimie à l’école française de tannerie lyonnaise, après avoir obtenu son baccalauréat. Louis fait partie de la promotion 1911.
Trois ans plus tard, la déclaration de guerre contre l’Allemagne vient mettre fin à sa vie d’étudiant. A-t-il obtenu son diplôme d'ingénieur ? Les éléments biographiques trouvés jusqu’à maintenant ne permettent pas de le certifier. Mais le fait qu’il ait été incorporé plus de deux mois après les autres de sa classe le laisse imaginer.
Inscrit sous le numéro 311 du 7e arrondissement de Lyon, il est classé dans la 1ère partie de la liste en 1914. Il est donc en excellente santé pour devenir soldat.
Louis est incorporé le 5 novembre 1914. Le futur combattant apprend qu’il doit rejoindre le dépôt du 149e R.I. qui se trouve à Épinal,et qu’il va devoir prendre le train pour se rendre dans la cité spinalienne. Il arrive au régiment deux jours plus tard. Après avoir fait une rapide formation, le soldat Nicolier s’apprête à rejoindre le régiment qui se trouve en Artois.
Dès le 13 janvier 1915, Louis Nicolier devient soldat de 1ère classe avant d’être nommé caporal le 22 février 1915. Son parcours au sein du 149e R.I. au front est plus difficile à établir : quand y arrive-t-il en renfort ? On sait juste qu’il se trouve à la 10e compagnie du régiment lorsqu’il est blessé le 31 mai 1915 à Aix-Noulette. La gravité de sa blessure n’est pas connue, ainsi que la durée de son éloignement du front, tout comme la date de son retour au régiment. Seule certitude, une photographie le montrant bras en écharpe, nous apprend que c’est le bras droit qui a été touché.
Le caporal Nicolier occupe les fonctions d’agent de liaison à la 2e compagnie,lorsque le 149e R.I. est engagé dans le secteur de Verdun en mars 1916. Cette fonction, qui est déjà en soi particulièrement dangereuse, est encore plus difficile dans le secteur du village de Vaux-devant-Damloup régulièrement bombardé par les Allemands. Envoyé en mission, sa compagnie n’a plus aucune nouvelle de lui entre le 1er et le 2 avril 1916.
Dans un premier temps, le caporal Nicolier est considéré comme disparu. Il existe une fiche attestant les recherches effectuées par la famille auprès du C.I.C.R..
La réponse négative de l’organisme le 16 janvier 1917 dut éteindre un dernier espoir : Il n’était pas prisonnier.
Ce n’est que le 30 juin 1921 que son décès est officiellement prononcé, à la suite d’un jugement rendu sur requête de la chambre du conseil du tribunal civil de Lyon.
Le caporal Nicolier a été inscrit au tableau spécial de la Médaille militaire à titre posthume.
« Soldat courageux et dévoué. Tombé glorieusement pour la France le 2 avril 1916 à Vaux. Croix de guerre avec étoile de bronze. »
Louis Nicolier est décédé à l’âge de 22 ans ; il est resté célibataire.
Compte tenu des circonstances de sa disparition et le contexte des évènements dans ce secteur de la bataille de Verdun, il repose certainement anonymement dans la crypte consacrée à ce secteur dans l’ossuaire de Douaumont.
Sources :
Fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales du Rhône.
Fiche lue sur le site du Comité International de la Croix Rouge.
Livre d’or « association des anciens élèves de l’école de chimie industrielle de Lyon et de l’école française de tannerie ».
Journal officiel de la République française du 1er août 1922 lu sur le site « Gallica ».
Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes.