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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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20 mai 2016

Témoignage de Louis Cretin : une longue retraite pour la C.H.R. du 149e R.I..

Girecourt_sur_Durbion

Tous mes remerciements à D. Browarsky et à T. Cornet qui me permettent de retranscrire sur ce blog le passage suivant du témoignage de Louis Cretin qui a été à la C.H.R. du 149e R.I. du début à la fin du conflit.

Le 22 août, la retraite continue. Un dirigeable allemand vient d’être abattu près de la frontière. Nous passons à Badonviller puis à Pexonne. Finalement, nous atteignons Raon-l’Étape après avoir fait au moins 50 km de repli depuis deux jours. Le service de brancardiers est impossible à assurer. Tout homme blessé, qui ne peut pas continuer, tombe fatalement entre les mains des Allemands. Plusieurs tentatives sont faites pour enrayer la poursuite. Sur les hauteurs de Neuf-Maisons, nous ne sommes pas parvenus à les arrêter. Nous continuons à battre en retraite en direction du col de la Chipotte. Nous arrivons le 24 au soir au village de Saint-Benoît. Nous sommes sans ravitaillement depuis quatre jours. Nous sommes exténués, les jambes sont raides. Les bretelles du sac nous scient les épaules et, toujours, toujours, quand nous croyons prendre quelques repos, les obus allemands nous harcèlent et nous poursuivent. Nous devenons des machines inconscientes.

Les civils se sauvent devant l’invasion, le spectacle est angoissant…

Le 25 août, l’avance allemande est maintenue sur les hauteurs boisées du col de la Chipotte. Notre régiment se bat sans arrêt dans le secteur et dans les environs de Ménil-sur-Belvitte. Les pertes sont grandes.

Le 28, le service de santé vient, en partie, se reposer aux casernements de Rambervillers. Dans la nuit, les Allemands marmitent le quartier. Nous sommes obligés de déménager en vitesse.

Le 30, je reçois la première lettre de chez nous. Celle-ci me rassure. J’étais inquiet en voyant mon pays occupé par les Allemands après notre retraite. Heureusement que le 7e C.A. a réussi à maintenir les Allemands sur les hauteurs de Thann. Tranquillisé de ce côté-là, je reprends courage.

Chaque fois que cela est possible, nous relevons nos blessés, mais nous ne pouvons pas le faire à découvert, car l’ennemi nous tire dessus.

La bataille est toujours aussi acharnée au cours des derniers jours du mois d’août, mais, maintenant, nous tenons nos positions. Les Allemands sont définitivement arrêtés.

Le 1er septembre, des officiers d’un autre corps viennent reconnaître le secteur. Le 2 septembre, le régiment est relevé. Il vient cantonner à Girecourt-sur-Durbion. Le 3, nous reformons les compagnies et nous nous reposons. Dans la nuit du 4, nous partons embarquer à Darnieulles où nous faisons l’embarquement des voitures.

Le 21e C.A. quitte les Vosges pour une destination que l’on ignore. Le grand quartier général savait la valeur de nos hommes et voulait nous employer utilement. Les nouvelles commencent à transpirer. Nous apprenons avec effroi que les troupes allemandes, après avoir envahi la Belgique et nous avoir défaits à Charleroi, s‘approchent de Paris.

Référence bibliographique :

Témoignage de Louis Cretin.

Un grand merci à M. Bordes,  à D. Browarsky et à T. Cornet. 

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