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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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25 septembre 2015

24 août 1914.

149e_R

Le 149e R.I. est installé depuis la veille dans le secteur de Neuf-Maisons pour construire une position fortement retranchée qui est censée stopper l’avancée ennemie.

Dès 5 h 00, le colonel Menvielle reçoit l’ordre d’opération générale pour la journée.

Il apprend que toutes les unités du 21e C.A. doivent rester sur place pour consolider les emplacements occupés. Dans la mesure du possible, les avant-postes devront être aussi maintenus en position.

Le soleil n’est pas encore levé… Peu importe, les « terrassiers » du 149 R.I. se remettent à l’ouvrage, il faut poursuivre le travail commencé la veille en continuant de creuser des tranchées.

Le responsable du 149e R.I. est également informé que son régiment pourrait relever le 158e R.I. pour que celui-ci puisse passer à la réserve générale si le général de division commandant le secteur en fait la demande.

La 2e partie de l’ordre général d’opération, relatif au ravitaillement en vivres et en munitions et aux évacuations, arrive entre les mains du colonel Menvielle vers 6 h 50. Il sait maintenant ce qu’il doit faire pour la journée… Mais rien ne va se passer comme prévu !

Neuf_Maisons

À 7 h 30 le capitaine Lescure reçoit l’ordre d’envoyer une de ses compagnies à la croisée des chemins se dirigeant l’un sur Pexonne, l’autre sur Fenneviller à 800 m au nord de la Pille ferme.

C’est la 2e compagnie qui est désignée pour accomplir cette mission. Une fois sur place, cette unité devra se mettre en liaison avec l’adjudant-chef Pinard, qui occupe, avec une section de la 11e compagnie, un poste établi sur la route de Pexonne vers le carrefour précité.

La 2e compagnie qui se retranche sur place doit également établir des liaisons très assurées avec le colonel du régiment.

Le général commandant la 85e brigade fait savoir au colonel Menvielle que le village de Pexonne vient d’être attaqué.

 À 8 h 35, une forte attaque allemande débouche également de la lisière sud du bois des Haies.

L’ennemi arrive à proximité de la voie ferrée. Cette information, qui vient d’être fournie par un officier d’état-major de la 86e brigade, a été envoyée au colonel par le général Pillot.

Une heure plus tard, le colonel informe le général commandant la 43e division que la position retranchée occupée par son régiment n’a pas encore été attaquée par l’infanterie. Par contre, celle-ci essuie les tirs de l’artillerie allemande qui cherche surtout à toucher les batteries françaises. Le colonel Menvielle communique au commandant du groupe d’artillerie tous les renseignements qui lui parviennent, pour qu’il puisse améliorer les tirs de ses 75.

Vers 9 h 45, le commandant du 1er bataillon du 149e R.I. informe son supérieur hiérarchique qu’il vient de recevoir l’ordre du général commandant la 85e brigade de porter son bataillon en réserve au sud de Neuf-Maisons, sur la route de Raon-l’Etape.

Une heure plus tard, le général de brigade demande par téléphone que le mouvement de ce bataillon soit stoppé au plus vite.

Le message est transmis au capitaine Lescure. Ses compagnies viennent reprendre leur emplacement premier.

À 12 h 10, le général de brigade fait savoir qu’il a fait stopper le mouvement du 1er bataillon et qu’il le conserve sous son commandement vers la maison forestière.

L’adjudant-chef Pinard et sa section ont quitté le carrefour situé à 2 km au sud de Pexonne à 10 h 45. Carrefour où ils étaient installés depuis la veille. Ces hommes ont été relevés par des éléments de la 2e compagnie. Le sous-officier Pinard fait savoir au colonel Menvielle que deux colonnes d’infanterie ennemie fortes chacune de 2 bataillons ont été signalées marchant depuis la vallée de la Plaine, en direction de la Pierre-Percée. C’est un cavalier du 4e Chasseur qui lui a fourni ces renseignements une demi-heure plus tôt.

Aux dires du même cavalier, Celles-sur-Plaine et la Pierre-Percée ne seraient plus tenues par les Français. Un escadron de uhlans a été signalé du côté de la Pierre-Percée. En outre vers 10 h 30, un maréchal des logis du 4e Chasseurs a dit à l’adjudant-chef Pinard que Badonviller n’était plus entre les mains des fantassins français et que les batteries de 75, qui étaient installées au sud de Badonviller, avaient dû se retirer.

Le sous-officier Pinard a, du reste, vu plusieurs batteries avec des échelons qui se sont repliés par le chemin de crête qui aboutit à 2500 m au sud-est de Neuf-Maisons. Les canons d’une batterie sont restés sur place.

L’adjudant-chef Pinard a aussi aperçu des petits groupes du 21e B.C.P. en provenance de Pierre-Percée, qui battaient en retraite à travers les petits bois où il se trouvait.

Le colonel Menvielle rédige un compte-rendu à partir de toutes ces informations pour les adresser au général de brigade. Il est 12 h 55.

Carte_1_journee_du_24_aout_1914

Legende_carte_1_journee_du_24_aout_1914

Un ordre est donné au lieutenant Petijean à 13 h 00. Cet officier qui commande la 1ère section de mitrailleuses doit se tenir prêt, si nécessaire, pour contenir une attaque d’infanterie et de cavalerie qui pourrait déboucher de Vacqueville et de ses environs sur Veney et Neuf-Maisons. Le lieutenant Petijean fait savoir à ses supérieurs que le 109e R.I. a complètement abandonné ses tranchées.

Le commandant François reçoit l’ordre d’envoyer la section de la 6e compagnie,qui est actuellement placée en renfort, faute de place, dans les tranchées. Cette section vient s’installer à la gauche de la 1ère ligne, dans  la 1ère tranchée qui a été évacuée par le 109e R.I..

Le général Pillot donne l’ordre de retraite à 13 h 45. Le colonel Menvielle doit prendre le commandement d’un détachement composé des 2e et 3e bataillons du 149e et du 4e groupe d’artillerie de campagne du 21e C.A..

Un quart d’heure plus tard, le chef du 149e R.I.envoie à ses 3 chefs de bataillon et au commandant du 4e groupe d’artillerie de campagne du 21e C.A., l’ordre de repli concernant la marche du 109e R.I. et des 2 bataillons du 149e R.I..Ce groupe doit partir de la maison forestière puis passer par Clairupt. La retraite s’effectue par Thiaville. Le mouvement de repli commencera sur ordre du colonel en 2 échelons.

Carte_2_journee_du_24_aout_1914

Legende_carte_2_journee_du_24_aout_1914

Le régiment se rassemble dans le petit village de Fagnoux, à 1200 m au sud-ouest de l’église de Thiaville à 18 h 30.

Dix minutes plus tard, le colonel Menvielle se dirige avec ses 2e et 3e bataillons sur Ménil.

Le lieutenant-colonel Escallon et le 1er bataillon du régiment sont désignés pour faire partie d’un groupement directement sous l’autorité du général Pillot. Les hommes du capitaine Lescure ont pour mission de défendre le passage de la Meurthe par le pont de Thiaville.

Les 1ère, 2e, 3e et 4e compagnies bivouaquent en arrière des tranchées au nord de Fagnoux.

Les 2e et 3e bataillons du 149e R.I. arrivent à Menil-sur-Belvitte vers 20 h 00. Ils sont attendus par un détachement de réservistes en provenance du dépôt de Langres. Ces 250 hommes, qui sont sous les ordres du capitaine Ravon, vont servir à combler les pertes d’Abreschviller.

Le bivouac du 1er bataillon est canonné pendant la nuit par les Allemands.

Sources bibliographiques :

J.M.O. du 149e R.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 696/8.

J.M.O. de la 85e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/9.

J.M.O. de la 86e brigade. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 520/13.

« Opérations du 21e Corps d’Armée » général Legrand-Girarde, aux éditions Plon Nourrit Cie.

Historique du 149e  Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

Les archives du Service Historique de la Défense de Vincennes ont été consultées.

La photographie de groupe de soldats du 149e R.I. est antérieure à août 1914.

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à É. Mansuy, à M. Porcher et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

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