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149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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31 juillet 2015

Les premiers mois de l'année 1918 sur le front des Vosges (4e partie)

Violu_8

 

L’ennemi devient de plus en plus agressif dans les premiers jours du mois de mars 1918. Son artillerie, riche en calibres en tout genre, procède à des concentrations de tirs particulièrement violents. Les défenses accessoires de la 43e D.I. vont être régulièrement bousculées.

 

Ces bombardements ennemis préparent la voie à des petites attaques d’infanterie qui sont menées par les « sturmtruppen », des unités allemandes spécialisées dans ce type d’action.

 

1er mars 1918

 

Une garnison de sécurité, qui doit prendre en charge la ligne de dernière résistance, est en cours de création. Les travaux, effectués depuis plusieurs semaines dans le secteur de la 43e D.I., permettent maintenant une meilleure utilisation des effectifs. Cette unité est constituée de deux compagnies du 31e B.C.P., d’une compagnie du 143e R.I.T., de plusieurs sections de mitrailleuses issues de ces deux unités et d’une section du 149e R.I..

 

Des mouvements de relèves ont lieu dans le secteur occupé par le 149e R.I..

 

Un exercice de port de masque est effectué par les unités qui se trouvent dans le P.A. Grande Goutte

 

2 mars 1918

 

Les Allemands profitent d’un épais brouillard pour accentuer leurs efforts concernant les travaux d’aménagement de leurs tranchées.

 

Il y a une grande activité réciproque des deux artilleries sur tout le front de la 43e D.I..

 

Vers 12 h 00, les canons français ripostent violemment en tirant sur les batteries et minen qui bombardent la région du Violu. Ceux-ci concentrent leurs tirs sur les points sensibles de l’ennemi qui ont été repérés.

 

Des mouvements de relèves intérieures se déroulent dans le C.R. la Cude.

 

Un homme est blessé au 149e R.I..

 

3 mars 1918

 

Les tirs d’artillerie allemands et français sont encore plus violents que les jours précédents. Le secteur du Violu, occupé par le 3e bataillon du 149e R.I., subit des tirs puissants de concentration. Ils sont accompagnés de tirs d’interdiction sur les arrières immédiats des points visés.

 

Les patrouilles de surveillance et de vérification des réseaux parviennent tout de même à faire leur travail dans ce secteur. Pour les hommes qui sont de corvée, il n’y a pas le choix, il faut remettre à neuf les tranchées et les boyaux qui ont été éboulés par les obus ennemis.

 

Un homme est blessé au 149e R.I..

 

4 mars 1918

 

Une alerte aux gaz est donnée dans les lignes ennemies vers 3 h 00. Les klaxons sont entendus pendant un bon quart d’heure.

 

L’artillerie française vient de donner une réponse identique aux Allemands qui leur ont envoyé des obus toxiques.

 

Dans la matinée, les artilleurs français effectuent un tir de barrage en utilisant des obus de 75 et de 95 dans le secteur allemand du C.R. Violu.

 

La pluie et la neige sont au rendez-vous. La visibilité reste particulièrement mauvaise jusqu’à 15 h 00. Ce qui rend l’artillerie moins virulente. Quelques tirs de concentration de la part de l’artillerie allemande ont tout de même lieu dans le secteur du Violu.

 

Le_violu_9

 

Les dommages causés par les obus doivent être aussitôt réparés. Il faut vite remettre en état les réseaux qui viennent de subir des brèches importantes.

 

Des mouvements de relève intérieure s’effectuent dans le C.R. Grande Goutte.

 

5 mars 1918

 

L’artillerie allemande effectue des tirs de harcèlements continus sur les premières lignes, les batteries, et les arrières immédiats des premières lignes de la 43e D.I.. Ces tirs causent de sérieux dégâts dans les tranchées qui finissent par retarder l’avancement des travaux.

 

Quelques hommes du bataillon Schalck effectuent une reconnaissance du côté de la ferme Gretschy. Ils sont vite repérés par l’ennemi. Une douzaine d’obus de gros calibre est envoyée en direction de la ferme.

 

ferme_Gretschy

 

L’artillerie française répond aussitôt par des tirs de contre préparation d’offensive et des tirs de  concentration en utilisant des obus ordinaires et des obus spéciaux.

 

6 mars 1918

 

L’artillerie allemande continue de manifester une grande activité tout au long de la journée. Le secteur du Violu est particulièrement visé et les bombardements causent à nouveau d’importants dégâts. Ceux-ci doivent être réparés au plus vite.

 

L’homme de troupe du 149e R.I. est à la peine ; en plus des corvées de réparations à effectuer, il lui faut aussi déblayer la neige qui est abondante.

 

Des mouvements de relève intérieure se produisent dans le C.R. la Cude. Un soldat du 149e R.I. est blessé au cours de cette relève.

 

Un exercice de port de masque a  lieu dans le C.R. Grande Goutte.

 

7 mars 1918

 

L’artillerie allemande est devenue moins virulente que les jours précédents. Elle effectue quand même un fort tir de concentration sur les premières lignes qui se trouvent dans le secteur du Violu. L’artillerie française répond par des tirs de contre préparation d’offensive en envoyant des obus de 75, 90, 95 et 120.

 

Des mouvements de relève intérieure se réalisent dans le C.R. la Cude.

 

Le soldat Pierre Garreau de la 9e compagnie est tué, trois autres soldats du régiment sont blessés.

 

8 mars 1918

 

L’artillerie allemande retrouve toute sa vitalité. L’ennemi concentre ses tirs sur les C.R. de la Cude et du Violu. Les 1ère et 2e lignes françaises subissent d’importants tirs de harcèlement.

 

La riposte des canons français ne tarde pas à se faire entendre. Les tranchées allemandes et les batteries qui viennent d’être vues en action sont aussitôt prises pour cibles.

 

Les travaux en cours effectués par les équipes de « terrassiers » se poursuivent.

 

9 mars 1918

 

La matinée du 9 mars est marquée par une série de vives actions d’artillerie et d’infanterie dans le secteur du 149e R.I..

 

Un groupe d’hommes du bataillon Fournier doit effectuer un coup de main dans la tranchée de Constantinople à 5 h 30. Le détachement prévu pour le mener à bien est en position au P.A. Violu sud. Un puissant bombardement de 15 minutes doit précéder cet évènement.

 

Mais ce sont les Allemands qui vont créer l’effet de surprise ! Un violent pilonnage ennemi débute à 5 h 00, devançant d’un quart d’heure l’action qui doit être menée par les Français.

 

Les obus et les minen tombent dru sur un front d’environ 3 km. La zone bombardée se situe entre le nord de l’observatoire Pacchiodo et le sud de l’observatoire du Clésio. Le tir est particulièrement intense sur le P.A. Violu nord et sur la partie nord du P.A. Regnault.

 

observatoire_Pacchiodo

 

Suivant le programme préalablement établi, le tir de préparation d’artillerie de la 43e D.I. commence, comme prévu, à 5 h 15. Un quart d’heure plus tard, le détachement d’assaut du 149e R.I. se dirige sur la tranchée de Constantinople. Malheureusement pour lui, celle-ci n’est plus occupée. La tranchée a été évacuée quelque temps auparavant. Cette mission est un échec. Les hommes font rapidement demi-tour. Deux soldats sont légèrement blessés dans cette opération.

 

Le bombardement allemand prépare, en fait, trois attaques d’infanterie distinctes les unes des autres.

 

La première a pour objectif le G.C. du nord du P.A. Regnault qui se trouve devant le Bernhards Stein. Cette attaque, qui est soutenue par des lance-flammes, est rejetée par les grenadiers et les V.B. du 149e R.I.. Les Allemands ne sont même pas parvenus au contact.

 

La seconde se porte sur le G.C. du centre du P.A. Violu nord en 50 92.

 

Une troisième attaque est lancée sur le G.C. sud du P.A. Violu nord. (G.C. Alger au débouché du boyau Violu nord sur la parallèle principale).

 

Secteur_du_Violu

 

Cette action ennemie est menée par un groupe composé d’une petite centaine d’hommes.

 

Le G.C. français est occupé par une section de mitrailleuses et par une section de soldats. Tous ces hommes se retrouvent vite encerclés par les fractions ennemies. Complètement isolés du reste de leur compagnie, ils demeurent à leur poste de combat et tentent de se défendre à la grenade.

 

Le lieutenant de Villepoix, un aspirant, deux sergents, un caporal fourrier, 4 caporaux et 28 soldats sont faits prisonniers. Deux hommes sont également blessés au cours de cette opération.

 

Tous les abris ont été effondrés et incendiés après le passage de l’ennemi dans ce secteur.

 

Une contre-attaque française est menée à partir du G.C. Agen. Elle met en fuite les Allemands qui étaient en train d’emporter les mitrailleuses. Les pièces sont récupérées et le terrain est réoccupé. Malheureusement pour eux, les prisonniers qui ont été capturés n’ont pas pu être libérés. Ces derniers vont bientôt devoir prendre la direction de l’Allemagne…

 

Le calme revient vers 7 h 00.

 

L’artillerie reste très active tout au long de la journée.

 

Des mouvements de relève intérieure ont lieu dans le secteur du Violu.

 

10 mars 1918

 

Il y a une activée d’artillerie réciproque tout au long de la journée. De nombreux réglages de tir sont effectués. Les travaux habituels sont menés à bien.

 

Deux hommes du 149e R.I. sont blessés au cours de cette journée.

 

 

 

11 mars 1918

 

Une activité allemande importante est observée du côté de la tranchée de Constantinople, laissant présager une possible opération. Plusieurs avions ennemis survolent les lignes françaises.

 

Les patrouilles de surveillance et de vérification des réseaux font leurs sorties journalières. Les canons français effectuent quelques tirs de réglages, de harcèlements et de représailles. L’artillerie allemande reste peu active.

 

Des mouvements de relève intérieure se déroulent au C.R. la Cude.

 

Le soldat Eugène Pinget-Gay se tue accidentellement. Il faisait partie de la 5e compagnie.

 

12 mars 1918

 

L’artillerie et l’aviation se montrent actives, de part et d’autre, tout au long de la journée. De nombreux tirs de réglage ont lieu sur l’ensemble du front de la 43e D.I..

 

Les patrouilles habituelles d’infanterie exécutent leurs tâches quotidiennes.

 

Des mouvements de relève intérieure se produisent au C.R. Grande Goutte.

 

13 mars 1918

 

Une note de service fait savoir qu’il faut mettre en retrait les P.C. de commandement de compagnie pour les mettre à l’abri des coups de main ennemis. Cet ordre arrive certainement à la suite des évènements qui eurent lieu le 9 mars.

 

Les deux artilleries exécutent des tirs de réglages et de harcèlements, de représailles et de ripostes.

 

Les patrouilles de surveillance et de vérification des réseaux sont de nouveau sollicitées.

 

L’espace aérien français est survolé par de nombreux avions.

 

Des mouvements de relèves intérieures se passent dans le C.R. la Cude.

 

14 mars 1918

 

L’aviation reste active toute la matinée.

 

Les tirs de l’artillerie allemande sont supérieurs à la normale. Les canons allemands effectuent de très nombreux tirs de harcèlement et de barrage.

 

Un homme du 149e R.I. est blessé.

 

15 mars 1918

 

La journée est beaucoup plus calme que la veille. Six pièces de 90 et 8 pièces de 95 vont être installées à l’arrière de la ligne de résistance. Ces batteries reçoivent l’ordre de la défendre en cas d’attaques ennemies.

 

Les tranchées occupées par le 149e R.I. sont survolées par quelques avions.

 

Le soldat François Deborde de la 1ère compagnie du régiment est tué. Onze soldats sont également intoxiqués, mais ils ne seront pas évacués vers l’arrière.

 

Grâce à son travail de recherche sur le site des prisonniers de la Première Guerre mondiale du C.I.C.R., E. Surig a pu identifier 5 personnes qui ont été capturées au cours de l’opération allemande qui s’est déroulée dans la journée du 9 mars 1918.

 

                                   Liste des hommes du 149e R.I. qui ont été capturés le 9 mars 1918

 

Sources :

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes Réf : 26 N 344/7 et 26 N 344/8.

 

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

« La 43e Division pendant la campagne de 1918 » Mayence grande imprimerie moderne. 1922.

 

Le fond de carte utilisé pour toutes les illustrations provient du J.M.O. du 112e R.I.T.. Celle-ci peut se consulter sur le site « Mémoire des Hommes ». Référence du J.M.O. du 112e R.I.T. : 26 N 796/15. 

 

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carrobi, à É. Mansuy, à E. Surig, au Service Historique de la Défense de Vincennes et au Comité International de la Croix Rouge.

24 juillet 2015

Les premiers mois de l'année 1918 sur le front des Vosges (3e partie)

Poste_de_police_du_M_z_

 

L’état-major français n’a plus vraiment de raison de craindre une attaque d’envergure ennemie dans le département des Vosges. Cependant, pour donner le change sur ses véritables intentions, le commandement allemand impose une vive activité à ses hommes qui se trouvent dans les nombreuses zones de front, autres que celles sur lesquelles il projette d’effectuer ses prochaines offensives.

 

Les Allemands essayent également de « construire une carte » donnant la répartition géographique des différentes divisions alliées, à partir des prisonniers capturés dans les différents secteurs.

 

Certains terrains d’activité de la 43e division sont encore insuffisamment protégés des tirs d’artillerie. Les coups de main effectués par l’infanterie adverse restent également une menace sérieuse et constante.

 

Malgré les rudes conditions climatiques hivernales, des corvées de travail sont effectuées par les fantassins du 149e R.I. dans le sous-secteur A, depuis plusieurs semaines. Quotidiennement, les fantassins s’activent à la pelle et à la pioche pour consolider, améliorer et renforcer leurs positions.

16 février 1918

 L’ennemi œuvre du côté de la tranchée de Constantinople depuis deux nuits. Il semblerait que celle-ci ait été camouflée et recouverte pour la rendre moins visible aux observateurs du commandant Fournier. Les Allemands renforcent également leurs réseaux de barbelés dans ce secteur.

 

Les patrouilles de reconnaissance et de vérification du système de protection du 149e R.I. effectuent leurs missions quotidiennes.

 

Plusieurs avions français survolent le sous-secteur A en fin de matinée.

 

Les travaux, débutés il y a maintenant plusieurs jours sur le terrain occupé par le régiment du colonel Boigues, se poursuivent :

 

Du côté du C.R. la Cude :

 

Les abris de bombardement du P.C. la Cude et le boyau qui relie les baraquements de la Cude à la position de combats sont toujours en état de construction.

 

C

 

Du côté du C.R. Violu :

 

Les emplacements de G.C. prévus dans la ligne de doublement et la ligne de repli en 48-85 et en 48-87 commencent à se mettre en place.

 

Du côté du C.R. Grande Goutte :

 

De nouveaux abris sont érigés au Clésio, à Coq de Bruyère et à la Roche du Diable, en 42-72, en 41-68 et en 1007. Des postes de mitrailleuses sont aménagées en avant de 1022,  en 27-57  et en 38-71.

 

Des mouvements de relève intérieure ont lieu dans le secteur du C.R. Grande Goutte.

 

17 février 1918

 

Rue_d_Alsace_caserne_Kellermann

 

La compagnie vosgienne, qui occupe des bâtiments de la caserne Kellermann, se prépare à quitter Saint-Dié pour monter en 1ère ligne. Un peloton de cette compagnie doit venir s’installer dans le secteur du 149e R.I..

 

Il règne toujours une animation importante aux abords de la tranchée de Constantinople, particulièrement du côté de B 50-84. Des bruits de terrassement sont perçus. Les Allemands camouflent un trou à 30 m en avant du bois carré tout en poursuivant le renforcement de leurs réseaux. Il semblerait qu’un ouvrage bétonné soit en cours de construction à 30 m au sud-ouest de L 93-68.

 

L’activité de l’aviation ennemie est importante. L’artillerie allemande en profite pour effectuer quelques tirs de réglage dans le secteur du Violu.

 

Les patrouilles françaises de vérification de réseaux et de surveillance font leur travail habituel.

 

Poursuite des travaux dans le secteur du 149e R.I. :

 

Du côté du C.R. la Cude et du C.R. Violu :

 

C

 

Les « terrassiers » du 149e R.I. continuent de travailler à la mise en état des boyaux et  des tranchées, ils renforcent les défenses accessoires, optimisent les G.C. et les emplacements des mitrailleuses.

 

Du côté du C.R. Grande goutte :

 

Les abris de Grande Goutte, Numa, Clésio et de Coq de Bruyère continuent d’être améliorés.

 

Deux guérites pour guetteurs sont construites à la Roche du Diable. Des emplacements pour tireurs sont aménagés en 51-98 et en 51-99.

 

Des mouvements de relève intérieure ont lieu dans le sous-secteur A.

 

Un homme du 149e R.I. est légèrement blessé par un éclat d’obus.

 

18 Février 1918 :

 

L’artillerie allemande effectue de nombreux réglages sur tout le secteur. Il y a une activité réciproque des deux aviations.

 

Les habituelles patrouilles de surveillance et de vérification des réseaux sortent dans le no man’s land.

 

Poursuite des travaux dans le secteur du 149e R.I. :

 

Du côté du C.R. la Cude :

 

La_Cude_1

 

Les abris 50-01, 50-02 et l’abri de bombardement du P.C. de la Cude sont toujours en cours de réalisation.

 

Du côté du C.R. Violu :

 

Les travaux concernant les boyaux 475-85 et 48-85 se prolongent.

 

Du côté du C.R. Grande Goutte :

 

 

Les travaux engagés du côté des abris G.C.5, G.C.6, de la Roche du Diable, de Numa et du Clésio se poursuivent. Des guérites pour guetteur sont édifiées à la Roche du Diable.

 

Des mouvements de relève intérieure se réalisent dans le sous-secteur A.

 

Il y a  un blessé léger par éclat d’obus au 149e R.I..

 

19 février 1918 :

 

Les deux artilleries effectuent, de part et d'autre, des tirs de réglages et de harcèlement. Les deux aviations accomplissent plusieurs sorties dans la journée.

 

Entre 15 h 10 et 15 h 15, il y a quelques échanges de tirs dans le secteur du C.R. la Cude. Durant ces cinq minutes, les Allemands qui se trouvent dans la tranchée de Constantinople lancent quelques grenades.

 

Ceux-ci poursuivent le travail de terrassement et de camouflage de cette tranchée. Les Français entendent fréquemment des bruits de pioches, de scies et de bois cassés.

 

Les patrouilles habituelles de surveillance et de vérification des réseaux exécutent leurs tâches hebdomadaires.

 

Dans le sous-secteur A, à 7 h 30, le sous-lieutenant Loubignac tend une embuscade à un allemand qui vient de sortir de ses réseaux.

 

Le boyau à l’est de 1007 et de 1022 est toujours en cours de réalisation.

 

Les travaux concernant les abris du col de Numa, de Clésio, du coq de Bruyère continuent.

 

De nouvelles guérites pour guetteurs sont construites à Coq de Bruyère et à la Roche du Diable.

 

Au cours de la journée, des exercices de port de masque sont effectués par les unités qui se trouvent en ligne dans le C.R. Grande Goutte. Cet entrainement dure 40 minutes.

 

20 février 1918

 

Des coups de feu sont échangés et quelques grenades sont lancées durant la nuit sur pentes est de 950 et sur Coq de Bruyère.

 

Après un tir d’encagement effectué par son artillerie, les Allemands font un coup de main à 6 h 15 dans le secteur du C.R. la Cude.

 

Un tir de concentration ennemi accompagne un autre coup de main commencé à 6 h 20 dans la région Regnault-Violu. Ce tir prend fin à 7 h 35. Neuf batteries semblent y avoir participé, tirant un total approximatif de 6 à 700 coups avec des obus de tous calibres.

 

Avec ses tirs de barrage, de contre-préparation, de représailles, de riposte et de réglage, l’artillerie française va se montrer très mordante tout au long de la journée.

 

Au cours d’un de ses tirs bien réglés sur la tranchée des Fayards, des Allemands vont s’enfuir par-dessus le parapet.

 

La visibilité reste médiocre pour l’aviation, une brume persistante s’est installée dans les vallées, mais quelques appareils survolent tout de même le secteur.

 

Des bruits de travaux effectués par les Allemands sont entendus toute la journée vers le blockhaus B 50-84 et B 50-86. La région de la tranchée de Constantinople est toujours en pleine activité.

 

Les patrouilles françaises de surveillance et de vérification des réseaux qui viennent de faire leurs sorties ne remarquent rien de particulier.

 

Les abris dans le secteur de Grande Goutte, 51-97, 51-99, Numa et Clésio sont toujours en cours de construction.

 

Un aménagement est prévu pour un emplacement de guetteurs en 49-78.

 

Le général commandant le 21e C.A. fait savoir à ses subordonnés qu’il pourrait y avoir des changements dans l’organisation des secteurs occupés par quelques-unes de ses unités. Le 149e R.I. n’est pas concerné.

 

Le soldat Jules Goëry de la 10e compagnie est tué. Il y a également 7 blessés, dont 1 adjudant et deux hommes touchés très légèrement qui ne sont pas évacués. Un caporal et 4 hommes sont également signalés comme disparus.

 

21 février 1918

 

À la demande du sous-secteur A, un tir de contre préparation d’offensive est déclenché sur le Violu à 5 h 45. Celui-ci dure une demi-heure. Les Allemands ripostent en envoyant des minen qui sont aussitôt contre-battus.

 

Au lever du jour, l’ennemi a lancé, en face de Regnault, un grand nombre de fusées éclairantes, ce qui est contraire à son habitude.

 

Le mauvais temps empêche les avions de décoller. L’activité des deux artilleries reste faible toute la journée.

 

Les Allemands envoient quelques grenades dans les secteurs du Violu et de Regnault. L’ennemi travaille toujours autant dans ce secteur.

 

Deux coups de mine sont entendus vers B 50-84.

 

Les Français perçoivent une activité importante de la part de l’infanterie ennemie dans la zone du bois de Menaupré. Ils entendent des bruits de pioches et des conversations.

 

Les patrouilles habituelles de surveillance et de vérifications des réseaux font leur travail.

 

 

Les défenses accessoires continuent d’être renforcées. Les aménagements des G.C. et des emplacements de mitrailleuses se poursuivent.

 

Les travaux concernant les abris 42-72, 41-68, 39-63, du Coq de Bruyère et du P.C de combat de la Cude sont toujours d’actualité.

 

Une déflagration d’un bidon de poudre blesse cinq hommes dans le sous-secteur A., trois d’entre eux ont dû être évacués vers l’arrière.

 

22 février 1918

 

L’artillerie ennemie reste calme dans le secteur du 149e R.I..

 

Les patrouilles de surveillance et de vérification n’ont rien remarqué de particulier au cours de leur sortie.

 

Les défenses accessoires sont toujours renforcées. Les travaux déjà en cours se poursuivent.

 

L’activité aérienne est nulle en raison d’une pluie persistante.

 

23 février 1918

 

Les éléments de la compagnie vosgienne qui se trouvent dans la zone du 149e R.I. sont relevés dans la nuit du 23 au 24 février.

 

Il ne se passe rien de particulier dans le secteur occupé par le régiment du colonel Boigues, si ce n’est que les hommes continuent de travailler.

 

24 février 1918

 

L’artillerie adverse est très entreprenante. Les Allemands procèdent à de nombreux tirs de barrages et de harcèlement dans de multiples points du sous-secteur A. Il y a également une importante activité téléphonique du côté de l’ennemi.

 

De très nombreux mouvements de circulation active se produisent dans la région du Chipiant.

 

L’artillerie française effectue des tirs de représailles sur les tranchées ennemies.

 

Les travaux en cours se poursuivent.

 

Des mouvements de relève intérieure s’effectuent dans les C.R. du Violu et de Grande Goutte.

Le soldat Henri Merle de la 11e compagnie est tué.

25 février 1918

L’ennemi pose des fils de fer devant ses premières lignes dans le secteur du Violu centre.

 

Une patrouille ennemie profite du brouillard pour s’approcher du point 50.93. Les hommes du 149e R.I. se rendent compte de sa présence et celle-ci doit se replier aussitôt.

 

La compagnie vosgienne vient cantonner dans les bâtiments de la caserne Kellermann qui se trouve à Saint-Dié après avoir été relevée dans la nuit.

 

L’artillerie française effectue des tirs de réglage, de représailles et de harcèlement tout au long de la journée.

Les travaux qui ont été engagés les jours précédents sont reconduits.

 

Des mouvements de relèves intérieures ont lieu dans le sous-secteur A.

 

26 février 1918

 

La compagnie vosgienne quitte Saint-Dié pour venir s’installer à Nompatelize.

 

Des changements importants se déroulent dans le secteur du 21e C.A.. Il faut à tout prix, en cas d’attaque ennemie, que la conservation de la ligne générale reste en place.

 

L’activité aérienne est importante des deux côtés. Les artilleries exécutent des tirs de réglage et de harcèlements.

 

27 février 1918

 

Le brouillard et la pluie rendent la journée relativement tranquille. Quelques tirs de représailles sont effectués par l’artillerie française. Malgré la dureté de la météo, les patrouilles de reconnaissance effectuent leur travail.

 

28 février 1918

 

L’artillerie française exerce des tirs de riposte et de représailles. Les travaux en cours continuent.

 

Les hommes qui se trouvent dans le secteur du C.R. Grande Goutte effectuent un exercice de port de masques.

 

Un soldat du 149e R.I. se blesse avec une grenade.

 

Sources :

 

J.M.O. de la 43e D.I.. S.H.D. de Vincennes. Réf : 26 N 344/7

 

Historique du 149e Régiment d’Infanterie. Épinal. Imprimerie Klein, 1919.

 

« La 43e Division pendant la campagne de 1918 » Mayence grande imprimerie moderne. 1922.

 

Le fond de carte utilisé pour toutes les illustrations provient du J.M.O. du 112e R.I.T.. Celle-ci peut se consulter sur le site « Mémoire des Hommes ». Référence du J.M.O. du 112e R.I.T. : 26 N 796/15. 

 

Un grand merci à  N. Bauer, à M. Bordes, à A. Carobbi et à É. Mansuy.

17 juillet 2015

Germain Bruyère (1891-1918).

Germain_Bruyere

Jeanne Florentine Favier met au monde le petit Germain le 28 septembre 1891 dans la ville de Saint-Étienne. Enfant naturel, il est reconnu par Guy Bruyère qui lui donnera son nom.

Inscrit sous le n° 38 de la liste du canton de Saint-Étienne sud–ouest, Germain se retrouve classé dans la 1ère liste de l’année 1912.

Sa fiche signalétique et des services nous fait savoir que son degré d’instruction est de niveau 3. Celle-ci nous apprend également que ce jeune stéphanois exerce la profession de fraiseur.

Incorporé à compter du 9 octobre 1912, le futur jeune soldat doit se rendre à Épinal pour rejoindre le 149e R.I. le lendemain.

Le 11 novembre 1912, il obtient ces galons de caporal. C’est tout du moins ce que nous indique sa fiche signalétique et des services. Mais ne faut-il pas plutôt imaginer "1913" compte tenu du temps de l’école de caporaux ?

Début août 1914, la guerre contre l’Allemagne débute. Le régiment est appelé à rejoindre la frontière allemande au plus vite. Germain Bruyère a dû faire partie des hommes qui ont quitté la caserne avant même la mobilisation. Les premiers combats du 149e R.I. sont particulièrement meurtriers, mais Germain s'en sort indemne…

Le 1er septembre 1914, le caporal Bruyère est nommé sergent. Le 6 juin 1915, il est promu au grade d’adjudant.

Enregistré comme disparu le 29 mai 1918 alors que son régiment combat dans le secteur d'Arcy-Sainte-Restitue, son décès est cependant fixé au 19 mai suite à une décision prise par le tribunal de Saint-Étienne le 17 décembre1921.

L’adjudant Germain Bruyère a obtenu la citation suivante :

Citation à l’ordre du régiment du 18 mars 1916 :

« A fait campagne, depuis le début et s’est signalé en maintes occasions, au cours des derniers combats devant Vaux, le 11 mars 1916, a été pour son commandant de compagnie un auxiliaire intelligent, dévoué et courageux en aidant à conduire sa colonne sous un bombardement violent. »

Pas de sépulture connue.

Sources :

Le portrait du soldat Louis Lagarde a été envoyé par G. Ribbes

Les informations concernant ce soldat sont extraites de sa fiche signalétique et des services consultée sur le site des archives départementales de la Loire, de sa fiche individuelle vue sur le site « Mémoire des Hommes » et du site « Généanet ».

Un grand merci à M. Bordes, à A. Carobbi, à G. Ribbes, aux archives départementales de la Loire et au Service Historique de la Défense de Vincennes. 

10 juillet 2015

Quelques livres d'or (4).

Livre d’or du lycée Rouget de Lisle de Lons-le-Saunier.

 Livre_d_or_du_lyc_e_Rouget_de_l_Isle

Maurice Milloux est né le 27 octobre 1893 à Aumur dans le Jura. Il est adjudant au 149e R.I. au moment où il décède. Ce sous-officier est grièvement blessé le 12 octobre 1915 devant le petit village d’Angres situé dans le département du Pas-de-Calais. Il est mort pour la France le 1er novembre 1915 dans l’ambulance 5/21 qui se trouve à Barlin.

Citation à l’ordre de la 85e brigade :

« Sous-officier d’un grand sang-froid, se conduisant toujours d’une façon très brave. A reçu plusieurs éclats d’obus dans la tranchée de première ligne, le 12 octobre 1915, devant Angres, alors qu’il donnait des ordres à sa section. Avait déjà été blessé une fois. »

 

 

Livre d’or de Saint-Just-sur-Loire.Livre_d_or_de_Saint_Just_sur_Loire

 

Joannès Rivollier est né le 26 avril 1883 à  Saint-Just-sur-Loire dans le département de la Loire. Cet homme exerce la profession de passementier aux Barques de Saint-Robert avant de partir à la guerre. Soldat au 149e R.I., il est mort pour la France le 27 septembre 1915 en Artois. Il était marié et père de deux enfants.

 

 

 

 

Références bibliographiques :

Lycée Rouget de Lisle « le livre d’or de la Guerre ». Lons-le-Saunier, imprimerie L. Declume. 1921.

« Livre d’or de Saint-Just-sur-Loire pendant la Grande Guerre de 1914-1918 ». Saint-Étienne, imprimerie Dumas « la Stéphanoise » 1924.

Un grand merci à P. Baude.

3 juillet 2015

Robert de Villèle (1872-1915).

Robert_de_Villele

Henry Jean Marie Joseph Michel Amédée Robert de Villèle voit le jour le 17 septembre 1872 dans la petite ville de Saint-Paul située sur l’ile de la Réunion. À sa naissance, son père Paul est un propriétaire âgé de 44 ans. Sa mère, Camille Vetch, est une femme âgée de 38 ans.

Robert quitte l’archipel des Mascareignes pour venir faire ses études dans la région lyonnaise. L’adolescent entre au collège de Notre-Dame de Mongré de Villefranche en 1887, pour en sortir trois ans plus tard.

Poursuivant ses études dans le département de la Somme à Abbeville, le jeune homme se retrouve inscrit sous le numéro 80 de tirage du canton d’Abbeville-sud, bien loin de son île natale.

À l’âge de 20 ans, il signe un engagement volontaire de 4 ans avec l’armée. Le 3 novembre 1892, Robert est incorporé au 131e R.I.. Le futur soldat doit se rendre à Orléans pour intégrer la caserne de son régiment d’affectation.

Suivant la formation classique du soldat engagé, Robert de Villèle peut coudre ses galons de caporal le 1er juin 1893, puis ceux de sergent le 28 décembre 1893.

Cet homme exerce les fonctions de sergent-fourrier du 26 décembre 1894 à la fin du mois d’avril 1895, avant de reprendre sa place de sergent le 1er mai 1895.

Le 3 mai 1896, le sous-officier fait une demande à sa hiérarchie pour être rétrogradé au rang de simple soldat de 2e classe. Le jour même, il prend un congé d’une durée de six mois pour  des raisons personnelles.

Le 3 novembre 1896, son congé vient tout juste de se terminer et son contrat de 4 ans touche à sa fin. Robert de Villèle ne souhaite pas le renouveler. Son certificat de bonne conduite lui est accordé. Robert de Villèle peut passer dans la réserve de l’armée active. Il redevient sergent après sa libération.

Après un séjour de plusieurs mois en Tunisie, Robert de Villèle travaille aux chemins de fer de P.L.M.. Ce cheminot, qui est classé non disponible le 1er mars 1898, réintègre la subdivision d’Abbeville le même jour. Il est ensuite classé aux affectations spéciales de la 2e section de chemin de fer de campagne, du 1er mai 1901 au 18 août 1904.

Le 16 avril 1904, il se marie avec Marie Madeleine Berthe Modeste le Tors de Crecy, qu’il conduit à l’église et à la mairie du 17e arrondissement de Paris. Son acte de mariage nous apprend qu’il exerce la profession de sous-chef de gare dans la ville d’Auxerre.

Son épouse s’installe au Château du Bréau, près de Villiers-Saint-Benoit, dans le département de l’Yonne.

De cette union naîtront cinq enfants, l’ainée ne survivra pas à sa 3e année.

Chateau_de_Saint_Breau

Robert de Villèle passe dans l’armée territoriale le 3 novembre 1905. Il vient d’avoir 33 ans.

Les obligations militaires ne sont pas tout à fait terminées pour lui. Il faut, à nouveau, endosser l’uniforme pour quelque temps. Le sergent de Villèle, qui est domicilié à Montargis doit accomplir une période d’exercice au 38e R.I.T. du 2 au 15 septembre 1907.

Le 3 octobre 1911, Robert de Villèle qui est devenu un « vieux  soldat » est envoyé dans la réserve de la territoriale.

Lorsque le conflit contre l’Allemagne débute en août 1914, cet homme, qui va bientôt avoir 42 ans, est affecté à un service de ravitaillement avant d’être renvoyé dans ses foyers. Malgré son âge, il n’hésite pourtant pas à se rendre à la mairie d’Auxerre le 1er septembre 1914, pour venir y signer un nouvel engagement volontaire qui couvrira la durée de la guerre. Une fois sa signature apposée sur le contrat, il demande à être affecté au 149e R.I.. En effet, Robert de Villèle a le droit, en tant qu’engagé volontaire, de choisir son régiment.

Début 1915, le 149e R.I. combat en Artois, dans une région particulièrement exposée aux combats. Le sergent de Villèle, qui n’a plus que très peu de temps à vivre, est responsable d’une section de mitrailleuses. Le 3 mars, les Allemands lancent une attaque d’envergure dans le secteur d’Aix-Noulette. Robert de Villèle trouve la mort au cours de celle-ci en essayant de repousser l’ennemi avec ses hommes.

Le sergent de Villèle a obtenu la croix de guerre avec palme pour cette action qui lui a coûté la vie.

Sa citation à l’ordre de Armée n° 59 en date du 15 avril 1915 a été publiée dans le J.O. du 28 mai 1915.

« Réserviste de l’armée territoriale, n’a pas hésité à s’engager pour la durée de la guerre. Chef de section de mitrailleuses, sous-officier d’une grande bravoure, a été tué le 3 mars 1915 à la tête de sa section en contribuant, par son action énergique, à repousser une attaque allemande »

Robert de Villèle repose actuellement dans le carré militaire du cimetière communal d’Aix-Noulette. Sa sépulture située dans le 3e rang, porte le n° 42.

Sepulture_Robert_de_Villele

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune de Saint-Paul dans l’ile de la Réunion.

 Références bibliographiques :

Le portrait de Robert de Villèle est extrait du livre d’or des anciens élèves du collège de Notre-Dame de Mongré pendant la guerre de 1914-1918. Villefranche (Rhône) 1921.

La fiche signalétique et des services de Robert de Villèle a été consultée sur le site des archives départementales de la Somme.

Les informations concernant l’histoire familiale de Robert de Villèle ont été trouvées sur le site « Généanet ».

 La photographie de la sépulture de Robert de Villèle a été réalisée par J.M. Laurent.

Pour en savoir plus sur la journée du 3 mars 1915, il suffit de cliquer une fois sur l’image suivante.

Explosion_de_mine

Un grand merci à M. Bordes,  à A. Carobbi et à J.M. Laurent.

149e R.I., un régiment spinalien dans la Grande Guerre.
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